dimanche 27 décembre 2015

Le bain des otaries

Cette année j'ai participé au bain des otaries

Il y a toujours un drapeau breton!

Les conditions pour une totale frime s'y prêtaient à merveille: température de l'air identique à celle de la mer, marée presque haute qui fait qu'on n'est pas obligé de courir comme des dingues sur la plage de Cap Coz pour se jeter dans 50 cm de flotte, ambiance peau contre peau compte tenu de la foule (plus de 900 participants, au bas mot), temps presque ensoleillé, enfin très breton, ce qui nous contente pleinement, vin chaud, bonne action au profit de la SNSM, sécurité maximale puisqu'inscription obligatoire afin de bénéficier en cas de syncope, du bouche à bouche du pompier sauveteur plongeur présent sur zone (une dizaine de gaziers en combi 13 millimètres avec cagoule à 30 m de la plage pour empêcher toute velléité de partir au loin (ce qui à mon avis relèverait de l'inconscience).
Le bain des otaries? Je conseille! 
Ambiance faune avec les odeurs des corps pas toujours propres à 15h, parfois imbibés du repas de midi, foule bon enfant, déguisée souvent, spectacle garanti cette année puisqu'à 12° on peut rester des heures et se fendre d'une chenille gigantesque en braillant comme des ânes. 
J'ai donc fait ma frimeuse avec ma copine, qui n'a pas mouru et qui a conclu qu'en sortant du boulot, elle ferait bien d'y plonger, ça la calmerait! 
J'ai failli y perdre mon maillot mais Lo me l'a récupéré, j'aurais eu le sentiment de perdre mon après-midi, n'ayant pas hésité aux effets de mode, on ne sait jamais sur un malentendu. Cela dit, le peignoir de bain n'arrange personne, ni les combinaisons Cotten! 
Je conseille aussi l'aller-retour entre terre et mer sur la plage de Cap Coz, à Fouesnant, balade toujours aussi plaisante! 

mercredi 23 décembre 2015

La beauté de Londres!

Ne retenir que la beauté de Londres? Sans doute la meilleure chose! 
La caserne des pompiers

Faire comme si il n'y avait pas eu: 
- partir un dimanche après midi à 15h
- coucher à l'aller et au retour sur la moquette d'un bateau, enfilée dans un sac de couchage après avoir nagé dans les flaques de pisse des toilettes bouchées, tenter de dormir empêchée par les braillements d'une classe qui n'est pas la notre, ou bercée par le roulis du retour
- finir sa nuit ou la commencer, matin et soir, dans le bus pendant les deux heures d'embouteillage avant d'arriver à Londres
- se taper les marches en troupeaux
- gérer les bêtises,
- encaisser, surtout, sans moufter, le pire qui puisse arriver lors d'un voyage scolaire, gérer ...
- oublier le machisme et la connerie  du chauffeur 
- oublier les vomis de M. à grand renfort de beurks 
- ne pas faire cas (pas du tout) quand les élèves ne remercient que le chauffeur, prendre cette violence en pleine poire et en rire! Raisonner, se dire, que, non non, ce n'est pas volontaire et qu'après tout on est un peu dans leur vie comme sont leurs parents, empêcheurs de tourner en rond. 
Cinquante nuances de gris

Ne retenir que:
- l'accent anglais 
- les pintes, 
- Anna et les récits de sa vie quand elle en avait plusieurs et qu'elle était si belle, adorer ses  " I love you, I love you, you are sooo...." qui font chaud au coeur. 
- le dépaysement des paysages, du haut du car, contempler les alignements blancs des bow-windows
- suivre les cyclistes plus rapides, qui slaloment 
- s'épater de tant de grues, de travaux, de constructions, de réhabilitations, de projets
- goûter à l'ambiance des pubs où tout le monde braille en bras de chemises et talons aiguilles à tout heure du jour avec musique inaudible pour renforcer le niveau sonore 
- marcher et se croire dans une série britannique bien glauque sur un chemin coupe-gorge à peine tracé, être bien là sous le pont qui ne doit pas être le bon, rire
- les quelques conversations avec des jeunes filles en devenir, débrouillardes, volontaires mais déjà tellement marquées par les stéréotypes de genre
- apprécier la serviabilité des Anglais, leur gentillesse, leur amabilité
- déambuler 
- être toujours aussi émue devant les tournesols de Van Gogh à la luminosité si violente!
- assister au départ du premier cosmonaute britannique au musée des sciences dans l'ambiance déchaînée des groupes scolaires venus le soutenir
- venir saluer le squelette du dinosaure car les Anglais sont comme ça, tu entres où tu veux, c'est gratuit et facile. 
- musarder avec le groupe dans Belgravia, réaliser que la richesse ne se partage pas et que pour pique-niquer dans les parcs c'est juste impossible car fermés à clés... 
- prendre un thé chez Harrods et mater la blonde Priscilla, jupe en cuir, pull cachemire et cuissardes à talons aiguilles,   assise au milieu des sacs téléphonant à Robert "ma chérie, fais ce qu'il te plait, mais je t'aime aussi toute nue" ... 
- rigoler avec les copines, droites dans leurs bottes, si professionnelles, en apprécier la compagnie
- s'émerveiller devant les décors de Noël d'Anna, harmonieux (si si ) malgré l'abondance ...
- apprécier les soutiens et la bienveillance des uns et des autres. 
Et se demander pourquoi les profs sacrifient-ils toujours au voyage scolaire alors qu'il est tellement plus facile de s'en passer? 

National gallery

dimanche 20 décembre 2015

Faites des gosses!

Il y a des jours où je me dis que j'ai dû rater quelque chose dans l'éducation des enfants!  A moins qu'aujourd'hui je ne reçoive le retour du bâton de quelque faute insoupçonnée jusqu'alors! Quoi qu'il en soit, faites des gosses! Pff!

Je peux aussi prendre le problème dans l'autre sens et me dire que l'éducation de mes enfants a été tellement bien réussie  qu'ils sont capables d'une très grande indépendance au point de laisser dans le peine et la solitude, pour Noël, une pauvre mère éplorée! J'exagère, bien sûr, (mais à peine), je vais bouffer des produits de luxe à me faire péter la panse, boire jusqu'à plus soif afin de sombrer au petit matin dans l'oubli de l'ivresse. Je vais me baigner dans une flotte à 15° parce que l'hiver a oublié d'arriver, puis me pendre au cyprès car je n'aurais pas eu le courage de me noyer. Me reste la mare mais j'ai pied!
Ah ah ….
Ainsi donc la benjamine est partie à la montagne skier sur le produit des canons à neige dans le luxe d'une grande station de ski des Alpes. La cadette qui jusqu'alors devait rester ici, ne rêve que d'aller dans sa belle famille sur Paris, quant à l'aîné, c'est trop loin. Ben oui, quoi, Bayonne ou Metz, c'est juste la porte à côté par rapport à Quimper, tu penses bien…
Ainsi donc, je conchie cette période de l'année qui, en ces temps de séparation, te rappelle que le père Noël est bien une ordure et qu'il ferait mieux de mourir étouffé dans le conduit de cheminée, coincé par son bide et ses certitudes de mâle. 
J'en profite, là, pour dire à quel point la testostérone me gave!

vendredi 11 décembre 2015

Il y a des jours où....

Il y a des jours où les galères s'accumulent, (insignifiantes, je vous rassure, au regard de certaines) de celles qu'on prend en pleine poire sans aucun recul, imaginant que le ciel vous tombe sur la tête! 

