vendredi 27 février 2015

Les particules élémentaires, Julien Gosselin

J'ai vu les particules élémentaires, la pièce mise en scène par Julien Gosselin ... enfin! 

Sans doute n'aurais-je pas dû faire du sport ce jour-là, footing, gym, boulot ... 
16h45 Départ pour Quimper, faire la route, il ne pleut plus, une chance. 
17h30, mon rendez-vous: les autres ne changent pas, et ne changeront pas si ils ne font pas de travail sur eux,  merci, je l'ai constaté ! Moi si ..
18h, je suis chez Princesse Tam Tam afin d'acheter un bandeau spécial dos nu pour ma robe de chaudasse, la gentille vendeuse ultra-pro me fait la démonstration du montage. Je kiffe toutes les vendeuses de princess Tam tam, elles sont adorables et vous vendraient le magasin, mais elles savent ne pas forcer la main. 
18h44, je n'ai pas craqué pour la petite nuisette à bretelles en soie bleue, il fait trop froid
18h47, j'achète,  aux halles,  du riz  trop bon, des olives, toutes sortes de citrons confits et des graines de carvi ... 
19h, j'investis le bar du théâtre et je prends un verre de Bergerac avec une tarte salée, au comptoir, c'est class! Je crois que le deuxième verre est de trop. Je ne le finis pas. 
20h, la pièce commence, les acteurs sont jeunes, je mate le neveu de mon meilleur ami, j'apprécie les lumières, la mise en scène. Je ris. 
21h15, premier roupillon, mince que s'est-il passé? J'ai lu le bouquin, j'essaie de me rappeler, je n'ose pas trop regarder mes voisines, j'ai peur d'avoir ronflé.
21h18 je me rendors, me réveille, me rendors. Je lutte. 
Rien à faire, je ne sais même pas comment je peux faire pour m'endormir alors que je ne le veux pas. J'ai beau analyser la procédure, impossible, je sombre de manière fourbe, c'est un autre moi qui agit à mon insu. J'ai honte, un peu... 
Je dors profondément du sommeil du juste.  
21h 50, entracte, mince.
Ma voisine me regarde avec insistance avant de bouger. J'ai l'impression qu'elle me suggère de quitter le théâtre, je pèse le pour et le contre. Je m'endors systématiquement quand les monologues sont trop longs et fastidieux. J'ai la bonne idée de réagir à la musique et aux gags relativement nombreux lors de cette première partie qui secouent la salle d'un rire discret qui sied à la bourgeoisie quimpéroise.  Je ne me souviens pas m'être endormie sur la prose de Houelbecq,  quoique j'ai peut-être dû pratiquer, lors des passages chiants,  la lecture rapide (en diagonale). Son analyse de la société est quand même remarquable, les textes bien écrits. 
Point positif,  il parle beaucoup de bites. D'ailleurs, c'est à se demander si les inquiétudes sexuelles de l'auteur n'ont pas fait le succès de la pièce. Las, on n'en voit pas sur scène, ce qui est fort dommage, mais,  par contre, les nanas, elles, ont le droit d'être seins nus. De bien beaux seins, ma foi! Dorénavant, je militerai pour que les mecs nous montrent aussi leurs couilles, y'a pas de raison que seules les femmes sur scène soient torse nu. 
22h, après avoir pesé vraiment le pour et le contre, je décide de rester, j'ai assez dormi et je devrais pouvoir tenir le coup en deuxième partie
22h01, ça commence fort, la musique est chouette.
22h15, je plonge, à nouveau dans le plus grand des sommeils, pour ne me réveiller, du moins me semble-t-il, qu'à la fin.
Certes, je vous fais grâce des quelques moments de lucidité qui m'ont fait apprécier les désespoirs d'Annabelle en mal d'enfants, la mort de Michel, Bruno en prof de lettres qui se masturbe sous le bureau en matant ses élèves, ses séjours dans la maison médicale de l'Education Nationale, (c'est le Houelbecq que j'aime et qui me fait beaucoup rire), la mort de sa compagne. Tiens!  Je me rappelle le bouquin! 
Pour le reste, rien, nada, le grand vide inter-sidéral
Minuit, je rentre, je suis en pleine forme pour conduire, une chance, je ne risque pas de m'endormir au volant. 
0h45, je lis, je parcours le net, la logique voudrait que j'éteigne, mon vendredi va être chargé..Bah, cette fois-ci je pourrais faire la sieste! 

Alors, oui j'ai vu les Particules élémentaires, pièce jouée par une troupe épatante! 

lundi 23 février 2015

Concarneau-Quimper!

Concarneau-Quimper, une si grande intimité!

