mercredi 31 décembre 2014

Bloavez mad...

Bloavez mad, parce qu'en breton, fêter la bonne année me semble plus conforme à ce blog qui doit tout à la Bretagne! 

A mes fidèles lecteurs, cette photographie prise au couchant, face au large, le dernier jour de l'année, en gris!  Il continue toutefois à faire un froid de gueux!
Ce soir, c'est fête... pas forcément la meilleure de l'année! 
Je me souviens d'un nouvel an particulièrement réussi. Du moins a-t-il laissé dans nos souvenirs une trace indélébile et je dois avouer que j'en ris encore!
Ainsi donc, nous avons échoué ce soir-là, chez des amis d'amis, dans leur merveilleux pavillon de banlieue chic où l'escalier monumental était assurément le pilier central occupant un bon quart de la maison. Là, intrigués par autant de munificence, nous aurions dû partir. Pourtant, Zézette du père Noël est une ordure, un espèce de grand gars affublé d'un bide de femme enceinte et d'une jupette à carreaux, rouges et bleus, nous ayant accueillis avec un sourire racoleur ne semblait pas près à nous lâcher, pas question de  partir en courant! 
Quid? Ah oui, petit détail qui vaut son pesant de cacahuète,  la soirée était déguisée, le thème étant: un personnage de film. Nous avions donc passé l'après-midi à nous demander comment nous pourrions nous travestir, le plus sobrement possible afin d'éviter le ridicule. La copine a dû botter en touche, elle y allait comme on va à l'abattoir, le mari de la copine avait opté pour un grand drap blanc négligemment jeté sur l'épaule à la manière de Laurence d'Arabie, se disant, au moins pour danser je m'en débarrasserai vite fait, et même pour le dîner. S. avait dessiné sur ses doigts les lettres hate et love, comme dans la nuit du chasseur, film inconnu des convives qui ont mis la soirée, voire plusieurs jours avant de trouver le déguisement. Quant à moi, j'avais opté pour tenue de soirée, j'avais donc mis ma plus belle veste. Nous étions assurément les mauvais coucheurs, ceux qui plombaient assurément une soirée déjà bien entamée.
J'ai de vague souvenir du début, de l'entrée du dîner: de la galantine? des bouchées à la reine?  Coup de bol nous étions à peu près assis côte à côte, riant non pas des blagues éculées des convives, totalement imbéciles, mais de la situation autour de l'escalier central, assis entre la cheminée monumentale en marbre et les fenêtres à petits carreaux. 
Par contre, je me souviens très bien, mais alors vraiment très bien de l'arrivée du plat principal et de la tête effondrée de mon amie devant un magnifique cochon de lait entouré de patates, dans son jus sur un lit de verdure! 
Ce fut je dois bien l'avouer l'apothéose, j'ai été prise d'un fou-rire dévastateur (pour l'ambiance) communicatif avec mes amis, nous laissant exsangues. 
A minuit et cinq minutes, on s'est barré comme des voleurs sans attendre la bûche, crémeuse à souhait et nous avons fini la soirée entre nous, riant encore de ce nouvel an foiré, il faut bien le dire. 
Depuis, je me méfie et vous conseille de lire ce billet qui à bien des égards résume le genre de plan pourri d'il y a 20 ans! 

En attendant, les douze coups de minuit, portez-vous bien, prenez soin de vous, aimez-vous et à l'année prochaine! 

Bloavez mad! 

lundi 29 décembre 2014

De Cap Coz à Beg Meil!

Pour une fois, parlons Bretagne! Je crois vaguement me souvenir que ce blog en est le sujet! 
Amis touristes, Parisiens, Angevins et étrangers qui venez en masse visiter notre belle région, découvrons ensemble un bien joli petit coin, la virée entre Cap Coz et Beg Meil. 


