vendredi 22 février 2019

Grâce à Dieu de François Ozon

Attention chef d'oeuvre!  Grâce à Dieu de François Ozon



J'ai toujours aimé les films de François Ozon, Potiche ou huit femmes font partie des mes souvenirs préférés, j'aime les décors, les costumes colorés, le jeu des actrices, tout. 
Grâce à Dieu m'a plu à tel point que je n'ai pas dormi et même oublié que j'étais au cinéma, confortablement assise dans un large fauteuil rouge au fond de la salle. Et cerise sur le gâteau, j'ai pleuré à la fin! 
Pleuré sur l'humanité qui se dégage de la communauté des hommes et des femmes que l'action, l'association, le combat et surtout la parole libérée ont sauvé. 
François Ozon est très doué, vraiment! Les acteurs qu'il dirige tout autant! Mention spéciale à Melvil Poupaud ou Denis Menochet (qui je l'espère sera récompensé pour son rôle de père violent dans Jusqu'à la garde), mais  Swan Arlaud (Petit paysan) est remarquable. C'est lorsqu'il entre en scène que j'ai oublié la salle où j'étais assise, les sous-titres pour mal-entendant et l'artifice que constitue le cinéma. Son personnage montre à quel point la parole peut libérer et sauver, combien il est important de dire ce qui est arrivé enfant ou adolescent, dénoncer ces crimes de pédophilie et les violences subies. 
La force du film réside dans l'éveil à la vie des victimes, face à une Eglise engluée dans ses mensonges, le poids des non-dits, l'impossibilité de dire le sexe. Pédophile ou pédosexuel? La scène où Barbarin réfute le terme de pédophile face à une victime est à la fois risible et révélatrice de la chape de plomb qui recouvre les milieux catholiques. François Marthouret incarne à merveille l'obséquiosité et la bêtise d'un évêque dans le déni permanent. La voix de l'acteur y contribue fortement. 
Je n'ai guère les mots pour dire tout le bien que je pense du film et je déplore que François Ozon n'ait pas eu tous les financements qu'il obtient habituellement, ce qui révèle encore à quel point mettre en cause l'Eglise et les curés reste difficile !
Je salue le courage des victimes, en vrai,  élevées au rang de héros (héroïnes?). 

samedi 2 février 2019

De la visibilité ...

Le blog est mort, vive le blog! Les statistiques ne sont pas si dramatiques bien que je n'y écrive plus! Etonnant non? Certes il ne s'agit que de 30 lecteurs par jour, mais ce flux dure, ce qui n'est pas le cas de mon envie d'y écrire des billets.  De temps en temps, j'y mettrais bien quelques histoires mais j'y renonce très vite, ne me faisant plus rire. 
A suivre, cependant, un billet d'humeur concernant  la visibilité des femmes dans la presse sportive. Chaque dimanche je m'agace de ne pas les y trouver! 

Ainsi, le 13 janvier 2019, Ouest-France consacre 32 pages aux compétitions sportives, nationales, régionales, départementales et locales. Soixante six photographies illustrent les articles, sept concernent des femmes soit 10%. La première photographie féminine apparaît page 16.
La Une résume le contenu du journal: deux photographies des joueurs de football en action, un dirigeant au visage fermé (le football est une affaire sérieuse) un poil de hand-ball et un poil de cyclo-cross, toutes les images sont masculines, viriles et médaillées.
Dix sept pages sont consacrées au football, les joueurs prennent la pose, en l'air, renversés, à terre, le pied haut, en action, victorieux, en plein effort, le visage couvert de sueur, souriants, triomphants, rarement à terre se tordant dans d'affreuses douleurs, musclés, se congratulant en joyeuses bandes! Les titres révèlent un festival de niaiseries virilistes en mode guerrier: "frissons et frustrations" "on n'est pas retombé dans nos travers" (profondément et chaque dimanche pour le quotidien), "remettre les compteurs à zéro", "trouvé le bon équilibre", "le stress de mai", "Paris a retrouvé son rythme impitoyable", "l'espion qui en savait trop", "on est resté sur le frein à main "...
Les quelques photographies de joueuses n'échappent pas à la règle sportive masculine, point positif, puisqu'on les voit  sauter, bondir,  la balle à la main au basket, au volley, au foot-ball ou au hand-ball (merci les bleues d'être championnes du monde), certaines pratiquent un peu le vélo, un petit encadré ridicule les montre sur le podium. Je soupçonne le quotidien de recycler à l'infini les mêmes photographies, ce qui est particulièrement vrai concernant les joueuses de ping-pong de Quimper. Je suppose qu'assister à un match n'a rien d'exaltant pour les pigistes et qu'un simple coup de fil suffit à nourrir la légende sous une photographie jamais renouvelée. 
La lecture de Ouest-France confirme l'invisibilité des femmes sportives  dans les médias (80% des émissions à la télévision sont consacrées aux hommes), pourtant 37% des licenciées sont des femmes! Certains sports font jeu égal, le volley, le ski, l'athlétisme, le hand ball et le rugby!
Alors pourquoi si peu d'intérêt pour leur match?
PS: Cherchant une photographie sur le net afin d'illustrer ce propos, mes premiers mots clés (femme sportive photo) m'ont conduit directement sur des images de pin-up, seins offerts et culs rebondis, j'ai eu plus de chance en tapant "championne" bien que des images de sportifs s'y soient glissées. 
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