samedi 31 mai 2014

Une virée au Cap de la Chèvre ...

Alors qu'hier la pluie ne cessait de tomber, qu'un brouillard  à couper au couteau enveloppait les arbres d'une gangue humide, nous avons opté avec obstination pour la randonnée entre Morgat et le Cap de la Chèvre sur une magnifique boucle côte Est, retour par la plage de la Palue, côte ouest. ... D'autres obstinés, hardis marcheurs, avaient fait le même choix.
Bien nous en a pris, ce fut sans doute le seul endroit de Bretagne où le soleil a brillé et où les températures à l'abri ont dépassé 20°!

Cette portion du GR 34 sur la presqu'île de Crozon est une des plus belles en Finistère ( n° 6 et 7 sur la carte ci-dessus). La balade est magnifique, sublime dans sa première partie mais très sportive: 10,5 km de Morgat au Cap de la Chèvre. Il faut être bien équipé afin d'affronter les montagnes russes sous les pins, entre les fougères à l'aller, la vue sur des plages de sable fin, bordées d'une mer turquoise, aux fonds d'une transparence époustouflante, le retour est sauvage, sans un seul arbre jusqu'aux dunes de la Pallue. Nous avons pourtant tracé la directissime dans la lande afin de raccourcir le parcours, un poil usés, flapis et sans eau. 
Pour un tel parcours, mieux vaut de bonnes chaussures, un système multi-couches pour se couvrir ou se découvrir, beaucoup d'eau, et partir tôt... Ne pas oublier le maillot pour un gros plouf à condition de bien vouloir rallonger le parcours d'une bonne demie-heure de montée/descente. 
Il est fort dommage que les marcheurs soient grégaires. Tandis qu'au dessus de la falaise nous trempions notre pain dans les boîtes de sardines la Belle-Iloise, un groupe s'est collé à nous, invisible mais parlant fort, comme si le seul et unique endroit magique était de nous scotcher... A des kilomètres à la ronde ou 10 mètres plus loin, la place ne manquait pas mais non, non, tout près de nous,  semblait moins risqué!
La crique de l'île Vierge vient d'être élue septième plus belle plage d'Europe par " European Best Destination", elle est accessible seulement par la mer et elle devient aussi la deuxième plus belle plage française derrière la Grande Plage de Biarritz!

jeudi 29 mai 2014

Pourquoi je suis prof?


Je suis prof et j'aime car mes élèves me font rire, j'adore leurs blagues potaches, leur humour à deux balles...
Lorsqu'un dadais me demande à aller faire pipi parce qu'il n'a pas eu le temps pendant la pause, que je refuse au prétexte qu'il aurait pu y penser avant,  et que, soudain, je le vois, dos courbé, presque à quatre pattes tentant d'échapper discrètement alors qu'il a toute la classe à traverser, cela me met carrément en joie! J'ai fini par craquer devant tant d'acharnement ...
J'aime quand ils rient, se parlent, argumentent, restent sérieux tout en étant amusants, j'aime moins quand je sens le flottement, les soupirs et que je merde grave parce que ça ne marche pas et qu'ils n'ont pas envie ... 
J'aime quand ils me surprennent, quand ils m'épatent ...
J'aime quand ils m'apprennent le fonctionnement du téléphone, quand je constate qu'ils n'ont plus rien à voir avec les boutonneux des années seconde, ce qui est surtout valable pour les garçons bourrés d'hormones, ayant poussé de deux têtes, minimum. J'aime voir les minettes s'affirmer ou montrer en aparté qu'elles n'ont rien à envier aux mâles en devenir. Il est probable, cependant,  qu'elles auront toujours double peine étant nées filles.  
J'aime moins quand ils sont goujats, comme untel qui arrive en classe avec une bonne heure de retard, entre sans frapper, sans s'excuser, sans dire bonjour. Totalement groggy, probablement assommé par le réveil brutal du téléphone reçu du lycée qui l'a tiré du lit, il n'a pas vraiment réussi à faire mieux la deuxième fois.
J'aime la débandade des fins d'années,  quand il s'agit de griller les dernières heures de cours pour se vautrer sur la pelouse, filer à la plage, fêter les derniers jours de leur enfance.
J'aime quand ils dansent au milieu des tables, se montrant sous un jour qui laisse à penser, que ma foi, ils ont bien d'autres ressources que ce à quoi on les a contraint pendant trois ans!
PS: mais cela n'a rien à voir, j'aime quand mon poisson jaune se coiffe d'une casquette nénuphar pour éviter l'insolation!

dimanche 25 mai 2014

Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu?


