vendredi 30 août 2013

La retraite


Le mot retraite a toujours évoqué pour moi la première communion. Elevée dans le "bouffage de curé" quoique baptisée, il était hors de question de recevoir une quelconque éducation religieuse. Du coup, ce que faisaient mes petits camarades au catéchisme me semblait bien mystérieux. Je me sentais un peu privée, mais pas tant qu'au moment de  la cérémonie du couronnement, car les petits veinards partaient en retraite! L'endroit où ils se retrouvaient, avait forcément un parc, ils jouaient, et revenaient l'air contri, vantard, un poil plus cons qu'avant, du moins j'aimais m'en persuader. En même temps, je n'avais pas vraiment envie de poser trop de questions, je me sentais au dessus de ces grimaceries de curés, j'imaginais un  côté obscur et magique, persuadée, que tous ces mystères,  c'était foutaise et compagnie... mais, mais, mais .... 
Si la prière était efficace (pour avoir des bonnes notes, qu'il fasse beau, que Machin aux yeux si bleus se tourne vers moi)? Ma mère n'était pas exempte de contradictions, elle ne loupait aucune messe d'enterrement! Parfois même elle allait à la procession, ce qui ne collait pas vraiment avec les convictions affichées.
La retraite! 
Les futurs communiants se gardaient bien de raconter ce qui s'y tramaient, ils gardaient un silence mystérieux sur leurs activités, loupaient deux ou trois jours d'école et comble, le dimanche recevaient une montre pour "s'être communié"! 
J'ai dû probablement évoquer, à plusieurs reprises, l'envie de faire comme eux, puisqu'au même âge, mes parents m'en ont offert une, pour compenser la frustration, Lip, plaquée or, toute petite et très jolie que j'ai gardée et que j'ai encore. Il s'agissait aussi de montrer que la famille pouvait faire des cadeaux sans forcément faire des courbettes dans une église. 
Alors pour moi, la retraite, c'est d'abord une histoire de religion. 
Le mot évoque encore mon grand-père qui a travaillé jusqu'à plus soif dans la pharmacie du bourgeois local, le vieil Américain d'au moins 75 ans  qui nous accueillait chez Acme à Philadelphie d'un Welcome sonore en ouvrant la porte, ma mère en retraite depuis des lustres qui a longtemps gagné plus que moi, et qui a pleuré en quittant son boulot d'angoisse de n'avoir plus rien à faire, de mon père qui est mort avant d'en avoir profité, de la retraite de Russie (il neigeait, il neigeait de Victor Hugo), de mon futur dossier de retraite qui est arrivé un jour dans la boîte aux lettres,  truffé de conneries sur mon parcours professionnel, et curieusement sur le coitus interruptus, ben oui quoi la méthode du retrait.
Allez savoir pourquoi!

mercredi 28 août 2013

Jardiner peut être dangereux ...


Nous avons mis à profit les derniers jours de vacances pour tailler les buissons du jardin. Que dis-je? Eradiquer le piquant ....
La Bretagne a une terre et un climat favorable aux plantes rudes, hostiles qui ont la réputation de résister au vent et aux embruns: l'ajonc et l'aubépine. Le premier présente une gangue verte de piques acérés, (même les feuilles piquent, si si il y a des feuilles), l'autre des aiguilles, fines, longues et terriblement pointues. Certes, au printemps, elles sont superbes, jaunes ou blanches, elles embaument la lande et les chemins côtiers mais, fichtre au jardin, j'en ai peur. 
Nous avons donc fait la peau à quelques-unes y récoltant des scarifications des pieds à la tête en longues éraflures saignantes. On y a aussi laissé le fil électrique après une longue journée, dantesque, de taille. Un mal pour un bien car le jardiner attaquait au taille-haie des troncs mastocs, ce qui pouvait bousiller tout simplement la machine. Je vous l'ai dit, la pratique est addictive, il a commencé doucement, caressant les buissons puis franchement sauvagement, faisant place nette et ne laissant sur place que des moignons!
Ne subsistent plus, dans le  jardin,  que des tas de déchets végétaux dont je ne sais que faire! J'ai même songé à y mettre le feu, pour voir ... 
Certes, la taille mesurée permet d'avoir un très joli paysage tout au long de l'année, là où je n'ai laissé que des branches nues. Seule, je me vois mal y passer le reste de mes jours de loisirs...A Eyrignac, parc absolument superbe,  six jardiniers sur une équipe de 12 personnes entretiennent, quotidiennement, les massifs  aux cordeaux.
Cependant, depuis dimanche je fais relâche....
Je souffre du doigt, de l'index, la jointure est enflée, douloureuse, chaude et m'élance. Je pense m'être faite piquer par une bête, une araignée? une épine? J'ai à l'évidence un point sur le somment du cartilage. Rhaah! J'ai donc appliqué des compresses d'hexomedine transcutanée et me suis mise sous antibiotique, un truc qui traînait dans mes tiroirs en me disant que la longue liste d'effets indésirables dont l'oedème de Quincke, pouvait être moins pire que l'amputation du doigt, de la paluche et même du bras! Le traitement semble efficace, ce soir j'ai moins mal même si j'ai la main comme un gant de toilette usagée, voire une andouille de Guéméné ficelée serrée tant mes bagues semblent s'incruster dans la chair de mes doigts boudinés.

