vendredi 24 septembre 2021

La confiture de myrtilles

Vue du Peyre Arse, 1806m, Cantal. Au fond le Puy Mary. 



Lundi, le temps était à nouveau beau et sans menace d'orage, une météo idéale afin d'effectuer une des plus belles randonnées des monts du Cantal : le Puy de Peyre Arse. Le pépère culmine à 1806 mètres, il est plus haut que le Puy Mary, (1783m, façon rocher coco) moins que le plomb du Cantal 1855.  Il sépare les vallées de l'Impradine et de la Santoire si chères à Marie-Hélène Lafon dont j'adore les romans et que je conseille fortement. Il est surtout plus difficile d'accès que les deux autres. On peut l'atteindre de trois manières, soit par le Puy Mary (des marches) puis le passage raide, escarpé de la brèche de Rolland, soit par le Col de Cabre, soit par la crête, pas balisée mais bien tracée, au départ de la Courbatière sur la commune de Lavigerie. Ce fut notre option ...Le cheminement est aérien, il est préférable qu'il n'y ait ni brouillard ni vent (ou peu), on passe réellement en crête la plupart du temps. Sujet au vertige, s'abstenir! La vue et le paysage sont sublimes. 

A midi, il était temps de manger et de se reposer, idéalement sous le Puy au soleil, au milieu des champs de myrtilles ..... taddahhhh! 

13h15 V. a envie de ramasser des myrtilles (elle a ce fantasme depuis mars et a emporté des pots). Je grogne sur l'impossibilité puisque nous n'avons ni contenant et ni peigne... Qu'à cela ne tienne, nos boîtes à pique-nique bien essuyées peuvent faire l'affaire! "Si si, je t'assure, regarde, c'est nickel, elles sentent encore un peu l'oignon mais on rincera les fruits.

13h30, de mauvaises grâces je me "poque" près d'un buisson et je commence à cueillir des fruits qui colorent les doigts en deux temps trois mouvements.





13h35, le fond de la boîte n'est toujours pas recouvert. Je souffle, je tente une diversion soulignant qu'on n'a pas de sucre! Objection balayée d'un "on ira à l'épicerie de Dienne". 

13h40, je tiens la boîte commune mais ce n'est pas vraiment pratique, d'autant qu'elle peut se renverser! On nettoie donc la deuxième afin d'être plus efficaces et on partage le butin de la première pour soulager ma souffrance de devoir tout recommencer. 

14h, je râle qu'on crève de chaud, que ce n'est pas humain, qu'il y en a assez et que mon syndicat interdit de travailler sous un tel cagnard ... En vain! Je sue sous le burnous, V. est intraitable me faisant miroiter  à quel point je vais me régaler.  

14h10, je souligne qu'on en a déjà pas mal, de quoi faire deux pots et que je suis fatiguée, qu'on va tarder à descendre et arriver à la nuit. Elle ricane, en septembre, à 21h il fait encore presque jour, et de toute façon, une fois les boîtes remplies, on ne peut en ramasser plus. On continue!

14h11, je tente la bordée d'injures, façon charretier...J'égraine "p...m...ch...c...ça me p...les c...". Elle rit mais ne cède pas. Je pourrais faire la grève de la cueillette mais ne pas partager les pots est impensable..

14h15, mon short est violet, je me suis assise sur une touffe, mes mains noires, les boîtes presque pleines. De hardis randonneurs passent, ils font diversion, le "gars que sait" mène la troupe, il plaisante, n'a pas peur du mauvais temps qui menace sur son tour des monts du Cantal, a donné les bonnes consignes à sa femme pour qu'elle choisisse de bons hôtels... Un gars normal quoi, un gars qui sait. 

14h30, les boîtes sont pleines, je crie victoire, je n'ai cueilli que peu de feuilles ... C'est propre et efficace, pas comme celle de V. où les fruits sont un peu mélangés aux feuilles ... Je ricane. 

14h31, on reprend notre descente vers notre point de départ par le col de Cabre, une douce pente, dans une belle vallée en U où coule la Santoire. 

17h, opération sucre. L'épicerie de Dienne est fermée! En septembre, il n'y a plus rien d'ouvert! On doit filer sur Murat afin d'acheter notre kilo de sucre! 

18h, bière, chips et tri des boîtes afin d'éliminer les branches et les feuilles. 

19h, V. lâche sur la cueillette, un kilo de sucre. Le tout macérera jusqu'au lendemain. 

On a fait quatre pots, je salive à l'idée de l'étaler sur une brioche fraîche au petit déjeuner. 

PS: Mercredi on a cueilli des mûres ... 

PPS: jeudi on a cueilli du sureau...Il était temps de terminer les vacances, elle a fait déborder le jus, une mare sucrée partout sur la gazinière, à tous les coups elle frisait le burn out! On aurait fini par ramasser des glands ou du gratte-cul, poser des pièges à lapins. 





 

samedi 4 septembre 2021

La définition du bonheur de Catherine Cusset, Paris, Gallimard.



J'ai évidemment tiqué lorsque l'autrice introduit son roman par la lecture d'une clé USB donnée par le fils de la défunte dont il est question dans le livre! J'ai alors songé aux introductions laborieuses des rédactions que nous rédigions, chaque semaine, en primaire puis en collège. Souvent, le "truc" (elle ouvrit la lettre, ...le journal commençait par ... je découvris un manuscrit.... etc...)  permettait un déroulé aisé et plaisant du récit, mais, parfois, je n'arrivais pas à décoller et je restais bloquée sur ce "truc" d'une affligeante platitude. 

En d'autres temps, le livre me serait tombé des mains, mais là, il s'agit d'un ouvrage de Catherine Cusset, autrice brillante que j'affectionne particulièrement! 

Malgré la banalité des biographies des deux protagonistes qui courent sur plus de 40 ans, le récit est addictif, il y a "un je-ne-sais-quoi" qui passionne, un talent réel pour décrire les ambiances, immerger le lecteur à Hyères, Brooklyn, Crozon,  ou le Marais à Paris. Les femmes dont il est question, sont magnifiques et selon un mot à la mode "puissantes" malgré leur banalité. 

Bref, j'ai aimé et je ne saurais pas vraiment dire pourquoi sauf à enfiler les perles. Ce livre a comblé en moi une curiosité et pourtant je n'y ai rien appris ( cf l'ouvrage de Michel Winock) si ce n'est la manière dont les personnages habitent le monde et se comportent... (lire l'excellente critique du Monde) . 

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