lundi 30 septembre 2013

Blue Jasmine


Contrairement à mes habitudes, je suis allée au cinéma  voir la plongée dans la folie de Blue Jasmine remarquablement interprêtée par Cate Blanchett. 
Pour 8,70 euros, je me suis vautrée au milieu de la plus grande salle de notre complexe, sans personne devant moi, dans le confort le plus total. Certes, le léger souffle de la ventilation m'a un peu rafraîchi les pieds, un poil dérangée,  mais question moelleux, je dirai:  pas mieux
Nous étions dix à célébrer Woody Allen en version originale, les nouveaux propriétaires du cinoche ont enfin compris que nous savions lire et, par conséquent, que nous étions capables d'apprécier les films dans leur version d'origine sous-titrée. 
Je ne sors pas, totalement, enthousiasmée par le film, je n'ai pas été emportée par l'histoire, il ne dégage aucune émotion si ce n'est l'agacement, l'envie de claquer cette bécasse blonde, un peu stupide, égocentrique, pédante, énervante, futile. De fait, je dois  reconnaître que, sur ce registre de l'agacement, c'est un très bon film! Pour les émotions et l'empathie, nada, rien, que dalle!
Les acteurs sont excellents,  notamment Cate Blanchett, remarquable. J'ai apprécié  les costumes et les décors, particulièrement travaillés. Jasmine/Jeannette ne vit qu'avec deux ou trois tenues, celles qu'elle a pu sauver du désastre, éculées de sueur, en larges auréoles sous les bras  à la fin de la journée; j'ai aimé le naturel avec lequel elle biberonne l'alcool fort de sa soeur dès qu'elle rentre, mélangeant le tout avec les médicaments.

Woody Allen excelle dans la peinture des fastes des gens pétés de tunes, Alec Baldwin interprête un Bernard Madoff consciencieux, convenu ;  les autres seconds rôles sont  caricaturés et bâclés, même si Ginger, la soeur caissière de Jasmine, sans aucun sens critique sur le comportement égoïste de la peste égocentrique qu'elle héberge, Sally Hawkins,  est épatante. Le réalisateur  n'oublie pas non plus de nous surprendre dans le récit qu'il fait de cette descente vers le néant!

dimanche 29 septembre 2013

Youp la boum!


Je ne sais pas pourquoi mais je me suis levée ce matin sur ces trois petits mots guillerets! En fait, Maurice Chevalier chante Yop la boum plus que youp .... En cherchant de quoi réjouir vos oreilles, j'ai musardé sur le net (hommage au net), découvert Michel Simon vibrant sur  Mémère, d'une voix caverneuse qui semble sortie d'outre-tombe, - Mémère et sa guêpière-, C'est un mâle (qu'il me faut) de Fréhel, ou le grand frisé de Damia, (i'me cogne, i'me démolit, i'm crève mais je l'aime), hommage aux hommes virils et  cogneurs, brutes épaisses, à une époque, pas si lointaine, où il était tout à fait convenu de se faire tabasser. 
Rien de plus normal quoi! 
Ce cheminement tranquille sur les meilleures pages de You tube, me rappelle, fort à propos, la série australienne la Gifle, dont Arte a programmé hier soir les deux derniers épisodes, parmi les meilleurs: l'histoire de Aïsha puis celle de Ritchie. Ce dernier adolescent pubère bave d'envie sur le superbe corps d'Hector, son professeur et mari de Aïsha. L'épisode montre les difficultés à assumer son homosexualité. 
Dans le même esprit (sur les brutes épaisses) je recommande Dans ses yeux superbe film argentin, de Juan José Campanella, diffusé également cette semaine sur Arte, sur l'amour éternel et l'atmosphère pesante des années noires en Argentine. Un régal!

