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vendredi 25 octobre 2024

L'échappée bretonne, Régis Delanoë



L'échappée bretonne est un récit épatant de Régis Delanoë illustré par Joëlle Bocel. (les éditions du coin de la rue, Langrolay-sur-Rance, 2021, 313 pages) 

L'auteur a parcouru sur son vélo les routes bretonnes du Tour de France: de Brest à Quimper, de Landerneau à Mûr-de-Bretagne, de Lorient à Fougères en 2021, 800km à 20km/h de moyenne. 

Bretagne terre de cyclisme et de cyclistes: Jean Robic, Lucien Petit-Breton, Louison Bobet, Bernard Hinault, Jacques Botherel. 

Rude, aux paysages variés, la terre bretonne est idéale pour qui veut s'entraîner ou musarder sur les petites routes départementales tranquilles. Mieux vaut avoir la "soquette légère", pour "emmener du braquet". 

Souvent le cycliste se déplace en troupeau, comme hier dans le brouillard matinal, vêtus de jaune fluo, la lumière arrière clignotante. Généralement, ça ne rigole pas, quelques grognements, un qui dodeline du casque en guise de salut, la tête dans le guidon. Peu ou pas de femmes dans ces pelotons! La plupart du temps, le cycliste roule seul daignant à peine faire un petit signe de la main sans lâcher les cocottes quand vous le croisez! Ne pas perdre de temps avec les amateurs, lui, c'est un vrai, un coureur! 

Régis Delanoë semble beaucoup plus sociable, il cause sur le chemin et nous raconte la Bretagne, la ruralité, les petites villes, l'histoire et la  géographie et surtout il nous parle de cyclisme. C'est drôle, passionnant, nullement ennuyeux et instructif. Le livre est subtilement construit, l'auteur alterne la description de son voyage (la pluie, le vent, la montée de la terrible côte* de Mûr-de-Bretagne taillée "pour les grimpeurs-puncheurs", les chiens qui veulent lui mordre le mollet, Gérard qui l'accompagne, les hôtes de l'association Warm Shower qui l'hébergent), l'histoire de la Bretagne (le remembrement, l'élevage porcin..) et surtout l'histoire du cyclisme breton (ses coureurs, ses équipes, ses sponsors). 

Ce livre est une pépite, un guide touristique du cyclisme sur route, il donne envie de faire le tour de Bretagne à raison de 80 à 100km par jour! 

Sans la pluie! 

Vers la plage de Kerdalé, Trégunc en octobre


*"montée rectiligne de deux kilomètres, sans virage, sans relance possible, avec des allures de rampe de saut à ski entre deux rangées de chênes et de châtaigniers, 7% en moyenne avec des portions à 12%" (page 179) 

mercredi 16 mars 2022

Trois jours à Lille (et Roubaix)

Visiter Lille (et Roubaix) début mars sous le soleil fut une vraie bonne idée! Je recommande vivement pour qui ne saurait pas quoi faire de très longues journées de vacances! 

Porte de Gand, Lille 


J'évoquerai mes coups de coeur absolus, et quelques atouts qui peuvent vous pousser vers ces Hauts de France bizarrement nommés (ex Nord Pas de Calais) ... 

