dimanche 29 décembre 2013

Traverser la France


La Bretagne est à perpèt ....
6h, le réveil sonne
6h10, je me lève, le mâle viril râle, on a déjà 10 minutes de retard sur le planning
6h25 le café est prêt, on se décide à  réveiller le troupiau qui râle comme quoi, faut être crétin de se lever si tôt pour passer une journée à la con dans la bagnole sous la flotte! 
7h pétante le copain est arrivé, pile poil à l'heure prévue du départ sauf qu'on est tranquillement à prendre notre petit déj en lisant la presse locale. Bises, smack, l'air du temps, les projets, bref, le café est froid.
7h17  On se décide à remplir le coffre mais le mâle hurle qu'il faut le ranger et qu'il ne faut rien mettre dedans tant qu'il n'a pas fait ce qu'il avait à faire, on se passe de son avis et on remplit le coffre et la banquette arrière
7h35 on est fin prêt mais le mâle viril a perdu ses lunettes et déclare tout de go qu'il ne quittera pas la maison sans ses lunettes, on le regarde indifférents, chacun sa merde. 
7h40, toujours pas de lunette, il réitère son ultimatum, tout le monde s'en fout, je jette un oeil dans le dressing, en vain, il secoue sa valise, on attend, finalement on part. Sans lunette, il passera à la pharmacie ou dans une station.
8h40, Nantes
8h45, plus d'essence, on quitte l'autoroute vers Carquefou afin de trouver en urgence une station, demi-tour dans un cul de sac, on dégotte le super U. Je prends le volant. Je vais trop vite, pas assez, je ramollis.
10h45, au péage, j'ai le bras trop court, je sors le demi-corps par la fenêtre, en vain, mon bras est toujours trop court, je dois tout en restant en suspension par la fenêtre ouverte ouvrir la porte, je râle, je me fais engueuler car j'emmerde le monde derrière, par le mâle et l'ado rebelle. 
11h15, envie de pisser, je laisse le volant à l'ado rebelle, je me mets sur la banquette arrière. 
12h une aire d'autoroute improbable entre Tours et Bourges, on avale un expresso lavasse en mâchant nos sandwichs
13h-14h35, j'écrase, une sieste mémorable, l'ado conduit toujours, au péage elle doit aussi sortir le corps, je ricane, je me fais engueuler ...
15h on file sur Montpellier, on doit faire demi-tour, 
15h30 on passe Tiers, une ville improbable d'où nous avons rapporté une prune il y a 20 ans sur un parking vide, touriste passe ton chemin. 
16h on prend une nouvelle route, avec des tunnels de ouf, qui a dû coûter un bras à la région et à l'état et à l'Europe, ....mais on gagne 30 minutes sur le planning pour atteindre Lyon dans une banlieue qu'on ne connaît pas, le mâle viril veut prendre par le nord, à cause des bouchons, je résiste. Bien joué, on traverse Lyon mais sous Lyon, super... 
17h35 il fait nuit, ça bouchonne vers Bourgoin Jallieu, le mâle viril a une idée, prendre une route parallèle ... On sort vers Bourgoin Jallieu, on se perd, l'ado se gare en plein rond-point à la trash afin de potasser la carte du GPS qui s'affiche sur l'écran de la bagnole. C'est là qu'il faut aller une route vide dans une vallée vers Chambéry. On écoute une daube en boucle sur RFM.
L'année dernière on est allé à Chambéry par Grenoble, cette année on est bien parti pour aller à Grenoble par Chambéry. Je ricane et je suggère de rester dans le bouchon dans la mesure où l'expérience a déjà prouvé qu'en réalité, le bouchon s'avérait très souvent fluide ...
18h35, on vient de traverser des patelins déserts, loin de tout, sur une route qui s'enfonce dans la montagne, on atterrit dans une banlieue pourrie, il est temps, grand temps de se poser de sérieuses questions. Finalement on fait demi-tour ou du moins une boucle. Pourquoi sommes nous à nouveau à Bourgoin Jallieu? Ou presque. Le mâle viril se justifie, je cite : il n'y a pas de bonnes solutions! Amen!
19h30 on passe Grenoble, ça bouchonne, vers Vizille comme il y a trente ans: même route, même trottoir et pas de 3G. Le troupiau dans la voiture devant, (ils nous ont doublé pendant notre exploration hors bouchon), envoie un sms disant," il faut être con pour se lever si tôt". 
19h31, j'envoie un scud ..
19h32 je reçois "c'était pour vous exiter" .... sans commentaire. Le SMS a réussi.
20h30, plus de bouchon, on file vers les Deux-Alpes, première neige, premier flocon, pellicule de plus en plus épaisse, on grimpe grâce aux pneus neige mais sans compter les hardis qui montent, patinent et bloquent la route, dans les deux sens, on patine aussi, faut chaîner

21h30, on est toujours bloqué à 4km de la station, je vais voir à pied, histoire de me défouler, des jeunes gars ont pris les choses en main, ça débouchonne, les inconscients sont sommés de se garer sur le côté et de ne plus en bouger,
22h15, on est au chaud dans l'appart et on se jette sur le saucisson et le pinard.
13h de route....ça le fait!

samedi 28 décembre 2013

Travaux de jardin


Jeudi, une fenêtre météo s'est présentée avec le soleil et la fraîcheur matinale, un petit 5°... Une armada de coureurs à pied a parcouru à toute heure de la journée les rues de notre quartier, il ne fallait pas se louper, car vendredi c'était le déluge! Sans vent, c'est pire!
J'ai donc couru, comme tout le monde, puis je me suis attaquée aux papyrus autour de la mare, qui plongeaient leur tête fanée dans l'eau, j'ai juste eu le temps de terminer avant d'attaquer le fil électrique! Le tas de déchets attend des bras costaux libérés des obligations de surf, mais avec la pluie qui tombe drue, ce n'est pas gagné!
Depuis, rien!
Si ce n'est une petite soirée bien sympathique, au cours de laquelle je me suis probablement cassé un doigt de pied, improbable, un de ceux dont en temps normal on ne connaît pas l'existence: le bougre est bleu, un poil enflé, je crains fort me l'avoir fracturé! 
Ci-dessous la mare devant chez moi (dans la rue)  et le pignon breton de la maison voisine surmontée par un croissant de lune, annonce d'une belle journée. 

mardi 24 décembre 2013

Zénitude....