lundi 26 août 2013

Les randonneurs..


N'ayant cessé de vanter par monts par vaux la bienveillance de notre paradis ariégeois, nous avons fini par faire des émules ....L'arrivée fut rude, semble-t-il, sous la pluie et le gris. Il est vrai que le village, à l'abandon ou quasi, ne revêt pas ses plus beaux atours par mauvais temps. Cependant, la randonnée par étape a justifié  les délires d'écriture d'une des participantes, dont les traces furent griffonnées dans le train du retour, je les livre à votre sagacité ayant particulièrement apprécié les dessins, notamment les piétinements à certains carrefours.... 
Il ne manque plus que les photographies qui viendront compléter ce récit de voyage imagé. 



samedi 24 août 2013

Périgord suite et fin ....

Mode d'emploi d'une chouette virée en Périgord, en itinérance.  
- la randonnée à pied ou en vélo à partir d'un charmant gîte caché dans les feuillages, des grandes forêts de feuillus comme la photographie de Sérac ci-dessous. 


- la randonnée par étapes est aussi possible,  à pied sur un petit périmètre, en bicyclette, la région étant truffée de chemins VTT ou en voiture. Il y a,  comme à Domme (photographie ci-dessous),  des gîtes ou des chambres d'hôtes. 



Quelques conseils:
- une réservation préalable s'avère indispensable, j'ai galéré pendant des heures avant de trouver la chambre qui me convenait le vendredi 16 au coeur du Périgord, près de Sarlat. Dès qu'on s'éloigne du spot touristique (au moins 50 km) la trouvaille est quasi garantie. 
- se munir d'une carte routière précise afin d'éviter la queue de camping-car sur les routes jaunes ou rouges, une de ces cartes qui indique tous les chemins vicinaux. 


Le Gps est à bannir, il  renvoie systématiquement sur ce qui se fait de plus roulant, il perd quasiment la boule lorsqu'on l'égare entre la Baronnie et le Rieux, s'évertuant à vouloir vous faire prendre la première à droite quitte à vous jeter dans la première mare venue. Et puis, une bonne carte est le meilleur moyen d'entretenir un lien étroit avec le conducteur qui doit vous faire une confiance aveugle et accepter les quelques erreurs qui obligent à des demi-tours ubuesques sous la croix de mission. Sans me vanter, j'ai dû me planter deux ou trois fois. J'adore lire les cartes, trouver le chemin où l'on est sûr qu'il n'y aura pas un chat sauf un tracteur ou un troupeau de vaches, voire un clebs décidé à mordre les pneus. 
Ces cheminements peinards sont l'occasion d'éviter les foules, et même les habitants, puisque ces villages ou hameaux, signalés toutefois par le guide du routard, sont désertiques, désertifiés et ignorés. 
Parmi les belles surprises, Domme en soirée, le marché d'Objat le dimanche matin, déjeuner sur les rives de la Vézère à Montignac, les jardins d'Eyrignac à Sainte-Nathalène, Celles et Melles en Poitou, les haras nationaux à Pompadour, mais j'en oublie!




mardi 20 août 2013

Périgord côté bouffe ....