Ainsi donc hier soir sortant tardivement de mon rendez-vous, à la nuit noire, à Quimper où je ne connais personne (en fait si...mais les oubliés m'ont signifié qu'ils étaient heureux que je ne les aies pas emmerdés avec ça..), ma voiture qui signalait, depuis trois jours, un problème de batterie (énorme voyant rouge que j'ai consciencieusement ignoré), n'a plus rien voulu savoir... genre rien. Tu tournes la clé, la lumière s'allume mais le moteur se tait! T'insiste, un peu, que dalle, le bougre boude et tu imagines le noyer ce qui serait un comble ... 
Voilà une quinzaine d'année que je n'ai plus connu les galères de bagnole, là, soudain, retour au club en fanfare! Après les pneus qui se dégonflent sans raison, la batterie fait des siennes. Je hais les problèmes de voitures! 
Deux solutions s'offraient à moi: appeler l'assurance avec la certitude d'y être encore à minuit, joindre un vague copain qui avait eu le tort de me dire "si tu as besoin, pas de souci, je suis là, en tout bien tout honneur", le choix n'a pas été longtemps cornélien, après avoir pris conseil auprès de la spécialiste des copains et des coups de main, B. est arrivé dans les 15 minutes avec les câbles et a eu le bon goût de m'attendre au tournant puis de me suivre et de me guider vers un garage de sa connaissance: "t'as plus de phares, t'avance plus et tes roues ont un problème" ... Merci, j'avais remarqué! Le cul serré, j'ai guidé Mémère sur le parking de Peugeot! 
Ainsi donc, conseil à tous, si la voiture très intelligente (en tout cas plus que moi) indique problème de batterie, il est urgent d'agir! Ne pas attendre! 
Depuis, je roule en à vélo! Bah oui! J'ai vaguement espéré que mon assurance, qui me coûte un bras et les deux jambes, me permette d'obtenir un véhicule de courtoisie ... Que dalle "vous n'avez pas souscrit à l'option, on peut juste vous remorquer et vous ramener chez vous, désolée!".. Après démerde toi! 
Ce matin, je suis donc partie dans la nuit noire en à bicyclette, sans lumière ni casque mais équipée d'un joli blouson jaune fluo afin de me faire repérer. J'ai consciencieusement évité les grandes routes, préféré le chemin côtier au risque de plonger dans la mer dont je sentais les embruns, (note à moi-même, quel bol de travailler en matant la mer de la salle 101)! Je n'ai pas réussi à éviter les lazzis de mes terminales, que j'ai menacées des pires châtiments s'ils continuaient à ricaner. 
Point positif, je parque l'engin sous les fenêtres de la salle de prof, à côté de celui de Loïc, j'évite ainsi les 10 minutes de randonnées depuis le parking! 
Les élèves, peu avares, en ont remis une couche en cours, "mais madame vous roulez sans lumière et sans casque? Quel âge a votre vélo? ( 50 ans), ça ne doit pas être facile en escarpin ?" ... bah si, même que c'est la seule coquetterie que je puisse me permettre ... au moins je ne marche pas ! 
Et cerise sur le gâteau "madame où avez vous acheter votre si joli chemisier, c'est superbe!
J'adore leur  me faire plaisir ! 

jeudi 10 décembre 2015

Moriarty

Je ne connaissais pas le groupe Moriarty, j'ai aimé. 
 
Ouest-France 10/12/2015

Il a fallu vraiment que je me pousse afin d'aller écouter, mardi soir sur Quimper, au Pavillon, récemment rénové, ce groupe très péchu, après une longue journée de boulot.
La salle ne m'inspirait guère!  Imaginer un immense hangar à l'acoustique déplorable, dénué de tout confort, j'y avais écouté le drame de Henry et Vincendon, terrible bivouac,  emmitouflée dans des couvertures polaires, le lieu à l'époque se prêtait à une reconstitution minimaliste de l'inconfort. Tout cela a bien changé, heureusement, même si je préfère le son du théâtre de Cornouailles!
Cerise sur le gâteau, G. nous avait gardé une place au sixième rang! (Il fallait du cran pour étaler écharpe, gants et manteaux sur trois places alors que tout autour la salle était déjà pleine!)

Moriarty est un groupe qui mêle le country, le blues et le rock. Ils se produisent sans batteur, blessé au Bataclan, qui devrait mettre deux ans à guérir! 
Après les Gogo Penguin, vendredi soir groupe de jazz britannique, j'avoue me régaler et enquiller les soirées très plaisantes moi qui, jusqu'à peu, ne sortais quasiment jamais. J'aime les spectacles courts et originaux, qui commencent à l'heure!

samedi 5 décembre 2015

Une bien belle!

Quand l'élève laisse exploser ses compétences et capacités artistiques! 


C'est avec un saut en arrière et un petit oups que Denise a préféré s'asseoir à la table de troisième rang plutôt que celle du deuxième! 
"Quoi? que se passe-t-il?" ai-je demandé surprise.
Du menton, elle a désigné le plateau qui affichait un superbe graffiti.
"Elle ne va pas vous manger!" ai-je argumenté, tandis que Georges commentait "C'est une bien belle bite!
Assurément, on avait affaire à un artiste, un obsessionnel, ayant passé son heure de cours sous les yeux de son professeur aveugle, à styliser l'engin: des petits triangles patiemment dessinés pour un effet boeuf! Coup de bol, me suis-je dit, il n'a pas sculpté le plateau, juste occupé son temps sur un support classique de potache. 
Le bougre n'en est pas à son premier coup d'essai. La classe, histoire des arts oblige, est tapissée d'affiches d'expositions où l'artiste a mis sa patte: ici un ange doté d'un braquemart fièrement dressé, là, une jeune oie blanche menacée par un homme en rut. Le dessinateur y a mis son grain de sel subtilement, de manière non ostentatoire mais éloquente, en fin connaisseur du tableau représenté,  il faut s'approcher afin de discerner l'obsession. Le petit jeune homme (je ne doute pas qu'il s'agisse d'un mâle en devenir) sait analyser, ajouter ce qui manque, personnaliser, en finesse, une peinture avec toute la fraîcheur qui convient à ses pulsions juvéniles. Je dois avouer que si mon collègue Y. ne m'avait pas montré les premières oeuvres, si discrètes, je n'aurais rien vu de l'année, je ne passe pas mon temps à mater les posters en tournant autour de la classe.  Etre un habitué des musées des Beaux arts permet de détecter le sacrilège au premier coup d'oeil! Y. pointait  d'un index rageur, mi goguenard mi scandalisé, les graffitis qui gâchaient ses affiches! "Mais ce n'est pas tout, regarde, là et là": sur chaque étiquette qui accompagne les prises électriques d'une rampe qui fait le tour de la salle à hauteur des yeux d'un élève assis, notre dessinateur y avait dressé un sexe, toujours le même au stylo bic bleu! L'affaire avait, en début d'année, fait grand bruit puisque notre proviseur s'était fendu d'un mail appelant à la vigilance (depuis nous sommes passés à la vigilance pirate et aux exercices de confinement). 

Des dégradations ont d'ores et déjà été constatées dans la salle 101:
- Dessins sur les tables, sur les posters
- Etiquettes de prises dégradées
Je vous remercie de faire preuve de vigilance pour que ces dégradations cessent. Vous voudrez bien nous signaler tout élève surpris à dégrader afin que nous puissions prendre les mesures qui s'imposent.
Je vous remercie d'avance pour votre implication.

Je ne suis pas certaine que les utilisateurs de la salle 101 se soient fortement impliqués. L'artiste facétieux a cessé toute atteinte au mobilier scolaire tout neuf. Les affiches n'ont pas été retirées et l'amoureux de la bite artistique est resté inconnu.
Lundi après-midi, en découvrant l'engin, je me suis dit que le bougre avait changé de braquet, il espérait la reconnaissance à travers la sanction. 
Paradoxalement, la semaine a passé sans scandale, ni mail furieux signalant le tag, appelant à la dénonciation, jusqu'à vendredi en salle de profs où quelques collègues s'interrogeaient sur l'origine du dessin! Il s'agissait de cerner précisément l'heure probable du sacrilège, la vie scolaire qui n'a rien à branler la plupart du temps (rires) menait l'enquête et attendait les détails, l'affaire prend enfin de l'ampleur, l'occasion, de bon matin, d'évoquer les fantasmes des uns et des autres entre courageux prêts à dégainer dès 8h. 
A suivre!

mercredi 2 décembre 2015

La cache Christophe Boltanski

La cache de Christophe Boltanski n'est pas seulement bien écrit, il est passionnant.
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L'auteur dresse les portraits de sa grand-mère et de son l'appartement habité rue de Grenelles, de ses oncles et de son grand-père caché dans l'entre-deux, pendant la guerre. Tout comme Sauve qui peut la vie de Nicole Lapierre, lu récemment, il interroge la migration des Juifs d'Europe de l'est vers des jours meilleurs, fuyant les pogroms et la révolution russe, les réseaux, les tribulations des noms de famille modifiés au cours des retranscriptions, les souvenirs, les quelques photographies rescapées, les traditions culinaires parfois oubliées ou ré-interprêtées, le vocabulaire, les accents la perte des racines, la disparition de toutes traces à Odessa, le questionnement sur la judéité. 
Je suis toujours surprise de lire à quel point la France des années 40 restait très largement antisémite, comment, les institutions, -ici, le milieu médical des hôpitaux de Paris-  ont mis au ban de la société, leur personnel juif, qu'elles ont repris sans se poser de questions, à la fin de la guerre, et sans excuse. L'auteur interroge également sur comment l'occupation a libéré les haines, l'indifférence et les dénonciations. 
Il interroge les ressorts de la création artistique et littéraire de cette grand-mère Myriam qui n'a jamais cessé d'écrire et  de l'artiste Christian Boltanski , son oncle.
Faire le portrait d'une maison est une idée très originale et la construction du livre est d'une grande subtilité, j'en conseille vivement la lecture. 

dimanche 29 novembre 2015

21 nuits avec Pattie des frères Larrieu

21 nuits avec Pattie est un film "gnan gnan" qu'on peut très bien se passer de voir y compris à la télévision à moins que vous ne cherchiez une bonne raison de vous endormir sur le canapé! J'exagère un peu ... Néanmoins. 