Oyez, cependant, braves lecteurs, cette semaine: ne manquez pas  les deux séries cultes de Chroniques de Bretagne, Un village français, cinquième saison de la grande fresque romanesque de la France sous l'occupation, (France 3) et la troisième saison de la brillante série danoise  Borgen sur Arte.
PS je suppose que vous pourrez tout voir sur internet  mais, ici, dans le trou du cul du monde, en 512k, je n'ai pas d'autres solutions que de me vautrer sur le canapé à l'heure précise de diffusion. Je ne sais pas non plus enregistrer sur disque dur! Une quiche, je suis!

jeudi 26 septembre 2013

Rien


Aujourd'hui? Rien.
Juste le souvenir d'un dîner  entre copines,  transformé en  réunion tuperware, quand exaltées et probablement pompettes, nous avons échangé nos trucs de ménage à la manière de Bree Van de Kamp ....
Deux produits phares ont marqué cet échange de bons procédés, déclinés en deux slogans.
Jamais sans ma Terre de Sommières!
Le top du top pour éliminer les tâches de gras, y compris de vieilles, très vieilles tâches , SANS frotter. 
Jamais sans mon bicarbonate de soude!
Le bicarbonate de soude s'utilise à toutes les sauces, afin de blanchir les vêtements blancs plus vraiment blancs. Associé à du vinaigre chaud, il vient à bout des ouaters les plus crasseux, sans que le produit vous coûte un bras. Certes, l'opération n'est pas sans fatigue puisqu'il faut vider l'eau de la cuvette (je cherche encore comment...), puis mettre le mélange et laisser agir toute la nuit. Au final pour un prix défiant toute concurrence, la cuvette rutile.
Afin d'affiner mes connaissances de ménagère de moins de 50 ans, (je sais faire très jeune), j' ai découvert  un blog-site assez magique, probablement canadien, qui dévoile tous les trucs de tous sur tout: coup de pouce...  
 
Pourquoi ces préoccupations de ménagère, alors que d'habitude, je ponds des billets hyper intellos? En vrac: l'humidité ambiante qui suinte du sol au plafond, les odeurs de fritures qui imprègnent l'atmosphère, le gris du ciel, l'encombrement des étagères, le frais dans les maisons tandis que dehors on sue au moindre effort, la rentrée, les allergies boostées par les saisons, les impôts, la sinistrose.

dimanche 22 septembre 2013

Le roi de l'andouille


Je crois avoir le chic pour passer mes samedis sous le crachin de Brest. S'il n'avait pas fait 18°, on aurait pu se croire à la  Toussaint, au cimetière, tant les silhouettes des passants disparaissaient sous une gangue de brouillard. Comme des morts vivants,  ils oscillaient doucement sous la bruine, dans le silence ouaté de la rue de Siam, débarrassée de voitures! Seul le tramway et sa ligne verte égayait un poil, le paysage urbain minéralisé.
Dialogue nous offrait ses canapés, son café bondé, puis le bouquiniste de Plouzané nous proposait ses découvertes. J'y fais la fermeture, à pas d'heure, les pieds gelés, la goutte au nez mais ravie de mes dernières trouvailles.
Ainsi donc je livre à votre sagacité cette superbe photographie du 4 septembre 1961. 
"1 kilo 950 d'andouille en trois minutes .
C'est ce qu'a avalé M. Moince, demeurant à Burbure, au cours du Concours du plus gros mangeur d'andouille qui s'est disputé à Aire-sur-la Lys à l'occasion de la Journée de l'Andouille
" .

Burbure est une commune du Nord Pas de Calais, célèbre pour son festival de l'andouille. On ne pouvait pas espérer meilleur cliché, même l'historique solidement étayé, n'est pas aussi riche! Je pense honnêtement que pour faire passer l'andouille, monsieur Moince pousse avec du pain!
A titre informatif, le festival a reçu Annie Cordy, Johnny et même Mireille Mathieu. Depuis quelques années les têtes d'affiche ne sont plus à la hauteur, qui connaît Jimmy Gavroche, Tal ou les oies sur la grande place?

samedi 21 septembre 2013

Comment j'ai appris à lire.


