mardi 26 août 2014

Eclade à Mornac, merci!

Eclate Eclade à Mornac! Mon rendez-vous annuel avec Royan pour un week-end très festif au pays de la moule, de l'huître et des lumières de fin d'été! 

Je garde encore sous les ongles les traces noirâtres d'une éclade! Est-ce par paresse ou négligence hygiénique, par incapacité à racler correctement le dessous de l'ongle avec l'outil adéquat ou tout simplement le désir inconscient de garder la trace d'un week-end fabuleux, la quintessence d'un moment inoubliable comme on achète une mouette en plastique au Mont Saint-Michel  que l'on garde dans une boîte de chaussures avec le sable de la plage, la plume d'oiseau, le ruban bleu, le coquillage ou le brin d'armoise cueilli dans le marais? 
J'ai déjà pratiqué l'éclade l'année dernière à Royan, pour les mêmes raisons:  fêter les cinquante ans du cousin, cette fois-ci des amis de toujours.
Royan est  située bien au sud de la Loire, limite géographique d'une météo clémente, voire très ensoleillée en cette fin d'été, sur l'estuaire de la Gironde.  Je voulais cuire une dernière fois. Pour la circonstance, je n'avais emporté que des tee-shirts de pétasse pour briller au soleil, chauffer, sécher  avant les pluies bretonnes d'automne. Optimisme présomptueux! Il a fait frais, cependant, le soleil a su se manifester et offrir aux participants les éclats qu'il convenait.

Je ne sais pourquoi mais le rendez-vous sur le port de Mornac-sur-Seudre pour une virée en kayak   a créé, d'emblée, l'ambiance qui marquera (à jamais) la soirée: un plaisir à se voir, à rire, à goûter le soleil revenu, ses lumières sur le plastique coloré des embarcations, la chaleur douce sur le banc de pierre à siroter un pineau des Charentes. On n'y connaissait presque personne et pourtant il y avait une évidence, une connivence, une fraternité, le sentiment que ces gens-là étaient présents par amitié, celle qui scelle les destins et que, tous, nous avions les points communs qui fondent les liens évidents.

(Note à moi-même: fais simple, tu gagatises ma vieille et ta littérature à deux balles ne parviendra jamais à rendre ce parfum de fin d'été, de saine camaraderie et de vraies amitiés. Vas droit au but).

Manger Baffrer des moules cuites en éclade, c'est dégueulasse, les mains sont noires de suie, mais pas grasses, ce qui est un avantage considérable, à la fois pour la ligne et le menton! Le loufiat avait ôté les couverts ne laissant que la petite cuillère pour les lichouseries, et une bourriche de pain beurré! Après avoir beuglé  à la cantonnade "je mets les feux à vos moules" suscitant le rire gras de certains, (il doit la faire à tous les coups), tous, avons assisté à la cuisson des mollusques dans de grandes envolées d'étincelles sous le souffle de la balayette. Les palettes sont disposées ensuite sur les tables pour trois à quatre convives, puis il suffit de frotter entre les doigts les coquilles récalcitrantes, noircies par les aiguilles de pin. C'est un délice, surtout avec le beurre et le petit verre de rosé qui va bien avec!
On s'est régalé, d'autant que l'après-midi avait été sportive et les estomacs lestés de quelques huîtres réclamaient encore.  Nous avons ramé deux heures sur la Seurdre en kayak, exploré les marais où autrefois on cultivait le sel, livrés aujourd'hui à l'affinage des Marennes d'Oléron. La randonnée potache, par petit vent du nord, fut vivifiante et valait bien mes 1,5 km de piscine hebdomadaire. La lumière rasante sur les cabanes, les carrelets, les petits bateaux  et le groupe joyeux en goguette, donnait à cette réunion festive l'éclat qu'il convient à l'amitié.
Encore merci pour ce chouette souvenir!





3 commentaires:

  1. Magnifique retranscription de ces moments délicieux de partage et d'amitié autour de Sylvie (Weiss est nicht ?)et Yves Cheraille.
    Anne. (celle à coté de Samuel)

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