Il est rare que j'aille au cinéma le samedi après midi, à Bénodet de surcroit, encouragée par des critiques dithyrambiques de la presse unanime, voulant échapper à l'atmosphère pesante de la maison, à la pluie,  avec, cependant, une pointe de culpabilité concernant le monceau de copies accumulées sur le bureau! Bref, je me réjouissais de passer un bon moment. J'ai failli partir au milieu du film ce que nous n'aurions pas manqué de faire avec Sameplayer.
Je n'avais pas envie de dormir, pour une fois, ce qui est vraiment dommage!
La presse est soit vendue, soit manque sérieusement de sens critique, il convient comme d'habitude de se baser sur l'avis des spectateurs beaucoup plus modérés. De fait, trois étoiles au compteur côté cinéphiles contre quatre et plus côté presse. Il y avait forcément un loup! J'aurais dû me méfier et faire confiance à ma paresse habituelle qui me suggère régulièrement quand j'ai des velléités de cinéma "reste sur ton canapé"!  
Pour faire simple, l'extrait qui tourne en boucle afin d'attirer le chaland est quasi le seul qui soit vraiment péchu! On s'ennuie ferme les trois quarts du film, les paysages de l'Aude ne suffisent pas à combler l'ennui, ni l'excellence du jeu des acteurs. En gros, Isabelle Carré marche, monte des escaliers, les descend, marche, marche marche ... 
1h55 sans réel érotisme, y compris suggéré, l'émotion ne vient jamais, on esquisse parfois un sourire, sans plus. 
Le film est aussi très conventionnel et moralisateur sur le rapport des femmes au sexe, puisqu'à la fin, tout rentre dans l'ordre, l'amoureuse de la bite se range près d'un vieux (forcément) André Dussolier qui n'est pas de la première jeunesse et la frigide retourne près de son mari... La morale est sauve. 

La moyenne d'âge des spectateurs à Bénodet dépassait largement les 75 ans!

samedi 28 novembre 2015

D'après une histoire vraie de Christian Rizzo

J'aime la danse et notamment d'après une histoire vraie de Christian Rizzo. 

J'aime que le spectacle commence à la manière de Cédric Andrieu, sans musique, juste les pas frottés sur le parquet de plastique lisse, le souffle des hommes pas encore échauffés, et comme une promesse,  les deux batteries sur leur estrade. 
Les hommes dansent, patinés de gris, taupe, jean, teeshirt, pieds nus, ce qui confère la touche de sensualité, pieds agiles, souples qui battent dans l'air. Puis la musique, les sonorités, les percussions se dévoilent, doucement puis dans toute leur puissance, tandis que les danseurs évoquent le sirtaki de Zorba le Grec, j'y ai pensé tout du long sans savoir que l'auteur s'est largement inspiré des danses traditionnelles méditerranéennes, l'enlacement des corps, les bras ouverts, la joie de vivre. 
On passe une heure épatante, le coeur cognant au rythme des batteries. 
Toujours les mêmes à la sortie, les aficionados, les amoureux de la danse, enthousiastes. 
Décidément le théâtre de Cornouailles nous gâte! 

dimanche 22 novembre 2015

Une virée automnale à Paris ...

Décidée il y a quelques temps déjà, je ne pouvais manquer cette virée automnale à Paris! N'est-ce pas résister un peu face à l'adversité? 

Au programme, j'ai sacrifié à l'excellente exposition consacrée, au musée d'art moderne de la ville de Paris, à Andy Warhol dont il manque pas mal d'oeuvres, mais dont le choix de celles exposées est somme toute épatant et éclectique! Bref, j'adooore! 
Et décidément je pense mieux aimer les artistes contemporains que les classiques! 
L'accrochage y fait peut-être beaucoup. 
A Orsay, pour cette raison, j'ai moins apprécié "Grandeurs et misères. Images de la prostitution 1850-1910". Confinée dans un espace bas de plafond, dans des salles ridicules où l'on joue des coudes pour approcher certaines oeuvres grandes comme un timbre poste, à lire des étiquettes écrites trop petites, l'exposition perd de son charme. Je n'aime pas Orsay. 
Des boudoirs sont consacrés aux images pornographiques, dans lesquels on pénètre en écartant de lourds rideaux de velours rouge, satisfaisant notre goût du voyeurisme coupable. Femmes bien en chair, hommes en chaussures et chaussettes mais cul nu, poses lubriques, partouzes, un mètre linéaire de rapports homosexuels, bref, rien de nouveau sous le soleil, nos ancêtres savaient faire. Globalement elle est instructive et fait le tour de la question! 

Il est toujours aussi agréable de musarder, même par temps de pluie et froid de gueux à la nuit tombée, dans les jardins des Tuileries ou du Palais royal, faubourg Saint-Honoré, place des Victoires, dans le quartier du Marais, de boire un verre en terrasse, à l'étoile manquante, ou rue Montorgueil. Si, vendredi midi, l'ambiance était pesante et lourde, -j'ai rarement vu la place carrée du forum des halles aussi vide et silencieuse-, la vie, la ville se sont animées samedi. Dimanche, les rues étaient pleines! 

Je signale avec jubilation, un musée à découvrir : le musée de la chasse et de la nature! Etrange, "barré", étonnant. La foule en ce dimanche frileux y était tout aussi surprenante que les oeuvres exposées: sculptures, animaux empaillés, appeaux, peintures, vaisselles, photographies, armes, mobiliers, .... . Un concert de musique contemporaine y était produit et mis en scène, de manière totalement ésotérique: acteurs à tête de loup ou de chevreuil, habillés de noir, spectateurs religieusement absorbés, ambiance sombre, on se serait cru à une cérémonie de magie noire. Brrr! 

Terrines 


mercredi 18 novembre 2015

Le silence habité.

Le titre en ces circonstances dramatiques semble bien choisi ... Il n'y a pas que le silence qui fut habité, j'avoue y avoir contribué avec bonheur! 

Depuis vendredi, les sorties et voyages scolaires sont annulés, y compris en province dont c'est mal connaître la vie trépidante. Les autorités craignent sans doute l'effet de masse, le transport en bus, pour une après-midi au cross départemental ou au spectacle au théâtre voisin! Or tous nos élèves arrivent en foule au bahut en transport en commun, dans d'énormes cars qui déversent chaque matin, des hordes d'adolescents endormis, le ventre creux, sentant bon la savonnette (quand ils n'oublient pas de changer de fringues)! Pour suivre la logique, il aurait fallu supprimer tous les transports  cette semaine! Par conséquent fermer le lycée! 
Ainsi donc, c'est presque seule, hier soir, que j'ai assisté à un spectacle de musique contemporaine, avec une poignée de jeunes filles, curieuses de tout, déterminées à se rendre à Quimper coûte que coûte, au vieux théâtre aux murs égratignés, aux fauteuils de velours rouge, éculés mais néanmoins confortables. C'est là que le bâts blesse puisque la tendresse d'un confort ne peut que me conduire à vivre mon péché mignon: dormir! 
Il faut dire que le spectacle s'y prêtait grandement. Je n'ai rien compris à "coq rouge dans jour craquelé" ni à "sérieux gravats" et ce malgré les explications d'un haut niveau intellectuel. La phrase,  "à l'extension de la dynamique à des situations extrêmes" si l'on en croit le fascicule sensé m'en révéler la subtilité, ne m'aide guère à en saisir le sens! Bref, je fus cruche, insensible aux dynamiques les plus restreintes c'est à dire à peine audibles. Point de dynamique selon l'expression consacrée  mais tout son contraire, une furieuse envie de dormir!
Friande de musique contemporaine que j'aime voir et écouter sur scène, j'y allais curieuse, enthousiaste! C'était sans compter sur le compositeur, grand amateur de son épuré, de souffle évaporé, craché, léché, pshitté, plutôt dans les aigus et largement répétitifs, ponctués de silences pesants, forcément habités, inspirés,  au beau milieu desquels, épuisée par une longue journée et une semaine stressante, j'ai poussé un énorme ronflement qui m'a réveillée, celui que l'on pousse la bouche ouverte, totalement relâchée, gorge libérée, celui qui vient des tripes, libérateur, salvateur mais puissant, juste avant de recevoir de mes voisins, de concert, deux sérieux coups de coude!  J'avais commis une extension de dynamique!
J'ai donc largement participé à une oeuvre d'exception assurée que toute la salle quasi vide a entendu l'affront aussi fort qu'un moteur  mobylette. 
Immédiatement, j'ai été prise d'un fou rire inextinguible, irrépressible, m'imaginant ponctuer le frôlement de l'archer sur le bois du violon (ah oui, le compositeur n'utilise les instruments que pour ce qu'ils savent le moins faire....), d'un ronflement puissant et bienfaisant. 
J'ai ensuite reniflé sans pouvoir me moucher,  gigoté puisque j'étais alors bien réveillée. 
Autant vous dire que la salle (du moins ce qu'il en restait ) n'a pas demandé son reste, mais mon voisin, vieux ronchon qui tapait sur sa femme à coup de programme car elle n'écoutait pas, n'a pas manqué de me dire " vous n'avez pas été sage, entre les ronflements, les fous rires et les reniflements, sans cesser de gigoter" ....

lundi 16 novembre 2015

Hauts les coeurs!