            
Depuis quelques mois, je ne supporte plus les radios périphériques et leurs programmations braillardes rythmées par la pub, j'ai remplacé très vite par France Musique et depuis peu, l'esprit étant reposé, moins préoccupé, moins stressé, par France-culture. Certes, je reste exigeante ne supportant guère l'à-peu près, les discussions de café du commerce, cependant il y a donc de bonnes surprises. 
Hier j'ai écouté l'interview d'Agnès Desarthe au sujet de son dernier livre " comment j'ai appris à lire". Son analyse est très intéressante, et incite forcément l'auditeur à se poser également la question. J'en ai déjà parlé ici, au sujet de Rémi et Colette et de la révélation un matin d'automne ensoleillé, lorsque la tulipe s'est noué en fleur, la phrase en sens. J'ai aimé tout de suite, quand bien même je ne connaissais ni de Rémi, ni de Colette dans mon entourage, contrairement à l'invitée expliquant son rejet de la lecture par le fait que ce qu'elle découvrait dans le livre n'était pas son monde. J'ai retenu "on lisait chandail, en famille je disais pull,   je ne reconnaissais pas mon milieu, rien ne me rassurait".
Selon elle, le livre est une grotte, une cabane où se réfugier. Sur ce dernier point, je suis d'accord avec elle, mais le livre était plus pour moi. Il me garantissait l'évasion, la fin de l'ennui, une vie rêvée. Parmi les cousins-cousines du  Club des Cinq, j'étais Claude d'autant que ma mère m'avait fait raser la tête, j'étais amoureuse de son cousin François. Tous faisaient de la voile, comme mes cousines qui  vivaient à Saint-Malo, dont j'enviais la vie.
J'ai aimé lire tout de suite, ma mère m'a donné Oui-oui, le premier volume, puis Lili et son basset, Bécassine et sa cousine Marie-qui-louche jaune comme la méchanceté qu'elle exhalait, les Clubs de cinq, Alice en bibliothèque verte, puis tout ce qui comptait en littérature jeunesse de l'époque.
Mon premier roman d'adulte, en livre poche, fut La mère de Pearl Buck. J'ai également dévoré la série des Jalna ...
J'aime les romans et comme dit si justement Agnès Desarthe, ils ne sont pas inutiles, les lire n'est pas une perte de temps, ils nous mettent en contact avec le monde.

mercredi 18 septembre 2013

Berchtesgaden 1962


Berchtesgaden est une charmante bourgade allemande de Bavière, c'est aussi là, que se trouvait le nid d'aigle d'Hitler, là que mon oncle (du moins je l'ai cru longtemps) était allé pendant la guerre. 
Berchtesgaden marque mon premier contact avec la montagne, la haute montagne, les cimes enneigées, les paysages grandioses. J'ai eu au départ un peu d'appréhension, habituée au lointain,  à perte de vue, sans horizon, sinon cette ligne ténue, à la fin de la mer, qui barre notre vision. J'ai aimé la montagne, tout de suite. Je n'ai pas ressenti comme ma mère et d'autres amis-miens bretons, la peur des pentes, la pression des sommets, la vue barrée qui oppresse.
Il faut avouer que mon expérience fut magique.
Je passais alors un mois en Bavière au sein d'une famille où j'engraissais chaque jour en baffrant force goulasch et tartes aux myrtilles (+5kg et double menton); la mère de famille cuisinait avec un plaisir évident, riait tout en me racontant ses souvenirs de jeune fille pendant la guerre. Elle avait alors 18 ans et longeait, tous les jours, en revenant d'une ferme, avec un pot à lait, un camp de prisonniers. Ces derniers la sifflaient en criant " il de puta" ce qu'elle a toujours pris pour un compliment. Malgré ma jeunesse, tout juste 15 ans, je me suis bien gardée de la détromper, subodorant qu'il ne fallait pas lui enlever ses illusions, le fils prêtre catholique, qui parlait bien français, n'ayant jamais cru bon traduire l'insulte. Sa beauté n'était plus qu'un souvenir, elle trônait en matrone joviale devant sa gazinière à popoter et papoter. Je n'ai aucun souvenir du mari, probablement un maigrichon pâlot, insignifiant usé par cinq ans de captivité dans les camps soviétiques après cinq années de combat sur les fronts d'Europe.
Chaque jour, une fois les cours terminés, nous allions en vélo sur le bord d'un lac pour nous baigner en bonne compagnie. Un grand blond draguait, attifé d'un tea-shirt qui ne cachait pas ses intentions: une énorme flèche  surmontée de l'inscription love begin here désignait son sexe.... 
Lui et son copain étaient très sympathiques,  ils sont venus me voir en moto plusieurs années après ce séjour. 
Nous faisions des excursions en car, une notamment vers Bertchesgaden et Garmisch Partenkirchen. Nous avons pris le téléphérique qui nous a déposé sur un  sommet ou j'ai découvert les principaux pics des Alpes au dessus d'une mer de nuage. Ce fut un éblouissement au sens propre et figuré pour moi, petite campagnarde bretonne jamais sortie du trou du cul du monde. 
Cette fascination ne m'a jamais quittée depuis.
Nous avions commencé la journée par une visite des mines de sel, tous les groupes se faisaient prendre en photographie, déguisés en mineurs, assis sur un train. Celle-ci date de 1962, je l'ai trouvée chez un bouquiniste, j'ai cru un moment que j'étais assise au milieu ce qui est impossible (je suis beaucoup plus jeune) mais j'ai la même, exactement!