Pendant de longues années, je pouvais ne jamais aller à Quimper, plusieurs semaines de suite, mais depuis quatre ans, j'y ai pris un abonnement et j'avoue avoir du plaisir, le jeudi soir, à déambuler dans les rues. Les deux villes sont intimement liées et pourtant, notre circonscription politique est reliée à Quimperlé. Qu'irais-je faire à Quimperlé qui n'est guère plus grosse que Concarneau, trop campagnarde à mon goût? Quimperlé vit tournée vers Lorient dont elle est la grande banlieue. Je ne pense pas que ses habitants viennent souvent nous voir! Les Quimperlois ont leur grande ville, leurs plages vers le Pouldu.
Les Concarnois vont à Quimper ou même à Brest. Les Quimpérois vont parfois sur les plages de Concarneau, visiter le port et son animation, boire un verre sur le littoral, mais plus souvent sur Fouesnant, plus chic, ou même Audierne, Loctudy. Concarneau n'a pas forcément une bonne réputation, la ville fut ouvrière, sale et puante des déchets de poissons traités dans les conserveries, vindicative, communiste puis socialiste, râleuse, longtemps et toujours dans son jus, le port devant suffire à satisfaire la curiosité, le dépaysement, la visite touristique.
Certes, le port reste, même vide de ses pêcheurs, une attraction majeure ainsi que la ville close mais j'ai cessé de pester depuis longtemps sur l'immobilisme urbain ;  après tout, ne pas ressembler à Saint-Martin en Ré, figée, s'arrimer au mirage de la pêche donne encore à la ville une originalité qui lui est propre, un poil années 70: parking en plein coeur qui pourrit la vue des bars sur la ville close, boulevard deux fois deux files au centre, une cité touristique vivante où la voiture a encore sa large part. Pourquoi pas après tout, c'est la preuve que nous ne sommes pas encore momifiés. 
Pourtant, habiter Concarneau coûte cher, les terrains bénéficient de l'effet mer, les maisons à vendre également, il convient pour les bourses moyennes de choisir les communes rurales proches: Melgven,   Rosporden (prononcer un ... façon rhin).
Quimper c'est la grande ville, la préfecture bourgeoise,  où se trouvent quelques musées sympathiques dont le musée départemental breton, perle locale incontournable.
Ce semestre, une très jolie exposition: Nature de Graveurs. On peut admirer le travail d'artistes contemporains qui excellent dans l'art de l'estampe. Quimper semble parfois immobile, pourtant j'aime déjeuner au Cozy petit restaurant, excellent aux menus toujours renouvelés,  rue Sallé proche de la place au beurre... (beurre ... vous me suiviez ... j'aime).

samedi 21 février 2015

Le pervers et les femmes.

Tant qu'il y aura des hommes….

"Normal, c'est une femme!" . La remarque s'applique tout particulièrement en voiture puisque c'est bien connu, les femmes ne respectent rien, conduisent mal .
" Vas-y mais vas-y donc, ... tu avais le temps! De toute façon si tu étais passée, le mec au volant aurait dit" normal c'est une femme" et la femme" normal c'est une salope " .... " Pour résumer avec le misogyne sexiste, point de salut! Il a toujours raison, ce qu'il exprime  en termes grossiers et méprisants.
La conductrice souligne à juste titre que ce ne sont pas des réflexions à faire devant les jeunes filles car cela contribue grandement à les rabaisser, leur pourrir leur estime d'elles-mêmes! " Que nenni, elles sont comme ça depuis qu'elles ont 12 ans! " Comme ça quoi et comment?
Le propos reste mystérieux mais il est certain que la femme est le mal. Dans d'autres sociétés, on leur coupe les ailes de la liberté, on les voile, on leur interdit de faire du vélo de peur que la selle ne les déflore, chez nous on fait plus subtil et franchement con ....
Le florilège est intéressant, et long comme un roman sans fin. 
Elle a les cheveux comme la serpillère qu'utilisait ma grand-mère, en poil de chiens ...
Elle a un gros cul, elle bouffe trop! 
Elle est moche! 
Elle est vieille!
Elle devrait faire du sport et encore! C'est foutu!
Bien habillée, elle peut faire illusion. 


jeudi 19 février 2015

Une virée en Lituanie par procuration

Voici la suite des aventures de nos deux globe-trotters en Lituanie, polyglottes (enfin un ) et historien dans l'âme (l'autre) . 