Je dois le reconnaître, la tempête fut mémorable! Mon jardin n'a pas souffert mais les rues sont jonchées de déchets végétaux, les poubelles ont valsé sur la chaussée, quelques branches sont cassées, celles qui avaient résisté aux deux derniers coups de vent un peu violents.
Moi je suis énervée, ma piscine favorite est fermée, il a fallu sacrifier aux courses de bouffe! Noël valait donc bien un bain, à défaut d'aller à la messe! 
Je ne m'y suis pas plongée depuis deux mois!Il me faut des circonstances particulières et une furieuse envie de me faire mal! Ayant perdu l'habitude, j'appréhendais le premier contact, dur pour mon petit coeur fragile! Il a sursauté au contact du froid, mais il a surtout failli être emporté par la peur: la plage n'est plus que galets et rochers coupants, les vagues sont encore longues et violentes, la mer n'est pas bleue mais encore blanche de l'écume de la nuit.
J'ai fait une brasse en braillant comme un âne, ravie d'évacuer le stress, l'énervement avant la pluie qui pointe son nez! 12° voire plus,  ce qui, comme disent les surfeurs et kite-surfeurs de la maison, n'est pas vraiment froid!
Le père Noël de ma poissonnière vous souhaite de joyeuses fêtes. Avec des langoustines à 72 euros (la petite) sous criée au Guilvinec, il est préférable de carburer au homard ou à la langouste!

dimanche 22 décembre 2013

Rue Saint-Blaise


Je ne connaissais pas le 20ème arrondissement. Coucher à l'auberge de jeunesse  Le d'Artagnan, rue Vitruve,  fut l'occasion de découvrir ce sympathique quartier. Pendant des années, nous choisissions l'hôtel porte d'Orléans mais, cette fois-ci, pour des raisons d'ordre comptable, nous avons dû accepter d'être à perpète afin de satisfaire aux exigences administratives et financières. Au final, nous n'avons pas vraiment été déçus (hormis les longs trajets en métro, formateurs toutefois), l'auberge est bien tenue, la plupart des chambres sont équipées de douches, les enfants se sentent un peu comme chez eux, ils peuvent descendre le soir au sous-sol pour une petite récréation (rien ne les fatigue). Un sympathique vigile veille au grain en cas de bazar.
Nous avons pu cheminer tranquillement vers le cimetière du Père Lachaise, dont je suis totalement fan, (comme de tous les cimetières d'ailleurs), un must pour nous qui pouvons  montrer aux élèvesn le mur des Fédérés bien que, depuis des lustres, ce ne soit plus au programme des 1ère S (pourtant 11018 cadavres furent inhumés sur place après fusillade le 28 mai 1871), les mémoriaux des différents camps de déportation, les "mausolées" des pontes communistes qui font face au mur où les héroïques communards furent passés par les armes! Pas bégueules les Georges Marchais,  Maurice Thorez et caciques du parti, dans leur tombe fastueuse!

Balade nonchalante entre les tombes, via celle d'Oscar Wilde au sphinx castré par de fervents admirateurs. Depuis ce sacrilège, un mur de verre empêche tout bisou de rouge à lèvre, à moins d'escalader coûte que coûte les tombes voisines. Le lieu est entretenu par un passionné qui nous y a fait la retape! Par contre, nous fumes  totalement quiches pour trouver la tombe de Jim Morrison!

Quelle ne fut pas ma surprise en cheminant vers le cimetière, dans la rue Saint-Blaise de me trouver immergée dans un dossier de la documentation photographique évoquant Paris Villages: Charonne. La rue Saint-Blaise était autrefois l'axe principal du village avec une croix de carrefour qui se dressait  devant l'église. La configuration du quartier s'est figée au XIXème siècle. Si les boutiques alimentaires d'antan ont totalement disparu, il n'en reste pas moins que j'ai retrouvé un monde qui n'est pas vraiment celui de la grande ville, surtout au petit matin. Il en est probablement de même pour Saint-Pierre de Montmartre ou Ménilmontant, ou  la Mouzaïa.
Cette découverte permet de mieux comprendre pourquoi Caroline se plaît tant dans son quartier même si depuis belle lurette il n'a rien et n'a jamais rien eu de villageois. Il se dégage une ambiance, qui évoque le home sweet home.
Prendre plaisir à faire  du tourisme dans le XXème fait de moi une vraie privilégiée, une amoureuse de Paris, inconditionnelle et je dois beaucoup à mon hôte préféré à qui je souhaite de très belles fêtes de fin d'année et l'excellence pour 2014.

samedi 21 décembre 2013

De l'utilité des voyages scolaires...


A ceux qui se demandent pourquoi nous acceptons chaque année d'emmener un troupeau en voyage scolaire, j'aimerais répondre par pur bonheur! Comme toujours, nous revenons ravis, enrichis ; les élèves responsabilisés, dégrossis pour les voyages, curieux de tout. 
Quelques clins d'oeil, pour résumer!
Le Breton est rustre. Il mange tellement de pain que le gestionnaire de l'auberge de jeunesse, où environs 200 jeunes de Landerneau et autres cités bretonnes séjournaient, s'est trouvé à cours de baguettes de pain pour le petit déjeuner. En ronchonnant, "je n'ai jamais vu ça" il a dû courir à la boulangerie afin de garnir les panières! Emile, une silhouette à faire pâlir d'envie, dévore chaque matin une baguette entière.
Le Breton sent la niche. Alors que le centre de Paris était bouché, les quais impraticables pour cause d'embouteillages monstres, de métro à l'arrêt pour une mystérieuse alerte à l'amiante (???), nous avons pu quitter la capitale et son périphérique, le temps de le dire, filant à vivre allure vers le soleil couchant, les embruns et la tempête. C'est porte d'Orléans, la bien nommée que nous avons pris le bus qui nous attendait pour filer vers notre home sweet home.... 
Le Breton aime Paris, sous le soleil, le soir tard, sous l'Arc de Triomphe, sous les ors de la République à l'Assemblée Nationale, au petit théâtre de la Huchette devant la Cantatrice chauve à la mise en scène renouvelée et aux acteurs enfin plus jeunes et dynamiques... Un régal!
Le Breton est gai et joyeux lorsqu'il chante à tue tête, les démons de minuit, à capella, dans le micro du bus et que tous, en choeur, répètent: " qui c'est qui c'est? Où ça où ça?" Sachez que c'est pour nous, l'occasion  de découvrir les nouvelles tendances jeunes: Joe Dassin et le groupe français Images.
Bref des Bretons désinhibés!


vendredi 20 décembre 2013

Paris n'y night

A Paris pour le travail, nous sacrifions à ce que notre public aime (cela dit, j'aime aussi)
A très bientôt, pour un récit circonstancié !

mardi 17 décembre 2013

La chèvre de monsieur Seguin!


