mercredi 31 octobre 2018

Stromboli!

Juste un petit article que j'aurais aimé lire avant de partir pour les îles éoliennes et ne pas rater (rater de chez rater) le Stromboli


Avant le cratère, attendre le coucher du soleil en troupeau

Stromboli est l'île phare des îles éoliennes, la plus excentrée et la plus impressionnante. Sa célébrité  est due aux éruptions permanentes du volcan, plusieurs fois par heure, souvent accompagnées d'un rugissement de bête. Nous l'avons gardée pour la fin de notre séjour, comme le dernier bonbon de la boîte, en se disant qu'un feu d'artifice naturel ne pouvait que ponctuer avec panache un magnifique séjour sur l'archipel!
Seulement voilà, il ne suffit pas de lire les guides qui rappellent à l'envi que la Mer Méditerranée est capricieuse, que les vents y sont violents, les vagues foutraques et fortes et que, parfois, ma foi, on peut y rester coincé et ne rien voir des frasques du volcan! J'avoue ne pas avoir réalisé le risque à courir... Pas le moins du monde! Aurais-je mal lu? Probablement! 
Pour résumer, il ne faut rien prévoir pour Stromboli, il suffit de s'y rendre quand le temps est clair, la mer douce et donc se tenir prêts à la façon des vacanciers qui arrivent en fin de matinée de Panarea, Lipari ou Milazzo, montent au cratère en fin d'après-midi, assistent au coucher du soleil et aux éruptions puis redescendent et repartent dans la foulée vers d'autres ports plus accueillants. Tourisme de masse garanti. 
Lorsque le sirocco souffle et  dépasse 15 noeuds, que les hauteurs de vagues sont à plus de 1,5 m, les bateaux de la Liberty Lines, les Aliscafi ne peuvent plus amarrer sur le ponton un peu léger. Compte tenu du volcan qui plonge dans la mer brutalement, à plus de 2km de profondeur, les autorités n'ont pu construire un quai plus adéquat ... C'est ballot! Les touristes et les autochtones sont donc coincés sur l'île ou ne peuvent s'y rendre. 

Au mieux, afin de profiter du village, on peut envisager la visite en début de séjour, être prêts à y rester plus longtemps en cas de coup de sirocco, afin de faire coûte que coûte l'ascension sans risquer de rater son avion. Un choix s'impose donc puisqu'il faudra renoncer à rester plus longtemps sur les autres îles de l'archipel ... 

On peut aussi choisir une saison plus clémente qu'octobre, mais il faut alors accepter les trâlées de touristes, jusqu'à 22 groupes de 20 personnes à la queue leu leu sur les pentes du volcan (440 personnes). En moyenne ce sont 14 groupes soit près de 250 personnes qui assistent à tour de rôle au feu d'artifice chaque jour en haute saison. 80 personnes en permanence s'agglutinent sur les bords du cratère afin d'immortaliser le feu d'artifice.
On peut aussi opter pour la visite de jour, si l'on n'a pas peur du vide et des pentes! 

Pour résumer:
- vérifier la météo
- consulter les sites concernant les vents et la houle : windguru ou windfinder par exemple. Les forces du vent et les indications de hauteurs de vagues sont fiables, elles sont données heure par heure.
- consulter le site INGV sur le volcanisme et les séismes en Italie 
- bien réfléchir à son circuit en ayant un peu de souplesse 
- accepter de ne pas être seul, de suivre un guide en troupeau
- bien lire son guide, ma préférence reste le routard... 

Je ne pourrais pas vous dire si la visite en vaut la chandelle! Sans doute...
De la terrasse de l'hôtel Villagio Stromboli, Strombolicchio

Cela dit, Stromboli vaut aussi pour ses maisons blanches accrochées à la colline, la propreté de ses ruelles, ses quelques plages de sables noirs (les plus belles de l'archipel, selon le guide du Routard), le circuit de randonnée qui emmène au belvédère à 390 m d'altitude, au dessus de la Sciara Del Fuoco, 700 m de large,  boulevard d'où déboulent les morceaux de lave éjectée, encore fumante, qui atterrissent en mer. On n'y rencontre presque personne, le spectacle est impressionnant sous les grondements du volcan.
La Sciara del Fuoco

Hors saison, j'ajouterai, le plaisir que l'on a à déambuler, la mer est encore chaude, 22 degrés, minimum, claire. Les habitants que l'on sent épuisés par deux mois  touristiques intenses, gardent  le sourire et sont extrêmement sympathiques.
Strombolicchio
Mais les îles éoliennes ne se résument pas à Stromboli ... A suivre

mardi 30 octobre 2018

Stromboli ..