mardi 17 septembre 2013

Odeurs ....


J'avais envie de commencer ce billet par "odeurs des pluies de mon enfance ... " de René Guy Cadou, mais je vous l'ai déjà écrit. Certes,  ce poème illumine mes nuits de rentrée, pourtant cela fait belle lurette que nous n'avons plus de poussière de craie au bas du tableau noir blanc! C'est d'ailleurs la seule novation pérenne.
Odeurs suspectes, devrais-je dire, tant ma cuisine revêt un habillage "gourbiesque" de fin de week-end... La tornade des enfants et amis ne laisse aucune trace blanche mais du cracra malodorant.  J'ai bien du mal à me mettre sérieusement au ménage. Depuis dimanche, une odeur putride, encore jamais égalée flotte dans l'atmosphère. A part un grand nettoyage d'automne, je n'imagine pas de solution soft à l'éradication de la pestilence. 

Je pense alors à mon maître Sameplayer dont l'intérieur fleure bon l'hygiène impeccable, le propre et le rutilant. Comme lui, je devrais m'armer d'un pschitt et d'un chiffon afin de traquer les traces!
Pour le moment je me contente de l'imiter sur l'hygiène corporelle: footing à jeûn au lever du jour (voire  pas encore levé), alimentation saine et équilibrée, fruit le matin pour tenir jusqu'à midi sans crever de faim à 11h, adaptation permanente aux outils de l'informatique. Je m'imprègne de sa sagesse et je récite en mantras ses paroles hautement sages:"  tous les changements sont laborieux mais quand on est jeune (d'esprit par exemple..) on s'adapte vite" . 

Cependant, ces règles de vie ne viennent pas à bout de mon problème, récurrent, de putréfaction. Après aspirage, nettoyage, lavage, aérage, l'odeur est revenue plus forte encore quand soudain, de derrière le frigo, un relent particulièrement marqué a laissé de sérieux indices. Bingo! Honte à moi! 
Un réfrigérateur se tire régulièrement, à l'arrière se trouve un récipient qui recueille précieusement l'eau qui vient de je ne sais où! Le bol en question était lourdement chargé, je n'irais pas jusqu'à dire de matières fécales, non, ça n'en avait pas la couleur mais de matières blanches non identifiées épaisses et malodorantes qui pestilaient sévèrement,  beurk! 
J'ai failli vomir, j'ai tout jeté dans une poubelle et appliqué mon nettoyant super dégraissant intensif qui est venu à bout du dépôt, là, de longue date, la honte m'interdit d'en donner une estimation.
Mais que s'est-il passé ? Rien de bien grave, un crabe enveloppé dans un torchon afin d'en garder la fraîcheur a tout simplement fuité, le long du fond du réfrigérateur pourrissant l'eau croupie du bol à l'arrière ....  D'aucuns diraient, un mal pour un bien ...

dimanche 15 septembre 2013

Entre terre et mer!