J'ai l'intention de régler définitivement le problème, le Périgord, côté bouffe (sauf à rouler sur l'or et encore) c'est la grosse cavalerie et je pèse mes mots.
Tous les restaurateurs pensent qu'on vient chez eux pour se baffrer de magrets, de manchons de canards, de gésiers et de foie gras à toutes les sauces (ou sans sauce juste grillés dans la graisse), par conséquent, les cartes sont monomaniaques et rien qu'à les lire on sent le gras qui suinte: on a le choix entre bouffe dite périgourdine et bouffe périgourdine avec des patates baignant dans leur jus, trois malheureux brins de salade durs comme du plantain et deux bouts de tomates qualibrées et ce, à tous les prix surtout élevés, même dans les restaurants qui se veulent chic comme la Villa Romaine.... mais là sans le goût car à mon avis, le cuistot qui n'est cuistot que de nom se contente de faire joli dans l'assiette, la bouffe congelée achetée chez Picard ....
Difficile aussi de trouver un restaurant-bar qui accepte encore à  18h30 de vous servir un verre, il me semble  pourtant que c'est le bon moment pour profiter de la lumière déclinante, de l'apaisement de la journée, du plaisir de se poser et de contempler, de prendre le temps. Ils sont au taquet, les tables pour becqueter sont dressées, ils guettent sur le pas de la porte la première famille qui viendra manger le canard, s'inquiètent du flux mollasson de touristes et vous envoient chier proprement si par malheur vous souhaitez juste prendre un verre. Celui à qui j'ai demandé s'il pouvait me servir un rafraîchissement à Domme, très joli village pittoresque, en terrasse, m'a répondu après avoir tergiversé que " oui mais à condition de ne pas squatter pendant une heure" (sa terrasse vide )!
Je n'exagère pas, c'est partout pareil... Ils doivent être à l'heure nordique?
Ajouter à cette ambiance merdique une agressivité latente, des réflexions à la con, des coups de klaxons intempestifs, le flot de touristes doit être garanti pour se comporter de cette façon, rien à voir avec l'accueil fait à Londres ou en Italie, et même en Bretagne, c'est dire! 
Quelques lieux d'exceptions toutefois, mais à la marge de cette région, le logis de France à Celles en Poitou-Charente et sa cuisine épatante, le Châtelard au sud d'Angoulème à Dirac, ou le Bois noir au nord de Brive à Perpeyzac, et à tous ces Anglais ou Hollandais,  tenanciers de chambres d'hôtes que j'ai appelés avant de partir et qui si gentiment m'ont répondu! Certes mon expérience reste limitée, mais franchement, hormis les paysages sublimes, la chaleur et les petits villages dans leur jus que l'on découvre aux détours de chemins vicinaux improbables, touriste passe ton chemin!

dimanche 18 août 2013

Virée en Périgord

En attendant la suite!
Je n'en peux plus des magrets et manchons de canard!
Gras
France très profonde superbe!

vendredi 16 août 2013

Poitou-Charente

Ciel de Poitou!
De 14 à 29 degrés du nord au sud ...
Chaleur sèche , je ne boucle plus!
La région des noms de bleds improbables comme Aigre ou Celles ou Melle dont l'église Saint-Hilaire est classée au patrimoine mondial de l'humanité!
Pas un chat...
Le calme plat comme le pays!

mardi 13 août 2013

Terrassée!

Je ne vais pas, encore, vous parler de mon jardin! Il est grand et aujourd'hui j'ai fait relâche, c'est le cas de le dire, terrassée par une gastro, une lâche épidémie qui navigue en sourdine dans les parages bretons! 
Bref, j'ai ressenti, après manger, ce midi (plateau de fruits de mer pour enfants frustrés de vivre dans l'est) une infinie lassitude et un ventre gonflé comme une outre... Le bain dans une flotte à 17° fut fatal et je me suis traînée toute l'après-midi, c'est à peine remise que j'écris ce petit billet.
La fille aînée, frustrée de n'avoir pu jouer, petite, dans une piscine, a investi cet après-midi, dans ça: 