Non mais quelle gourde, quelle cruchasse! Pourquoi donc aller batifoler dans les herbes folles de la montagne, gambader parmi " de grandes campanules bleues, des digitales de pourpre à longs calices, toute une forêt de fleurs sauvages débordant de sucs capiteux!", au lieu de rester dans son enclos bien gentiment? Pourquoi donc courir le risque de se faire manger toute crue par le loup, cette ignoble bête noire et monstrueuse?  Avec la petite Sirène, c'est probablement la pire histoire que me racontait ma mère, en boucle, la pire histoire qu'on lisait à l'école et dont on apprenait, oh comble de l'horreur,  par coeur, des passages entiers! 
Les destins des deux héroïnes, destins choisis, me tordaient le coeur, littéralement. Je tournais en boucle pour inventer d'autres fins, en vain. Y pas, la sirène perdait sa langue, marchait sur deux jambes en souffrant le martyr, l'autre disparaissait dans le ventre du loup pour avoir désobéi! Certes, Blanquette se battait vaillamment, ce qui la sauvait du déshonneur ; pour autant, cette fin tragique ne me consolait pas. " Enfin! Dit la pauvre bête qui n'attendait plus que le jour pour mourir ; et elle s'allongea par terre dans sa belle fourrure blanche toute tâchée de sang ... Alors le loup se jeta sur la petite chèvre et la mangea" .
Il est certain qu'il n'y avait pas de meilleures histoires à raconter pour créer des barrières mentales et forger l'avenir! 
Pas de valeureuses héroïnes qui sauvent la famille du malheur, combattent le dragon ou l'ogre, non des gourdasses désobéissantes, croyant bêtement au prince charmant, punies pour ne pas être restées gentiment là où était leur place! Certes, Gretel sauve son frère, Cendrillon épouse son prince, la belle se réveille dans les bras du bellâtre qui l'embrasse, mais rien de transcendant non plus et surtout pas de dépassement de soi! ....
Il ne nous manquait plus que le baigneur à Noël, la poupée qui parle, la balai et la pelle, ou Barbie  et on était mure, nous les filles, pour une longue vie de ménage et de pouponnage, assumés pleinement, sans rechigner, comme il allait de soi!

dimanche 15 décembre 2013

Corbeaux, merles et martinets...


Après la vie de maître Renard qui batifole dans mon quartier, je me suis dit qu'un petit billet nostalgique concernant les corbeaux qui ont bercé mon enfance, serait tout à fait bienvenu!
Ils n'étaient pas les seuls, l'été, j'entendais les martinets qui tournaient dans le ciel du soir tandis que je cherchais le sommeil, couchée à 20h 30 pétantes. Volant très haut dans le firmament (ouarf littérature), ils tournaient en bande en piaillant, les voir raser le sol était un signe de lourdeur, d'humidité, de fourmis volantes et d'orage. Parfois on pouvait trouver  un cadavre tout raide, sous le préau de l'école, oublié et sec comme un bout de bois. Je conservais précieusement la dépouille dans ma cabane. J'apprécie quand les films les font chanter et je me dis que le réalisateur a dû également les  aimer dans son enfance. Où sont-ils  aujourd'hui? Ils ne crient pas dans le ciel breton! Chaque été, seules, quelques hirondelles viennent boire au bar de la mare. Une année, elles ont tenté de nicher sous la porte du garage de mon voisin, un grand maniaque de la propreté qui n'a guère dû apprécier les fientes qui maculaient ses poutres, elles ne sont jamais revenues!  
J'ai aussi aimé les merles, ceux de notre voisin, un vieux acariâtre, qui avait fait la guerre 14-18, il y avait perdu sa jambe et vieillissait dans l'aigreur, sans contact, aucun, avec le voisinage. Il tuait les merles au fusil car ils dévoraient ses cerises malgré les miaulements du chat enfermé dans une cage qui se balançait au milieu des branches! On les cherchait ensuite dans le fossé, mon père les plumait pour les manger, j'attendais avec impatience le moment où il trouvait les plombs qui avaient troué la carcasse.
En hiver, nous entendions les corbeaux. Mes parents avaient le chic pour les ambiances fraîches et plombées, ils nous emmenaient promener au bout d'un long chemin qui finissait par un sentier étroit sous des peupliers déplumés, parmi de hautes herbes vertes, couchées par les pluies. Ce chemin commençait bien, entre les maisons du village, relativement large, cerné par des talus de pierres, très  rassurants, le long desquels poussaient des fougères que je trouvais très belles et dont l'habitat restreint m'impressionnait. Puis, il se faisait sentier, pour s'achever en cul de sac sous les nids de corbeaux qui croassaient à qui mieux mieux.Le terminus de la ballade avait des relents de fin du monde.

Je n'avais pas peur des oiseaux sauf de l'aigle (jamais vu) mais qui, dans mon imaginaire, allait venir m'enlever pour m'abandonner dans un camp de romanichels. C'est ballot, non ? alors que les petites filles rêvent du prince charmant qui, je le rappelle, n'existe pas!
(La photographie est prise dans la magnifique maison de Poppée en Italie, près de Naples ).

jeudi 12 décembre 2013

Paris pas gai!


Il y a aussi le Paris pas gai notamment quand il fait gris et que l'humeur pourrait rapidement devenir chagrine. Les souvenirs sont alors noirs comme l'exposition de photographies à la BNF: Anders Petersen. Toute la misère humaine est affichée en vues serrées sur les murs de la galerie Mansart. J'y ai vu les bas-fonds, les marges, le désespoir. Je garde une image prégnante des  regards fous mais très humains des chiens et des chats qui côtoient ces hommes et ces femmes, ils semblent prêts à sortir de l'image pour vous sauter à la gorge. Au milieu des scènes de bouffe entamée, des saucisses qui traînent dans une assiette, des putes à gros nénés, des alcoolos déjantés, des traces de pas au cimetière sur la neige noirâtre, d'un bonhomme de neige nostalgique, on peut trouver un beau portrait de femm, serein mais triste! Coup de bol?
Je préfère les photographies du Russe, Boris Mikhailov, ses sujets ont une fierté, une humanité  que je n'ai pas trouvée chez Petersen.
On sort  de la Bibliothèque nationale, décidé à voir tout en noir et blanc,  d'autant que  les vitrines des magasins ne sont guère pavoisées, les rues froides et sombres, n'y-a-t'il que les Champs élysées à fêter Noël? 
Les corps sévèrement burnés au musée d'Orsay complètent l'impression. Mais sans hésiter, je préfère les nus féminins aux nus masculins. En vrac, j'ai retenu les masses musculeuses et torturées, les bites de toutes tailles, ramollos ou discrètes le plus souvent. Cependant,  l'exposition vaut pour une magnifique scène de drague à la sortie de la ville close  de Paul Cadmus peinte en 1952 (New York, Witney Museum of American Art)  illustrant selon le commentaire, "un improbable Finistère", comme si la seule activité du département consistait à manger des crêpes, pêcher et taper du pied au fest-noz ... Pour la peine, j'offre l'image volée en dépits de l'armada de beaux mecs chargés de faire la police muséale, traquant à grandes injonctions l'impétrant voulant immortaliser tous ces mecs à poil! 
Vous apprécierez, je l'espère, les pêcheurs au repos en arrière plan, discutant le bout de gras avec une vieille femme, baguettes de pain sous le bras, aux cheveux cachés par une magnifique coiffe de Pont-Aven.


mardi 10 décembre 2013

Paname ....

J'aime Paname en hiver ; en fait j'aime toujours Paris, cependant, sous le gris, la ville est un poil stressante, surtout en décembre quand les rues et les boutiques dégueulent de passants à la recherche du cadeau original et pas cher (crise oblige)!
Voir le soleil couchant sur le pavillon Colbert est un vrai régal!