Cet après-midi, nous avons sacrifié au loisir provincial comme les Parisiens se l'imaginent, au dans son  jus, à commencer par le vide-grenier sous le parking du Leclerc, un grand moment à faire au moins une fois dans sa vie. Le lieu est sinistre, imaginez des stands sous un immense hangar, d'immenses tables couvertes de cochonneries vieilleries. On n'y trouve quasi rien, mais je suis toujours très surprise par  l'inventivité des vendeurs: bouchons en liège, poignées de porte, pichets en plastique vert, vieux 45 tours éculés, quelques photographies, des tonnes de fringues, de vieilles chaussures, de jouets et de puzzles, le ramassis de nos greniers pour un marché si bien nommé. Certes, je suis de mauvaise foi, j'ai trouvé deux trois photographies de la ville, une ou deux pochettes de 33 tours vintages, j'aurais pu investir dans un Marc Dugain. A la vérité, j'aime les vide-greniers,  comme tous les chineurs, j'espère trouver  le produit beau et rare, à un euro.
Lancés sur la journée Patrimoine,  nous avons fait une exposition organisée par le comité de quartier local, entre terre et mer, à l'école de pêche, très fréquentée par ces temps d'automne. Ce fut l'occasion de se plonger dans l'ambiance sonore de l'accent local. Je n'imaginais pas à quel point il est rugueux, j'ai entendu "dame" que j'employais petite dans sa version paysanne, "ben dame" ....Là, elle était clamée comme dans le film "nos plus belles vacances", une bluette  de Philippe Lellouche, plaisante à regarder qui mêle Parisiens, Juifs du marais, et petzouilles locaux dans leur version arriérée. J'avais trouvé l'accent trop appuyé, caricatural, ayant eu parfois du mal à suivre les dialogues. Cet après-midi, je dois avouer que tous ces vieux et vieilles qui venaient voir les expositions photographiques sur l'activité maritime et industrielle de la ville, s'écouaquaient gaiement! "Tiens donc c'est la Marie-Louise chez Palmer! J'avais quoi, 12 ans... ah dame, ça ne nous rajeunit pas" ! 
Dans la baie les plongeurs-sauveteurs s'époumonaient sur deux chiens probablement dressés pour sauver les hommes à la mer, deux bêtes énormes, noires et poilues, harnachées pour nager vers les personnes en détresse, dont seule la tête sortait au dessus des vagues. Visiblement, les bestiaux n'avaient qu'une envie, faire demi-tour, revenir au bord, les dresseurs s'époumonaient afin de les stimuler. En vain, ils ont dû finalement les devancer, à grands grands coups de brassées, engoncés qu'ils étaient dans leur combinaison sèche, pour leur montrer le chemin vers les cobayes, les pieds en l'air, qui flottaient à la surface. C'était surréaliste à voir, la foule ricanait sur le quai, attendait probablement la catastrophe, pendant que  l'hélico tournait au dessus des futurs noyés!
Certes, tous n'étaient qu'à quelques encablures du rivage,  les voiliers de la  régate Safran rentraient au port tandis que la navette de la SNCM patrouillait au bout de la jetée. Tout était safe... sauf collision...

samedi 14 septembre 2013

Vendredi 13 ...



Il y a des jours où rien ne va, la nuit s'est avérée pourrie par des changements d'emploi du temps sans avoir été prévenue, qui vous plombent le moral, les programmes hebdomadaires à venir et vous font sentir carpette et maltraitée! 
Savoir communiquer, même les mauvaises nouvelles, manager  (mais humainement) serait-ce trop demandé à une administration qui ne semble pas sortie de l'ère de la grotte et de l'âge de la pierre taillée! Mais je ne vais pas récidiver au risque de me retrouver au pilori du politiquement correct, du soi-disant devoir de réserve, réserve de laquelle je suis d'ailleurs sortie prenant ma plume la plus offusquée pour dire que je n'étais pas contente. Certes cela n'a rien changé au problème, magie du fuck you, mais l'action soulage.
Bref, la journée fut, à l'image du moral, grise et plombée, sinistre. 
Tandis qu'une armada de voiliers patrouillent dans la baie, le bain,  après un footing, fut réparateur, mais frais. J'ai nagé quelques brasses vers à un tableau de voiles blanches et de petits bonhommes tout noirs groupés sur le pont arrière (mon vocabulaire est léger en nautisme),  debout, face au vent, comme les quilles d'un jeu de bowling ou une palanquée de cormorans au repos sur leur rocher couvert de fientes.