Kaunas, Lituanie. Deuxième jour. Kaunas se laisse plus lentement apprivoisée que Vilnius. Est-ce parce que c’est la deuxième ville que je découvre en Lituanie ? En tout cas, la ville commence à prendre sens. Kaunas était la capitale de la Lituanie dans l’entre-deux guerres et s’en souvient avec nostalgie. On peut y voir l’ancien palais présidentiel avec la statue du président A. Smetona. 
Nous avons roulé nos valises depuis le quartier de la gare jusqu'à lasvaie aleja, tout en longeant un mémorial en l’honneur de Romas Kalanta, jeune lituanien, qui s’est immolé par le feu en 1972 pour l’indépendance de la Lituanie.
L’allée de la liberté organise aujourd’hui les 2/3 du centre ville. Il s’agit d’une longue et large avenue piétonne sillonnée par les gens en doudoune, parka ou fourrure. La perspective de l’avenue de la liberté est fermée d’un côté par une énorme église de style byzantin, l’église Saint-Michel Archange, autrement connue sous l’appellation église de la garnison. En effet, en 1919, l’armée lituanienne l’acheta aux orthodoxes, sans doute partis avec l’armée russe et y installa son lieu de culte catholique. Fermée en 1962, elle a été rendue au culte en 1990.
L’allée de la liberté présente un bel alignement d’arbres, une piste cyclable que personne n’utilise, des immeubles de deux étages, (datant de l’époque où la loi limitait la hauteur) et des bâtiments récents tel que la banque suédoise. On y trouve aussi comme monuments, le théâtre d’art dramatique, le théâtre de musique, les bureaux de la Ville et de nombreuses boutiques : cafés-restaurant, librairie, magasin de décoration ou de fringues, épiceries. Ce qui est frappant est de voir comment les produits et les marques de l’occident ont remplacé ce qui devait être russe auparavant. 
On peut, à peu près, se débrouiller en anglais à l’hôtel et dans certaines boutiques, mais chez le bouquiniste, il fallait parler russe ou lituanien, sinon rien. J’ai trouvé une belle – et dramatique- photo de détenus à la cantine du goulag, mais je n’ai pas voulu lâcher les 37 euros du prix. En revanche, j’ai acheté par inadvertance dans un paquet, une photo de « Osteebad NeuKuhren », plages surmontées de quatre drapeaux nazis qui flottent dans le vent. En fait, Michaël aborde tout le monde en lituanien, ce qui me dédouane de beaucoup d’efforts. Le passage à l’euro ce premier janvier enlève aussi bien des difficultés. Les prix sont inscrits dans les deux monnaies, on voit encore dans les banques de grandes affiches expliquant le passage d’une monnaie à une autre et montrant les billets et les pièces. Michael est allé changer ses derniers litas à la banque pour récupérer 60 euros.
Au bout de l’avenue de la liberté commence la vieille ville proprement dite. On remonte la rue de Vilnius. En déambulant dans la vieille ville, nous sommes tombés sur les maisons remarquables, quoiqu’en brique : la maison Perkunas, en style gothique flamboyant, ancien siège de la Hanse, la maison du consistoire des luthériens et celle d’un collège jésuite, ces derniers étant très présents en Lituanie. La rue de Vilnius débouche sur une grande place avec l’ancienne mairie de Kaunas et son beffroi, la cathédrale et l’église de la Trinité, tout en sobriété,  l’extérieur, car nous n’avons visité aucune église. A chaque fois que nous avons tenté d'y pénétrer, nous nous sommes heurtés à une porte fermée. On n’ouvre que pour le culte, en tout cas, en février. Sur cette grande place se trouve aussi, la statue de 1977 du poète Maronis, qu’on pourrait un peu rapidement confondre avec une statue de Jean-Paul II.
A partir de cette place, on peut aisément atteindre une des limites de la ville, où se trouvait la château-fort de la ville, dont la motte castrale est toujours en place surmonté d’un donjon de briques rouge flambant neuf, qui tranche sur la grisaille et le vert environnant. Ici, on ne néglige pas les monuments médiévaux, on construit l’identité nationale avec.
Hier soir, en poursuivant nos pérégrinations, nous sommes aussi passés devant l’un des deux hôtels Intourist, resté en l’état des travaux infinito, structure de bétons aux ouvertures béantes de vingt étages, momifiés le 11 mars 1990, quand un peuple et un petit territoire de 65000 km2 ont fait sécession de l’Urss. Urate, la soixantaine, nous a chanté hier soir un hommage à Lénine, qu’elle avait appris à l’école, nous disant, que si on a le sens de l’humour, on peut survivre à tout, et que Poutine est le nouveau Lénine des Russes. On parle de transformer l'intourist en résidence étudiante, mais cela coûterait sans doute trop cher et poserait des problèmes de normes aujourd’hui. Comme cela coûterait aussi une fortune de le détruire. Ce vaisseau amiral fantôme flottera encore longtemps sur la ville.
L’économie est en croissance ici, mais les jeunes émigrent pour leurs études et les actifs pour le travail et ils ne reviennent pas forcément, ce qui explique que de beaux immeubles historiques ne soient pas rénovés. A moins, que la bourgeoisie ne préfère les hauteurs de la ville pour construire des maisons individuelles à l’architecture très contemporaine, comme nous l’avons vu. Avenue de la liberté, un autre îlot semble aussi arrêté dans sa construction, un projet occidental cette fois.
D'après l'école d'anglais où est allé Michael, la demande étrangère est faible pour apprendre le lituanien...

mercredi 18 février 2015

Petites pépés, seins, fesses et tutti quanti!

Du bien fondé d'avoir de bons titres ....et surtout de bons sujets !