Je me suis donc adonnée le temps d'un long week-end à mes passe-temps favoris quand je monte à la capitale!
La déambulation pour rien:   en réalité, les découvertes sont infinies pour qui croit avoir tout vu et pense tout connaître. Ainsi nous nous sommes plongés avec délice dans le marché des enfants rouges, le dédale des ruelles du 6ème, ou du Marais.
Les petites expositions sans queue: les Etrusques au musée Maillol, superbe, dimanche matin quand les guides érudits mènent les visites auprès d'une armada de personnes âgées passionnées, avides de tout savoir, immortalisant avec leur téléphone leurs objets préférés. Un de ces guides, dans chaque salle, martelait à l'envi "si il n'y a que deux choses à retenir .... ", je crois bien qu'au final tout devait être retenu!

Le footing au petit matin en deux parcours:  les grands boulevards vers l'opéra, le jardin des Tuileries, ou le quartier du Marais, l'île de la cité et la montagne Sainte-Geneviève, là où tu comprends ce que montagne veut dire en course à pied! Nous la grimpons le pas guilleret, pas  comme Verlaine et Rimbaud bourrés, non non, en pleine forme et en courant, pas question de marcher, il suffit juste de cesser de parler pour mieux revivre sur le parvis du Panthéon. Le final se fait toujours dans le jardin du Luxembourg alors que les hordes de joggers ne sont pas encore levées. Le retour s'achève en vélib, à fond les manettes sur les pavés du Louvre!
C'est l'occasion de mater les vitrines du sixième ...
Justement face au jardin du Luxembourg, une vitrine, ou plutôt la baie vitrée d'un appartement en rez de chaussée expose un magnifique bison empaillé. J'aurais aimé voler la photographie mais en arrière plan vautré sur son canapé en robe de chambre noire, le propriétaire des lieux n'a pas vraiment apprécié mon projet et a gentiment ouvert les cuisses me faisant fuir derechef ...

mercredi 4 décembre 2013

Käfig Brazil


Encore un spectacle épatant, enlevé de mains de maître, par une troupe de beaux gosses, musclés et vifs! Décidément je fais encore de la publicité pour la vie de province! Je parie que je me culture davantage que n'importe quel Parisien épuisé par les transports, le bruit et la fureur de la grande ville,  qui n'a guère envie de quitter sa banlieue après une longue journée de boulot! 
Venez vivre chez nous!
Diable!
La compagnie Käfig du Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val de Marne présente une pièce de cinq courts modules mis en oeuvre par cinq chorégraphes variés, singuliers  dont Mourad Merzouki qui assure également la mise en scène. 
Le spectacle prend aux tripes petits et grands!
Un régal!

lundi 2 décembre 2013

Ortografe


Mea culpa!
Heureusement que je me plonge la tête froide dans les billets précédents afin de corriger les fotes d'ortograf que j'y laisse souventes fois. Honte à moi! Je sens ma face rougir... Pourtant, j'ai lu, relu et re-relu en vain, mais non, il en reste toujours: pas que des toutes petites, ridicules qui se voient à peine, non des grosses, impardonnables qui font bien piètre impression et nuisent à la lecture! 
Je m'en excuse, notamment sur le billet concernant West Side Story, cinq fautes énooormes, indignes, trônaient au coeur du texte sans que des lectures répétées les aient détectées  à temps, obsédée que je suis à ne pas trop écrire en charabia.  Désolée pour mes lecteurs, ce qui justifie ce petit mot d'excuse ce matin. Je veux bien un petit rappel sms de mon docteur es orthographe lorsque la barque est pleine! Merci, elle se reconnaîtra... il suffit d'écrire: "à corriger". L'oeil s'adaptera à la mission et effacera la honte.
Je fais pourtant partie des enfants conditionnés par les maîtres tortionnaires du primaire. Je connaissais le Bled par coeur, les analyses grammaticales n'avaient plus de secrets, j'ai d'ailleurs fini par adorer en faire, restait les étourderies à corriger.  J'ai dû copier plus de 1000 fois la règle du participe passé conjugué avec le verbe avoir qui s'accorde avec le complément d'objet direct lorsqu'il est placé avant ... et autres règles à la con. Je vois les heures que je passais à copier: en colonne le premier mot puis le second, et ainsi de suite ; puis je variais les plaisirs en faisant ligne par ligne! C'était devenu une obsession. Les profs du collège étaient plus radicaux avec les garçons qui, convoqués dans le bureau du directeur (on ne disait pas encore principal), ressortaient les deux joues rouges comme des pivoines, humiliés, furieux, rageurs. En vain puisqu'à la maison, les calottes du père complétaient la gamme des rouges. 
Je pense sincèrement que nous ne sommes pas tous égaux devant l'orthographe, il y a des petits veinards pour qui c'est naturel, qui n'ont pas à plisser le front, à se poser mille questions de conjugaison et de grammaire, à relire dix fois afin de trouver la faute. Pour moi, il s'agit d'un exercice à part, qui force à la relecture, le petit Robert sous le coude, le dictionnaire des difficultés de la langue française derrière moi sur les étagères.
Et pourtant il s'en échappe toujours un peu. 

dimanche 1 décembre 2013

West Side Story au Quartz à Brest.


Quand Paris vient en province, ça se passe au Quartz à Brest ou au théâtre de Cornouailles à Quimper. Nous n'avons par conséquent rien à envier à la capitale, et je dirai même, c'est elle qui devrait baver d'envie sur notre chance d'avoir à portée de mains (de pieds) la mer et l'urbanité, le chemin côtier, le sable,  les embruns et les bruits des vagues, tout ça tout ça ... Certes, voyager nous coûte un bras puisqu'il nous faut ajouter à nos périples, les 5h de TGV, la fatigue de la route, ou le luxe de l'avion! Quand on sait que Marseille n'est qu'à 5h de Paris, nous pouvons hurler vraiment sous les portiques écotaxes et trouver la géographie bien injuste.
Alors donc, cette semaine, Broadway venait à Brest pour un spectacle jubilatoire: West Side Story!
34 danseurs, 24 musiciens sur scène, dans la chorégraphie originale de Jerome Robbins et la musique de Léonard Bernstein, nous plongent dans l'Upper West Side de New York. Rodée comme du papier à musique la comédie musicale m'a emballée, moi qui n'avais jamais vu le film et qui, d'ailleurs, n'en avais jamais eu envie! Par contre, j'ai frissonné lorsque les acteurs ont entonné la chanson si célèbre " I like to be in America!"
C'est donc vierge ou quasi que j'ai découvert le spectacle, emmené de mains de maître par une troupe jeune, belle, extrêmement professionnelle. Tout est réglé comme du papier à musique! 
J'ai également découvert la salle du Quartz qui n'a rien à envier à certains théâtres tout pourris de Paris où par exemple, j'ai pu voir Cabaret, il y a quelques années, inconfortablement assise sur une chaise de bois à peine rembourrée mais sans poteau! Une chance!

vendredi 29 novembre 2013

Rame, ramer ....