Ne boudons pas notre plaisir, de Paris (contrairement aux départs de province et quelque soit la destination) il est très facile et relativement peu coûteux de prendre le train pour la gare Lille-Flandre: nombreuses rotations dans des wagons confortables pour une heure et dix minutes de voyage. Le TGV file à travers les champs de betteraves avant de découvrir le long de la voie, quelques terrils herbus. A l'arrivée,  pour deux nuits,  il faut privilégier les hébergements de centre ville qui sont nombreux. Notre hôtel, au personnel charmant, donnait sur la Grand Place, celle de la Vieille Bourse, du Furet du Nord et de la Voix du Nord ; là où le soir, malgré le froid, les étudiants se réunissent pour boire des "coups". 
Tout ce que j'ai aimé : 
* visiter le vieux Lille. Le guide du routard (en version luxe un peu lourde dans la poche du blouson) propose un circuit architectural très intéressant afin de ne rien manquer. Un lundi de froid de gueux, peu de touristes musardent dans les rues et les vieux hôtels particuliers semblent bien vides, souvent occupés par des agences ou des offices notariaux. Proche du centre et au bas de la Rue Royale, le quartier s'anime. Les églises sont malheureusement fermées, les cours des palais du XVII ou XVIIIème fermées également.  
* Le quartier de la République est beaucoup plus foutraque, il convient de flâner le nez en l'air depuis le quartier de Wazemmes. Les halles sont bien vides en semaine; le bar des poissonneries avait l'oeil torve du poisson pas frais! Les architectes ont rivalisé d'imagination, jusqu'à la préfecture et au Palais des Beaux-Arts, 2ème musée de France après le Louvre pour la richesse de ses collections. Je recommande la visite afin de découvrir sa magnifique collection de plans-reliefs des forteresses du nord, extraordinaires plans en trois dimensions! Nous avons même visité la mairie de Lille, au coeur d'un quartier autrefois populaire, rasé par les pelleteuses dans les années 50-60, il est  aujourd'hui truffé de barres d'immeubles immondes. De son passé ouvrier ne subsiste que la minuscule rue des Brigittines aux petites maisons du XVIIème siècle de briques rouges où se seraient déroulées des scènes de sorcelleries et de possessions. L'hôtel de ville est un bunker où l'on n'entre qu'après avoir montré patte blanche, laissé son adresse et ses papiers, alors que l'immense galerie, "la rue municipale", de 107 m sur 14 m de large dessert des pavillons qui  ressemblent davantage à des locaux de la CGT. On y stocke les marionnettes géantes du carnaval! L'hôtel du peuple n'en a que le nom. Méfiance ou peur du terrorisme, on ne risque pas d'approcher Martine Aubry! 
* La villa Cavrois à Croix, mon coup de coeur absolu. On s'y rend en tram depuis la gare Lille-Flandre par la ligne qui mène à Roubaix (14km, 20 Minutes) le long d'un boulevard qui existe depuis une centaine d'années tout comme son tram, il est arboré et bordé de grandes maisons du XIXème siècle. La villa est un bijou! Merci à l'Etat d'avoir investi 23 millions d'euros dans la rénovation de cette maison, la recherche du mobilier d'origine dispersé! S'y rendre est aussi l'occasion d'apercevoir les grandes fortunes de la région dans ce quartier ultra-résidentiel. Dommage toutefois que la commune de Croix ne balise pas davantage le chemin piétonnier pour s'y rendre depuis l'arrêt du tram (un GR)! Avec un GPS défectueux on a vite fait de se perdre dans un quartier bunkerisé ou de marcher trois kilomètres au lieu de 800 m. 
Villa Cavrois


* la Piscine à Roubaix est mon deuxième coup de coeur! Cette magnifique piscine art déco, haut lieu de la sociabilité ouvrière dont l'écho se fait entendre autour du grand bassin (cris des baigneurs et des enfants), abrite un magnifique musée. 
La Piscine 


*J'aurais aimé visiter la manufacture, mémoire ouvrière de l'industrie textile,  malheureusement fermée pour cause d'incident technique inopiné, fermeture apprise à la porte après avoir marché des kilomètres depuis la Piscine! Nous avons toutefois découvert le Roubaix populaire, les rues aux enseignes fermées, les huisseries pourries des petites fenêtres des maisons de briques, les jardins étriqués et peu entretenus dans les arrières cours, les trottoirs étroits et les files d'attente devant les garages où les associations distribuent les vêtements et les victuailles. Les usines sont toutes fermées, tout est produit en Asie, ne subsistent que quelques ateliers de designers, des magasins de tissus, des plaques fixées sur de monuments désaffectés, des cheminées ou des usines reconverties en archives nationales ou en musées. Pour autant la région ne semble pas figée et l'on sent combien, depuis plus de 40 ans, le combat a dû être difficile afin de  sortir de la crise. 
* la bière et les bons restaurants : la Dinette, le comptoir 44, Babe, beer square, l'illustration.  
* les gaufres et les frites toutes servies avec de la mayonnaise, la gastronomie lilloise. 
* les pavés du centre ville 
* le ciel bleu! 

Il aurait fallu aller à Tourcoing et Villeneuve d'Asq, au bord de la mer ... Pour une prochaine fois? 
Les courées, enfin ce qu'il en reste! 

L'usine Mosse- Bossut à Roubaix




La rue municipale à l'hôtel de ville de Lille 

lundi 14 février 2022

L'évènement de Audrey Diwan (2021)

Enfin un chef d'oeuvre, un film dans lequel on entre sans se poser de questions, ni regarder sa montre, ni penser au quotidien et aux mauvaises herbes qui poussent dans le jardin! Je recommande vivement, l'évènement d'Audrey Diwan (2021) Lion d'or à la Mostra de Venise, récompense hautement méritée.  