Il y a peu, je vous parlais maillot de bain, en toute naïveté afin de vous narrer mes aventures de cabine d'essayage, et intitulais mon billet de cet objet de natation. Bien m'en a pris, mes statistiques ont un fait un bon comme jamais.... Etrange, non?
J'ai dû toucher une clientèle avide de renouveler sa garde-robe en la matière, voire une clientèle  lubrique, intéressée par des balconnets plongeants, des fesses moulées, ou des tissus qui cachent à peine ce que certaines crèvent d'envie de montrer et d'autres de voir!
Je dois reconnaître qu'un billet sur les grand-mères est nettement moins porteur, d'autant que je n'avais pas trouvé mieux (ni l'envie d'ailleurs)  que d'illustrer le papier avec  le visage ridé de Doris Lessing morte à un âge canonique.
Faut-il encore avoir de quoi remplir la toile, j'avoue que je suis en période de disette, pas d'idées, pas d'envie ou des billets trop intimes, qui pourraient me porter préjudice.
Alors silence et je ne peux même pas répondre à l'injonction de l'amie "écris"
Oui écrire mais sur quoi?
Je me sens vidée et sans idée. 
Mais surtout, je m'autocensure sur ce qui constitue mon fond de commerce, la vie des bêtes, observées au poil près. Je m'y suis, par le passé, brûlée les ailes, et je n'ai pas très envie  de goûter à la récidive... Les sujets ne manquent pas, le quotidien est riche mais  raconter sans que les gens se reconnaissent, sans qu'ils se croient obliger de monter au rideau reste un exercice très difficile. Pourtant j'extrapole à partir d'un détail, j'en rajoute des tonnes, en bref, je romance ce que j'ai observé. N'empêche, je n'en mène pas large et je m'étiole. 
Pourtant, je pense avoir trouver un moyen d'éviter l'écueil, une solution pourrait être de mettre du temps entre la scène observée, l'envie que j'ai de la raconter à chaud et la publication. D'une part, l'oubli souvent rapide (de quelques heures à quelques jours) recouvre la description d'un voile flou, brumeux, les souvenirs des uns et des autres  deviennent confus et matières à discussion. D'autre part, à la relecture, je peux dépersonnaliser davantage, supprimer cette tendance à coller à chaud, à la réalité, même s'il s'agit de mon interprêtation, de ma vision largement maquillée. Le but étant de faire rire ou d'amuser.
Il n'empêche ce soir il me reste quoi?

Marinette qui syncope sur la chaîne porc? Le ballet des voiliers blancs dans la baie qui hissent le spi rouge vif sur fond de bleu tempête? Mon dernier bain dans une flotte à 8° mais tellement bon (au moins 12 brasses, on s'habitue de jour en jour)! Le sentier de Mousterlin? Les émissions de France Inter et notamment les chroniques de Clara Dupont-Monod ou de Rebecca Manzoni, Sophia Aram ou Charline Vanhoenacker... Décidément, les femmes ont du talent quand on leur donne enfin la parole! Les crêpes de ma fille  faites avec amour, au beurre.  Oui, vous avez bien lu, elle y met du beurre fondu plutôt que de l'huile!

Quant à la photographie en introduction, un inconnu a fait du Land Art, l'oeuvre éphémère en galets n'a pas tenue plus de trois jours, la grande marée a eu raison de ce magnifique pénis!

mardi 17 février 2015

Une virée en Lituanie par procuration

Laurent est en voyage en Lituanie, il nous raconte son 
séjour. 



Première nuit à Vilnius, aux marges de l'empire. Reste à savoir lequel. Demain, c'est la fête de l'indépendance lituanienne. 
Un premier aperçu de la ville sous un triste ciel d'hiver de février, avec une neige en grande partie fondue. Les gens sont agréables. Nous sommes installés à l'hôtel, dans un espèce de cube occidental posé au milieu d'une ville encore en grande partie dans son jus du passé soviétique. Nous avons déjeuné dans un restaurant arménien old school, qui rappelle que l'URSS se faisait gloire des nationalités. Pour ma part, j'ai dégusté une excellente truite grillée, accompagnée de riz et d'épices, (met définitivement impossible à trouver à Angers) sur une musique d'Erevan. Michaël m'impressionne, il passe les commandes en lituanien. Il est compris et il comprend ce qu'on lui répond ! A la gare, aussi une maquette du système ferroviaire, qui montre que la Lituanie n'est qu'un petit bout de territoire coincé entre la Lettonie, La Russie, la Biélorussie, la Pologne et l'enclave russe de l'ancienne Kaliningrad. En dehors, de l'axe Vilnius, Kaunas et de Kleipeda, on ne peut pas bouger beaucoup sans se retrouver chez le voisin, ami ou hostile !



Deuxième jour à Vilnius

Le soleil d'hiver est là, cette fois, froid, mais nous offrant un ciel bleu immaculé. Michaël m'a emmené dans la vieille ville: longues promenades, vieilles églises. Une première église baroque, un peu abandonnée, mais richement ornée comme il se doit, avec son lot de saints martyrs et d'angelots. Une mention spéciale au martyr qui prend un coup d'épée sur la tête, épée toute droite sortie du mur. Une seconde église baroque, plus richement ornée, marbrée, où j'ai délaissé mon appareil photo, face à une église pleine à craquer de vieilles dévotes à genou en prière en plein "Je vous salue marie". La scène rappellerait l'Irlande, mais ici je n'ai vu qu'un jeune prêtre, aucun homme, aucun jeune dans l'église. Ensuite, nous sommes allés dans l'église ukrainienne de la Sainte-Trinité, à peine sortie de son abandon, où les soviets avaient dû installer une grange et une écurie pour leur chevaux. On a récemment refait les quatre piliers, fêté les cinq cents ans de l'édifice, mais les sièges sont des fauteuils en sky ou recouvert de feutre rouge comme dans un vieux cinéma, le sol est, ici où là, recouvert de tapis, de morceau de lino, de chape de béton. On aperçoit le vieux carrelage, une vieille pierre tombale du XVIIIe, une porte sur deux seulement est refaite et les icônes sont des chromos tout récents qui restituent le faste d'antan, dans les espaces dépouillés de leur ornement. La carte visa est acceptée pour les dons. Nous avons mis un unique cierge à un euro - j'ai une autre chapelle à sauver - . A 300 mètres, autre choc, autre périmètre sacré, l'église russe orthodoxe. Il faut savoir que les accès sont protégés par des murs avec de grands portails, que les vieilles femmes ne passent pas, sans avoir fait le signe de la croix. Là, défense de photographier, défense de parler, défense de porter un couvre chef. L'église est magnifique, rutilante. L'intérieur n'est plus baroque, mais empreint de mille ans de culture russe, avec un art de la représentation stylisée des saints, que j'aime et que j'ai apprécié lors d'une expo du Louvre. Un gigantesque jubé d'un beau vert pâle. Au milieu de l'église, trois corps dans un catafalque, dépouilles mortelles des trois saints patrons de l'église. Ici et là du personnel, très sérieux, très occupé: un gardien, une vendeuse d'images pieuses, deux femmes préposées à ôter la cire des cierges offerts par les fidèles des candélabres. Pas un centimètre carré n'est visible, les cuivres rutilent comme neufs. Tout à coup, une femme pousse un cri, une sorte de hurlement ou de sanglot. Cachées derrière un pilier, deux autres plutôt jeunes dont une  qui pleure. L'une des préposées aux candélabres lui propose gentiment un mouchoir.