Il y a des livres pour lesquels je n'accroche  pas mais qui pourtant m'intéressent. Je mets des semaines à les finir, ne voulant pas consacrer plus que ce petit moment du soir où je me glisse entre les draps afin de lire quelques pages. Ils sont un excellent moyen pour me plonger vite fait dans le sommeil le plus profond. 
Pourtant je persévère gardant, pour la bonne bouche, ceux qui sont la promesse d'un temps volé sur le travail, le rangement ou la tonte de la pelouse! Ils attendent au pied du lit, je passe en les caressant du regard, parfois de la main. Ces confiseries littéraires sont des promesses d'évasion, aussi délectables que le chocolat noir à la fleur de sel! Ils me mettent littéralement l'eau à la bouche.
Il me faut, avant tout, achever ce best seller allemand, acheté au hasard de musardages dans les rayons poches de la librairie Dialogues à Brest: Quand la lumière décline d'Eugen Ruge ( 448 pages, 10/18). La construction à la manière américaine, un chapitre = une date + un personnage, a probablement le don de m'endormir au delà de trois pages, mais la tristesse de ces vieillards qui peuplent le bouquin, leurs regrets, le sentiment d'inutilité qui se dégage de l'écriture, remarquable à cet égard, me désespèrent un peu.
Cependant, le roman éclaire, de manière intéressante, la vie en Allemagne de l'est,  sur quatre générations,  d'une famille  plongée dans les rets du communisme, non pas victime mais consentante et adhérente. Le titre est très bien choisi puisqu'on y lit la grisaille, la mort des idéaux et des héros, l'ennui, la ruine d'une Allemagne broyée, étriquée, très loin de l'Ostalgie.

mardi 26 novembre 2013

Tests culinaires


Avant de balancer les recettes sur mon blog cuisine (oui j'ai sacrifié depuis longtemps à la mode du  je cuisine dans ma cuisine), je voudrais vous faire part de mes essais en soupe et autres délicatessen potagères. 
En général, la soupe, c'est bon, plein de vitamines et ça ne fait pas grossir. Ingurgitée le soir, elle a le bon goût de plomber l'estomac sans retomber sur les hanches et le bide, de faciliter le transit. 
Je me suis donc lancée dans la cuisine des soupes!
Soupes:
- aux légumes variés 
- à la patate 
- au potiron-lait de coco-gingembre
- au pistou
- façon potée avec pieds de cochons, saucissons mauvais ou cuisse de canard confite
- claire
- froide 
- chaude ou tiédasse
- au cresson 
Il me manquait le registre des soupes étranges, étonnantes, pas communes. J'ai donc tenté la crème de marron au foie gras, afin de préparer Noël ou le nouvel an.
Verdict: "pour le foie gras, fais donc comme t'as l'habitude, hein, ça fera plaisir à tout le monde! "
Même si l'aspect "vomi de chat" de la crème à la châtaigne peut rebuter, j'avoue que le goût est intéressant, quoique très sucré. Pour ma part, j'ai aimé notamment le côté gavage, mais  mais je ne gâcherai plus de rondelle de foie gras inside. Je vous encourage à lire bung cooking pour la recette. 
Ce soir je me lance dans le potage courgettes-vache-qui-rit. 

dimanche 24 novembre 2013

Stop and go à Angers ...


Petit aller-retour en terres angevines afin d'assister à une vente de livres exceptionnelle à l'hôtel des ventes d'Angers. J'ai pu tenir en mains quelques petits bijoux avant qu'ils ne disparaissent à nouveau,  acquis par des vendeurs et quelques collectionneurs. Le lieu n'a pas changé depuis ma folle jeunesse, on y a froid aux genoux, le commissaire priseur revêt une tenue comme autrefois, il a également la faconde et la main leste de celui qui a l'habitude! 
Peu d'acheteurs sur les chaises antiques de la salle des ventes mais autant au téléphone. Des archives basques se sont arrachées à prix d'or (livre de compte manuscrit sur le chocolat et les épices des colonies, vieux albums photographiques), tout comme le clou de la vente: un ouvrage célébrissime, concernant l'exploitation de la mâture dans les Pyrénées (1807): 14500 euros lâchés par un homme déterminé venu uniquement pour ne pas laisser passer l'affaire!
Il y a toutefois le moyen de faire des affaires surtout en soirée, deux superbes bouquins sur la Bretagne ont tout bonnement été retirés de la vente, faute de preneurs à prix convenables, par contre tout ce qui touche au monde arabe de près ou de loin s'arrache comme des petits pains!
Il faisait un froid de gueux et le tram qui traverse la ville l'a quelque peu stérilisée, elle semble minéralisée comme blessée par les rails sur parterres herbeux. Les grandes avenues ont perdu de leur charme les arbres ayant été arrachés, le vent s'y engouffre gelant les rares passants. Brr...
Ce fut également l'occasion d'aller voir l'exposition au musée des Beaux-Arts concernant les manuscrits à peinture, absolument superbe.

vendredi 22 novembre 2013

Même pas peur!


Quelle ne fut pas ma surprise en partant au travail à midi de voir en plein milieu de la rue, un renard, le nez en l'air, la queue alerte se dandinant au milieu de la chaussée!
Fichtre, me suis-je dit, faut-il que les bestioles soient devenues bien familières pour parader ainsi en pleine journée à la recherche d'un écureuil à croquer ou d'une poubelle à écumer!
D'habitude, on les croise dans les phares de la voiture, en revenant d'une soirée, plutôt rapides afin de fuir sous une haie ou sauter par dessus un muret. Là, la bête prenait son temps!
Certes, elle était peut-être malade, pas très en forme pour privilégier la chasse du soir, celle entre chien et loup, ou celle de la nuit sombre. Cependant, le pelage luisait sous le soleil, ça semblait plutôt être la fête du slip! Il musardait au soleil.
Quand je croise le goupil, je pense au roman de Renard lorsque ce dernier ridiculise le grand niais d'Ysengrin. L'image qui me vient est celle de ce pauvre couillon, la queue coincée dans une gangue de glace, à laquelle, pour la pêche, le renard a attaché un seau. Je redoutais par dessus tout l'arrivée d'une bande de manants en guenilles, armés jusqu'aux dents prêts à rosser le loup. Pourtant, ce n'était que justice puisqu'il me faisait peur lorsque ma mère racontait, en utilisant les ombres de ses mains, le petit chaperon rouge et autres niaiseries.

mercredi 20 novembre 2013

Guillaume et les garçons à table!