Hier, le temps était enfin superbe mais froid avec un vent d'est à décorner les boeufs. Il est fort probable que les joyeuses otaries amoureuses des bains, en foules compactes, sur des airs de binious, en ont ressenti les températures polaires. Courir vers la mer, basse à cette heure, en bandes déjantées, n'a servi qu'à bleuir les corps. La flotte a fini de passer les chairs au court bouillon et les courageuses otaries, sont remontées cramoisies. Il y avait plus de monde à mater qu'à se baigner et quant à moi, je préfère la quiétude de mes rochers et le plaisir d'enfiler après le bain mon peignoir bien enveloppant!
Mais il est fort probable que l'ambiance chaleureuse au profit de la SNSM et la perspective de passer à la télé en a motivé plus d'un! 

Le chemin côtier qui mène à Beg Meil est aérien, et offre sur la baie un panorama épatant. Je conseille toutefois de le pratiquer au petit matin quand le soleil inonde le littoral, l'après midi sous les grands pins, il est plutôt à l'ombre et gadouilleux après ce mois de décembre pluvieux et gris. L'idéal serait de prendre le bateau qui mène aux îles et fait escale à la pointe pour revenir à pied vers Forêt-Fouesnant à moins de connaître quelques hardis marins prêts à vous y déposer. 
Il faut faire fi toutefois des grillages qui balisent le chemin, à bâbord vers le vide de la falaise et à tribord le long des propriétés privées jalouses des terres qu'elles ne voudraient plus céder si jamais le chemin s'effondre. Le promeneur a parfois le sentiment de marcher le long d'un camp ou le long du rideau de fer entre l'ouest et l'est! Ne manque plus que les miradors! 
On y découvre des paysages sublimes, des criques protégées et quelques belles propriétés dont le château de la famille Lesieur, dans son jus, avec son kiosque à musique campé fièrement face à la mer sur le promontoire rocheux qui plonge vers le large. 
En soirée, afin de finir en beauté, je conseille la bière au Nautile même si à cette heure de coucher du soleil, le personnel assure peu. Le confort des tabourets au comptoir, la vue, la foule des heureux détenteurs d'un petit coin de fauteuil, l'atmosphère feutrée donnaient à la journée finissante l'ambiance hygge plébiscitée par les Danois! 
Et pour conclure sur une note optimiste, mention spéciale à ma voisine qui m'a offert deux kilos de crevettes que son poissonnier a par erreur commandés en trop! Je ne la connais pas, on a dû se parler deux fois depuis son installation près de chez moi,  avant hier alors que j'allais chercher mon journal et le jour où son grand dadais de chien a plongé dans la mare! 


dimanche 28 décembre 2014

Alien, qu'est-il devenu?

Il y a quatre ans,  j'écrivais avoir le cerveau occupé par un alien, qu'est-il devenu? 