Il faut mieux éviter de se poser des questions et prendre le film comme il vient, apprécier les blagues potaches, les mimiques, le jeu des acteurs, passer un bon moment malgré une petite baisse de régime à la moitié repartie à la hausse  par l'arrivée du père du dernier futur gendre, un Ivoirien! 
Même gros et grotesque, Clavier est excellent!  Il vaut à lui tout seul le déplacement... 
Le film mérite son succès, on rit, du début à la fin, pas de leçon mais un peu d'espoir ... Il en faut!
Le film est bienveillant ce que ne furent pas les résultats des élections ce soir en France, il suinte un vent de haine qui me fait honte! Il y avait probablement dans la salle des électeurs du FN qui en voyant le film  auraient peut-être changé d'avis!

samedi 24 mai 2014

La laideur, Umberto Eco.


Je me suis plongée récemment dans un ouvrage très intéressant, Histoire de la laideur sous la direction d'Umberto Eco (Flammarion 2007). Le propos est très largement illustré d'oeuvres picturales de l'Antiquité à nos jours ainsi que de textes littéraires. Le sujet à l'évidence philosophique est pour une fois traité réellement et non par rapport à la beauté! Il interroge la laideur spirituelle, la laideur dans l'art, la disharmonie, la défiguration, la déformation, le mesquin, le faible, le banal, le vil, le grossier, les différentes formes du répugnant, le gauche, le mort et le vide, l'horrible, le niais, le dégoûtant, le spectral, le fétide, le monstrueux, etc..... en bref tout ce qui est sujet à horreur, révulsion et épouvante!

Grand et beau sujet remarquablement illustré! J'ai pris beaucoup de plaisir à compulser ce magnifique ouvrage, à le lire comme on effeuille une pâquerette. On aimerait tout noter, tout retenir mais il peut aussi se consulter comme un dictionnaire ou être lu en s'arrêtant sur les images.
Le chapitre consacré à la laideur de la femme "entre l'antiquité et le Baroque" est particulièrement remarquable. Devant la richesse de toutes les citations, il est difficile de faire un choix, je citerai toutefois un extrait de Boccace (1313-1375) illustré par un tableau de Andres Serrano (Budapest, the Model 1994, à la Paula Cooper Gallery): Ce que sont les femmes ....
"Car les femmes sont bestiales et imparfaites, traversées de milliers de passions hideuses et repoussantes. Si les hommes les voyaient d'un regard juste alors, pour satisfaire leurs désirs, ils n'iraient pas vers elles autrement qu'ils le font pour se libérer d'autres besoins naturels et impérieux. De la même façon qu'ils quittent ces lieux rapidement, ils devraient fuir le femelles après avoir fait ce qui permet au sexe faible de l'humanité de perdurer, et ce que tout animal comprend mieux que l'Homme. (...)"
Je vous conseille également la lecture du poème de Beaudelaire "une charogne " lecture qui , étudiée en classe, pourrait donner aux élèves le goût des classiques! " ..Au détour d'un sentier une charogne infâme sur un lit semé de cailloux, les jambes en l'air, comme une femme lubrique, brûlante et suant les poisons, ouvrait d'une façon nonchalante et cynique son ventre plein d'exhalaisons" .....
Âme sensible s'abstenir toutefois.

jeudi 22 mai 2014

Chercher l'erreur!