J'ai lu tous les livres d'Annie Ernaux,  découverte lorsque mon fils était en seconde ou en première et qu'il devait lire des romans et en faire l'analyse. Comment avais-je fait pour passer à côté de cette écrivaine remarquable dont les écrits résonnaient tant en moi? Les Armoires vides, la Place, l'évènement, la femme gelée, les Années. 

Le film est une oeuvre à part entière, il peut se voir sans avoir lu le livre. Je cite le Monde,"Au-delà de son sujet, L’Evénement a cette forme simple et radicale – sorte de journal filmé, au cadrage serré – qui fait l’étoffe des grands films, pour peu que l’actrice principale y soit exceptionnelle. C’est le cas de la comédienne franco-roumaine Anamaria Vartolomei, qui incarne Anne."

J'ai aimé la façon dont les années 60 sont reconstituées, sans excès, la chaleur des mois d'été et des bals où l'on danse, la justesse du jeu de Sandrine Bonnaire en mère usée par le travail peu habituée aux câlins, les garçons en cravate qui faisaient vieux avant l'âge, sûrs d'eux, libres et tellement égoïstes, les filles sublimes, solidaires : Brigitte, Odile, Françoise, Madeleine. Et cette fin qui nous réconcilie avec la vie et l'humanité!

Malgré l'arrivée de la pilule en 1967, je restais une jeune fille inquiète.  "Ne pas tomber enceinte" était l'anathème qui marquait l'arrivée des règles vers 12/13 ans avant même, dans les années 70, de savoir ce qu'étaient les règles, d'avoir vu un pénis hormis celui de son petit frère, de comprendre comment on faisait les bébés! Les quelques heures d'éducation sexuelle étaient données au lycée, j'ai le vague souvenir d'une projection ou d'un cours un peu appuyé sur la reproduction humaine avec quelques coupes anatomiques, le développement de l'embryon, la naissance, en bref un grand fatras qui arrivait déjà bien tard en terminale (dans les lycées publics)! Le reste on l'apprenait par le bouche à oreille dans des ricanements murmurés, feutrés, explicites ou pas. Pendant les boums, on flirtait beaucoup, on se pelotait souvent en se roulant des palots à bouche que veux-tu mais coucher, pas question, notamment quand on n'était pas "une Marie couche toi-là". Surtout morte de trouille de tomber enceinte, on vivait  la peur  au ventre (sans plaisir)! Enfin moi! Consulter un vieux gynécologue réac pour obtenir la pilule, (on se refilait l'adresse), consistait en un parcours du combattant, en parler à la mère revenait à avouer qu'on couchait (et ça ne se faisait pas). Les premiers rapports étaient forcément risqués car sans pilule et frustrants car toujours il y avait la consigne "ne pas tomber enceinte" ce qui aurait alors signifier la mort sociale, la fin des études, la merde! Avorter oui on y avait droit après 1975 mais à quel prix! 

Pouvoir acheter la pilule et en cas de pépins pouvoir avorter permettaient toutefois d'envisager la sexualité un peu plus sereinement. Cependant, la contraception restait largement une affaire de filles. 

mercredi 1 décembre 2021

Le musée de la chasse et de la nature

Le musée de la chasse et de la nature a fait peau neuve. J'avais très peur qu'il perde son côté cabinet de curiosité! Ce n'est heureusement pas le cas et je conseille vivement de le visiter. 



Les salles principales ont été toilettées ainsi que les animaux empaillés, les combles agrandis, aérés et éclairés. L'exposition des oeuvres de la plasticienne Eva Jospin s'inscrit tout à fait dans les rapports qu'entretient le musée entre l'homme et l'animal. J'aime les rêves dans lesquels elle nous plonge, les odeurs de forêts sans champignons ni feuilles mortes. 

Le musée est un petit bijou au sein du Marais, un quartier où il fait bon musarder en dehors des week-ends. Certes, il est politiquement incorrect d'aimer ce petit musée et on s'indigne en voyant ces magnifiques animaux autrefois chassés et tués par des brutes épaisses,  avides de trophées et de gloire, on peut à juste titre détester la chasse et ses chasseurs mais paradoxalement  trouver du plaisir à s'y promener, être à chaque fois emporté dans un monde étrange d'un autre temps. 



jeudi 1 juillet 2021

La dune du Pilat

On ne sait vraiment plus à qui se fier! Longtemps j'ai écrit dune du Pilat: P.i.l.a.t. C'est encore de cette façon qu'on découvre son histoire géologique sur le net dans les sites officielsPourtant d'aucuns l'orthographient parfois Pyla, notamment sur les réseaux sociaux, comme on écrit tkt, ou mdr ou lol! Le nom officiel est bien entendu  PILAT, il vient du gascon "pilot" qui signifie tas ou monticule. 