J'hésite entre rester muette et écrire ce qui m'étreint, submergée par l'émotion!
Ces personnes assassinées auraient pu être mes enfants, si heureux de "boire des coups" en terrasse à refaire le monde, un soir de douceur sur Paris, dans l'insouciance de leur jeunesse. 
Cette image en moi est prégnante depuis vendredi, tant j'aime musarder dans ce quartier, de la joie qu'il y a,  à être entre amis ou tout simplement à partager notre douceur de vivre, ensemble. 
Faisons barrage à la barbarie. 

vendredi 13 novembre 2015

Une virée à Bréhat.

Parce que il y a des jours où je me sens chafouine, sans grande envie d'écrire sur ce blog et surtout sans vraie inspiration. Il me plaît alors  de me rémémorer mes 24h à Bréhat.





Allez à Bréhat! 
Cette île est un écrin où le temps semble s'être arrêté. Sa constellation d'îlots et de rochers abritent encore de petites maisons basses tapies derrières leurs murs de pierres sèches où poussent les mousses et les fougères de mon enfance. 
On y fait le tour en une journée même si l'option choisie passe par la grève (3,5 km sur 1,5km). Trop de propriétés ne permettent pas l'accès au chemin côtier alors inexistant. Il est possible toutefois d'en traverser, en catimini, puisque souvent désertées hors saison par leur habitants. La chaîne d'un chien probablement énorme traîne parfois devant la porte mais il n'est pas là, lui non plus. On enjambe la grille, on pousse le portillon qui permet de descendre sur la plage. 
La grève est explorée, entre le schorre et slikke, un tracé, lisible à distance, permet le cheminement sans trop s'enfoncer dans le sable et la vase. Il faut également veiller à ne pas glisser sur les algues brunes, partager son regard entre la vue magnifique sur les rochers de granite rose et la nécessité de placer son pied au bon endroit. Je conseille l'aventure. 
A marée haute, ne sont accessibles que les chemins aujourd'hui goudronnés entre les champs désertés par les troupeaux et les vergers qui offrent comme autrefois leurs pommes acidulées. De phares en amers, la promenade est apaisante. Elle peut aussi se pratiquer en vélo, mais alors pas question de passer de l'île du nord à l'île du sud, à gué, expérience pourtant jouissive. Bréhat m'a réconciliée avec mes agapanthes que j'ai décidé de soigner davantage. 
La lumière est superbe, à toute heure du jour et particulièrement belle  à la nuit tombée. 
Mes adresses:
Compte tenu des nombreux commerces du village, alors quasi tous fermés, il est probable que l'île soit bondée l'été. 
- de nombreux gîtes et chambres d'hôtes couvrent l'île, il n'y a que l'embarras du choix entre bicoques au décor maronnasse des années 70 et celles au charme infini
- nous avons opté pour un nuit sur le seul hôtel de l'île à Port-clos, l'hôtel Bellevue, face à l'embarcadère. Les chambres sont rénovées avec goût, parfaitement isolées. On peut y dîner pour assez cher et préférer alors les autres crêperies et auberges du village. (ce que nous aurions dû faire). Le petit déjeuner est toutefois très complet et tout à fait breton (beurre, miel, crêpes, rillettes faites maison, far )! 
- pour 10 euros, la traversée se fait en dix minutes. Hors saison mieux vaut se renseigner sur les horaires, les départs sont nettement moins fréquents, il est possible de s'offrir en prime un tour de l'île!

vendredi 6 novembre 2015

Donner son sang ..

La première  fois et la dernière fois où j'ai donné mon sang... Aucun risque que je m'y colle une deuxième fois! 
(Je sais, c'est mal)

Etant en phase "je n'ai le temps de rien", je n'écoute ni la radio, ni ne regarde la télé, ni ne lit autre chose que le sacro-saint Ouest-France et encore, le plus souvent, juste, les gros titres, tant le contenu se fait insignifiant. Je n'ai plus guère le temps de m'approfondir sur les délires de Dédé venu ouvrir une entreprise d'électricité, nouveau sur le marché, dont le visage réjoui s'affiche entre la dernière défaite des juniors au match de foot et la battle à la salle des fêtes au centre des arts (oui, le hip hop est arrivé jusqu'à nous)! Je parcours vaguement la rubrique des obsèques, m'épatant que tant de vieux et même très vieux passent l'arme à gauche. Je jette un oeil à la météo, sur la petite flèche indiquant le sens et la force du vent (question d'habitude),  pour le reste, rien de nouveau,  nous abordons les mois pluvieux, et ce n'est rien de le dire! 
J'ai appris "l'affaire" du don du sang, par Facebook et mon abonnement au Huffpost dont les titres et sous-titres accompagnés  d'une pertinente photographie suffisent à informer la feignante que je suis. Pas tant,  puisque sur le coup je n'ai pas tout compris .... Puis, (me suis-je dit), pour les curés catholiques, il est déjà difficile d'être certain de leur abstinence, pensez donc, des homos abstinents? Et des hétéros? Ah ah !!! 
(merci à L. pour la bonne blague). 
Je me suis fendue du commentaire sur le FB d'Alors voilà, excellent blog, immédiatement liké par de fervents lecteurs, pas peu fière!  
Aucune question à me poser,  puisque je n'irai pas donner mon sang, non pas que je ne sois pas pleinement consciente des difficultés des centres de transfusion sanguine à stocker des litres suffisants,  mais par trouille. 
Hormis le fait que je sois A+, ce qui est d'une banalité des plus courantes, je suis tétanisée. La seule fois que je m'y suis collée, j'ai fait un malaise vagal et j'ai cru qu'on me saignait comme un porc, qu'on me vidait de tout le précieux liquide, m'ayant oubliée sur la table de prélèvement, tandis que la bouteille agitée s'emplissait d'au moins 5 litres. Je criais stop intérieurement, je n'avais qu'une envie, arracher l'aiguille, m'enfuir, mais je me suis retenue rien qu'à l'idée que mon sang aille s'écouler sur le sol plastique du camion. Il n'aurait plus manqué que cette impulsion me conduise à mourrir exsangue sans avoir été utile! 
Bref, je suis restée toute chose, la journée entière, je n'en ai tiré aucune gloire! 
On subissait déjà un questionnaire dont le contenu aujourd'hui m'échappe, y parlait-on déjà de cul?! 

mardi 3 novembre 2015

A la manière de … J'aime l'Ariège

Depuis que ce blog existe, 2008,  chaque Toussaint, je radote sur mes vacances en Ariège!  Pourtant, je n'hésite pas à sacrifier une fois de plus à ce panégyrique.


J'aime me réveiller le matin avec une vue sublime sur les cimes, une fois arrivée à destination,  me vautrer dans l'herbe et contempler! 
J'aime me baigner dans les lacs, tous les lacs même gelés, sauf s'il fait un vent à décorner les boeufs, il calme nos ardeurs! 

J'aime me gaver de charcuterie, à ne plus pouvoir en avaler davantage une fois rentrée. 
J'aime monter lentement, plusieurs heures, en faisant quelques pauses afin de se retourner sur le chemin parcouru, suer à grosses gouttes et ahaner comme un boeuf. J'aime les chemins bordés de grosses pierres, là depuis plusieurs siècles. 

J'aime la bière du retour assise en terrasse, la fraîcheur du soir, au village, la découverte des produits exotiques de l'épicerie, baver sur les tonnes de saucissons qui sèchent à la charcuterie, réfléchir aux grillades du midi, au repas du soir, acheter des petits pots de miel et du savon au lait d'ânesse et au patchouli! 
J'aime les soirées festives qui se terminent au lit à 10h (au plus tard) rincée par une journée de plein air et quelques petits verres de vin, rincés, eux, par une tisane apaisante faite pour hydrater! 
J'aime les vacances quand elles durent, en bonne compagnie. 

Je n'aime pas les dix heures de voiture pour se rendre dans mes chères montagnes. 