A gauche Nathalie Baye, 66 ans, à droite Tommy Lee Jones, 67 ans ...
La première façon, poupée Barbie, le second façon trogne, l'air bougon et l'oeil torve.
En voyant ces portraits publiés de Tommy Lee Jones dans le magasine du Monde, je me suis demandée si une actrice se serait laissée ainsi photographier?  
La vieillesse que montre à voir le portrait de l'acteur et réalisateur est laide, au contraire de celle de Nathalie Baye qui glorifie le fait d'être restée jeune, malgré son âge. Les procédés sont à la fois techniques, truquage du cliché, et physiques, liftings et injections de botox!
Pour les deux, il s'agit de leur fond de commerce, l'homme dans le rôle du bougon de service, misanthrope mais à bon fond,  elle, toujours jeune à 66 ans. Cette volonté traduit la peur de la mise à l'écart, tandis que l'homme jouit malgré la vieillesse d'une plus grande longévité cinématographique. Passé 50 ans, nous subissons pour beaucoup la double peine, celle d'être femme et celle d'être vieille, non pas que j'en souffre mais il me semble que les réflexions, remarques, critiques portent maintenant sur ces deux aspects, en témoigne les blagues ou le discrédit concernant les femmes assumant leur âge, sans complexe, surnommées,  "cougars" terme abominable, insultant et sexiste.

mardi 20 mai 2014

Haine ordinaire ...



Pierre! Tu nous manques! 

Je ne suis pas vraiment habituée aux commentaires, mes ami(e)s qui me lisent en laissent parfois, des personnes de passage, parfois un ou deux lecteurs réguliers, aussi, je ne surveille pas vraiment notamment ce qui se passe sur les vieux billets.
Au hasard d'un nettoyage de printemps, d'une relecture orthographique, ayant bien conscience de mes lacunes en ce domaine, nul n'étant parfait surtout quand on a le nez dans le guidon (passez moi l'expression), j'aime corriger ce qui à l'origine ne m'avait pas vraiment posé de problèmes. C'est alors que je découvre que certains font preuve de haine ordinaire, d'antisémitisme primaire, de racisme et de bêtise crasse. 
Je rejoins Virginie B. dont je me plais à lire la légèreté des écrits, qui il y a peu évoquait ces mauvais coucheurs, ces gens dont le plaisir est de pourrir les autres. Certes, à publier on laisse la porte ouverte à la méchanceté mais nul n'est obligé de venir vomir sa haine et son mal-être sur mon blog. 
Voilà c'est dit, à bon entendeur, salut! 

dimanche 18 mai 2014

Perfect day!


Un ciel immaculé!
Déjeuner dehors à l'ombre des arbousiers.
Un avant-goût de l'été.
Jardinage.
Une soirée en douceur. 
Bain à mer haute, clapots contre les rochers, transparence, 16 à 17°, brise tranquille à peine troublée par les grillons et les mouettes qui repartent vers le large.
Les bateaux sont tous rentrés au port, le grondement des moteurs a cessé.
Nager seule, un bonheur!

samedi 17 mai 2014

Après la guerre, Hervé Le Corre.


Je n'ai plus  l'habitude de lire des polars, trop de livres policiers nordiques et leurs cortèges d'assassins psychopathes ont tué en moi le goût de l'intrigue, la quête du meurtrier au côté d'un flic, sinistre, dépressif, alcoolique, divorcé ou veuf, accro aux drogues les plus variées mais tellement malin qu'à la fin, tout devient limpide et lumineux.
Certes j'ai dévoré Millénium que peu ont égalé depuis, tous les Mankel, puis Camilla Läckberg a eu raison de mon addiction d'alors. J'ai cessé non sans avoir acquis l'oeuvre complète de Simenon me promettant, un jour, d'y plonger!
Exception donc avec Hervé Le Corre, auteur  d'un excellent thriller.
Après la guerre est un roman magistral, un pavé qui se dévore, remarquablement écrit, fouillé, historiquement sérieux: il a tout d'un grand!  Il nous plonge à Bordeaux, à la fin des années 50, alors que De Gaulle arrive au pouvoir, que la guerre d'Algérie fait rage et que les comptes de la seconde guerre mondiale sont loin d'être soldés. J'aime la description des bas-fonds de la ville, les portraits des truands, de la jeunesse d'alors, des corps fatigués, des troquets au zinc usé, du pain qui sauce le fond de l'assiette, des odeurs du port, des grincements des câbles et des cordages, de la chaleur moite.
La transformation de Daniel parti se battre en Algérie est remarquable et pose les questions qu'il faut sur la guerre, et celle-ci en particulier. 
Bref, je recommande!