Compte tenu du temps pourri, du froid, du vent glacé, un moment de détente entre les cours du matin et l'après-midi studieuse s'imposait. Encouragée par la promotion qui bat son plein depuis plus de six mois, je m'étais promis de ne pas rater le film de Guillaume Gallienne au cinéma, dans les Garçons et Guillaume à table !, (on ne voit que lui, ce pourquoi, on peut tout à fait se tromper sur le titre). J'avais aimé l'interview fait de l'acteur réalisateur par le Monde 2, j'écoute avec plaisir les textes qu'il lit sur France inter dans ça ne peut pas faire de mal ...
Je n'ai pas accroché tout de suite, déçue par une espèce de préciosité de départ à laquelle je n'ai pas immédiatement adhérée. Noémie Lvovsky dans Camille redouble nous avait aussi habitués au décalage des âges, avec plus de bonheur peut-être ; cependant l'acteur, professionnel du travestissement, ajoute le fait de jouer son propre rôle et celui de sa mère, avec bonheur! 
Heureusement que je ne suis pas de ceux-ce qui quittent la salle de cinéma au bout d'une heure ( je me contente de roupiller), il faut les horreurs de Salo ou les 120 journées de Sodome (Pasolini) pour me faire quitter mon siège! 
Bien m'en a pris, j'ai ri, vraiment et je n'en attendais pas moins, puis j'ai pleuré comme toujours lorsque l'on touche mon petit coeur sensible ... 
Bref, le film est bien, sympa, émouvant, on ne s'ennuie pas, il vide la tête! Les femmes sont excellentes, un poil caricaturées, surtout les vieilles de l'âge de sa mère, complétement dézinguées même, des viragos au foyer qui jouent aux cartes et fument des clopes en donnant des ordres au petit personnel terrorisé ...De là, à penser que nos mères et peut-être nous (?) sommes des dangers publics, des folles cinglées prêtes à faire de nos fils, des filles ou vice versa ...Si l'on s'en tient au portrait qu'il fait de sa mère et de sa famille, c'est du lourd dont il se tire bien. 
Je me suis allègrement et agréablement laissée bercer par les sketches, sans trop me poser de questions sur le mélange des genres.

lundi 18 novembre 2013

Quai d'Orsay de Bertrand Tavernier.



Dimanche soir, pour couronner la semaine, je n'avais pas envie d'aller au cinéma pour finir pendue sous un figuier ; entre le médecin de famille et un docu sur l'école, je n'ai pas hésité une seule seconde, mon coeur balançait pour Quai d'Orsay. Bien m'en a pris: on rit, franchement. 
Certes, le film est un peu long et on peut se lasser du comique de répétition mais les dialogues sont truculents, les personnages également, le jeu des acteurs excellent. 
Bref, j'ai aimé, j'ai ri, je n'ai pas dormi, (c'est un signe non?)
Je conseille donc ce film, qui, certes, peut nous éviter une visite lors des journées du patrimoine des locaux du quai d'Orsay, mais qui n'en reste pas moins instructif sur la place des femmes, infime, dans les ministères, la faconde des ministres et la vanité des conseillers qui sont au final des hommes comme tout le monde...Le ministre dont il est question, est un agité du bocal, un excité qui carbure à 100 à l'heure, écrit ses discours à coups de stabilo, secoue les troupes qui mènent leur petit bonhomme de chemin.
Là où ça fait peur c'est de constater qu'un seul dirige la baraque, qu'un seul est véritablement écouté par le ministre et qu'il n'est pas élu. J'ai adoré l'intervention éclair de Jane Birkin en écrivaine nobélisée, reçue à déjeuner par le ministre ...

dimanche 17 novembre 2013

Enervement ...


Y a des jours où l'on ferait mieux de rester au lit.
Après la crotte au fond du grand bain des Balnéïdes la semaine dernière, j'ai eu la mauvaise surprise, ce matin,  de trouver des palmes toutes pourries qui remplaçaient les miennes, neuves ou quasi, en bout de ligne d'eau!
L'appel par haut parleur n'y a rien fait, le (ou la) voleur n'a pas demandé son reste sachant très bien ce qu'il faisait puisque le modèle qui me reste est antique et tout pourri! C'est là qu'il vous prend des envies de meurtre par noyade, de pendaison par les boyaux sous les chaises hautes des surveillants de baignade!
Pour la crotte, selon mon gourou-kiné préféré, elle ne pouvait venir que de sphincters relâchés, un cours pour vieux et vieilles ayant précédé mon entraînement! Heureusement que l'on est à peu près bien élevé, nous n'avons pas sauté à la gorge du maître nageur sauveteur, tout rigolard devant l'évidence. J'aurais aimé le voir plonger derechef afin de satisfaire la clientèle et faire fond place nette! Que nenni, ce n'est probablement pas son boulot d'aller ramasser à l'épuisette la merde publique! Bon enfant, le découvreur s'y est collé, soulignant au passage qu'il n'avait pu venir à bout des miettes éparpillées! "Pas grave" a ajouter le surveillant de baignade, "c'est tellement traité que vous ne craignez rien, le robot achevera la besogne". Savoir que déféquer dans la piscine est quasi quotidien ainsi qu'un grand classique ne m'a pas rassurée, je suis sortie sans demander mon reste, essayant de me souvenir si j'avais pu boire la tasse... 
Pour autant, un tapis de crottes ne va pas me faire renoncer à mon sport favori mais s'il faut, maintenant, attacher au cadenas tout ce dont on a besoin pour varier les plaisirs, ça gâche!
Bref, je suis écoeurée... au sens propre et figuré!
Pour couronner le tout, on peut ajouter à la semaine merdique,  les gogues bouchées, le lave-vaisselle mort, les chenilles processionnaires qui bouffent les pins, je n'ai aucune raison de ne pas retourner me coucher!

samedi 16 novembre 2013

Chercher la femme, Alice Ferney


Je n'aime pas les livres d'Alice Ferney, je n'aime pas le procédé d'écriture qu'elle utilise, et pourtant je viens d'ingurgiter son dernier pavé pendant de longues heures pluvieuses, vautrée sur la chaise longue ... Et même s'il avait fait soleil, je crois que je me serais abîmée dans la lecture de ces pages denses, lourdes, analytiques qui prennent aux tripes. 
Oualala, comme me l'a dit Cooking out, m'incitant par cette simple onomatopée lourde de sens à acheter contre mon impulsion première, ce gros bouquin!
Il y a probablement deux manières de lire le livre, la façon optimiste qui voit dans les générations passées la source des progrès tant moraux que physiques, la manière pessimiste qui ne retient que les drames, le gâchi, l'irréversible construction par les parents des personnalités des enfants, des failles et des fragilités. 
L'auteure propose des pistes afin d'expliquer le fonctionnement des couples, très intéressantes hypothèses qui méritent qu'on y réfléchisse.  Un extrait au hasard concernant le couple principal du bouquin , " il ne se mettait pas à la place de Marianne. Sans jamais quitter son propre point de vue, il obtenait le meilleur pour lui-même. C'était à Marianne de vivre avec lui et d'en accepter les répercussions ou les embarras. D'ailleurs, elle le fit, avec assez de talent pour être heureuse".
"Passer sous silence ses propres manquements était la manière de Serge... Serge écrivait l'histoire afin de s'y attribuer un rôle acceptable...Il mentait en toute honnêteté. "