Je n'aime pas que mes chaussures de randonnées explosent en vol! Pas du tout!
Jusqu'à présent je pensais que seuls les téléphones étaient victimes d'obsolescence programmée, théorie qui par bien des aspects, relève aussi du complot ….Je ne suis pas loin de changer d'avis!
Après un bain dans l'eau glacée d'un lac à plus de 2000m d'altitude, (et quand je dis glacée, je pèse mes mots, elle ne devait pas dépasser 6°), je me rhabillais, benoîtement, sans frissonner, posée sur mon rocher, quand soudain, "oui ah oh, mince …." j'ai constaté que mes chaussures de randonnée bichonnées depuis 6 ans étaient mortes! Plus de semelles, nada, le vibram, cette merveilleuse invention sensée vous protéger de toute chute tant elle adhère bien aux rochers, explosé littéralement!
Ma chance, si je puis dire, fut que les semelles étaient restées solidaires du chaussant.  Je n'ai pas eu à descendre en faisant flop flop, comme ce type,  croisé cet été, ses meindl neuves s'étant fendues juste sous le sommet et tant bien que mal, les ayant nouées d'un joli cordon noir, il ralliait la vallée à petits pas!
Première hypothèse, les Chinois fabriquent de la merde et notamment dans les plastiques! Vrai!
Deuxième hypothèse, il n'est plus vrai que les chaussures ne s'usent que si on les utilise! Des chaussures qu'on met peu s'usent plus vite que celles portées tous les jours, voilà la troisième paire en six mois qui est bonne à jeter. La chaussure se porte, tout de suite, jusqu'à l'usure, il ne faut pas hésiter sinon elle cuit doucement dans sa boîte et quand vous la retrouvez elle explose dans la semaine sans plus d'espoir de réparation! De toute façon mon cordonnier dégoûté, m'a dit un jour "regardez, ce n'est que de la merde, à jeter"!

mercredi 28 octobre 2015

dimanche 25 octobre 2015

Bretagne-Ariège.

10h30 de route, de Bretagne jusqu’à la frontière espagnole en Ariège Bilan de la route ….Mal au cul! 
Ariège mon amour. 

6h02 Le réveil du téléphone sonne, je me lève, prépare la bouilloire afin de déboucher les canalisations de mon épandage, l’opération est suggérée par le Julot de B.. Comme ma fosse sceptique ne se bouche qu’en hiver, il semblerait que ce soit dû à la graisse (pas de ma cuisine, je vous rassure; des graisses en général, n’insistez pas je ne vous ferai pas de dessins). Depuis le retour des frimas, chaque matin, je verse donc deux bouilloires d’eau ultra bouillante dans mes canalisations afin de fluidifier le tout … En vain, semble-t-il, puisque j’entends les glouglous de la douche et je vois le papier-cul surnager. Je garde espoir cependant puisque depuis deux mois je ne suis pas intervenue sur la tuyauterie. 
6h08 J’entame mon oeuf à la coque en lisant la presse ; premier sms , « on devrait être à l’heure »  
7h18, sont pas à l’heure mais je m’en fiche, je finis ouest-france! 
7h19, le coffre est plein, je râle car ils ne savent pas faire un coffre et je suis lésée, JJ. de mauvaise foi comme d’hab!
7h21 On a tout bourré à l’aveugle, à coup de « fais chier con » 
7h22 La voiture est pleine à craquer, on part enfin … Le conducteur est mutique, il doit être à peine réveillé. 
9h22  Premières odeurs nauséabondes, les neveux puent, pourtant ils ont pris une douche avant de partir, je m’interroge: en fait, ils ont remis leurs vêtements sales…. Je leur demande de ne pas soulever leur bras.
9h30 . Arrêt pipi. Petit café, pas mauvais, à la station, les neveux se gavent mais ne se lavent pas. 
9h45 Pourquoi les hommes se tiennent-ils, assis, les jambes écartées? Pour exposer leur biniou? Ménager leurs coucougnettes? Je chauffe des cuisses, alors que moi je devrais les tenir écartées puisque j’ai entre les deux pieds cette espèce de renflement qu’on trouve dans toutes les voitures! 
9h56, les passagers sont mutiques, le conducteur se met à parler, monte le son du poste de radio, on râle, il se plaint qu’on ne parle plus. J’avais envie de sieste!
11h, l’aîné prend le volant, il ne s’en tire pas trop mal mais dévie dès qu’il penche la tête à droite, surprenant, il passe Bordeaux. On respire à l’arrière plus de place, moins collés, plus festif, on chante sur les airs de ce con de raciste de Sardou, qu’importe! 
13h Pique-nique, même aire que l’année dernière, même cahute, j’adore, rester grégaire me réjouit, je ne sais pas pourquoi, mais franchement je kiffe! Un zeste de superstition à la con!
14h On file vers Toulouse que je ne vois pas passer vu que j’ai ronflé, rêvassé et oublié! A la sortie Saint-Martory, un camping-car nous coupe la route, JJ râle, peste, pète et finit par doubler!
16h30, l’habitacle sent le fennec, le linge sale, le pied pas propre, moi aussi je pue, à force. Je râle qu’un peu de climatisation ne nuirait pas, que là on cuit grave, que l’arrière n’est pas fait pour trois adultes de plus de 1,80 (sauf moi) et qu’il y en a ras le bol que le conducteur semi-couché derrière son volant, le fauteuil reculé au maximum, soit le seul à être bien. On obtient de haute lutte un peu de clim, l’odeur disparaît, on respire enfin mais au bout de 15 minutes, je dois mettre mon foulard en laine! D’un excès à l’autre, je râle. 
17h30 Saint-Girons, à la charcuterie Cazaux, on se gave: saucissons, jambons, poulets, rillettes, pâtés, oreille de cochons, jarret, saucissons mauvais,  le charcutier jouit, il fait le chiffre de la journée en matant le AKA des all-blacks 
18h10, la fin du match, on est arrivé, on se sent tout con, campary in progress …

La journée se termine avec un pot au feu devant la cheminée, la vie est belle ! 

mardi 20 octobre 2015

Une virée en nord Bretagne: Dinard, Saint-Malo, Bréhat

J'ai quitté la Bretagne sud pour le nord, Dinard, Saint-Malo, Bréhat,  abandonnant la douceur, le soleil garanti et la clémence des vents du sud pour les frimas du nord! Je plaisante, peu de différences avec chez nous, voire même, probablement des micros climats favorables aux palmiers, phoenix et autres plantes remarquables qui ne poussent en principe que sur la côte d'Azur! 
Bréhat, l'arrivée  à l'embarcadère après 10 minutes de traversée 

Dinard, Saint-Malo ou Bréhat, superbes destinations dont je vous reparle dès que possible! 
Je suis vannée, j'ai un coup de soleil, je crois que je vais mettre la viande dans le torchon sans demander mon reste! La suite viendra prochainement .... 

dimanche 18 octobre 2015

2,1Km, 54mn, 11 balises!

J'ai testé la course d'orientation, la régionale du bois du Gars! J'ai aimé, j'aime! 2,1km, 54 minutes, 11 balises!