Le fantasme étant, à terme, quand elle aura chauffé, de siroter des milk-shake à la banane le cul au frais chaud! Les vacances sont l'occasion de régresser mais à ce point, j'hallucine!
Les nuits s'avérant très fraîches, (mon chauffage s'est déclenché automatiquement) je doute fort que la piscine offrira demain un petit 28° ...Peut-être que si j'avais craqué lorsqu'ils étaient petits, n'aurait-elle pas aujourd'hui décidé de me pourrir ma pelouse! 

lundi 12 août 2013

La Chorale des maîtres bouchers


L'ouvrage de Louise Erdrich, la Chorale des maîtres bouchers est remarquable
Il raconte l'histoire d'une famille d'origine allemande arrivée aux Etats-unis au début du 20ème siècle, son américanisation à Argus dans le Dakota. Chaque page est dense, tout peut être vrai ce qui en fait la richesse, le contenu historique est solide, étayé. Le livre se lit comme un thriller, le suspens reste intégral jusqu'à la fin.
Les portraits et les sentiments des protagonistes sont fouillés, sans pesanteur, à la manière d'un canevas. L'auteur a su se détacher des méthodes des écrivains américains, passés dans les écoles d'écriture. Même si le récit est choral (?) soit à plusieurs voix, les procédés d'écriture  ne pèsent pas.
Bref, pour faire simple, ce roman fait partie de ceux qui me permettent de lire sans m'endormir à la fin de la première page, que je n'ai pas laissé tomber au profit d'un autre en me disant que je le réservais pour le canapé ou la chaise longue ou les toilettes (bien que je sois assez peu adepte des longues heures passées dans ce lieu confiné), il m'a permis de me poser (pauser) après m'être littéralement défoncée dans le jardin!
J'ai taillé pour me faire engueuler mais je ne regrette rien car ce matin, j'ai découvert qu'à laisser pousser, on pouvait aussi faire crever ce qui ne sait pas se défendre: la mort d'un camélia étouffé dans un coin du jardin où je vais peu, faute de temps, par peur des ronces et du chien du voisin!
Je m'apprête donc à le venger en ratiboisant....


samedi 10 août 2013

Cash!


Quel ne fut pas notre étonnement quand, arrivant aux caisses de la maison de Poppée et d'Herculanum, il nous fut impossible de payer par carte bancaire!
Quid?
Alors que souventes fois, au B&B, à l'hôtel, dans les boutiques ou dans certains restaurants, l'opération est possible, elle ne l'est plus dans les musées et organismes qui relèvent de l'état. Certes il y a bien les boîtiers qui trônent sur le guichet mais "non,non, il faut payer en cash, c'est en panne". Les caissiers manipulent des liasses épaisses de biftons qu'on imagine bien difficile à contrôler...
La petite enquête menée sur le net prouve qu'il est question depuis plus de six mois de limiter en France, en Italie ou Espagne les paiements en espèce. Certes, il ne s'agit pour le moment que des paiements supérieurs à 1000 euros mais le gouvernement italien envisage sérieusement des interdictions concernant les sommes supérieures à 50 euros.
Qui dit hypocrisie ?
A l'évidence, l'Etat, comme en France, n'applique pas à lui-même les recommandations et obligations qu'il met en place, à moins que, la Camora ou autre organisation secrète ne soit plus forte?
Je me pose la question dont j'ai la réponse.
Toujours est-il que la visite des sites laisse un goût amer, le sentiment qu'il était grand temps d'y aller avant que toutes traces ne disparaissent. On se balade, seuls, dans la villa de Poppée, on peut toucher les dernières fresques, certaines  ont commencé à être découpées au canif (cf l'article que je viens de trouver ici, datant du 3/07/2013)


Le site d'Herculanum semble mieux conservé et préservé, il reste grand ouvert pour l'été, alors qu'en janvier je n'avais pu visiter que quelques maisons! Cependant, la muséographie reste pitoyable et indigente. On regrette les prix des entrées, le sentiment est que le liquide ne va pas là où il devrait mais bien dans les poches de ceux qui se sont appropriés les monuments. A les  voir, on comprend combien ils constituent le patrimoine de l'humanité. 
Et je n'ai pu m'empêcher de penser à ce que les Poitevins ont fait d'un site minuscule, aux regards des villes italiennes antiques, le musée de Bougon dans les Deux-Sèvres, la qualité de l'écrin dans lequel ils ont mis en valeur ce qui faisait leur fierté, avec probablement moins d'argent!