Vers midi, nous avons déjeuné dans un restaurant trouvé par hasard et qui s'est avéré fréquenté et tenu par des Français. J'ai commandé une soupe de poulet façon thaï et à nouveau une truite. Le tout était excellent. Et, la truite n'avait rien à voir avec celle grillée à l'arménienne. Ici pas de sauce ou d'épices pour corser le plat, j'ai retrouvé le parfum des truites de mon enfance, c'est-à-dire un vague goût de rivière : le chef de "La moutarde" sait choisir ses produits. Et, la tarte tatin était aussi unique, je n'en ai vue nulle part de pareille et d'aussi savoureuse. Deux menus : 42 euros y compris les bières et les cafés, je dis ça, je dis rien. 

Ensuite, nous avons, à nouveau, affronté le froid sous le soleil. Notre promenade nous a fait découvrir le palais des ducs de Lituanie, de style assez prussien ou polonais, bref un style de l'Est! Les rues et certaines voitures sont ornées du drapeau lituanien pour la fête de l'indépendance. Jaune pour les blés dorés, vert pour les champs et rouge pour le sang versé pour la Lituanie. Nous sommes arrivés ensuite devant la cathédrale et son beffroi, qui donne au tout, un air de Florence et ici, j'ai eu un grand moment d'émotion. Une chorale emmitouflée dans des doudounes blanches s'est mise à chanter l'hymne national, tandis qu'une foule a déboulé quasiment en cortège à travers la place, venant d'un point A et allant vers un point B dont j'ignore tout. Certains avaient le drapeau à la main - une femme avec un bonnet tricoté vert en forme de colline, surmonté d'une tour et du drapeau, qui correspondent à la tour de Gedeminas en haut de la colline (gedeminnio pilies bakstas). Le soleil, le bleu du ciel, le calme de ces gens m'auraient tiré une larme. On voyait le peuple qui avait fait une farandole à travers les pays baltes afin d'obtenir pacifiquement son indépendance.
Finalement nous avons suivi la foule à travers l'avenue Gedeminas, où des amas de bois réguliers présagent des feux de joies pour ce soir.
Nous sommes rentrés à l'hôtel en faisant un léger détour pour chercher la synagogue. C'est un puissant édifice de 1903, qui domine un quartier de son dôme. Le fronton de la façade est surmonté des tables de la loi. Une pancarte informe que Vilnius était surnommé la Jérusalem du Nord et possédait plus de cent synagogues. Il n'en reste qu'une. Et, la pancarte ne fait pas d'autres commentaires. L'édifice est fermé par des chaînes.
Ce soir, nous allons au gala du philharmonique. Nous avons réussi à acheter deux billets à un homme qui voulait les revendre. La présidente Dalia Grybauskaite (née en 1956, tout un symbole) sera là. On se souviendra que le premier président la Lituanie, Lansbergis, était un musicien de cette philharmonie.

lundi 16 février 2015

Monory à Landerneau

Sans avoir l'air d'insister, je vais quand même dire, une nouvelle fois,  tout le bien que je pense du fonds Hélène et Edouard Leclerc à Landerneau! Comme d'habitude il nous régale avec la rétrospective d'un artiste: Jacques Monory. 

Je ne connaissais pas ce peintre même si le bleu qu'il utilise ne nous est pas totalement inconnu et qu'il a bercé de loin en loin notre imaginaire dans les années 70.
"L'oeuvre d'art ..comme un crime parfait." L'artiste mêle à son autobiographie, les films noirs, les rêves, les paysages et ses engagements.
L'exposition est très réussie et très pédagogique comme l'étaient les précédentes et, à mon sens, c'est une grande force du fonds dans ce lieu parfait que sont les Capucins. Des médiateurs sont à la disposition des visiteurs afin de compléter les indications très nombreuses qui permettent de mieux comprendre ce qu'a voulu dire l'artiste.
Ben oui, en art contemporain sans un minimum d'explications, tu rates la moitié de l'exposition quand bien même Monory nous régale d'un poil de figuratif!