G. avait dit, tu pars à 7h45, le parcours sera fléché, tu me retrouves sur place! A 8h20, G. m'appelle, "tu vas me maudire, ils (les organisateurs) ont du retard, rien n'est fléché, je quitte seulement Carhaix, attends nous sur l'aire de covoiturage de Chateaulin, c'est plus sûr!" Je me disais aussi  que démarrer une course d'orientation en pleine forêt alors que le soleil est à peine levé, qu'un brouillard encore dense plombe le bocage, relevait de l'acharnement et de l'addiction. Contrairement à ce que vous pouvez imaginer, je suis restée zen sur mon parking au milieu de nulle part, je ne l'ai pas maudite, je n'ai pas même piqué un petit roupillon! J'ai juste regretté que ces immenses parkings, fréquentés le dimanche matin, tôt, n'offrent même pas un lieu d'aisance où soulager une vessie pleine, le lieu relève tout autant du dépotoir à gobelets, vieilles canettes et wc clandés! 
Suivre la camionnette s'est avéré d'ailleurs très utile, je ne suis pas sure que j'aurais trouvé sans problème le bois du Gars sur la commune de l'hôpital Camfrout! L'arrivée, pour quelqu'un qui n'a jamais tenté la CO (course d'orientation pour les initiés), paraît étrange. Par des  chemins de fermes entre deux talus, le brouillard se lève sur une dizaine de voitures et une vingtaine de pékins, en tenue de course à pied, ordinateurs, imprimantes et matériels prêts à servir, balisage opérationnel et queue au départ où se déroule un strict protocole! La course d'orientation a un côté militaire indéniable bien qu'une fois lâchée dans le bois, j'ai eu l'impression d'être une bête en chasse, une poule paumée, parfois, un coureur en sueur! Si on se les gèle au départ (un petit 6° au compteur), en quelques minutes on oublie le froid, on dégouline et surtout on se prend au jeu avec un plaisir ineffable! 
Ou pour faire simple, courir dans les bois, c'est chouette! 
G. arbitre, responsable de la course, qui a lancé les premiers départs, m'a accompagnée tout le long, je n'ai donc guère de mérite à n'avoir raté aucune balise et à ne m'être pas perdue. Cependant, ce fut la meilleure chose afin de me donner le goût, me faire oublier ma première expérience désastreuse d'il y a plus de 30 ans quand alors on n'expliquait rien à personne et qu'on vous disait, "tiens voilà ta carte et une boussole, démerde toi! Ah ah mais t'es nulle !!! " ... Le contraire de ce qu'il fallait faire! En tout  (tout ce que j'ai pu y faire), je garde une dent de ma chienne à une école normale des instituteurs qui au final réussissait plus à vous écoeurer qu'à vous donner envie de donner envie! Mais c'est un autre débat.... Arhrg! 
Bref, le soleil perçait à travers les feuillages d'automne, sur des sentiers (ou pas) dans les fougères et les ronces, le plus souvent, on est seule. Sur mon parcours  de niveau 2 (pour enfants de 12 ans), j'ai appris à lire une boussole attachée au pouce, à faire mon azimut (eh eh, enfin j'ai compris comment elle marche et surtout retenu la manip), à reconnaître le terrain sur une carte au 1/5000ème, une bosse, une butte, une dépression, un rocher, un trou, un arbre remarquable qu'en temps normal on ne voit même pas. Repérer les balises est souvent compliqué surtout lorsqu'elles ne sont pas sur le bord du chemin mais dans un trou ("le plus à l'est", hein, hein) , vraiment, à 10 mètres près. Le plus difficile pour moi fut d'évaluer les distances puisque plus habituée à lire des cartes au 1/50000ème. 
Aujourd'hui les élèves sont initiés à la course d'orientation et je trouve qu'il s'agit d'une excellente idée: apprendre à lire le terrain avec intelligence! M'étonne pas que mes enfants aient excellé dans l'activité! 


Un grand merci à G et J. pour cette initiation, les talents de pédagogue de G. m'ont donné l'illusion d'avoir tout trouvé seule! 

samedi 17 octobre 2015

Mourir à 18 ans

Bretagne, région des meilleurs résultats au bac, région des morts violentes. Pas que la mer et ses tempêtes, d'autres plus cruelles, celles qui occupent les têtes des jeunes en devenir. Peut-être aussi l'alcool qui fait oublier le mal être.  


"A tous nos élèves chéris, ceux de la TES de l'année dernière, qui, assurément, par leur vivacité (et ce n'est rien de le dire) ont laissé un souvenir important, à la génération des terminales qui ont passé leur bac en 2015, au nom de tous mes collègues, je voudrais dire combien nous sommes affectés par le décès de H. et combien nous sommes aujourd'hui à vos côtés. 
H. par sa vivacité, sa personnalité brillante, son esprit pétillant a laissé et laissera en nous un très grand souvenir. Ici, nous voulons vous dire à quel point nous aimons nos élèves et combien nous sommes de tout coeur à vos côtés, dans ce grand malheur qui vous touche à l'aube de votre vie d'adulte. 
Prenez soin de vous et tenez vous fiers! "

mardi 13 octobre 2015

Un monstre

La terrasse à l'arrière de ma maison est envahie par les plantes. Je surveille du coin de l'oeil, en me demandant laquelle va prendre le pas sur l'autre, laquelle finira par étouffer la plus fragile. Une d'entre elle vient d'accoucher d'un monstre, une fleur tellement grande que je n'arrive pas à la photographier en entier. 

Au milieu, trônent deux fauteuils doucement caressés par les feuilles des bananiers qui n'ont pas eu l'occasion de pousser trop haut. La fraîcheur de l'été, la concurrence, sans doute, les ont cantonnés à rester petits. D'habitude leurs feuilles dépassent largement le toit, offrant aux coups des vents de noroît, la tendresse de leur matière, verte, veloutée, la laissant souvent déchiquetée.  Cette fois, j'ai laissé la glycine (qui jamais ne fleurit, faute de bien connaître la taille spéciale qu'elle mérite) envahir le haut des troncs, elle a colonisé de ses lianes fines la plupart des feuilles de bananiers, enserrant dans ses griffes leur naissance, les maintenant à hauteur raisonnable.  J'ai pensé un temps qu'elle avait gagné, créant ainsi une tonnelle mais dans quelques jours il ne restera plus que les lacets bien serrés autour des moignons, un tissu de grillage naturel, tissé lentement,  pont au dessus des fauteuils, nu. L'automne aura eu raison de ses feuilles qui tombent en pluie sur les plantes rases qui colonisent les dalles d'ardoise. 
Avec les pluies, les deux fougères arborescentes ont profité pleinement, leurs feuilles jaillissent dessous la glycine ... Quelques fleurs mauves encore jamais vues ont pourtant fleuri récemment dardant leur tige vers le ciel, plantes d'ombre, elles éclairent d'un violet sombre le panachage vert.  Le bambou résiste,vaille que vaille, protégeant mes deux oiseaux de paradis. 
Et puis il y a le monstre, entre le laurier et le yucca, au pied des lavandes, une fleur gigantesque au tronc gros comme un bras, dont les fruits comme des gouttes d'eau ou des virgules, se balancent doucement. Elle est sortie d'un tout petit pied de rien du tout, genre de yucca mou, aplati comme une galette. Je n'y touche pas, curieuse de savoir comment elle va finir! On dirait un arbre!

mercredi 7 octobre 2015

De la légèreté !

Je crois qu'il va me falloir renouer avec une certaine dose de légèreté  afin de ne pas pendre, haut et court, une partie des élèves de ma seconde ......
Oh! la!la! J'ai pourtant quitté le collège depuis longtemps mais il me semble qu'il vient de me rattraper... 
Une année au lycée, je suis fan de ... 

10h10 Entrée en classe, il règne une douce chaleur, le soleil cogne à plein, et depuis que les salles ont été rénovées, on crève de chaud dans celles bien orientées. J'ai connu les premiers plafonds à plus de 4m pour une hygiène de l'air optimale, avec vitre simple d'où les vents de tempête flirtaient avec les rideaux déchirés. Une première vague de rénovation a permis de supprimer l'écho mais pas le gaspillage énergétique! Maintenant, on vit en vase clos. Finies les théories selon lesquelles l'eau et l'air véhiculaient des émanations putrides qu'il fallait circonvenir avec des volumes plus que suffisants, des fenêtres hautes et de l'espace, on peut pratiquement toucher les plafonds. Je pense qu'on est au taquet, on va vendre de l'énergie, du gaz aussi efficace qu'un pet de vache. L'après-midi l'air devient vicié, je me demande parfois si les élèves ont eu le temps de se laver le week-end, le déo dont ils usent et abusent, ne cache pas une sévère odeur de crasse et de linge pas propre. Pour oublier la puanteur, Paola sniffe son tube de labelo à la fraise avant de saisir son stylo, j'hallucine....
10h12, Rodolphe entrebâille la fenêtre, enfin il tente car elles s'ouvrent à la manière d'une maison individuelle, sans abattant, il ne s'agit pas de décapiter son voisin.
10h13, une partie de la classe sort son classeur tandis qu'une autre se demande encore ce qu'elle vient faire là! 
10h20, E, au nom breton imprononçable, une fille (j'ai toujours pensé que c'était une gars sur les listes longues comme un bras) rappelle le sujet de la dernière fois, relativement brillamment d'ailleurs! Tiens donc, il y en a qui écoute et à qui ça profite (le ça étant la tentative de cours) 
10h25 Dalton entre en classe, une fois de plus il a cherché la salle, il s'excuse vaguement.  Redoublant, il ne semble pas s'habituer à la nouvelle configuration des locaux, la veille il n'est jamais arrivé, (on l'a perdu) il prétend pourtant avoir cherché partout .... Il prend son temps pour vider son cartable,  il dépose l'un après l'autre,  son classeur, son livre et sa casquette, j'hésite à le précipiter direct par la fenêtre, désormais, grande ouverte (ça ne se fait pas).  
10h30, Salomé s'agite, elle n'arrive pas à prendre de notes, elle joue plutôt à ne pas savoir prendre de notes, elle ricane, le sac sous le menton, (?), la technique déstabilise bien le cours,  mais un savon  lui remet, dérechef, les pendules à l'heure. Jouer les cruches ne dure qu'un temps. 
10h35, Rudy tente une blague, (qui est bonne) les fromages de l'âge de la population mondiale deviennent du camembert et de la vache qui rit, la classe rit, moi aussi, mais jaune, craignant le dérapage .
10h36, Manon a toujours son gros blouson en poil sur elle, qu'elle maintient bien serré, elle courbe l'échine, le visage cireux, elle me fait pitié mais répond toujours très positivement à mes questions.  
10h37 Kevin drague gentiment, note deux trois mots sur son cahier. Il ne fait pas de bruit, sa voisine rit, les deux papotent.
10h38 Robert rappelle qu'il n'aime que l'oral et ne supporte pas l'écrit, je ne dis rien mais n'en pense pas moins, nous n'avons pas encore révolutionné le lycée et la majeure partie des épreuves qu'il passera dans trois ans sont sur table.... Quid? Il est tout devant, et chaque fois qu'il parle, se retourne pour voir si tout le monde l'écoute et rit, il utilise un langage précieux qui tranche avec le physique très mature qui l'impose auprès de D. tout petit, (on dirait un élève de cinquième) à l'appareil dentaire proéminent, la coupe en brosse.  
10h38 le cours roule enfin, on enquille les exercices puis le résumé 
11h05  la cloche sonne, Dalton a déjà filé .... 

lundi 5 octobre 2015

Yael Naim, un concert épatant!