vendredi 9 août 2013

Plongée dans l'atelier



Omega fabrique des gants, toute sorte de gants sauf des mapa: des gants rouges, noirs, jaunes, oranges, roses, mauves, pour hommes, pour femmes, des gants de marque, superbes en agneau, fabriqués dans le quartier de la Sanità  à Naples pour les grands couturiers du monde entier, et nous.
"Mauro Squillace représente la troisième génération de Squillace à la tête de l’entreprise Omega, implantée à Naples depuis 1923. Si Omega ne compte à ce jour qu’une quinzaine d’employés, c’est sans compter sur l’activité des couturières, retraitées pour la plupart, qui, de chez elles, continuent à alimenter la production au prix d’allers-retours incessants (sachant que 25 opérations sont nécessaires pour réaliser une paire de gants). Au total, pas moins de 60 000 paires sont fabriquées à la main pour être vendues un peu partout dans le monde. Au-delà de la qualité revendiquée (cuir pleine fleur teint par immersion, doublures en soie ou en cachemire, cuir piqué pour certains modèles), l’atmosphère très particulière, « antique », qui règne dans l’appartement-atelier fait d’Omega une marque à part et une référence obligée à Naples".

Mauro nous accueille, comme n'importe qui, prend le temps de raconter, de montrer, de nous faire toucher, il raconte sa famille, le quartier, Naples sous le regard paisible de sa fille.
J'aime les deux photographies ci-dessus, les doigts se font délicats, amoureux quand ils touchent la peau, palpent le cuir, redessinent les coutures.
 
Un plaisir!

Via Stella, 12
80137 Napoli
Tél. : +39 081 29 90 41
E-mail : omegant@tin.it

mercredi 7 août 2013

Paris

Retour en fanfare à Paris jeudi dernier, aussi chaud qu'à Naples, l'humidité en moins.
Nous avons fait un saut au Palais de Tokyo pour l'exposition Nouvelles vagues, grande manifestation composée par 21 curateurs ou groupes de curateurs internationaux (13 nationalités), sélectionnés par un jury parmi plus de 500 candidatures! Ayant lu des articles sur le travail de ces curateurs chargés de réunir des artistes autour d'une thématique, dans un lieu "brut de décoffrage",  j'avais bien envie de découvrir ce qui se fait de plus contemporain en matière d'art. Je n'ai pas été déçue bien que lire les étiquettes afin de comprendre les oeuvres s'avère indispensable.
Il s'agit d'une véritable plongée dans l'univers de l'art contemporain. Courez-y vite avec vos enfants, ils vont adorer.

J'ai particulièrement aimé la gigantesque boîte à musique " Concert Hall", les installations instrumentales réagissent avec le spectateur, on peut brailler, taper des pieds et des mains, la "bête" vit, réagit et tous les sens sont sollicités. Je me suis assise, peinarde, sur un tabouret, ce qui m'a rappelé les cabanes de mon enfance, la magie de la lumière en plus.
J'ai aussi aimé mettre ma tête dans une boîte et écouter les sons qui sortaient du casque tout en regardant un petit film tourné la nuit dans une campagne que j'aurais jurée mexicaine, au passage du Rio Grande. Je me suis laissée porter par mon imagination sans avoir vraiment envie de connaître le message délivré par l'artiste, juste influencée par ces quelques mots, lus à la volée: paysage du grand ouest américain! 
J'aime l'art contemporain car, même si on ne prend pas la peine de lire les informations, d'écouter ce que l'artiste a à dire, il me semble qu'il me reste des empreintes de ce que j'ai vu, en rêve, en souvenir. 

lundi 5 août 2013

Révolution!