Tout aussi exaltant, (pour d'obscures raisons peu avouables), le stop and go au phare du Petit Minou! La plage du même nom est un spot de surf bien connu des Brestois, d'ailleurs deux gars attendaient la vague dans une flotte à 8° et par gros temps. La maison du gardien vient d'être démolie, il ne reste plus que le vieux phare tel un jumeau fatigué et un énorme blockhaus, d'une laideur absolue qui domine la rampe pavée, permettant l'accès au phare. On y arrive par les petites routes gadouyeuses, entre talus et hameaux isolés ou errent quelques ratiers prêts à mordre les pneus.
Une virée rue de Siam pour une petite visite à la librairie Dialogues qui, jamais, ne déçoit.
Dommage que Brest-même, Brest la Blanche soit devenue si minérale! On se croirait parfois dans un film de science fiction où les seuls bruits sont les glissements du tram, le tintement de sa cloche, le vent qui balaye les dalles et la pluie drue!
Brest je t'aime quand même!

vendredi 13 février 2015

Une virée à Belle-île

Un immense plateau, battu par les vents, offrant au ciel, ses gris taupe d'une fin d'hiver, le corps torturé des cyprès couchés, ou à terre,  après les dernières tempêtes, piquetés de pignons blancs sur toit d'ardoises.

L'île a quelques chose de Jersey, sans les Anglais, sans la foule puisqu'il y a, hors saison, assez peu de résidents. Sous le soleil, le lieu est magnifique, il prend aux tripes, galvanise, exalte! Dans le vent glacial du nord est, il tétanise mais se mérite largement, la mer reste turquoise entre les grandes falaises noires et vertes, rongées par les vagues!
A l'abri des petites maisons basses, on s'imagine écrivain, poète, en résidence, loin du monde, ce qui n'est pas peu dire! Comme partout en Bretagne, la campagne fut victime du remembrement, ce qui lui donne un air désolé, de fin du monde. Quelques chevaux, deux ou trois bestiaux peuplent les champs sans haie, cernés de barbelés, quelques tas de betteraves roses comme des petits cochons de lait, attendent d'être embarquées, rien par ailleurs. Une sévère association a réussi à obtenir que le littoral ne soit pas bétonné, les constructions se font dans le prolongement des hameaux existants, sans pouvoir édifier n'importe quoi et surtout pas toutes ces bâtisses à toit plat qui fleurissent aujourd'hui dans les lotissements du continent, nous faisant presque regretter les maisons à pignon blanc. Là, pas de hauteur, mais de la couleur, de discrètes extensions, un bâti respectueux du paysage, c'est heureux! 
Sous les toits le vent souffle fort, dehors il pince, épuise.
Hors saison, l'île est âpre, vide mais relativement authentique.
L'été elle doit être la proie des touristes, le royaume de la voiture!
Arriver et partir des îles est une expérience étonnante, à l'image d'une parenthèse. On ne peut s'empêcher de penser qu'on y est enfermé, tributaire du bateau, des horaires, de vouloir ou non la quitter.


mardi 10 février 2015

Finir Paris!

Finir le week-end par Garry Winogrand, grand photographe américain, au jeu de Paume m'a mis du baume au coeur!

Où l'on découvre New York et ses habitants dans les années 60, beaux forcément dans la lumière des noirs et blancs! J'ai remonté à contre courant, imaginant Inner city blues  de Marvin Gay !

J'ai également découvert le musée Gustave Moreau, enfin son atelier et sa maison, petite plongée dans le monde du XIXème siècle, tout étant resté en l'état, figé, y compris les milliers d'oeuvres qu'il n' a pas vendues! Seul bémol, la foule! Le rez de chaussée ayant été récemment réouvert au public, tous s'y pressaient par curiosité. Justement, le lieu relève presque du cabinet de curiosités, tant les toiles s'empilent quasiment les unes sur les autres. Elles semblent parfois inachevées, certaines sont gravées, grattées, épaissies. L'atelier est orné d'un magnifique escalier en colimaçon qui trône au bout de l'immense salle où officiait le peintre!
A tout prendre, je préfère le musée de la vie romantique dans le 9ème, aux expositions plus variées, doté d'un magnifique salon de thé dans le jardin où il fait bon, en été, se reposer! 

Cerise sur le gâteau, nous nous sommes offerts un cocktail au Meurice, en fin de journée, dans le confort profond du petit salon! J'ai adoré voir une armada de loufiats tourner autour des clients, menés par monsieur Bernard, pince sans rire, élégance chic, dirigeant avec humour et finesse, sa palanquée de garçons de café! La clientèle est très variée, souvent étrangère mais pas que, pas toujours élégante. Le cocktail, un négresco, (je fais dans l'Italien en ce moment) était tellement chargé que nous avons fini en slalomant sur le trottoir de la rue de Rivoli!

Et contrairement aux habitudes, je suis revenue par Charles De Gaulle, n'ayant pas vraiment fait attention lors de la réservation. Ce n'est pas une mauvaise idée, le billet de RER est moins cher, la manutention nulle (pas de VAL comme à Orly) même si le guichet pour Brest se trouve à l'autre bout du terminal 2F, en Finistère! On y sentirait presque les embruns et les algues! 

lundi 9 février 2015

Une virée à Belle-île

Le temps est exceptionnel pour une virée à Belle-île, la bien nommée: goélands, cyprès, mer bleue, petites maisons de couleur, ce qui est la mode, probablement mais pas celle de la Bretagne plutôt habituée aux pignons blancs sur toits gris! 