jeudi 15 mai 2014

Handicap


Un ami mien qui m'est très cher ploie depuis peu sous le poids du handicap. Coûte que coûte, il sort de chez lui, se forçant au jeu du quotidien afin de rester homme, vivant, battant, confiant.
Il sacrifie donc aux courses, aux petites courses, à la grande surface voisine.
Un jour d'affluence, trois paquets dans son cabas, il poussait doucement,  vers la caisse réservée aux handicapés, son corps meurtri mais vivant.
Il se fit alors doubler par une harpie,  à forte poitrine débordant sur le bide, le caddy dégueulant au ras bord de nourriture pour chiens, paquets de céréales, papier cul et pain de mie: "laisser passer j'ai la carte prioritaire Leclerc handicap", une petite carte bleue obtenue en remplissant un dossier ....
Il raconte sa surprise, en penchant la tête sur le côté, au souvenir du renoncement à se battre. Tant mieux si sa souffrance ne se voit pas, il a progressé, il ne fait pas malade, petite victoire... 
Après tout, il a le temps!
Mais la fatigue pesait, surtout avec les trois objets dans le cabas qu'il posa alors sur le tapis de la caissière, quand arriva à toute berzingue un nouveau caddy plein à ras bord poussé par monsieur, Bobonne exhibant le sésame bleu!!!! "je suis prioritaire, je suis prioritaire".
Il a cru défaillir.
Trop, c'était trop, il a craqué et sorti son passeport invalide, officiel, justifiant son passage aux caisses prioritaires, non sans se faire engueuler car il ne l'avait pas dit "avant": " Ben alors, vous ne pouviez pas le dire avant?", les offusquées, la première qui remballait ses achats, la seconde prête à le bousculer,  cachant ainsi leur honte devant la caissière qui ne savait où se mettre.
C'était reconnaître surtout que la carte délivrée par l'hyper marché, probablement sur la bonne foi de l'impétrante fatiguée, dépressive ou suffisamment maline pour griller tout le monde, avait plus pour but de garder des clients et non de rendre service aux gens vraiment handicapés!
La vie est ainsi faite, le commerce n'a pas de scrupules afin d'attirer le chalant se substituant au normatif.

mardi 13 mai 2014

Insultes



Quoi de mieux que l'insulte et le bain froid pour faire passer la pilule? 
J'aime les insultes en asse, comme radasse, grognasse (celle que mon père adressait à ma mère, du plus bel effet, j'en conviens), putasse, gourdasse, pouffiasse, merdasse. Vous remarquerez que la loi du genre joue plein pot. Le féminin l'emporte, je ne connais pas l'équivalent masculin avec quoi faire la rime. Pourtant, les femmes en auraient besoin.
Putard, gourdard, ça ne marche pas. Les insultes proférées par le capitaine Haddock fleurent bon la bluette, elles auraient du mal à assouvir notre besoin de jurer et d'insulter, pas assez violentes, trop proutes, trop molles, elles n'expriment pas la rage que l'on ressent. Bien que, raclure de bidet ou dépendeur d'andouille, a son côté
A l'égard de la gent masculine, restent les grands classiques: gros con, sale con, salaud, connard...Cette dernière convient à tous, elle est lourde à dire, bien grasse (elle sent le lard), elle écorche le palais, vulgaire, point n'est besoin d'en rajouter. Elle soulage..
Mais ce sont celles que l'on garde pour soi, que l'on dit en litanie, que l'on rumine comme un bonbon, on est trop bien élevé pour les cracher comme le venin du serpent. Elles sont notre thérapie, font du bien à notre égo!
En parler me fait souvenir de l'effet d'une grossierté entendue, il y a longtemps, ce fut ma première  insulte de jeune fille en fleur. Je tournais dans ma 4L vert pomme tranquillement, ou je manoeuvrais, ou je roulais paisiblement, pour aller au travail, un matin normal, réveillée mais sereine quand un automobiliste, probablement énervé par une erreur de ma part,  a ouvert sa vitre et a hurlé: tête à noeuds! Sur le coup, je n'ai pas très bien compris la signification de ces quelques mots, mais j'ai reçu comme un coup de poing la fureur contenue du type, violent, rougeaud, éructant son insulte  avec force postillons, prêt à s'éjecter de la bagnole pour m'en coller une, me tabasser sévèrement pour avoir osé mettre en péril son bien le plus précieux, sa voiture! 
J'avoue en avoir été traumatisée au point de ne pouvoir en rire! J'ai ruminé toute la journée afin d'échapper à la grossièreté qui faisait de moi une traînée, ni plus ni moins.
Ce pourquoi, je n'insulte pas, on n'est pas des bêtes, hein? 