Puis, je me suis  posée vautrée sur le canapé devant House Of Cards, une série américaine comme on les aime, où les méchants le sont très subtilement, les personnages criant de vérité. La mise en scène est un régal tout comme celle de la Gifle, autre série mais australienne cette fois-ci,  qui raconte les états d'âme d'un groupe d'amis et de cousins,  forcés de prendre position après une gifle magistrale (qu'on aurait aimée donner d'ailleurs) à un garçon insupportable.. 
(Penser à analyser ces pulsions de vieille que j'ai en moi).

Quand la télé amuse....

jeudi 12 septembre 2013

Charlotte Delbo, une biographie inutile.


Il est probablement très difficile de réussir une biographie surtout lors que le personnage choisi a lui-même raconté sa vie de manière littéraire et passionnante! Je n'ai donc pas aimé la biographie de Charlotte Delbo par Violaine Gelly et Paul Gradvohl, redondante par rapport aux ouvrages republiés récemment dont j'ai déjà parlés. 
Je n'aime pas le faux ton romanesque donné à sa vie, les "on vous le raconte mais elle l'a déjà fait mieux que nous", le peu d'informations fournies par rapport à ce qu'on sait de cette femme.
Ce bouquin convient probablement aux lecteurs qui n'auraient pas envie de se plonger dans ceux de la Résistante. Cependant, je crains fort, qu'une fois cette biographie lue, vous n'aurez plus envie de  les lire puisqu'ils en font  un condensé. C'est fort dommage!
Plongez-vous dans la trilogie parue aux éditions de Minuit, Auschwitz et après, récits d'une beauté littéraire époustouflante, d'une force peu commune .

mardi 10 septembre 2013

Travail ....



Le travail me recadre! J'aime son rythme, ses impératifs, ses règles!
Je reprends donc avec plaisir, vous l'aurez compris, le chemin de l'école! Certes il y a bien parfois quelques désagréments mais j'oublie vite, trop heureuse de me retrouver devant les élèves! 
J'aime mon métier, vraiment et je suis bien là où je suis! 
Si certains matins sont pesants, si certains jours s'avèrent trop lourdement chargés comme le lundi où j'enchaîne une fois sur deux 6h30 en me demandant comment je vais gérer le coup de barre, la lassitude, j'aime ouvrir la porte de ma classe, entendre les élèves me saluer, s'installer tranquillement, sortir leur livre, les entendre rire aux bêtises que je peux raconter, argumenter, échanger, se répondre mutuellement, vivre! 
Là où je commence à m'inquiéter c'est lorsque je sens l'incompréhension sur leur visage ou la lassitude surtout lorsque arrive la 9ème heure de cours!
Ou je deviens vieille, et j'oublie  ce dont ils sont capables d'une année sur l'autre, ou ils sont de plus en plus sympas, vifs et motivés... C'est selon et je "touche du bois ", des fois que dans deux mois,  l'état de grâce achevé, je ne fasse l'objet d'un chahut monstre et ne connaisse une grande déception. 
Rien n'est jamais acquis et chaque jour représente une aventure, c'est sans doute cela que j'aime! 
J'ai un métier vivant.

samedi 7 septembre 2013

Vous avez dit numérique?


La circulaire de rentrée rappelle, fort à propos, qu'il s'agit de faire entrer l'école dans l'ère du numérique (priorité n° 3) assorti d'un blabla qui, à n'en pas douter, va contribuer fortement à atteindre cet objectif. Je vous le colle mais franchement, vous pouvez vous dispenser de le lire, sauf si vous aimez la langue de bois! 