J'ai décidé d'investir dans le bikini rikiki, de mettre à la poubelle mes maillots de bain mémère qui gainent le bide, soutiennent les seins, enserrent la taille, écrasent la fesse sans améliorer la silhouette sauf à rentrer le ventre en permanence ou à poser pour la photo dans une attitude contrite, éclairée juste ce qu'il faut par le soleil, à 20 mètres....Sauf surtout à acheter des maillots qui coûtent un bras et qui pendront à la culotte à la fin de l'été, cuits bouillis par le soleil et le sel! 
J'ai cédé à ma fille qui voulait  les découper par le milieu afin de ne plus me voir les  porter. Seulement voilà, elle n'avait pas imaginé ce que j'ai acheté en Italie ... "Oh! Mon dieu! t'as osé! Tu ne vas quand même pas mettre ça, il ne te va pas du tout. Tourne toi, mais c'est presque un string, c'est sale, franchement t'as pas l'âge, t'es une mère" ... 
Qu'avait-elle cru? Que j'investirai dans un maillot deux pièces qui fait mémé? 
Que nenni! 
Toutes les Italiennes sans exception (sauf celle de plus de 70 ans) qu'elles soient énormes ou enrobées, minces également, cela va sans dire,  arborent des timbres postes qui mettent leurs formes en valeur! Elles se fichent comme d'une guigne du qu'en dira-t-on et du regard cruel des adolescentes coincées ou de quelques mâles virils qui feraient mieux de se regarder dans la glace avant de lancer l'anathème! 
D'autre part, mes adolescentes au lycée n'hésitent pas, la plupart du temps, à se mouler dans des jeans qui ne cachent rien et surtout pas le bide qui dépasse en bourrelets au dessus de la ceinture!
Je refuse de céder à l'arbitraire de la mode maigrichonne et j'assume enfin le plaisir de me balader au soleil en bikini, de sentir le vent sur mes abdominaux, d'aucuns diraient en maillot de bain pour fille nubile. Fuck!
PS: pour atténuer le ventre, je me lance à fond dans le gainage et le pain qui ne fait pas gonfler ...




dimanche 4 août 2013

Vivre à Naples ....



La vie à Naples?
Trépidante ....au sens propre et figuré. Les rues sont toutes pavées de larges dalles noires, luisantes, rouler en scooter ou en vélo (si, si on en a vu) secoue les tripes! La ville  est un intestin  grouillant, un gros boyau de chaleur, qui dégueule sa foule, ses scoots pétaradants, mais en soirée de manière plus cool, bon enfant, nonchalante comme sur ce petit film de la via Toledo. 
Le Napolitain ou la Napolitaine est aimable, au pire affiche une indifférence bon enfant,  serviable, chaleureux, il ne se comporte pas comme un bouledogue ( comme la gardienne du Louvre hurlant sur de pauvres touristes asiatiques assis sur le rebord de la pyramide tandis que rien n'en indiquait l'interdiction voire la dangerosité).
Aimables, Gigi et Angela du B&B Monte Oliveto. Ils gèrent trois chambres, vastes, d'une propreté remarquable et bien décorées, dans le centre historique, à deux pas des embarcadères, de la via Toledo et des funiculaires qui mènent au Vomero, le quartier chic ou Capodimonte. Gigi a des tuyaux molto suggestivo! Le B&B est au quatrième étage d'un ancien palais comme il y en a des centaines dans Naples, à l'entrée monumentale, à l'escalier, qui le fut autrefois, avant que les fortes densités de population n'incitent les habitants à bâtir sur les paliers. Je recommande.
Aimables, les guichetiers qui gardent les immeubles, les commerçants, les portiers, les serveurs, les passants....
Aimables le personnel de l'hôtel la Tonnara sur l'île de Procida, calme, à 20 m de la plage donnant sur la marina Chiaioella.
Aimables les chauffeurs de bus et de taxis.
On pourrait peut-être y envoyer les Français en stage!

samedi 3 août 2013

Naples, la foi.

J'aime les pays du sud, riches en églises, chapelles, cloîtres, cathédrales, abbayes, monastères, oratoires, croix et cimetières (bien que ces derniers soient  présents dans le monde entier). A Naples, nous avons été comblés au delà de notre espérance, comme nous le fûmes à Rome, Florence, Palerme ou Venise.
L'or des Amériques, d'Afrique a bien été récupéré et fondu afin d'orner les retables, les plafonds les plus ouvragés, commander les tableaux, les retables, sculpter les marbres, le bois, les albâtres, mouler les stucks, conserver les reliques, enterrer les morts célèbres ou moins célèbres.
J'ai un faible pour les oratoires des rues, plus nombreux qu'ailleurs. Ils sont toujours fleuris, de fleurs en plastique, une loupiote brille jour et nuit, ils sont souvent très bien entretenus. J'en ai une superbe collection!