J'ai grimpé le Stromboli

11h nous arrivons à Stromboli, depuis Salina, la belle, la pétulante. 
11h03, nous montons dans le scooter de l'hôtel, une voiturette pétaradante, crachant du noir. 
11h05, nous filons nous renseigner (20 minutes de marche) auprès d'une des agences qui organisent le trek (comme je me la pète grave) vers le cratère, avec la ferme intention d'y grimper,  peinardes le lendemain, dimanche. 
11h31, Lukas a fini par nous convaincre que dimanche était mal choisi, que le vent serait violent, le temps bouché et qu'il était préférable de grimper samedi après-midi ... 
11h32, il ajoute perfide, avec le sourire cependant,  qu'il y aura tellement de vent qu'on ne pourra peut-même pas repartir lundi matin comme prévu, probablement mardi sous réserve....
11h34 damned ... On retourne à l'hôtel (20 minutes de marche). 
12h à l'hôtel, on se change, on prévoit des affaires chaudes, chaussettes longues, pull et coupe-vent, frontale, eau et goûter. Ma copine détache sa capuche afin d'alléger son blouson, opte pour un tee-shirt à manches longues plutôt que sa polaire, moins lourd... 
14h on est devant l'agence, sur le pied de guerre avec 40 autres personnes, familles avec jeunes enfants et personnes âgées, - plus que moi, évidemment. 
14h 30 après les explications d'usage, la remise de l'équipement, lunettes et casques, bâtons de bambou pour ceux qui veulent,  le troupeau s'ébranle suivi par au moins quatre autres groupes tout aussi complets, on y parle français, mais aussi un peu italien, les Allemands sont réunis entre eux, dans une autre agence. 
14h32 l'ascension commence, 924 m raides...Les 500 premiers mètres nous font traverser un dense matorral de bambous, à l'abri. Le temps de s'échauffer. 
15h, on progresse à bon rythme, notre guide s'arrête régulièrement afin d'évoquer l'histoire du volcan, celle de l'île vaincue par les éruptions et l'épidémie de phylloxera, nous montrer quelques plantes (câpres) . Certains groupes nous doublent pour stationner plus haut. 
16h, le sérial killer se traîne, Papi conseille Mamie, les enfants caracolent en tête, s'égosillant à qui mieux mieux. Le guide doit calmer leurs ardeurs... Le couple parfait s'engueule, Alban, rude pilote d'hélico et Marie-Bénédicte qui travaille dans un bureau des guides, friment en vêtements de marques. Alban a perdu le sandwich, tombé dans le sable noir, occasion pour Marie-Bénédicte de rappeler qu'elle " au moins, ne l'engueule pas pour si peu" ... 
17h, il fait sombre nous avons abandonné les haies de cannes pour le vent qui souffle en trombe, sur la pente raide. Le guide parle dans son talkie-walkie, ça fait super sérieux et professionnel. 
17h15 halte prolongée à quelques encablures du cratère afin d'admirer le coucher du soleil, la brume tombe, on se pèle grave, on enfile les couches une à une, regrettant la petite doudoune restée dans la valise, la capuche et le pull.  
17h30 comment faire pipi? J'ai observé quelques dames quittant discrètement le groupe pour les hauteurs proches, je fais pareil... ouf, je me soulage à l'abri des regards indiscrets, je ne suis pas la première mais j'envie les pouvoirs de rétention de ma copine. 
17h32, un mec se met dos à la foule,  face au vent, il ne trompe personne mais a dû se tremper le pantalon et les chaussures, le sirocco souffle en rafale . 
17h40, on a envie de précipiter dans le vide les mômes qui braillent, crient et jouent, le spectacle incite au recueillement, à l'apaisement: un coucher de soleil, c'est beau si tout le monde communie! 
18h, le soleil est couché, on n'a rien vu, rien de rien, le groupe est plongé dans le gris, le noir et la brume froide et mouillée. On se pèle.  
18h05, le guide passe dans les rangs nous faisant croire qu'on va monter au cratère et qu'on verra quelque chose... taddahhh! De toute façon, c'est le seul chemin possible .... 
18h10, le groupe s'ébranle, on a pour consigne de sucer les chaussures de celui de devant, à la frontale, sans traîner. On chemine, courbé dans le vent, à deux doigts de s'envoler ..
18h30, la queue s'arrête brusquement, le guide passe devant nous, rangés en ligne et nous dit, en chuchotant comme si il avait peur de réveiller le monstre, " le bord du cratère est ici" .... On devine le bord, on imagine la pente, le trou, la lave, le volcan grogne, on repart et on entame la descente à bon rythme, talons dans le sable pendant plus d'une heure... sans trop se poser de questions tant il y a de poussière et du vent. 
19h30, un peu réchauffés à l'abri des cannes, on est autorisé à enlever les casques et à se déshabiller, on crève de chaud, c'est ballot!
20h on retourne à l'hôtel (20 mn), se doucher, délestées de quelques calories, (quoiqu'on ait fini les gâteaux aux amandes délicieux achetés à Salina) et de 28 euros chacune. 
20h30 on se pose devant 66 cl de bière, la Messina....Rahhha... 
Ce fut une belle journée! 
En attendant le coucher du soleil... 

jeudi 11 octobre 2018

Au théâtre! Novecento

Au théâtre, je dors, et surtout quand il s'agit de théâtre! Une exception, Novecento, épatant!

A priori, rien ne me résiste, je dors! 
Pendant la représentation du Misanthrope de Molière dans la magnifique salle de l'Archipel de Fouesnant, j'ai attendu la scène du sauna, (ou celle que j'ai imaginée se passer au sauna), la fumée m'a enveloppée, je me suis gentiment assoupie, ne me réveillant qu'au coup de coude brutal de ma voisine gênée par les ronflements. J'ai bien loupé un tiers ... Y compris lorsque l'actrice principale s'égosille. Bien sûr, je cherche des excuses:  je n'ai pas été la seule à dormir, on a tous poussé un petit roupillon (sauf ma voisine brutale de droite et sans doute celle de gauche qui a comparé mes ronflements aux ronronnements d'un petit chat), la chaleur n'a rien arrangé, la fatigue de la journée de travail a pesé, l'absence de sieste (y a des jours comme ça) la diction un poil pénible d'Alceste (Rodolphe Dana), le texte exigeant de Molière, bref, ... J'ai dormi! Et je ne suis vraiment pas prête à assister à des spectacles de 8h quand bien même ceux-ci soient de qualité et renouent avec la tradition des temps passés. 

Par contre, hier soir, Novecento joué et mis en scène par Dussollier, ne m'a pas envoyée dans les bras de Morphée! Pépère (72 ans) a la forme et même la grande forme et le génie des grands acteurs. Ce fut un régal! 
Poétique, bien jouée, musicale, courte, philosophique, littéraire, pleine d'humour, la pièce est un régal. 
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