J'ai renoué vendredi soir avec la musique pop/rock que j'avais tant appréciée aux vieilles charrues avec une chanteuse épatante: Yael Naim.

Là, par contre les vieilles étaient dans la salle; rien de bien étonnant, le public du théâtre de Cornouaille reste vieux et bourgeois! Et tranquille même si ma voisine de fauteuil secouait furieusement sa tête chenue, réminiscence de sa folle jeunesse. Quelques sifflets enthousiastes (j'ai bien essayé mais ai juste sorti un feulement pâlichon) et un public debout en fin de spectacle ont permis quelques beaux rappels (programmés mais c'est le jeu) même si j'aurais aimé qu'ils soient plus péchus
L'acoustique est donc plus que correcte dans ce théâtre y compris pour du rock bien enlevé, et l'on trouve, cette fois-ci, bien confortable le fait d'être assis et non debout à secouer les bras en l'air! Installée à toucher les instruments dans la douce chaleur d'un lieu plein à craquer, qu'il est confortable d'assister à une telle puissance de la voix! 
Bref, je ne saurais que trop conseiller le spectacle, elle se produit jusqu'en mai dans toutes les salles  des départements de province, merci à elle! Cette femme rayonne de joie, de bonheur et d'enthousiasme. Elle est accompagnée par trois choristes aux voix superbes, les 3somesisters, un batteur et une guitariste; elle se met aussi au piano. Je me suis surprise à chercher l'instrument à l'oeuvre lorsqu'elle chantait tout simplement a-capella! C'est dire! 

samedi 3 octobre 2015

Martin Amis, la zone d'intérêt .

Le livre de Martin Amis, la zone d'intérêt, est un livre inutile dont on peut se passer sans problème! Un livre sans intérêt sur un sujet difficile!

Martin Amis écrit  un livre d'histoire à la manière d'un roman policier, un bouquin facile au final, qui ne permet en rien de réfléchir et qui banalise l'Histoire et la Shoah. Sans doute est-ce l'évolution normale qu'un tel sujet devienne objet de roman, j'y vais, par conséquent, à reculons mais je trouve courageux de s'en emparer. A sa manière, Martin Amis ne fait pas d'impairs et reste digne.
Cependant.

Je n'irais pas jusqu'à dire que le livre pue comme je l'ai pensé des Bienveillantes mais pas loin. Et si je me m'offusque pas de le lire, j'ai pensé qu'on aurait largement pu se passer de ce genre de littérature relativement mal écrite ou mal traduite. Le burlesque reste lourd. 
Je n'ai pas tout compris des personnages et des relations qu'ils entretiennent, je n'ai aimé que le portrait d'Hannah, relativement épargné. 
Je suis dure.  Je dois reconnaître ne pas avoir trouvé d'erreurs historiques dans ce qui est écrit, il y a a également une certaine retenue dans les propos que n'a pas eu Jonathan Littel, mais paradoxalement le livre m'est tombé des mains à la toute fin, de manière inexpliquée, je l'ai terminé afin d'y pondre mon avis, non estampillé critique littéraire!  
Empêchée de lire, pendant longtemps, hormis les pages de la presse régionale et nationale (Ouest-France et le Monde), je sais gré à l'auteur de m'avoir tenue, un peu, en haleine, et d'avoir suscité ma curiosité sur un sujet que je connais bien, le roman renseigne (plus qu'il n'instruit) en s'appuyant sur une solide documentation historique que Martin Amis mentionne en postface. 
Peut-être, est-ce d'ailleurs ce qui est le plus digne d'intérêt! 

mercredi 30 septembre 2015

Et mon petit coeur à moi

J'avais des amours et surtout un amour, exclusif, aveugle, trop sans doute. Avec la lumière il s'est délité tout doucement, ce qu'il en reste est un lien ténu, distancié, (très), un lien trop faible, prêt à casser définitivement mais paradoxalement encore hautement résistant... 

Ce qui fait résistance ? 
Une présence visible, une préoccupation permanente, contre laquelle il s'agit de lutter, la rumination, la culpabilité d'être à l'origine de la rupture, l'oubli de ce qui fut si désagréable, le questionnement permanent sur la nécessité de rompre ou pas. 
Cet amour, il fut égal tant que notre vie sans enfant était faite de travail, de fêtes, de cinéma, de vacances, de collaboration. Certes, je faisais probablement davantage les courses, mais j'avais le temps, certes je me coltinais le repassage mais vite fait. On faisait tout ensemble, on travaillait de concert à nos bureaux, on sortait, on causait, on s'enthousiasmait pour des bêtises ou des combats, on invitait, on dansait, on se trémoussait sur des djerks endiablés et je n'avais alors pas le sens du ridicule! J'étais gaie et joyeuse....
Tout a basculé brutalement le jour du décès de F... Le silence s'est installé durablement avec son lot d'incompréhension, d'interprétations, de frustrations, de ruminations, de culpabilité. Je n'étais plus gaie et joyeuse, je me souviens être devenue anxieuse, épuisée, fatiguée, pressée, à devoir tout faire vite mais aussi pressée de faire, bien, si possible, même si cela ne l'était pas, pliant sous les reproches, les piques, étant multitâche  (ménage, cuisine, bouffe, prof, thésarde, mère), divisée, râleuse, inquiète, démunie, surtout frustrée de ne pouvoir faire, de ne pouvoir partager, de ne pouvoir dire mes reproches, sans risquer d'être encore plus mégère (?), impuissante à déterminer l'erreur, le manque, le grain de sable qui faisait tout basculer, culpabilisée, bref, une vie de femme inquiète sans sens critique, sommée d'accepter tout au prétexte (croyance) qu'on ne peut vivre seule et élever ses enfants, qu'on reste mariée à vie, qu'il faut alors courber l'échine et encaisser tout de l'époux. 
Le poids a fini par s'alléger en semaine pour s'appesantir les week-ends afin de compenser l'absence, courte, certes, au gré de l'humeur, tantôt apaisée, tantôt rancunière puis des absences de plus en plus longues et les week-ends de plus en plus courts, sans pour autant être plus légers! 
Comment? 
Une double vie? 
La réalité tombe brutalement, fortuitement, un jour, sur l'écran de l'ordinateur, celui du téléphone, l'appareil photographique pas nettoyé des vacances avec l'autre. C'est le premier jour de la fin de la vie, celle de la famille, du couple coûte que coûte, de la confiance, la mort du prince charmant, l'impression de se noyer, de dévisser, de mourir ou de risquer mourir. Les kilos en moins, la peur de sortir, de rencontrer, l'étouffement, l'angoisse, l'ampleur de la culpabilité, plus que jamais. Qu'avoir fait pour mériter ça? La faute, la  très grande faute: mauvaise mère, mauvaise épouse qui n'aura pas suivi son mari, dans ses errances professionnelles, moche, mégère, ne comprenant rien à rien, confisquant les enfants, pas aimable, forcément. 
Bien fait! 
Effondrement, dévissage, remise en cause, dépression, culpabilisation, profonde détresse, questionnement. Le trou...être au fond du trou.

Il y a celles et ceux qui partent, tout de suite, et ceux qui n'osent pas, erreur! Pourquoi? La force du lien, même toxique, probablement.

Alors voilà, quand peut-on dire qu'un amour est mort?

mardi 29 septembre 2015

Sauve qui peut la vie, Nicole Lapierre.

Chroniques de Bretagne fait sa rentrée littéraire, enfin!  Après plusieurs mois de diète je recommande vivement la lecture de Sauve qui peut la vie de Nicole Lapierre.