L'orthographe correspond bien au descriptif, la dune est un  gros, très gros TAS de sable. 

Pourquoi donc en dévoyer le nom? Pyla est la dénomination moderne que porte la station balnéaire située à proximité de ce patrimoine exceptionnel (qu'on n'hésite pas à comparer abusivement à la pointe du Raz). Dans les années 20, son fondateur, Daniel Keller, a trouvé plus chic et plus distingué l'orthographe P.Y.L.A. La distinction ne tient qu'au nom car les stations balnéaires de la région, exception faite d'Arcachon, n'ont vraiment rien d'exceptionnel, de distingué ou de chic! On évoque plutôt à leur sujet: "S'am suffit", grande roue, baraque à frites, magasins de fringues "cheap" à la chaîne, chaleur moite, bruit, musiques "boum boum", barbes à papa et papiers gras! Pyla-sur-mer n'est qu'un quartier doté d'une mairie annexe de l'immense territoire de la Teste de Buch dont le nom fleure bon le terroir, la pêche, les huîtres et les forêts de pins (article à suivre prochainement). 

La dune, elle, est chic! Drôlement chic! 

Située sur la commune de la Teste de Buch, elle se mérite! 2,9 km de long, 616 mètres de large, 102,5 mètres de hauteur ;  pente raide dans les pins pour arriver au sommet, pente douce pour descendre à la plage. Elle vit, elle roule vers l'est, noyant de sable, les pins et les campings, de 1 à 5 mètres par an. Difficile de lutter contre les tonnes de grains de quartz et le vent qui les charrie vers les terres. 



En juin, la dune est paisible, silencieuse, douce, comme son sable! A son sommet, on n'entend que le chuintement des voiles de parapentes, quelques paroles envolées des sportifs passionnés. Elle reste le domaine de l'attente et de la contemplation. Pas besoin d'y être emmitouflée dans un ciré et un pull marin, il fait chaud et beau! Au soleil couchant, le sable tiédit, il devient d'une fraîcheur bienfaisante, on s'y allonge volontiers afin d'assister à l'arrivée de la nuit sur le banc d'Arguin. C'est l'heure où la mer est calme, on entend juste un léger ressac en contrebas de la dune, à peine perceptible. 

Mais qu'importe l'heure de la journée, l'ascension puis la contemplation au sommet constituent  une jouissance infinie. Le matin, la dune donne envie de la dévaler pour se baigner, à midi, il suffit de s'allonger et de goûter le vent qui caresse sa crête. Y arriver est une victoire car la pente est rude, les pieds s'enfoncent dans le sable, on pense vite atteindre le but mais souvent, il ne s'agit que d'une étape! L'immensité se mesure à la taille des hardis explorateurs éparpillés sur cette étendue sableuse qui s'étend jusqu'au bassin d'Arcachon.  

Bref, vous l'aurez compris je fus conquise par ces quelques jours passés au camping du Pyla, au pied de la dune du Pilat, dans les pins! Certes, je n'ose imaginer la foule des vacances d'été, les "on n'attend pas Patrick"

En juin le calme est au rendez-vous. 



mardi 20 avril 2021

Cantal, j'adore!

Oyez, oyez braves gens, j'ai découvert le Cantal, ses vaches, ses fromages, ses volcans et ses rats taupiers. 

Le Puy Mary


Le campagnol terrestre (avicola terrestris) ou rat taupier aime aussi le Cantal! Ces bestioles sont probablement plus nombreuses que les vaches! On ne les voit jamais mais on les devine aux monticules de terre qui jalonnent le territoire. Avec les bouses de vaches séchées qui témoignent  de la présence des bovins dans les estives et sur les grands plateaux volcaniques, à la belle saison, les champs, les chemins sont pavés de petits tas  et de longues traînées de terre retournées. 

Plus grand que la taupe (entre 12 et 20 cm sans la queue) le rat taupier laboure littéralement les champs, creusant de longs sillons dans les prairies, les chemins, les jardins et réussit l'exploit de se glisser entre les dalles de pierre des terrasses les plus solides! Armé de redoutables  canines, il creuse ses galeries avec les dents et bouffe toutes les racines qu'il trouve, arbres, navets, poireaux, arbrisseaux, buissons, carottes, bulbes. Il se reproduit comme un lapin, en quatre à six portées par an de cinq à six petits (36 bestioles nuisibles par couple!). Loups, lynx, belettes,  putois, renards et rapaces sont les prédateurs naturels du rat taupier. Les deux derniers sont heureusement nombreux en Cantal, le milan noir ou le milan royal tourne inlassablement au dessus des prés tandis que le renard, gras comme un loukoum, au point d'être indifférent aux randonneurs, profite visiblement de ces rongeurs qui pullulent. 





