vendredi 7 mai 2010

Prague


J'ai fait un rêve... fou qui s'avère être à la conjonction de plusieurs évènements.
J'ai passé une partie de ma nuit en gros 4X4 militaire blindé, (exactement comme sur la photographie), pas chauffé, avec mon époux, ma fille et un ami (en galère hier dans les trains du sud-est) à tenter de rallier Prague et la France  de nuit via la Pologne (?) puisqu'il n'y avait plus de vol! Je pensais mettre 2h mais la réalité nous a vite rattrapés et en me réveillant, je réalisais qu'il me fallait plus de dix heures surtout en roulant doucement compte tenu des accidents comme celui, inexplicable, où nous avons percuté,  dans une rue,  le long d'un bourg, la proue d'une barque bleue et blanche posée sur sa remorque qu'un homme à la casquette de marin vissée sur le crane sortait de son garage à reculons. Il y avait des débris de phare de voiture  sur la chaussée mais à l'évidence notre véhicule n'avait rien et nous avons continué notre périple sur une route étroite et en travaux, coupée par des chicanes dont nous percutions régulièrement les barrières en plastique posées là pour prévenir. Nous faisions étape dans des auberges de jeunesse, au confort spartiate mais chaleureux où les femmes étaient très belles, grandes, blondes, juchées sur des chaussures à semelles compensées dont les volants des jupes balayaient l'air de droite et de gauche. Notre ami, de manière incongrue, nous avait rejoint dans un patelin proche des  forêts de Bohême. Le rêve était paisible, nous prenions notre mal en patience mais il y avait un air de fin de guerre et d'apocalypse, entre chien et loup, humide, boueuse et enneigée.
Mon imaginaire a cumulé tous les évènements du week-end: l'absence d'avions dans le ciel, -plus aucune trace comme le dit si justement Olivierdemontreal-, les photographies des voyageurs avachis dans les aéroports sur leur bagage, prenant leur mal en patience, la bannière du blog de CdM, l'AG2R dans la baie et sa myriade de voiles et de bateaux de toute taille sous un soleil de plomb, juste rafraîchi par une brise que j'imaginais bleue, mon futur voyage à Prague (je suis sensée partir lundi pour une semaine) et enfin le livre que je suis en train de lire, tout à fait épatant, roman mêlant la vérité historique et la vie de son auteur, HHhH de Laurent Bidet, (un livre d'une autre envergure que le minable Jan Karsky de Yannick Haenel, pompage lamentable du film de Claude Lanzmann et des mémoires du résistant polonais, dont la troisième partie mal écrite m'a écoeurée littéralement avant même la polémique autour du bouquin).
Pour une fois que je ne me réveillais pas en peur et en sueur, j'ai trouvé l'ensemble cocasse et étrange. 

Prague, c'est prout!


L'expression rime presque! Elle est très con, j'en conviens! C'est une ville sans problème, calme, tranquille, touristique!
La ville  est entièrement dédiée aux promeneurs curieux! Le centre est dépeuplé, sans voiture, on n'en voit que le côté kitsch, baroque, sous cloche. Il n'empêche, elle reste une destination très intéressante pour qui dispose de peu de jours de vacances et pour qui peut partir de Paris!
A tout prendre, je préfère Berlin qui conserve encore des quartiers peuplés et vivants (mais plus pour longtemps, de nombreux immeubles sont achetés et transformés en bureau pour assurance ou pour banque). Cela dit, la capitale allemande vibre encore de son passé de guerre froide, et même de toutes les guerres du XXème siècle. 
Prague, les bons plans.
D'abord, on dit République tchèque et non Tchéquie! Notre guide n'a cessé pendant deux jours de prononcer avec délectance ces deux mots en insistant sur chaque syllabe. C'est vrai quoi! On n'est plus au temps des Soviétiques et même si le président de la République tchèque reste un euro-septique (à bas l'Europe mais merci  les sous....) il n'en reste pas moins que c'est une démocratie qui n'a pas encore succombé aux sirènes d'un nationalisme exacerbé. 

Le transport
J'ai découvert les avantages de la compagnie Easy Jet: moins cher, ponctuelle, efficace pour évacuer des bagages qui sortent des soutes en moins de dix minutes. (Je me souviens avoir attendu plus de 40 minutes en provenance de Lorient à Orly avant de pouvoir récupérer ma valise). L'aéroport est à 25 minutes du centre de Prague par  une autoroute qui passe en haut de la place Venceslas! 

Les hôtels
Il y en a plein, prendre si possible quelque chose en bordure de centre-ville pour tout faire à pied, au pire en tram.... Prévoir des mousses pour les oreilles pour les chambres sur l'autoroute qui est en pleine ville et le long de laquelle on trouve de nombreux hébergements bon marché. Je pense que ceux situés sur la colline proche du château sont plus tranquilles!
Dans les petites villes, on peut opter pour les pensions! 

La bière
Abuser des bières, repérer si possible les brasseries, très sympathiques qui en offrent une très grande variété dans un cadre chaleureux.

Un guide
C'est la première fois (hormis à Fès) que je suivais un guide, c'est sympa surtout lorsqu'elle est cultivée et n'hésite pas à raconter des histoires qui ont captivé nos élèves. Il y en a en pagaille avec des groupes grands ou petits, voire même avec de tout petit groupe de quelques personnes. Certains optionent pour la calèche ou la vieille automobile se fichant comme d'une guigne d'être ridicules. On a aussi croisé l'armée américaine refaisant avec des vétérans la visite de la ville comme  en 1945.

Les visites
Ce sont surtout celles des rues et de l'architecture car il y a peu à voir dans le château et les églises sont toutes surchargées d'or et d'argent dans le style renaissance ou baroque.
La campagne est magnifique et semble bien vide puisque l'habitat est groupé dans des villes ou villages perchés sur les collines autour de leur château, de leur église et de leur charmante place.

HHhH

C'est effectivement un premier roman épatant. Il a réussi à me faire rire et la position du romancier relatant un fait historique est très intéressante. Rien à voir avec l'ouvrage de Haenel (Yan Karski) pâle copie de tout ce qu'on put faire d'autres, trop pédant à mon goût. Rien à voir non plus avec le pensum les "bienveillantes". Laurent Binet donne le sentiment de ne pas se prendre trop au sérieux, il ne cherche pas à nous faire la leçon ni la morale, mais il élabore un récit riche, très renseigné scientifiquement et passionnant. Il réussit à créer une ambiance autour de trois points de vue, celui de l'historien, du romancier et de l'autobiographe. 
En plus, et sans vouloir en rajouter sur mon voyage en République tchèque,  l'assassinat de Heydrich dont il est question se passe à Prague. Ce fut donc un excellent roman pour occuper les longues heures de car et me mettre dans l'ambiance.

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