L'extrait de quatrième de couverture "dans ma famille on se tuait de mère en fille. Mais c'est fini" ne pouvait que m'attirer, ayant su, très jeune,  le suicide de ma grand-mère paternelle, évènement maintes fois évoqué par ma mère. Certes, dans ma famille,  il n'y eut que cette mort violente, au fusil, coup tiré dans la bouche,  mais je me suis souvent demandée ce qui pouvait pousser une mère à mettre fin à ses jours avec des enfants encore très jeunes. 
Y avait-il une hérédité du suicide? 
Aurais-je moi aussi cette tentation ou ce courage? 
Aujourd'hui, je me demande surtout en quoi ce récit a-t-il marqué ma vie? Il était immanquablement lié à l'infidélité  des hommes puisque la raison officielle, jamais contestée par mon père qui ne disait mot, était que mon grand-père avait pris une maîtresse! 
Ici point de raisons dont je me souvienne à la lecture du livre de Nicole Lapierre, elle n'explique (le sait-on jamais d'ailleurs?) pas vraiment, le geste de ces trois femmes: un accident, la fin de la vie, une dépression mal soignée (cause probable), la souffrance, la maladie, la filiation, l'histoire de la famille émigrée? L'auteur évoque quelques hypothèses sur les raisons possibles de ces morts violentes mais l'intérêt du livre va bien au delà et à biens des égards il est salvateur, et fait partie indéniablement des livres qui peuvent guérir et sauver. J'ai découvert récemment l'existence d'une bibliothérapie!  
Ce  livre est  remarquable à plus d'un titre. Il est bien écrit, sans pathos, chaque phrase sert le propos de manière concise et intelligente. Il fourmille d'idées et de questions tout en restant fondamentalement optimiste. 
Il est ainsi une réflexion sur l'exil dont il est tant question aujourd'hui. Il montre à quel point la fuite est aussi une force, une violence terrible néanmoins utile afin de sauver sa peau. Elle refuse l'identité de victimes qui est celle du malheur et souligne, oh combien, que le psychisme ne se réduit pas au prisme des seules relations parentales mais que l'Histoire y a sa part. (page 242) 
Il est aussi un témoignage sur la Shoah et ses effets sur les descendants de deuxième et troisième génération, il évoque le rôle de la mémoire, et propose une réflexion sur les changements de patronyme.
Et à juste titre, "ce livre est comme une sorte de fortifiant pour résister au mauvais temps présent". 
L'héritage n'a rien d'inéluctable et comme le disait si joliment son père, il s'agit de répondre du tic au tac, évoquant l'horloge qui avance préférable à l'immobilisme. 

vendredi 25 septembre 2015

Paris, les cerises sur le gâteau!

Journées du patrimoine oblige, nous avons fait dans l'éclectique afin d'échapper aux interminables queues devant le quai d'Orsay, l'Elysée et autre magnifique bâtiment ....Il n'y avait pas que du célèbre à visiter .... Il y avait du goutu.



Ainsi donc sur l'île de la Cité, 18  rue Chanoinesse, nous avons pu découvrir les motocyclettes des compagnies motorisées de la police, leurs activités, leur charisme en uniforme de parade (avec lacets rouges du plus bel effet sur l'uniforme bleu marine), portant beau le Jodhpur, les bottes en cuir et la moustache casquette, (pour la moustache c'était avant!). La maréchaussée motorisée occupe un ancien entrepôt du BHV, dans son jus: rail, guitoune, ventilation, poteaux en fonte,...La fonction publique n'est pas une sinécure, dans la police ou à l'éduc.nat. on semble parfois à mille lieues du vrai monde, de la vraie vie, de la technologie moderne. Les TICE ne sont qu'un anachronyme dont nous ne connaissons que la traduction, pour internet, des ordis modernes, ça sera dans 20 ans si tout va bien. (Note à moi-même: apprendre aux élèves à feuilleter un livre peut encore constituer une expérience intéressante, le lire, n'y penser pas! Ils photocopient!). J'ai aperçu quelques écrans dans les bureaux, afin de chasser le contrevenant ou d'être à l'heure aux parades, je pense qu'ils sont un poil mieux équipés que nous en matière de communication!
Les policiers de l'escadron motocycliste de la préfecture de Police (250 motards) portent beau ! Y a pas, et encore portaient encore mieux dans les années 30 sur des motos qui n'avaient pas de frein!

Mention spéciale à notre Japonais de quartier Wa Izakaya 35 rue du Pont neuf, sa galette Okonomiyaki et autres petites merveilles dans une atmosphère un poil décalée, façon années 70..  ....

Et mention très spéciale pour le tata brunch du dimanche midi dans le marais et ses oeufs bénédictes au Lezar lounge .... (étrange toute de même que les prix soient plus élevés, la quantité moindre dans les assiettes, par conséquent le restaurant moins bondé ...

dimanche 20 septembre 2015

Virée à Paris en septembre

Mi-septembre n'est peut-être pas la meilleure idée pour une virée à Paris afin de se gaver d'expositions. L'heure est au changement, les grands évènements commencent la semaine prochaine! Néanmoins, je recommande.
Institut du Monde arabe, l'exposition Osiris. 

La visite reste plaisante, vivifiante, régénérante et surtout contribue au vidage de tête hautement utile en ce début d'année ultra pourri. Bah oui! moi je commence à revivre en septembre après deux mois de glandouille totale qui ont suffi à me faire oublier l'école et ses charmes... Si tant est qu'on puisse en trouver! Il me souvient, que  je n'avais pas vraiment envie de la quitter en juin! 
Et puis, il y a les amis parisiens qu'il fait bon visiter, mon hôte tout spécialement à qui je rends un vibrant hommage et que je remercie vivement d'avoir le bon goût de m'écouter sans moufter, de préparer délicatement la chambre d'hôte en n'omettant ni la peau de bête, en poil synthétique du plus bel effet, objet de tous les désirs, ni le petit livre de chevet qui va bien: le livre de poche du Cultivateur de MariJuna de William D. Drake Jr traduit par les éditions Kaboul enr. Certes j'aime le jardinage mais pas au point d'arrondir mes fins de mois avec les bénéfices d'une pratique interdite et peu gouleyante.  Je doute fort pouvoir faire pousser quoique ce soit de ce genre entre hortensias et camélias! 
C'est donc au récit d'un week-end épatant que je sacrifie ce soir. 
Au menu, une exposition d'une grande beauté à l'Institut de monde arabe, Osiris, mystères engloutis d'Egypte. Les objets sont remarquables, d'une modernité à couper le souffle, les explications de monsieur audioguide intéressantes et utiles au cheminement (15 euros l'entrée, faut pas non plus pousser mémé dans les orties, y a intérêt à en avoir pour son argent, c'est presque le cas..).  Non, Jack Lang, en tête de gondole de la boutique,  n'est pas encore momifié, malgré le visage de parchemin, un poil écorché vif, il est juste là afin de promouvoir une belle exposition dont il est le patron! 
A la maison Rouge, au 10 boulevard de la Bastille,  les artistes contemporains argentins occupent un espace intéressant: My Buenos Aires.  Je n'accroche pas vraiment sauf pour une cabane de bois brûlé qui perturbe nos sensations, plongeant le visiteur dans l'angoisse et une magnifique vidéo en sous-sol à ne pas rater. 
On peut oublier la petite pièce de théâtre, deux garçons et la mer, aux Déchargeurs. Y dormir reste bougrement inconfortable mais j'ai réussi et même ronflé avant d'être brutalement secouée par ma voisine de fauteuil, une vraie brute! Mais je recommande vivement les expositions à la Maison européenne de la photographie, notamment Tumultueuse Amérique de Jean-Pierre Lafont et John Edward Heaton sur le Guatemala.
Musarder le nez en l'air reste épatant, un jour de techno-parade déjantée, encadrée par une armée de CRS qui, malheureusement, ne peuvent empêcher les accidents tragiques. La procession derrière des bus (avant les communiants chantaient des cantiques en aube blanche derrière la croix de Jésus)  d'où dégueulent les rythmes entêtants, reste bon enfant mais peut probablement vite dégénérée: alcool, chichons, bras en l'air, jeunesse très très jeune ... 
Nous avons aussi sacrifié au verre à l'Etoile manquante, dans le Marais,  avant que le bistrot ne disparaisse et au  superbe footing le long de la Seine.
Finie la montée de la Montagne Sainte-Geneviève, ses dégueulis post soirée arrosée,  nous longeons les rives de la Seine, les berges récemment aménagées, c'est un peu comme mon Minaouet sans les crottes mais avec pavés et surtout un final sous les pattes de la tour Eiffel. Tiens donc, ici, dans les beaux quartiers,  les élèves arrivent en taxi! C'est tout ce qui les distingue des miens, parce qu'ils ont à bout de bras, le téléphone portable avec ou sans la clope!








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