"Dans une société où la production et la transmission des connaissances sont radicalement bouleversées par les technologies numériques, l'École doit prendre la mesure de ces transformations et accompagner tous les élèves dans l'acquisition et la maîtrise des compétences numériques. Elle doit aussi, grâce aux outils numériques, développer des pratiques pédagogiques attractives, innovantes et efficaces, offrant au système éducatif un véritable levier d'amélioration.
Le développement des formations au numérique constituera un moyen essentiel pour favoriser le déploiement des usages dans les classes ; il devra faire partie de la formation initiale et continue dispensée par les ESPE.
Pour favoriser ces évolutions, un service public du numérique éducatif est instauré afin de créer les conditions d'une action globale, concrète et durable en faveur du développement des usages par les élèves. 
À moyen terme, il s'agira de mettre en place de nouveaux services numériques. À la rentrée 2013, ils concerneront les apprentissages fondamentaux et l'accompagnement personnalisé. Le développement des téléservices et la poursuite de la généralisation des espaces numériques de travail (ENT) dans les académies, en étroite collaboration avec les collectivités locales, assureront notamment une implication plus forte des parents dans le cadre des établissements. 
Partenaires du service public du numérique éducatif, les collectivités devront être pleinement associées à la définition et à la mise en œuvre académique de la stratégie numérique. À cet effet, une instance de dialogue réunira dans chaque académie les acteurs départementaux et régionaux en charge du numérique.
La mise en œuvre de la stratégie numérique reposera sur la mobilisation des académies qui coordonneront leurs actions dans un projet numérique académique et créeront ainsi une dynamique auprès des écoles, des établissements et des personnels".

Que retenir?  A défaut d'ordinateurs, de wifi, de cables, d'outils numériques, la grande innovation de la rentrée, est la création d'un service public du numérique, (une nouvelle usine à gaz?) et dans chaque académie d'une instance de dialogue entre acteurs chargés du numérique, qui, à défaut de bouger leur cul, discuteront peinardement dans une salle de conférence dotée, à n'en pas douter, de tout le confort numérique. 

Pour le moment, dans la classe où j'officie, la grande nouveauté de la rentrée est l'horloge toute neuve accrochée au mur, juste à côté du tableau blanc, je n'ai même plus le magnétoscope ( vous avez bien lu, magnétoscope), qui me permettait de montrer quelques vieilles cassettes conservées précieusement depuis des lustres. 

vendredi 6 septembre 2013

Le bordel ....


Je vais faire ma langue de pute, y a un truc prévu de longue date dans l'éducation nationale: le jour de la première grève.... Pour le reste, c'est à "bisto de nas" ... Comme l'allègement des programmes de terminales, au dernier moment! Quant aux contenus supprimés, ma foi, je me retiendrais de faire un commentaire mais je n'en pense pas moins.
On aura le temps ( et le niveau) de lire Lui....

jeudi 5 septembre 2013

Orientation


Quand je pense orientation je vois une table au sommet d'un pic, d'une bosse, souvent sur le Ménez Hom (330m), cette espèce de bouse pelée, si bien nommée. On y lit les directions vers la presqu'île de Crozon, Brest et la pointe du Raz que l'on essaye de deviner dans la brume du jour, sous le gris des nuages. J'ai vu une fois cette croix superbe dans son entier des promontoires  de la Montagne noire. 
Ma première table d'orientation était celle du Mont des Avaloirs, 416 m,  plus haut sommet du massif armoricain comme on l'apprenait au primaire et en collège. Je doute fort que les élèves sachent aujourd'hui qu'il y a plus élevé que le Ménez-Hom, voire même que celui-ci existe!
Orientation désigne aussi les heures passées en voiture pour guider le conducteur, anticiper les directions au poil près comme en Périgord.
Orientation est devenu  un  mot clé du lycée, ou du collège!
Seulement voilà, qui fait quoi, comment fait-on, que mettre en oeuvre afin d'aider les élèves à s'orienter. N'est-on tout simplement pas trop pressé en France de voir nos enfants "choisir leur vie" (ou pas) de manière définitive à 18 ans, voir même 16 ans ou 14 ans?
Prendre le temps de faire autre chose, ne pas se focaliser sur le diplôme, prendre goût aux études, aimer apprendre. Sortir du lycée en ayant, quelque soit son niveau, confiance en soi pour entreprendre ce que l'on aime ou qu'on croit aimer mais en se disant que ce n'est pas un échec et une catastrophe de se tromper, de changer, de vouloir vivre autre chose et notamment de souhaiter vivre l'envie.