samedi 10 mai 2014

Breizh Broadway!


Chapeau les artistes! 
Spectacle péchu, comme toujours! 
Une mention spéciale aux bigoudenes, pas bégueules, avec l'accent de Scaer, bien de chez nous, enfilant les paillettes (ça pique) avant d'interpréter un Waterloo d'Abba, endiablé, avec le reste de la  troupe ...
Jamais je n'oserais monter ainsi sur scène, à mon grand regret! Et pourtant quel bonheur ça doit être.

vendredi 9 mai 2014

Le Nautile, restaurant des Sables blancs!


Mention spéciale pour le restaurant d'un des plus bels endroits de la ville, le Nautile, restaurant de l'hôtel des Sables blancs.
On y a déjeuné un midi, entre filles, le rapport qualité prix est extra, les produits sont d'une très grande qualité et d'une très grande fraîcheur. Les assiettes sont joliment décorées.
Bref, je conseille!
Le rapport qualité/prix mérite ce petit billet vite fait un week-end pluvieux ... 

mardi 6 mai 2014

Un bon fils de Pascal Bruckner


 J'ai dévoré le dernier livre de Pascal Bruckner, un bon fils. Il est de  la même veine que le dernier opus de Catherine Millet, mais  plus facile à lire car plus anecdotique donc moins profond, moins fouillé, moins percutant, j'irais jusqu'à dire moins utile.
Il y a plus de 20 ans j'avais adoré Parias, apprécié lune de fiel. Je me suis replongée dans Parias récemment afin de retrouver ce qui, alors, m'avait passionné, en vain, Parias a vieilli et moi aussi, cependant,  j'ai toujours gardé un oeil sur l'oeuvre romanesque de Pascal Bruckner. 
Un bon fils est un "pudique roman de formation" selon la quatrième de couverture, le "récit d'une filiation personnelle et intellectuelle". 
Effectivement, tout comme dans l'ouvrage de Catherine Millet on retrouve l'importance de la littérature et des livres, dans la formation de l'auteur, mais également les rencontres, les amitiés, les professeurs et  les maîtres. La figure centrale reste toutefois, le père, antisémite, raciste, pervers qui bat sa femme et l'humilie, un père haï, dont l'auteur ne se cache pas d'avoir souhaité la mort. 

A la lecture j'ai plus souvent pensé à un pot pourri de bons mots et de belles anecdotes, ce récit n'est pas un chef d'oeuvre, l'ouvrage n'éclaire pas sur l'époque mais sur l'auteur. Bruckner est un mâle viril content de lui qui écrit, facilement, sur sa vie et ses états d'âme. L'histoire est aisée à conter, le personnage principal a de la matière même si elle est  souvent abjecte, on y trouve pourtant au détour de quelques descriptions, l'admiration pour la culture du père, le respect pour le grand-père qu'il fut.

samedi 3 mai 2014

Catherine Millet, une enfance de rêve.