Comme le rat-taupier, ce nuisible qui y a visiblement élu domicile par amour pour les grasses prairies, j'adore le Cantal. Mon séjour,  fin mars,  à Dienne, fut une révélation! 

Du Massif Central je ne connaissais que la station de ski du Puy de Sancy (il y a 25 ans), la cathédrale de Clermont-Ferrand et le Puy de Dôme, Vic-sur-Cère et le viaduc de Garabit! Damned! 

Mais le Massif Central, c'est grand, c'est beau, c'est sauvage, c'est peinard, c'est extra! 

Envoyées boulées par Volotea pour un vol à destination des Canaries, à deux reprises, nous avons jeté notre dévolu sur le Cantal! En cette période de Covid, c'est tendance, à tel point, qu'il faut se lever tôt afin de trouver une location à des prix abordables pendant la haute saison! 

De Bretagne, c'est la porte à côté! 8h d'autoroutes, une trentaine de kilomètres avant d'aborder les choses sérieuses -la moyenne montagne- quitter le monde des bagnoles, de la ville et du bruit. 

J'ai aimé :

- les paysages sublimes et désertiques, le Limon, vaste plateau d'où l'on aperçoit le Mont-Dore, le sommet enneigé du Puy Mary et téton de Vénus, les vallées jardinées et la vue des crêtes qui donne cette impression de haute montagne.

- les chemins de randonnées bien balisés, relativement faciles pour qui connaît les rudes grimpettes de l'Ariège. 

- la quiétude du petit matin frais avec vue sur les sommet de la fenêtre de ma chambre, le retour du soir et la petite bière qui va bien

- les villages propres et cossus, aux maisons rénovées, généralement bien situés sur les pentes entre estives et vallées

- les plats typiques, le pounty, la truffade, le Cantal, le Salers, la bière locale et même du vin d'Auvergne! 

- cette sensation de dépaysement et de tranquillité loin des foules

A suivre, dans le prochain billet, (ou pas) nos plus belles randonnées. 

PS.  Il a fait un temps magnifique ce qui, indéniablement, rend le séjour idyllique! 


Le Limon


mercredi 10 février 2021

Que faire à Paris en temps de covid?

Que faire à Paris quand les musées, les restaurants, les bars et maintenant le BHV est fermé?


Musarder! Lever le nez! Découvrir de nouveaux quartiers et s'adonner au plaisir de la randonnée. 
J'aime particulièrement le parcours Pont-Neuf, place Dauphine, quai des grands Augustins, Hôtel Dieu, Notre-Dame, Marais par les ruelles et traboules. J'adore pousser la déambulation vers le jardin du Luxembourg, les 6ème, 7ème et 5ème arrondissements, tout particulièrement en semaine lorsque les trottoirs ne sont pas trop encombrés. 