Ouvertes, gratuites sauf exception, par 38°, les églises sont un havre de paix et de fraîcheur, loin du bruit des scooters. Pourtant, le fidèle se fait rare, à l'exception de quelques émigrés latinos qui suivent parfois la messe en espagnol, celle des vêpres, au côté des vieux et des vieilles. 


J'aurais aimé adopter un crane dans le quartier de la Sanità, au cimetière delle fontanelle .... si j'avais habité là. Quoiqu'un ossuaire ait moins de charme qu'un cimetière, l'arithmétique des cranes ne sied guère à ma sensibilité, j'aime la dalle de marbre, l'hommage au mort, le rappel des actes de naissance et de décès, la déambulation dans les allées gravillonnées, la variété des croix. L'ossuaire perd de sa substance, j'allais dire de son humanité! On prend conscience cependant de la fragilité de la vie, de la pérennité des cranes et des fémurs, sauf lorsque subsistent quelques souvenirs du mort, sorti du lot, en exergue près de son cercueil de verre avec les objets qui ont fait sa personnalité. 
J'ai surtout aimé le quartier, la Sanità,  dans lequel le cimetière se situe, pas de touristes (il fait peur) mais une âme, une vie, une ambiance, un autre monde, un intestin grouillant, celui du quotidien vécu, vraiment. Oui je sais, cela fait tarte à la crème mais j'ai vraiment eu, l'impression d'être au coeur de la vie napolitaine loin de toute arnaque touristique.
A Naples nous n'avons manqué que San Gennaro ... mais pas le pio Monte della miséricordia qui abrite le chef d'oeuvre du Caravage: les sept oeuvres de la miséricorde, (nourrir les affamés, soigner les malades, visiter les prisonniers, abreuver les assoiffés, accueillir les étrangers, vêtir les malheureux et  ensevelir les morts,  dont on a une vue plongeante de l'étage ... un bonheur!

Naples et Procida conservent les particularités des villes du sud, un peu à l'abri de la mondialisation. Si Desigual et Zara ont pignon sur rue, via Toledo, il reste une multitude de boutiques colorées, typiquement italiennes, de maillots de bain, de chaussures ou de lingerie,  devant lesquelles déambulent les Napolitains dès 18h. 
La promenade se termine devant un spritz, un campari, un lemoncello ou un mojitos que l'on vous sert avec quelques sandwichs ou des cacahuètes et des chips. Plazza Bellini par exemple, "the place to be" le soir, animée, musicale, confortable et à deux pas de notre B&B..ou Chiaia, le quartier branchouille, vieux beaux ...
PS je vous la fais plus courte qu'hier, certains de mes lecteurs, (un) ont trouvé le billet d'hier trop long, l'âge sans doute .... 

vendredi 2 août 2013

Naples, la mer



Qui dit Italie du Sud, dit:  mer, plage, bleue, chaude..... Seulement voilà, seules les photographies laissent imaginer des bains lascifs dans une mer d'huile, à 28°, quand on veut et où on veut! Le problème majeur reste de trouver une plage même payante, dans la plus belle baie du monde, sous le regard bienveillant du Vésuve. 

Episode 1
Dès notre arrivée, dimanche 21, notre objectif de fin de journée, fut de trouver la plage privée le Bagno Elena sur la via Posillipo, il y avait urgence, on baignait dans notre jus ... Las, si nous avons bien pris le bus 140 vers le bout du bout, sur la magnifique route panoramique, née de la volonté de Murat sous l'Empire (1812-1823), qui part de la Mergellina, nous n'avons pas trouvé d'entrées, rien, sauf un ou deux clubs très privés, prout-prout, interdits, même en payant. Ce n'est que 10 minutes après la fermeture que nous avons croisé deux plagistes liquidant les poubelles côté falaise, l'accès se faisant par un souterrain. Sommes donc revenus craouettes et dépités, mais heureux de faire la passeggiata (la promenade) ou lo struscio à Naples, sur le remblai comme tous les Napolitains endimanchés, sentant la savonnette et le sens-bon