Après la lecture du monde du vendredi 23/04, j'avoue m'être précipitée pour acheter le dernier livre de Catherine Millet, une enfance de rêve (Flammarion), une page entière consacrée à un chef d'oeuvre (je cite Jean Birnbaum) ne pouvait pas me décevoir, il en resterait forcément quelque chose à dire à la fin du bouquin.
Lire ce livre est une jouissance exquise, tant l'auteure sait rendre à merveille ce que la petite fille que je fus, que nous fûmes dans les années 50, 60 et probablement 70. Certes, je n'ai pas vécu en région parisienne, certes, je n'étais pas catholique mais il y a dans le récit qu'elle fait, de l'universel. Le livre est un récit mais se veut aussi documentaire, l'auteure jongle entre ces deux extrêmes mêlant l'intime et le factuel. Elle ose écrire sur ce qui, jusqu'alors, n'était qu'analyse ou description d'historiens du corps et de l'hygiène, elle y ajoute l'émotion, le sentiment de l'enfant. La précision est chirurgicale. Lorsque ses "Anglais débarquent", sa mère et sa grand-mère l'entravent "d'une serviette hygiénique dont la partie centrale était en tissu éponge, et que ma grand-mère avait bourrée de coton, pliée et accrochée avec des épingles à nourrice à une culotte spéciale.... La culotte était dans une matière plastique particulièrement désagréable à porter lorsqu'arrivèrent les journées chaudes, les bords élastiqués mordaient l'intérieur de mes cuisses humides en provoquant de douloureuses brûlures."
Certains critiques, mauvais coucheurs ou tout simplement trop machos pour lire ce que je cite plus haut (Hervé Batho dans Ouest-France), ne peuvent comprendre ce qui est en jeu entre ces lignes. L'émotion est palpable à travers la reconstruction minutieuse du souvenir, les paysages, les lieux de l'enfance, les blessures narcissiques, les petites humiliations et la vie d'une petite fille d'alors. L'auteure met l'accent sur ce qui construit l'enfant, et fonde l'adulte.  
Il ne s'agit pas de se méprendre sur le titre, pas de princesse dans un cocon dorée mais un processus en oeuvre par le rêve ou la vie rêvassée à travers la littérature qui a bercé notre enfance, sans télévision. 
On peut écouter l'émission de l'excellent Laurent Goumarre sur France Culture, le Rendez-Vous du 30 avril 2014 à 19h03.

PS: L'expression "les Anglais débarquent", popularisée au XIXème siècle,  évoque les uniformes rouges des Britanniques, déferlant sur les troupes napoléoniennes. 

vendredi 2 mai 2014

Autoformation.


Le fin du fin en terme de formation est à l'évidence celle où le formé crée le contenu! Quelle chouette idée! Point n'est besoin de payer des formateurs, la formation est auto, comme automatique (ça marche tout seul quand on le remonte), autoroute (un tracé vaguement dessiné en début de journée), elle se fait généralement sur place afin d'éviter les charges du transport et les frais sur la base du billet le moins cher de la sncf de seconde classe.
L'idée géniale est la suivante, on met ensemble des gens qui se connaissent à peine, on touille et les tenanciers viennent ramasser les productions à la fin de l'heure, persuadés que le mélange aura pris comme la mayonnaise, il s'agit alors d'enrober d'un joli verbiage ce qui en ce court laps de temps fut pondu..... Comme si, nous, les profs qui avons déjà bien du mal à travailler en commun au sein d'un même bahut alors qu'on se connaît parfois depuis longtemps, pouvions en quelques minutes élaborer un projet avec nos voisins du collège que l'on voit pour la première fois et dont les pratiques sont à mille lieues des nôtres n'ayant pas la même population d'élèves.
En lycée il ne reste plus que  la moitié d'une cohorte...
Généralement, pendant la réunion, on écoute benoîtement les discours des uns et des autres qui se gargarisent de jolis mots savants, puis on se met en îlots afin d'échanger et de produire des idées géniales.
Bref, j'ai fini par   aller tondre ma pelouse et me baigner dans une flotte à 12° afin de faire passer la pilule de mon temps perdu.

Pas tout à fait cependant, puisque j'ai rencontré des collègues sympathiques, heureuses d'échanger, de raconter cependant on ne m'y reprendra plus ... Pour autant, il semblerait que l'avenir nous réserve un grand nombre de ce genre de meeting puisque la réécriture du fameux décret de 1950 va permettre d'inclure un temps de concertation dans notre mission... Je crains le pire comme si la réunionite stérile faisait avancer le schmilblick.

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