mercredi 4 septembre 2013

Rémi et Colette.



Ce matin, je me suis réveillée avec un goût de lecture dans la tête, allez savoir pourquoi! J'avais un sujet de billet qui me paraissait une évidence, cependant l'idée s'est évanouie et l'urgence que je ressentais à écrire à laisser place à un vide qui me chagrine. Il me reste les images de Colette et cet apprentissage laborieux de la lecture. 
Je me souviens de la première fois où j'ai pris conscience que je savais lire.
J'étais assise sous un petit rayon de soleil, face à la fenêtre de l'école qui était dans le dos de l'institutrice près de Roland (celui qui aura la judicieuse idée de me montrer son zizi au même endroit en CE1). Nous ânonnions laborieusement:" la maman de Rémi et de Colette" lorsque soudain, l'ordre des lettres s'est calé dans mon esprit, j'en découvrais la magie et je me sentis alors capable de tout lire. Ce qui est étonnant, c'est le souvenir que j'ai de l'écrit, de le comprendre. L'image est particulièrement prégnante. Cette expérience fondatrice  m'a considérablement aidée lorsque j'ai travaillé en cours préparatoire. On pratiquait alors la méthode globale pendant un bon trimestre avant de se lancer dans la méthode syllabique.

Depuis ce plaisir de lire ne m'a jamais quitté .

dimanche 1 septembre 2013

Avec les pieds!

Comment j'ai monté une étagère avec mes pieds ...


Troisième virée à Brest afin d'établir l'ado rebelle, qui a choisi, vite fait, l'essentiel chez Ikea où je ne fais plus de crises d'angoisse, il m'aura bien fallu quelques années pour m'habituer à ces lieux! On y a même mangé en juillet, c'est dire! J'ai également réussi à trouver l'indispensable de qualité (selon moi): l'assiette blanche toute simple, l'alèze de lit moletonnée à 19 euros et des brouettes lorsqu'elle était en promotion, la parure de lit marine et blanche en coton tout doux, très classe et le gratte-gratte en caoutchouc pour les pâtes à gateau qui ne veulent pas tomber dans le plat de cuisson, le couteau à cuisiner, bref des petits trucs qui simplifient la vie, font plaisir à pas cher et semblent aussi solides que par le passé! J'entends par là quand il n'y avait qu'un ikea en France et que quelques veinards y venaient pour leur vacances du fin fond de la province.
Bref! 
J'ai laissé l'ado s'occuper de son étagère à bouquins tandis que j'essayai de mon côté de comprendre le montage de quatre planches de table de nuit ...Pas évident!
Quand j'ai entendu " Putain, ça me pète les couilles!" rageur avec jets de chevilles à travers l'appartement, colère qui avait été précédée de coups de tatane, de " chier, chier " intempestifs...
Tadaah !
Là je me suis fait l'effet d'être un superman lorsque j'ai pris les choses en main: lire la notice qui comme dit ma copine " fait appel à une intelligence elliptique visuelle et spatio-temporelle qui exclut le langage et sélectionne ceux qui survivront à l'apocalypse nucléaire" . Selon cette définition, je ferai partie des survivantes, y a fort à parier que je saurai allumer du feu avec deux cailloux. 
On a tout démonté pour remonter comme ils disent dans les dessins, et avec les pieds, nus pour pas péter le bois et enfoncer en douceur les chevilles dans les trous, " finger in the nose" en deux temps trois mouvements! 

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