Episode 2. Capri
Y a pas, l'île devait nous offrir l'eau la plus propre et la plage où tremper nos fesses, le routard nous le promettait. Celle du port, 40 m2 de cailloux,  nous plaisait bien, à l'arrivée des aliscafo et autres ferries, mais on l'a joué bégueules. Férus d'espaces sauvages avec vues imprenables, on a tenté la marina Piccola. Exaltés, nous avons descendu, sous un cagnard à faire rôtir un chapon, la via Krupp, creusée à même la falaise, vertigineuse descente en lacets vers la mer, un poil attirés par les rochers en contre-bas, promesses de plongeons inoubliables, mais la perspective de désescalader un sentier casse-gueule en tatannes nous a dissuadé et nous avons opté pour l'inconnu promis par le guide comme les mouches sur le vinaigre: la plage de la Sirena.
Las, nous avons échoué sur la terrasse d'une paillotte, sinistre, à l'entrée payante  (15 euros par personne) sans même pouvoir profiter des chaises longues et de la douche, coincés entre les poteaux de soutènement de la terrasse, les ouatères et la cuisine à fritures, dans l'impossibilité de sortir notre pique-nique. Finalement, quand je suis arrivée sur la plage publique, quatre d'entre nous, ne supportant plus l'effet cocotte minute,  se dessapaient vite fait sur 50cm2 de galets et 25 cm2 d'ombre, entre une cabane délabrée et une trâlée d'Allemands blondins, boutonneux et fort gueulants, blancs comme des culs de poulets. C'est bien volontiers qu'à deux, nous sommes restés garder les affaires, renonçant au bain dans une mare de détritus (serviettes hygiéniques, mouchoirs, bouteilles, irisation de fuel...). Un mince filet d'eau, s'échappant d'un robinet à ras le sol, a permis aux aventuriers de se rincer. 
Finalement à Capri, les eaux du port sont sympas, pour 5 euros et un verre de limon à la glace pilée, nous avons fait le tour des boudins d'un petit restau sans prétention et profité d'une vraie douche. C'est sans regret que nous avons quitté Capri dès le début de l'après-midi, après avoir changé nos billets.... Sauf à être bourré de thunes, sur un bateau, il est quasi impossible de se baigner. Cependant, arriver sur l'île au petit matin, faire la balade vers la villa Jovis de Tibère, se promener dans les jardins d'Auguste, c'est top... jusqu'à 11h...
Episode 3
Gigi, notre logeur, a fini par cracher sa valda: le bon plan, à ne réaliser qu'en semaine, est de manger au restau dont il connaît la patronne, une paillotte en dur, avec vue mer, dans le frais et l'ombre de la falaise, entièrement construite, à Marechiaro, puis de se baigner au pied à "la banchina di Marechiaro", lieu gratuit, fait de rochers sur une digue protégeant trois à quatre barques de pécheurs.  Une longue planche et une grosse échelle rouge solidement attachée permettent d'accéder à l'eau. L'échelle est la propriété d'un couple qui, très obligeamment, l'ont installée. Comme il était tard, nous n'avons pas payé de droit de passage mais, au retour, nous  avons dû traverser le port à gué, sur les rochers glissants en évitant les bouts de verre. Ce long bain était désiré depuis tellement longtemps que nous n'avons pas boudé notre plaisir bien que je ne sois pas certaine qu'il ait laissé mes intestins indemnes et que d'aucuns n'ont pu échapper aux entailles et écorchures, façon belles médailles au genou.  


Episode 4 
Procida, rhaah lovely.... 
L'île offre, enfin, quelques vraies plages avec un espace public, certes, relégué au fond de baie, non nettoyé. Fine bouche s'abstenir! Il suffisait de faire comme une bande de mémés, présentes dès 7h le matin, chapeautées, de poser ses affaires sur le puits (d'accès aux égouts), en limite de plage privée, histoire de faire croire "qu'on en était" et de nager loin vers les bouées. D'huile ou agitée, avec d'énormes rouleaux, la mer est invariablement chaude!
L'île réserve aussi de bonnes surprises, en spots accessibles, par des chemins bordés de bougainvilliers, de bignones, de citronniers lourdement chargés de fruits, de pruniers, de figuiers, de lauriers, de vignes, de chats faméliques et de  trouées bleues .
(Pour toutes les lichouseries que nous avons mangées,  -sujet fondamental et cher aux Français- , je conseille la lecture de Cookingout, grande prêtresse et es-docteur en cuisine ... )
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