Pour le week-end, j'apprécie toujours autant la découverte des grands cimetières, le Père Lachaise où il est toujours plaisant d'y admirer les tombes. 
Découvrir les joies de marcher dans les bois, en banlieue. J'ai randonné en forêt de Montmorency sur un parcours très roulant, qui offrait de longues pistes forestières,  idéales pour la marche nordique. J'ai traversé Saint-Leu-la-Forêt, joli village, avec l'envie d'y revenir à l'occasion d'une autre balade par grand soleil et journée printanière. 
J'aime aussi le Sentier ou Montmartre, la rue Mouffetard ou le quartier des grands magasins - je n'étais jamais entrée aux galeries Lafayette- , visiter Drouot et se régaler en regardant les ventes de vieux tapis poussiéreux, tripotés par d'antiques amateurs en pantoufles, gros bides et casquettes, maquignons de la fripe et de la brocante, margoulins en tout genre prêts à faire passer n'importe quelle moquette pour un tapis persan, forcément magique, capable de vous faire vivre les mille et une nuits au fond de votre lit. Tout se vend même les vieux papiers, par lot, les photographies de De Gaulle ou du Sacré-Coeur, pâlies par des années de tiroirs; les petites cuillères ou les tasses ébréchées, les manteaux de fourrures et les croutes, les commodes Louis XV et les minuscules bijoux en ivoire en provenance directe de Chine. Des palanquées d'amateurs, catalogue en main, parfois endormis bien au chaud sur les chaises en plastique, attendent la bonne affaire. Il fait bon! Le commissaire priseur entouré de ses acolytes, aidés par les appariteurs habitués aux charges et à la poussière, ne hurle plus mais le rituel semble immuable. Il est possible de suivre à l'extérieur, les mises en enchères et de se faire une idée de combien on pourra tirer des objets entassés dans le  grenier de la grand-mère ou de son propre fatras que l'on a accumulé sans oser jeter. Autant dire une bouchée de pain s'il ne s'agit pas d'un objet estampillé, reconnu, signé ou recherché! Presque tout est vendu ou retiré de la vente si le prix reste indécent. 
A Montmartre, un monde fou se promène au matin, on s'assoit sur les marches du Sacré-Coeur afin de contempler la ville, les parents poussent les enfants en bicyclette à roulettes, ramassent les trottinettes branlantes, quelques fêtards cuvent sur les bancs en fumant un joint, le dernier pour la route! Les expositions sont dans la rue, rassemblement de vieilles voitures ou portraitistes de la place du Tertre.  La promenade se mérite, il faut grimper, arpenter le nez en l'air, toujours épatée de découvrir une maison rose au fond d'une impasse, trois fleurs accrochées au mur, une marchande de légumes en provenance de la ferme, une librairie ou un sexe shop. 


dimanche 24 janvier 2021

Gran Canaria, Les Canaries.

Gran Canaria début janvier, quelle drôle d'idée? Que nenni!

Allez aux Canaries en hiver reste une destination épatante! 

Tejeda, au coeur de l'île. Dans la caldera

Gran Canaria est une île aux paysages époustouflants. Depuis quelques mois, elle est désertée par les touristes anglais victimes du Brexit et d'un variant covid agressif et par les Allemands sévèrement confinés. La place est libre pour les Français accueillis à bras ouverts! Chouette! Chouette! 

Nous avons opté pour une semaine début janvier avant que tout déplacement international - depuis l'étranger vers la France et de la France vers l'étranger -  ne soit totalement et strictement déconseillé jusqu'à nouvel ordre, ce qui ne signifie pas qu'il soient interdits évidemment mais j'apprécie toute la subtilité de cette injonction (qui n'en est pas une)! 

Dix plaisirs à Gran Canaria

1. La douceur de l'air sur le littoral en plein mois de janvier, une mer à 18 degrés dans laquelle on peut rester longtemps sans avoir froid. 

2. Des plages secrètes qui se méritent dans un cadre montagnard, des falaises gigantesques qui tombent dans la mer, plages étroites sur fond bleu, aux sables noirs et aux galets énormes: Güi-Güi entre Puerto de Mogan et la Aldea de San Nicolas. Amateurs peu entraînés s'abstenir car il faut savoir grimper les 500 m de dénivelés avant de pouvoir en descendre autant afin d'arriver sur la plage, le retour se fait en sens inverse, il s'agit donc de garder le moral et la forme! C'est raide, abrupt mais le paysage au col est fabuleux! (ne pas croire le guide du Routard qui évoque un sentier côtier.... ). Sans doute est-il possible de se baigner en été mais l'hiver, les vagues sont énormes. Les piscines naturelles de Puerto de la Nieves au nord ouest de l'île sont un abri précieux pour l'amateur de bain. On y accède par une magnifique promenade aménagée le long du front de mer depuis le port de pêche. J'ai également apprécié les 400 hectares de dunes de Maspalomas même si elles sont au coeur des Canaries balnéaires et des tours opérateurs. Etrangement, on oublie très vite les grands complexes  hôteliers et résidentiels avant d'atteindre la mer. 

La plage Gui-Gui. 


3. Le sentiment de n'être rien au coeur de cette immense caldeira déchiquetée par les vents. Elle s'éprouve sur la route qui mène de la Aldéa de San Nicolas vers Tejeda. Une route à une voie où l'on se croise à condition d'être dans le bon virage qui offre un vague repli sur le bas-coté entre un à-pique vertigineux ou une pente friable, fragile, marquée par les éboulis. Evitez de la prendre le soir, à la nuit tombée, par temps de pluie et de brouillard après une longue journée de randonnée. L'arrivée à Tejeda par 6° refroidit les voyageurs les plus téméraires. Au coeur du volcan à haute altitude, les maisons n'ont pas le chauffage si ce n'est dans les chambres d'hôtel (15 bonnes minutes à réchauffer), la cheminée du salon était éteinte même si une bonne flambée n'attendait qu'une allumette pour ranimer le hardi chauffeur éprouvé par la route difficile. Le pire est pour moi d'être passée sous le mur de deux immenses barrages-voutes probablement prêts à s'effondrer.. (j'ai été marquée par la catastrophe du barrage de Malpasset au Fréjus en décembre 1959) 

