vendredi 28 juillet 2017

Femme d'intérieur!

J'ai entendu récemment les expressions "femmes d'intérieur, femmes d'extérieur",  ... elles m'ont laissée dubitative....

Je visualise relativement bien ce que sont des plantes d'intérieur, en pot, importées des pays chauds qu'on peut difficilement mettre sur son balcon puisqu'elles craignent les pluies torrentielles et le froid. Je vois tous les jours les plantes d'extérieur, elles sont légion dans mon jardin, camélia, rhododendrons, hortensias, bruyères, orangers du Mexique, et même nénuphars et papyrus, ces dernières étant aussi des plantes d'eau!
Tout comme les plantes,  on aurait des femmes pour le dedans, des femmes en pot, des potiches tout juste bonnes à tenir le balai, la serpillère et les lingettes odorantes, et, des femmes pour le dehors, des filles de joie (?), des femmes qu'on arrose de temps en temps, qui résistent aux embruns, aux giboulées et aux frimas, des rudes, de rougeaudes, des brutes. 
J'imagine les premières comme de petits êtres fragiles, confinées dans leur salon, alanguies dans une chauffeuse, une couverture en laine des Pyrénées sur les genoux, tenant à peine entre deux doigts un mouchoir de soie en dentelle, les autres comme de lourdaudes paysannes au retour de la traite (des vaches) droites dans leurs bottes en caoutchouc couvertes de bouses et de paille, le seau à lait dans une main, l'autre tenant la fourche à fumier.
Je ne sais pas pourquoi mais l'expression laisse surgir l'image de la fermière chez qui nous allions chaque soir acheter le lait. Elle était assise sur son tabouret au pis de la vache à l'heure de la traite, dans sa blouse à carreaux délavée, protégée d'un tablier qui fut bleu. La queue balayait les mouches, au dessus du lait, grattait les croutes de bouse qui maculaient l'arrière-train. Une rigole de purin filait dans la cour vers le fumier où batifolaient les poules, leur coq et les canes.
La mère D. incarne la femme d'extérieur, tout comme ma mère que je n'ai jamais vue un plumeau à la main, encore moins briquer chaque jour la tommette de la cuisine.

L'expression ne serait-elle pas à  la mode, voilà deux fois que je l'entends sur l'air de " tu es beaucoup plus femme d'intérieur que moi"!
Parce que je fais peu d'heures au lycée? Car je ne cavale pas le soir après le boulot? Car je ne cours pas après les papillons, le week-end, quelque soit la météo?
Faut croire. 
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