J'étais une fervente lectrice du blog de Mara Goyet qui narrait avec pertinence et humour sa vie au collège comme professeur d'histoire géographie, mais je n'avais jamais lu ses livres. Je viens de terminer son dernier : Jeu cruel (2024, Robert Laffont, 172pages)
Elle raconte son expérience de jeune actrice en 1984 dans le film de Jacques Doillon, la vie de famille avec Sami Frey. Elle avait dix ans. "Une petite fille qui s'est débattue dans une entreprise qu'elle ne comprenait pas, ourdie par des adultes assurés de gagner à chaque coup". Elle y a été manipulée y compris par son père co-auteur du scénario.
Le livre tombe à point pour dénoncer les manières de faire de Doillon, les scènes malsaines du film et donner de l'eau au moulin des actrices qui l'ont dénoncé pour des faits bien plus graves. Le livre est l'occasion pour l'autrice de s'interroger sur ce qu'elle a compris et vécu. Ce n'est pas une victime mais à l'évidence elle fut victime de maltraitance sans vraiment le réaliser et sans aucun adulte pour l'aider, la consoler et stopper le harcèlement qu'elle subissait afin d'être le plus crédible possible aux yeux du réalisateur.
Je n'ai pas vu ce film de Doillon (et je n'en ai pas envie) mais ce qu'elle en dit me semble être une histoire bien tordue avec un père infantile et irresponsable, j'ai juste de vagues souvenirs des quelques extraits passés à la télévision.
Le sujet est-il suffisant pour en faire un livre? J'ai des doutes même si je suis allée au bout du bouquin, mais comme on lit un article de presse un peu long. Bof!
C'est bien écrit et le propos évoque une époque aujourd'hui révolue (du moins on espère).