La caldera de Tejeda


4. Les randonnées sauvages dans un paysage fabuleux surtout lorsque le vent chasse la brume et que les crêtes déchiquetées se révèlent sur l'horizon bleu. La mer n'est pas loin, l'île ne fait que 50 km de diamètre. 

5. La soupe canarienne mangée dans l'arrière cuisine d'un restaurant perdu d'un hameau de montagne, chaude et chaleureuse. 

La Culata, restaurant Los Pasitos


6. La géographie et la géologie de cette île étrange et aux premiers abords, hostile. 

El Roque Nublo 1813 mètres


Vers la plage Gui-Gui, le passage du col. 

7. Le charme des petits ports de pêche 

8. Las Palmas riche en musées, la "casa de Christophe Colomb", la vieille ville, les ruelles aux façades colorées, dense,  sur sa presqu'île longée par une autoroute immense doublée d'un chemin côtier étonnant protégé par des rochers disposés artificiellement, qui malheureusement n'empêchent pas les nuisances automobiles! Il a toutefois le mérite d'exister. 

Las Palmas, le chemin côtier


9. La gentillesse des Canariens, au moral plombé par un tourisme en berne! A chaque fois, je me promets d'apprendre quelques mots d'espagnol pour les remercier de leur amabilité ! 

10. Le dépaysement ... tout simplement et la joie de randonner dans un cadre superbe. 

Trois adresses :

- A Agaete,  Hôtel rural Las Longueras 

- Petits appartements à Puerto de Mogan, port de plaisance joliment arboré construit dans les années 80. 

- A Tejeda Hotel Rural Fonda de la Tea

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mardi 1 décembre 2020

Le sentier cathare, saison 1 épisode 3 Les étapes!

Sur les routes de l'Aude 1977


A la fin des années 70, début juillet, nous avions décidé de camper en Ariège afin de randonner en montagne. Les orages avaient très vite pris le pas sur la canicule! Au bout de deux jours la tente fuyait, des grosses limaces noires montaient sur la toile intérieure, les pataugas (15 francs la paire) ne séchaient plus, nous avons donc pris la direction de l'Aude et des châteaux cathares. Ils étaient alors en ruine (bien plus qu'aujourd'hui) et loin de tout chemin touristique. On grimpait à travers les ronces mais on avait chaud et sec! 

Aujourd'hui il n'est plus question de les visiter gratuitement et à n'importe quelle heure mais un sentier nous y conduit de Port la Nouvelle à Foix.  



Voici pour les novices de la randonnée en autonomie, notre planning et nos étapes sur le GR 367, un chemin plus difficile que celui de Stevenson dans les Cévennes et moins couru que celui qui mène à Compostelle! En moyenne nous avons parcouru 20 km par jour, visites comprises. Afin de ne pas se charger, nous avons opté pour un solide petit déjeuner le matin, des barres de céréales et des amandes le midi ce qui, au bout de trois jours, s'avéra un poil tristounet.  

 

Chateau de Puilaurens

jour 1départ  à 7h, à 9h, 9h de route.  Quillan

Quillan: capitale touristique de la haute vallée de l’Aude, parfaitement rénovée mais déserte en septembre et pendant cette période de covid. 

- nuit dans une très jolie maison à l'architecture traditionnelle, prévue pour lutter contre les fortes chaleurs de l'été car repliée sur son patio, la Casalys

-    dîner au restaurant le soir, en septembre, peu de choix, mais nous avons goûté le cassoulet de la maison Cartier, "dans un cadre rustique enchanteur" 

 *   jour 2 Quillan- Saint-Julia Le Bec. 

Le départ de la randonnée grimpe dans les collines autour de Quillan avec une vue sublime sur la vallée de Carcassonne et les Pyrénées au sud. 

- nuit au gîte du moulin du Roc

 

*   jour 3: Saint-Julia - Bugarach                                                                                    

- nuit chez Maghi chambre d’hôtes. 

Si on s'y prend tôt pour réserver, il est  possible de dormir dans une chambre au camping, mais le lieu est pris d'assaut par les groupes de randonneurs ou les adeptes de yoga et de méditation qui attendent l'arrivée des extra-terrestres. 