mercredi 13 novembre 2013

Inside Llewyn Davis des frères Coen


Certes je suis une bouse en musique folk, certes je dors devant les films, même (et surtout) dans les fauteuils les plus confortables et les salles les plus vastes, certes c'était le soir après une rude journée déprimante, mais franchement, je me suis demandée un moment si la bouse n'était pas le film. 
Je n'ai pas aimé ce dernier film des frères Coen, je m'y suis beaucoup ennuyée. J'ai pourtant focalisé,  en boucle, sur  les lèvres si sensuelles du héros, me demandant comment on pouvait faire pour avoir un dessin aussi net, fait pour chanter les ballades les plus déprimantes... Allez savoir ce qui vous passe par la tête quand vous vous ennuyez ferme... 
Je crois, qu'en plus, je n'ai rien compris, mon petit roupillon d'une dizaine de minutes n'a guère stimulé mon intellect (eh! oui) embrumé et fermé à la guitare folk.
Ne comptez pas sur moi pour vous vanter les charmes du film, je n'ai pas adhéré, du tout! Au retour, je me suis précipitée sur les critiques que je n'avais pas lues afin de préserver ma virginité cinématographique, de ne me pas me pourrir les plus belles scènes, d'arriver vierge devant un film Grand prix à  Cannes... Las! 
Le film s'adresse à ceux qui avait 20 ans en 1961, donc pour les très vieux dont je ne suis pas ... La raison doit résider dans cette évidence! 

lundi 11 novembre 2013

Gravity


Après le film, la vie d'Adèle, que j'ai aimé avoir vu sur grand écran parce que c'est un vrai film de cinéma (et non de petit écran de télévision), Gravity est le genre de spectacle à ne pas louper en salle, en 3D et sur un grand, très grand écran.
Certes, le mâle dominant n'a guère aimé ce qu'il prend pour des crises d'hystérie de la part de l'héroïne! Cela dit, on ne ferait pas mieux face à l'adversité. Il n'y a pas de honte à exprimer, de surcroît, seule, dans l'espace, bruyamment tout ce que la situation exceptionnelle et dramatique provoque de stress incontrôlable. Elle suffoque, pleure, crie, à juste titre.
Courrez-y! Pendant 1h20, on est totalement pris par l'histoire, on se prend les débris de satellites en pleine tronche, on accroche totalement à la volonté de s'en sortir de Sandra Bullock, excellente. Le réalisateur est aussi celui du  fils de l'homme,  film noir et génial de science fiction qui m'a longtemps fait cauchemarder. Ce dernier réalisé avec de petits moyens  réussissait à nous faire une fin du monde apocalyptique et tout à fait crédible. 
Bref! Enfin un film à grand spectacle, jubilatoire et ne vous laissez pas influencer par les critiques de mauvais coucheurs qui réclament du crédible et du possible et ne savent guère goûter au plaisir d'un bon moment sans prise de tête. 

dimanche 10 novembre 2013

Stop and go à Laval




Je suis passée, comme un éclair, hier à Laval, Mayenne, un poil surprise de voir sous la pluie une petite ville si colorée. En effet, l'automne y a pris ses couleurs flamboyantes, les arbres de la ville qui ne sont pas, comme ailleurs et souvent,  rasés au plus près  y revêtent des robes de feu.
La Mayenne, paisible, dominée par le château, coupe la ville en deux, rien n'y a vraiment changé mais la municipalité tente d'en faire quelque chose de sympa et d'accueillant. N'a-t-elle pas, récemment, mis à l'eau les bateaux-lavoirs rénovés qui s'affaissaient autrefois gentiment sur ses rives (les derniers d'Europe)? De ma voiture, je me sentais en apesanteur, je n'entendais aucun bruit, aucune vie, les rues luisantes me donnaient l'impression d'être dans une bulle. Les images anciennes de mes déambulations se superposaient à ces lieux que j'identifiais encore mais comme suspendues dans un monde intermédiaire qui n'était pas le mien.
J'ai regretté de ne pas être en mesure de prendre des photographies pluvieuses mais colorées! La rue du Général de Gaulle, irrésistiblement, m'attirait vers Rennes et me poussait à la fuite.
J'avais le souvenir d'un tombeau gris, et hormis la nostalgie des paysages, des places de platanes, des trottoirs supprimés, des aménagements urbains rénovés et modernes, rien ne m'a vraiment retenue pour un séjour plus long, juste peut-être le désir de courir le long du halage ...

vendredi 8 novembre 2013

Kinderzimmer de Valentine Goby

Concentration de gaz...à effet de pets  serre, pardon!
Ou pour faire simple, je suis malade!


Vautrée sur la chaise longue, j'ai par conséquent du temps pour lire les trois bouquins que  j'ai sur le feu  et que je lis en parallèle, un ici, l'autre là, parce que s'ils sont très intéressants et instructifs, cependant, leur écriture particulière ne rend pas la lecture aisée et passionnante. Aujourd'hui, on pond des livres comme des billets de blog, je vais donc persévérer.

J'ai par contre dévoré le dernier livre de Valentine Goby, Kinderzimmer sur un sujet que je connais bien, la déportation. L'auteur aborde un thème jusque là peu abordé en roman, la naissance des enfants en camp de concentration, leur sort et surtout la vie de ces mères et futures mères. L'histoire est documentée à partir du récit et du témoignage de Marie-Josée Chombart de Lowe, résistante qui fut dans le camp des femmes de Ravensbrück, puéricultrice des nourrissons. 
C'est très bien écrit, sans pathos, absolument passionnant. L'auteure a su remarquablement rendre compte de la jeunesse de Mila, le personnage principal, qui arrive enceinte dans le camp.


mercredi 6 novembre 2013

A toute fin utile ...


"Mais vous voyez ce que je veux dire, non ? Je veux dire que du moment où mes histoires s'impriment sur votre écran, elles ne m'appartiennent plus. Et que les mots sont autant de remparts entre le monde extérieur et ma réalité. Donc pour finir, parce que je sens que toi là bas, au fond de la classe, je commence à te gonfler grave, à tous ceux qui se demandent comment et pourquoi je m'obstine à raconter ici ma vie dans ce qu'elle a de plus intime, je voulais juste dire aujourd'hui qu'en fait, il y a toujours dans mes posts ce tout petit quelque chose inventé qui fait que je ne me sens jamais nue."

Voilà, voilà...Donc le blog, c'est moi, ma vie, mon oeuvre et ce n'est pas moi. Qui d'autres que Caroline pouvait mieux dire ce que je pense d'être lue par des gens qui me connaissent, de vue, le plus souvent, et surtout pas vraiment. 

 

mardi 5 novembre 2013

Tempête


J'aime les tempêtes de novembre, de décembre, en fait j'aime toutes les tempêtes. Le vent me berce par ses rafales sonores, fait bouger mon lit, vraiment. 
Je me tâte pour une sortie "course à pied", il faudrait sans doute enfiler un grand sac poubelle ... mieux qu'une cape ou qu'un frêle blouson de schmellpof ...
Billet très court faute de temps, et deux photographies décalées sans rapport avec le vent d'automne, mais révélatrices des luttes intestines entre adolescents de Saint-Girons!  

dimanche 3 novembre 2013

La fin ....