La première fois que je suis allée à Belle-île, ce fut avec mes parents. J’avais 10 ans probablement, l’âge où on leur fait totalement confiance, mais où cette confiance n’a pas besoin de grand chose pour vaciller! Nous sommes partis avec des amis de Vannes sur un tout petit rafiot de rien du tout, afin de profiter pleinement de la croisière, et vogue la galère! 
Ben oui, galère, ce fut! 
Ayant passé, l’entrée du golfe du Morbihan, le phare de Port-Navalo, la pleine mer nous a cueillis dans des vagues à faire peur, ma mère s’est mise à brailler comme un âne, mon frère également. J’étais malade à crever, nous avons vécu la traversée sous la pluie dans l’encoignure de la porte d'accès à la salle passagers puant le gasoil et le vomi, là où le vent et le grand frais calment les envies de gerber, ton repas et tes boyaux!  Mon père stoïque tenait contre lui mon frère, blanc comme un linge. Ma mère pensait mourir, le disait haut et fort, reprochant à mon père cette idée stupide de vouloir vivre vers les îles une aventure exaltante! Il s’est avéré, comme elle l’avait prédit, que rien ne servait d’explorer d’autres terres puisque de toute façon on risquait notre peau! Une fois au sol, le miracle s’est produit, à peine le pied posé sur le plancher des vaches, le mal de mer a stoppé net comme il était venu! Le temps s’est levé, comme souvent en Bretagne. Dès le milieu de l’après midi, nous sommes revenus sur le continent avec  un énorme navire par Quiberon, et il y a fort à parier que le taxi qui nous a ramenés à Vannes sains et saufs, a dû nous coûter un bras! Cette virée fut l’occasion de réaliser que les parents ne sont pas des dieux, peuvent être anxiogènes ; la virée à Belle-île constitue le même souvenir fondateur que la montée du clocher de Saint-Pol de Léon, expédition qui a flingué le dos de ma mère pour de longues années, qu’elle a ressassée maintes et maintes fois, reprochant à mon père l’ascension terrible! 

Depuis, je n'y  suis allée qu’une autre fois, faisant l’expérience du vélo, en bonne compagnie! Je me souviens m’être gavée d’huîtres comme jamais, le midi au pique-nique avant de rentrer sur Sauzon! Depuis, plus jamais, alors ce matin, Belle-île a un goût de revenez-y, sous le soleil, sur une mer d’huile mais par températures glaciales! 

samedi 7 février 2015

Une virée à Paris, saison hivernale: fondation Louis Vuitton.

J'ai visité la fondation Louis Vuitton par un froid de canard et découvert les quartiers huppés proches du jardin d'acclimatation.

J'avions pris mes billets par le net, mais ce fut sans compter l'esprit vigipirate et l'incompétence crasse d'une palanquée de gardiens à l'entrée de la porte tambour: vérification scrupuleuse des sacs à main de la bourgeoise en fourrure, passage au râteau afin de détecter les ceintures de  dynamite planquées sous la gaine, et, accessoirement, vérification du billet. La file s'allongeait comme du bon pain, dans le vent glacial à l'ombre de la pâte à chou, de verre et d'acier de Franck Gehry! Les uns ou les autres, impatients, congelés et surtout furibards remontaient périodiquement la file afin de tenter de comprendre ce qui pouvait bien nous bloquer depuis 10 minutes, puis 15 minutes,  temps qui pouvait, à ce rythme, probablement tripler! 
D'heureux parents avec enfants en bas âge, déterminés, s'octroyaient le droit de passer devant tout le monde et d'entrer par la grande porte. D'autorité, excédée, je me suis collée à une gentille famille,  mentant effrontément au gardien,  me faisant adopter, dérechef, par elle sans qu'elle ne pipe mot! Je ne lui ai  d'ailleurs pas demandé son avis. Les plus beaux mensonges sont finalement ceux assénés avec conviction! Du coup, je me suis retenue de râler, jubilant de ne plus avoir la goutte au nez! La grande bourgeoise, derrière moi dans la queue,  tout aussi excitée par l'attente, a dû rebrousser chemin, n'ayant pas su réagir à temps! L'avenir est au malotru dans mon genre, toujours très poli mais prêt à tout afin de ne pas se geler les fesses! J'ai acheté sur le net un billet, (un bras), pour gagner le privilège de ne pas faire la queue!
Que dire, de la fondation Louis Vuitton? L'architecture  est originale, sans le chic de celle de Bilbao, étonnant, on y randonne avec bonheur de galerie en galerie en se demandant d'ailleurs si ce n'est pas davantage pour le bâtiment qu'on y est, que pour les oeuvres des artistes! Certes, les pièces du Danois Olafür Eliasson valent le détour et provoquent la perte de tous les repères, la collection permanente exposée avec parcimonie, reste moins séduisante hormis deux ou trois travaux d'Annette Messager qu'il est toujours plaisant de voir. Il y a de l'escalier, de l'ascenseur et des terrasses à revendre avec vue sur la défense, la tour Eiffel, les beaux quartiers ou le bois de Boulogne! 
Par contre, épatante, l'exposition Jeff Koons au Centre Georges Pompidou! Un monde fou, fou, mais des gens qui ne semblent pas si coutumiers des musées! Je me suis fendue d'une carte d'abonnement, allant vendre effrontément dans la file aux caisses, (sur les conseils de la guichetière), le billet acheté au préalable, afin de la rentabiliser sur le champ!
Je conseille enfin pour finir en beauté un super restaurant, le Lobster Bar,  41 rue Coquillère, Paris 01.  On se croirait à Jersey ou même à Boston (EU), le cadre est accueillant mais plus encore les menus: rillettes d'ormeaux ou homard grillé et sauce au beurre d'algues fait maison, frites que l'on trempe allègrement dans la sauce béarnaise, petite salade afin de faire passer tout ce bon gras et un dessert à l'américaine, le key lime pie, (tarte au citron vert) authentique "home made"  à se damner! Rien que du gras mais du bon, parfumé, léger, au beurre comme j'aime,  qui nous fait voler en traversant le jardin des halles enfin terminé, ou presque ... 