*   jour 4:Bugarach - Camps-sur-Agly 

-ascension du  Pech de Bugarachascension rude, par la fenêtre et un vent à décorner les boeufs, je déconseille à ceux qui n'ont pas l'habitude de la montagne! 

Nous avons opté pour une descente par l'autre versant et nous avons bricolé un parcours vers notre étape suivante à l'aide de la carte dont la possession est indispensable, il est intéressant d'utiliser également l'application Mapsme. 

-nuit en demi-pension à la Ferme de Camps.  Les chambres sont rustiques mais le dîner est excellent et prévu pour des marcheurs. 


*   jour 5 Camps-sur-Agly -Duhliac-sous-Peyrpertuse 

-nuit au Gîte d'étape municipal 18 euros par personne (location des draps comprise), entièrement rénové et d'une grande propreté. 

-deux restaurants  et une épicerie (fermée le mercredi). Nous avons dîné à l'hostellerie du vieux moulin


 *   jour 6 : Duhliac sous Peyrpertuse - Caudies de Fenouillèdes 

Cette étape est particulièrement longue d'autant que le passage vers Prugnanes à partir des gorges de Galamus est fermé, la passerelle s'étant effondrée (on peut passer mais sans garantie). En réalité, l'étape fait au moins 30 km, il est préférable de s'arrêter à Prugnanes mais en ces temps de covid, les réservations n'étaient pas ouvertes en mai! D'autre part, d'une manière générale, il y a peu d'hébergements  sur le parcours!

A l'ermitage des gorges de Galamus où nous sommes arrivées trempées après 15km sous une pluie torrentielle, nous avons choisi de faire du stop! Nous avions besoin de liquidité car sur le chemin cathare, les règlements se font rarement en carte bleue. Nous nous sommes faites déposées à Saint-Paul de Fenouillèdes, un bled moche et mort mais doté de banques et de quelques bars. 

-nuit au Relais de Laval à Caudiès-de-Fenouillèdes

Je recommande ces chambres d'hôtes tenues par une Ukrainienne et son époux russe, pour leur serviabilité. Ils ont eu la bonté de venir nous chercher alors qu'on venait de réaliser,  sous une forêt d'éoliennes hostiles qui brassaient un ciel délavé de leurs grandes pâles menaçantes, qu'il nous restait 10 km à enquiller dans les vignes alors qu'on avait déjà 25 km dans les jambes.... Point trop n'en faut ! 

Les chambres sont luxueuses mais néanmoins abordables! Nous avons utilisé tous les supports afin de faire sécher nos affaires! 

- restaurant de qualité sur place, il n'y a guère que trois rues dans le village et deux coopératives vinicoles.


*   Jour 7:Caudies-de Fenouillèdes- Puilaurens 

- le chemin vers les gorges de Saint-Jaume est très plaisant

-    nuit à La Folie chambre d’hôtes demi-pension, tenues par un couple anglais absolument adorable, Lisa et Kevin (et leur chien)

*    Jour 8 Puilaurens-Axat (jolie petite ville)

-nuit à l'hôtel-Restaurant  Axat 

L'hôtel est très prisé des cyclistes qui arrivent en joyeuse bande après une rude et sportive traversée des Pyrénées! L'atmosphère du restaurant est chaleureuse, les repas et les petits déjeuners sont copieux et prévus pour les sportifs que nous sommes! Il est vivement conseillé de réserver et de fermer les yeux sur une literie de mauvaise qualité. 

 

*   Jour 9Axat - Quirbajou 

-nuit à la Maison jaune 

Le village est haut perché à l'écart des routes principales, très paisible et un poil hors du monde. La maison est neuve et parfaitement isolée ce qui donne le sentiment de dormir dans un caisson hyperbare, mais il est impossible de monter avec son sac à dos dans les chambres, les propriétaires craignent l'invasion des punaises de lit. On dîne dehors, sous les arbres en devisant benoîtement avec les autres pensionnaires (un seul hôte avait réservé le gîte). Gentil repas mais peu calorique et j'avoue que ce soir là, j'ai rêvé de plâtrées de pâtes! Les trois petites tartines du matin n'ont pas vraiment calmé ma faim. Nous avons terminé nos stocks de barres énergétiques. 

 

*   Jour 10 Quirbajou-Quillan, une belle étape qu'il faut mieux réaliser à la fraîche... Nous avons retrouvé notre voiture laissée sur la place de la gare sous les tilleuls. 

Descente du col d'Auroux, très sportive! 


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