mardi 15 mai 2018

Rien où poser sa tête, Françoise Frenkel



Françoise Frenkel a franchi la frontière franco-suisse en Haute-Savoie en juin 1943, clandestinement, elle avait 54 ans et une furieuse envie de vivre. 
Je n'ai pas les qualités littéraires de Patrick Modiano qui signe la préface et souligne toute la singularité de ce livre remarquablement bien écrit. 
Cependant, l'ouvrage m'a laissé une forte impression après l'avoir terminé, ces quelques jours où l'on ne quitte pas tout à fait l'auteur, l'histoire et son ambiance. 
L'écriture reste factuelle, mais l'auteur évoque les lieux où elle se réfugie avec une grande précision, les femmes et les hommes qu'elle rencontre avec empathie, sans atermoiements. Elle garde, quoiqu'il lui arrive, une grande confiance  en l'humanité et redonne foi dans l'espèce humaine. Nombreux ont été ceux pendant la guerre, qui ont résisté, à leur échelle, et aidé les persécutés. 
J'aurais aimé savoir si les "Marius" à Nice ont obtenu la médaille des Justes pour le secours qu'il lui ont apporté, connaître la vie de Françoise Frenkel après la guerre contrairement à Modiano qui préfère ne rien savoir d'elle! 
En 1958, elle fait une demande d'indemnisation pour sa malle saisie par la Gestapo, demande dérisoire quand on sait qu'elle a laissé sa librairie française de Berlin entre les mains des nazis (Corine Defrance La "maison du livre français" à Berlin 1923-1933 et la politique française du livre en Allemagne) 
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