Une virée à Paris en mode hivernal!

Début février, faire une virée à Paris!

Le timing n'est pas totalement bon puisque les musées affichent généralement des expositions qui sont loin d'être vedettes, qu'ils sont, parfois même, fermés, comme la Pinacothèque! Tandis qu'il pleuvait des cordes à Brest sur la tarmac, sous 4°, ici, il fait un froid de gueux et un vent à décorner les boeufs mais soleil! Pas grand monde dans les rues du Marais le vendredi après-midi. 
J'ai pu découvrir l'exposition du Mémorial de la Shoah, filmer la guerre, les Soviétiques face à la Shoah,  vraiment bien faite et très instructive. L'impressionnant déploiement de forces armées dans le quartier et devant le Mémorial fait froid dans le dos, cependant la menace est bien réelle et je ne peux m'empêcher de penser à l'attentat de la rue des Rosiers en août 1982 qui m'avait durablement marquée. 
L'exposition des clichés de Bernard Plossu  à la Maison européenne de la photographie m'a réconciliée avec la vie, il y déploie tout l'amour qu'il porte à l'Italie, nous plongeant dans les ruelles de Naples, ou sur le port de Procida, dans les brumes du Lac de Garde, sur les îles Lipari, un régal! 
Tout comme, - et je vous conseille l'adresse -, fut un régal, le ramen d'Allo sushi, dans l'atmosphère confinée de la petite salle du restaurant, 13 rue Cloche percée (4ème), chaleur et fraîcheur des produits, rien  à voir avec les plâtrées industrielles que l'on peut trouver partout ailleurs! 
Enfin cerise sur le gâteau, les Caramels fous au théâtre Dejazet, une comédie musicale endiablée menée par une troupe de joyeux gais lurons, courez-y vite notamment en mai, car les quelques représentations de février affichent complet! La salle était pleine d'un sacré paquet de beaux mecs de tous les âges. Les "danseuses de revues" (il n'y a que des hommes sur scène) "avaient du goût", comme on dit par chez nous,  ce qui fait bien plaisir  à voir! 

lundi 2 février 2015

Fidelio, l'odyssée d'Alice

Fidelio est le nom d'un énorme navire sur lequel Alice est second mécano. Alice est le personnage principal, quoique le bateau et son moteur défaillant s'avère essentiel.

On est loin, dans ce film de Lucie Borleteau avec la lumineuse Ariane Labed, des reportages de Thalassa, l'émission de George Pernoud qui sublime tout ce qui touche à la mer! Je me souviens avoir apprécié la vie d'une femme capitaine sur un porte-conteneur réalisant le tour du monde. Scruter la mer sur la passerelle m'avait semblé fascinant, en réalité les heures sont très longues, infinies comme l'horizon. Certains préfèrent mille fois passer du temps dans la salle des machines, malgré le bruit infernal. 
Le film relève un peu du documentaire. On navigue de Dakar  à Gdansk en compagnie d'un équipage composé de Philippins, d'un jeune Roumain et de deux ou trois Français. Tout y vrai et vécu comme la cérémonie de passage de l'équateur subie par le jeune impétrant ne l'ayant, jusqu'alors jamais dépassé. 
Alice arrive, rayonnante, sur le navire, elle le quittera ravagée, vieillie, même si son joli sourire réapparaît sur son visage triste,  à la toute fin, dans les brumes polonaises.
Unique femme dans un univers exclusivement masculin, Alice y a bien sa place, elle est "égale". L'équipage est digne, loin des bordées de mâles en rut, vulgaires, lourdingues que j'imaginais. Le propos à ce sujet est rassurant, cependant il n'est pas facile d'être femme, dans ce milieu, mais Alice se fait respecter et connaît ses droits!
Elle est aussi égale aux hommes, en amour, elle veut tout, y compris le plaisir! Est-ce le  reflet des désirs des nouvelles générations de jeunes femmes?
Qu'est-ce que tromper? Faire l'amour quand ça chante?
Est-ce vraiment tromper que de prendre juste son plaisir?
Le film pose la question, de manière subtile, sans apporter de réponses.
Certes, Alice retrouve son amoureux de jeunesse pour qui elle garde de l'amour et une grande attirance. Elle ne peut s'empêcher d'immortaliser les moments de bonheur, signes de la confusion des sentiments.
Une chose est sure, pour celui ou celle qui trouve la trahison, (ici une simple photographie de portable, un grand classique),  la révélation est terrible, la blessure profonde et probablement éternelle!
Le film est un peu long mais je le recommande. 
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