mardi 20 avril 2021

Cantal, j'adore!

Oyez, oyez braves gens, j'ai découvert le Cantal, ses vaches, ses fromages, ses volcans et ses rats taupiers. 

Le Puy Mary


Le campagnol terrestre (avicola terrestris) ou rat taupier aime aussi le Cantal! Ces bestioles sont probablement plus nombreuses que les vaches! On ne les voit jamais mais on les devine aux monticules de terre qui jalonnent le territoire. Avec les bouses de vaches séchées qui témoignent  de la présence des bovins dans les estives et sur les grands plateaux volcaniques, à la belle saison, les champs, les chemins sont pavés de petits tas  et de longues traînées de terre retournées. 

Plus grand que la taupe (entre 12 et 20 cm sans la queue) le rat taupier laboure littéralement les champs, creusant de longs sillons dans les prairies, les chemins, les jardins et réussit l'exploit de se glisser entre les dalles de pierre des terrasses les plus solides! Armé de redoutables  canines, il creuse ses galeries avec les dents et bouffe toutes les racines qu'il trouve, arbres, navets, poireaux, arbrisseaux, buissons, carottes, bulbes. Il se reproduit comme un lapin, en quatre à six portées par an de cinq à six petits (36 bestioles nuisibles par couple!). Loups, lynx, belettes,  putois, renards et rapaces sont les prédateurs naturels du rat taupier. Les deux derniers sont heureusement nombreux en Cantal, le milan noir ou le milan royal tourne inlassablement au dessus des prés tandis que le renard, gras comme un loukoum, au point d'être indifférent aux randonneurs, profite visiblement de ces rongeurs qui pullulent. 





Comme le rat-taupier, ce nuisible qui y a visiblement élu domicile par amour pour les grasses prairies, j'adore le Cantal. Mon séjour,  fin mars,  à Dienne, fut une révélation! 

Du Massif Central je ne connaissais que la station de ski du Puy de Sancy (il y a 25 ans), la cathédrale de Clermont-Ferrand et le Puy de Dôme, Vic-sur-Cère et le viaduc de Garabit! Damned! 

Mais le Massif Central, c'est grand, c'est beau, c'est sauvage, c'est peinard, c'est extra! 

Envoyées boulées par Volotea pour un vol à destination des Canaries, à deux reprises, nous avons jeté notre dévolu sur le Cantal! En cette période de Covid, c'est tendance, à tel point, qu'il faut se lever tôt afin de trouver une location à des prix abordables pendant la haute saison! 

De Bretagne, c'est la porte à côté! 8h d'autoroutes, une trentaine de kilomètres avant d'aborder les choses sérieuses -la moyenne montagne- quitter le monde des bagnoles, de la ville et du bruit. 

J'ai aimé :

- les paysages sublimes et désertiques, le Limon, vaste plateau d'où l'on aperçoit le Mont-Dore, le sommet enneigé du Puy Mary et téton de Vénus, les vallées jardinées et la vue des crêtes qui donne cette impression de haute montagne.

- les chemins de randonnées bien balisés, relativement faciles pour qui connaît les rudes grimpettes de l'Ariège. 

- la quiétude du petit matin frais avec vue sur les sommet de la fenêtre de ma chambre, le retour du soir et la petite bière qui va bien

- les villages propres et cossus, aux maisons rénovées, généralement bien situés sur les pentes entre estives et vallées

- les plats typiques, le pounty, la truffade, le Cantal, le Salers, la bière locale et même du vin d'Auvergne! 

- cette sensation de dépaysement et de tranquillité loin des foules

A suivre, dans le prochain billet, (ou pas) nos plus belles randonnées. 

PS.  Il a fait un temps magnifique ce qui, indéniablement, rend le séjour idyllique! 


Le Limon


jeudi 15 avril 2021

Ivo&Jorge de Patrick Rotman

J'ai lu Ivo & Jorge de Patrick Rotman après avoir entendu l'auteur interviewé dans l'excellente émission 28 minutes d'Arte!  



Le propos est ambitieux, mettre en parallèle la vie politique de Montand et Jorge Semprun, mais, difficile. Rotman s'en tire bien même si le plan qui, inévitablement alterne tantôt Montand, tantôt Semprun, reste simpliste et parfois lassant! Pour qui ne connaît ni l'un ni l'autre, le récit est passionnant puisqu'il nous plonge dans "les grandeurs et les désillusions d'une génération marquée au fer rouge par l'aspiration messianique du communisme" (je cite la quatrième de couverture). 