Tout a une fin, hélas! Même, et surtout, les vacances ...
Il reste toutefois une brassée de photographies, l'odeur de fumée des bivouacs imprégnant les vêtements (parkas, pantalons et pull-over) où ont grillé les saucisses et les tranches de gigot d'agneau (en pierrade faute de grille), les godillots à la boue séchée, les souvenirs enchanteurs et enchantés, les impressions, la forme olympique dopée par l'altitude et le grand air (et les deux kilos de gras de bide que les randonnées sportives n'ont pas limités)! 
Mais,  je vais vous épargner la rédaction concernant mes meilleures aventures de vacances, j'ai toujours trouvé l'exercice barbant et difficile. Je séchais lamentablement sur mon brouillon, incapable de trouver, petite, une anecdote digne de figurer sur une copie immaculée. Je n'avais aucune envie de raconter que les jours de pluie en Bretagne, nous regardions,  garés dans l'ID verte,  sur le port,  les voiliers tanguer tandis que ma mère tricotait et que mon père lisait (quoi?). Mon frère et moi finissions toujours par nous taper dessus  (lui plus que moi de ses poings rageurs) tandis que mon père tentait, en se retournant, de nous claquer les beignets, au mieux les cuisses que nous remontions alors sous le menton. 
Franchement, ça ne le faisait pas, j'en étais à envier les copines et les copains qui avaient la chance d'aller en colo, et qui revenaient amoureuses de leur moniteur ou du branleur maigrichon qui leur avait tiré les tresses. Je crois me souvenir que j'évoquais le parasol incliné sur le sable, envolé soudain sous l'effet d'une bourrasque, mais jamais le pull marin qui grattait le cou, ou la vive qui m'avait transpercé le gros doigt de pied. J'avais cru mourir! 
Je vous laisse avec cette promesse de plaisirs montagnards,  mes activités préférées restent le lancer de jambon et la course de cochons.... 



Magnifique Ariege

jeudi 31 octobre 2013

Premières neiges 2

Les vacances de Toussaint sont propices aux chutes de neige et aux baisses sévères des températures.
Les paysages sont sublimes!
Chaque matin il faut choisir une destination qui satisfasse l'ensemble des participants,privilégier le soleil, le lac, le panorama, le petit bois pour les grillades ... Sac au dos on se décide au dernier moment après deux à trois heures de palabres !
Les joies des vacances sportives!

dimanche 27 octobre 2013

Couleurs d'automne

Journée fabuleuse! Temps magnifique pour une mise en jambes vers Turguila à la frontière espagnole.
En famille !
Bain dans l'eau glacée des lacs, revigorant, stimulant, étonnant car les fonds sont noirs et doux sous les pieds, sensation étrange de marcher sur du tendre, paradis des tritons, têtards et salamandres qui font la joie des enfants ( y a pas d'âge pour les cueillir)!
On a fait bombance de saucisses, boudin et fromages de brebis.
Bref!
Repos pour tous!

samedi 26 octobre 2013

Montagne ...


Virée en Ariège .... vers le trou du cul du monde!
Montagne sauvage, mais pas tant... Le tourisme pousse ses pions, des cabanes vivables voient le jour dans les vallées les plus reculées: toit imperméable, poêle, banquettes en bois, matelas en mousse, grilles pour les saucisses ou les côtes de mouton, mur en pierre, le tout dissimulé sous des toits végétalisés afin de préserver la nature sauvage. J'ai peur des queues leu leu, du trop plein de touristes, des primaires qui ne sentent bien que collés à vous, qui vous suivent de peur de se retrouver seuls, qui cherchent la compagnie.
Cela dit pour ces vallées reculées, vidées de leurs habitants, qui ne savent plus comment attirer le chaland un poil paresseux, peu enclins à la solitude, offrir un minimum de confort peut constituer le dernier moyen de conserver quelques attraits touristiques, une activité économique afin de ne pas mourir !
Je ferai un rapport circonstancié partagée que je suis, par l'envie que rien ne change, que le coin reste secret et qu'il ne meurt pas !
 Pas évident ...

jeudi 24 octobre 2013

Graciosa ...

De temps en temps, je reçois des mails du tour du monde, je ne sais pas encore très bien pourquoi! Ils sont signés See you later alligator, arrivent n'importe quand et surtout quand je ne les attends pas.
Je me permets de vous livrer un petit extrait étant en panne sèche d'inspiration. Il y a des jours planplan, où je me contente de rester en pyjama jusqu'à pas d'heures, scotchée à mon ordinateur ou à vadrouiller à droite ou à gauche! Difficile d'avoir l'inspiration surtout lorsque l'on n'a pas vraiment de vacances exaltantes!  .... Après tout, rêver au petit matin peut être salutaire! 
Cela dit, je ne fais pas rien, je suis plongée dans un correspondance des années 50 dont je vais tenter de tirer partie. 
A suivre! 

mardi 22 octobre 2013

Fumette ?


Il y a des jours où la lecture du Ouest-France met vraiment en joie! 
Aujourd'hui par exemple ...
Passons vite fait sur le gros titre en UNE, "les USA espionnent: la France se fâche" dont, il faut bien le dire, on se fiche comme d'une guigne. Et puis, hein dites-moi, quand la Fraaannnce se fâche, incarnée par Hollande ou Fabius, bof.... Il y a bien d'autres sujets de fâcheries dont on fait peu de cas! Je rejoins surtout Affichage libre qui nous livre son overdose concernant l'affaire Léonarda....
Non, non, je fais allusion aux pages locales savoureuses, celles qui, dès potron minet, vous font éclater de rire! Amis parisiens, vous ne savez pas ce que vous perdez!
Je livre à votre sagacité ce portrait du roi du chlore et de l'iode, une vedette locale, livreur de papier cul et autres produits pour le bonheur de l'hygiène du corps et de la maison! Le bonhomme est truculent tout comme l'interview, qui je l'espère, reste lisible: " du latex, j'en vends tous les jours, mais dimanche c'est une combinaison de 3mm qui recouvrira mon corps. Il est important de ne pas refroidir le corps. Le corps du nageur doit toujours être en ébullition."
Je l'ai croisé ce matin au volant de sa camionnette, il faisait la tournée des popotes afin de mesurer les effets de l'interview et le poids de sa notoriété, la foule se pressait à sa vitre pour le saluer, comme la reine d'Angleterre, il avait peine à répondre aux encouragements, branché sur son téléphone mis sur haut parleur, les potes supporters rivalisaient en plaisanteries graveleuses.
 
Sur la même page, un article nous rappelait, que le Boxing-club partait au pays des soviets, aux sportaccord games à Saint-Petersbourg, en  Russie qui, n'en déplaise au journaliste local, n'a plus de soviétique que son histoire! ( de là, à penser qu'il avait fumé...). 
Entre la hauteur des marées, l'action radon sur la santé, l'ouverture de la déchetterie et la promotion des résultats foot du week-end, j'avoue avoir du mal à me passer de mon quotidien régional. 
Il a une manière bien à lui de simplifier l'actualité mondiale et nationale et de sublimer le local! 

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