Rotman éclaire parfaitement comment l'un traverse la guerre par exemple, sans rien voir et l'autre s'engage en résistance, comment les deux adhèrent aux idées communistes dans une pratique totalement opposée! 

Il s'agit d'un grand balayage de l'histoire de la seconde partie du XXème siècle, plaisant à lire, bien écrit. L'auteur a bien connu les protagonistes, on peut lui faire confiance! On imagine sans problème les spectacles de Montand, on visualise ses rôles, les personnages célèbres à son côté se bousculent, on déambule en leurs compagnies dans les rues de Madrid, celles de Marseille, à Paris ou à Bayonne.  

Cependant n'ayant rien lu concernant Montand, connaissant Semprun à travers ses ouvrages, je me demande si ce livre, baptisé roman ce qui permet d'éviter de citer les sources (ce qui me manque beaucoup) est d'un quelconque intérêt autre qu'anecdotique? 

Je vais relire le grand voyage de Jorge Semprun qui lorsque je l'ai lu m'avait particulièrement passionnée! 

jeudi 8 avril 2021

Envoyer du rêve ou écrire pour ne rien dire!

J'aime de moins en moins Ouest-France qui depuis un an, plonge dans la paresse, le lénifiant, le vide et le ridicule! 



Pourtant, je pense que j'aurais du mal à m'en passer puisque chaque matin j'espère, en le lisant (feuilletant), me nourrir d'originalité, d'articles au contenu intelligent et développé, de récits profonds concernant ma commune et les communes voisines! 

Visiblement il y a les correspondants paresseux qui n'ont rien à dire. Sans doute est-ce le cas de la petite ville où j'habite, l'espace qui lui est consacrée ne cesse, de mois en mois, de diminuer, à moins, qu'il ne s'y passe plus rien! On n'y joue plus à la pétanque, Robert ne sort plus sur son rafiot pour tâter du maquereau, Médor ne dépose plus ses crottes sur le trottoir près du bar de l'océan, la plage est propre, les lycéens confinés, la mairie en berne, les entreprises sous respirateur, bref, tout le monde se terre et se tait! Notre correspondant reste au chaud, au lit! Ce n'est pas le cas de celle ou celui de Quimperlé, qui communique à tout va sur l'état des bacs à fleur, de l'horloge des halles, de la crue de la Laïta, du miroir d'eau qui s'allume chaque soir en reflétant le quai Brizeux, de la restauration du Rond-point Tartenpion!

La palme peut assurément être décernée aujourd'hui à celui ou celle de Scaër (il est probable que ça soit le/la même qui officie à Quimperlé). Coûte que coûte, pour motiver les abonnés, soutenir le suspens matinal, faire qu'on achète le canard même quand on en n'a plus envie, il convient de pondre un article! Le grattage de la grille-loto ne suffit pas, visiblement, à conserver les lecteurs. 

Ainsi donc on apprend que Scaër est la plus grande commune du Finistère et qu'à ce titre, le rayon d'action pendant le confinement, limité à 10km, empêche tonton Bernard de se rendre à la ferme du Cleuziou pour acheter sa douzaine d'oeufs! C'est ballot!  La commune qui s'enorgueillit d'offrir aux touristes le charme des talus et des taillis ainsi que l'accès aux plus belles plages de Moëlan-sur-Mer découvre soudain qu'elle est loin de tout et que ses habitants sont perdus (surtout lorsqu'on déplace les pancartes)!

La ou le journaliste m'a pourtant tenue en haleine jusqu'au bout de son article, je m'attendais à ce qu'il appelle les lecteurs et les habitants à la révolte, qu'il fasse son activiste fielleux comme sur les chaînes d'actualités en boucle! Que nenni, l'article est informatif, Scaër est une commune rurale étendue. Tellement étendue que l'auteur finit pas se perdre! 

Sans doute a-t-il oublié de se relire car la fin de son dernier paragraphe est à se tordre de rire! Comme souligne un ami mien à qui j'envoie régulièrement ces perles journalistiques "il a dû rater pas mal d'ateliers d'écriture" .. 

C'est pour cela que je lis Ouest-France, pour rire! Et j'avoue que chaque jour, je suis gâtée, vraiment! 


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