Voilà ce que j'écrivais en janvier 2011. 
"Il y a des jours où un alien occupe le cerveau, le truc qui tourne en boucle dont on ne peut pas se débarrasser au point où on serait prêt à l'ablation chirurgicale, à extirper la bête au scalpel au prix parfois de quelques lésions afin d'obtenir la béatitude de Boris Vian . 
L'expérience  rappelle les examens, ces moments douloureux mais exaltants où l'on sent que l'on est au point mais  qui n'empêchent pas l'inquiétude. L'attente des résultats occupe  également la pensée mais les dés étant jetés, on ne peut plus rien faire. 
Là, on rumine, tout le temps, matin, midi et soir, en boucle, au réveil, au coucher, et souvent il faut une double activité afin d'éviter de penser, il faut télé et ordi, il faut cuisine et radio, voire parfois trois occupations en même temps, c'est à ce prix que le silence se fait en partie dans la tête.
En général, je n'ai pas  peur du silence,  je m'en délecte, d'autant que je ne peux faire bien qu'une seule activité. Si j'écoute de la musique, je reste vautrée sur le canapé où alors je conduis. Quand je suis occupée par un alien, j'ai découvert le bonheur d'avoir des écouteurs dans les oreilles.  Lorsqu'ils sont confortables, ils constituent une très bonne alternative et n'empêchent nullement de lire ou d'écrire  en même temps, tout en jetant un oeil au paysage et en s'isolant des autres. "
Pour être honnête, l'alien a mis quatre ans à disparaître, à ne plus me pourrir la vie, l'exérèse s'est faite très doucement. Je daterais le début de l'ablation avec les soucis concernant mon premier blog, en 2012, qui m'ont permis de prendre un peu ma vie en main, une rencontre salutaire avec mes amies, ma famille et surtout mes cousines. Renouer avec le passé, une madeleine toute de douceur et d'amitié familiale: il aura fallu une visite à la pointe du Raz. Depuis, il me semble avoir grandi, allez savoir pourquoi!
L'alien était coincé profond,  à la manière d'une écharde bien enfoncée dans le gras de la main qu'une aiguille acérée n'a pas pu venir à bout (je connais le processus puisqu'après un ponçage de plancher forcené, ça m'est arrivé). Le pus qui se forme autour du corps étranger, comme une gangue protectrice, finit par le faire évacuer sur une simple pression alors que depuis des jours le gras rougeoie et enfle.
L'alien a donc glissé un jour tout simplement, en douceur, sans faire mal, et pourtant me laissant rincée,  paradoxalement, à deux doigts de dévisser à nouveau (kilos en moins, sommeil léger, trop).
Depuis je suis vide, à nouveau branchée sur différentes playlistes, toutes plus dingues les unes que les autres!
Il a disparu mais rien ne le remplace, pas même l'angoisse que je n'ai plus! Ai-je vraiment besoin de remplir la place laissée vacante?
C'est toute la question de l'avenir!
L'année 2015 sera donc déterminante.


samedi 27 décembre 2014

Timbuktu d'Abdérrahmane Sissako

Au cinéma, ce soir, Timbuktu  d'Abdérrahmane Sissako

Beauté des paysages et des scènes dans les dunes du désert.
Grotesques les djiahdistes, certes, mais ne pas manquer l'importance des dialogues fondamentaux pour bien comprendre le processus d'emprise sur les villageois, avec une arme à la main, énorme, c'est beaucoup plus facile de mettre en coupe réglée un peuple pacifique dont le quotidien consiste à vivre simplement. 
Les méthodes m'ont fait penser au nazis, ce qu'ils sont. 
Les femmes sont les plus grandes victimes, emprisonnées parce qu'elles refusent de porter des gants pour vendre du poisson, ou même des chaussettes ; mariées de force ; lapidées pour avoir chanté avec quelques amis. 
On mesure à quel point la liberté est fragile lorsqu'elle est incarnée au début du film et à la fin par une gazelle que les assaillants ne veulent pas tuer mais épuiser. 

Je conseille vivement ce film, quand bien même il ne m'a pas pris aux tripes, car il résume ce qui se passe de la Syrie  à l'Atlantique sur ce triangle de la terreur! 
Les paysages et les prises de vue sont sublimes, tout comme la musique qui les accompagne. 

jeudi 25 décembre 2014

Ma mode à moi en 2015?

Il y a des jours où j'ai envie de vous la faire façon modeuse, Inès de la Fesse, ou type les essentiels de Garance Doré, .... le talent en moins! Commencé comme un tour de mon placard  à fringues après un sévère désencombrement, ce billet s'est vite transformé en projets à venir, en my new year résolution...


Depuis deux ans je me constitue un fond de vêtements de qualité, destinés à durer jusqu'au déambulateur lorsque je n'aurais plus comme perspective que le couloir sombre, couvert de lino, d'une maison de retraite qui sent la pisse. Comme me l'a dit si justement l'ado rebelle, ce soir, tu es à plus de la moitié de ta vie si tant est que tu vives au delà de 100 ans. Tu as donc plus vécu à te faire chier que ce qui te reste  à vivre. Douce perspective qui a le don, soit:
- de vous inciter au suicide tout de suite,
- soit à adopter la folle attitude: je profite et je me fiche de tout.
Comme un fait exprès, un soir sur Arte, une remarquable (j'abuse un peu du terme) émission sur le botox et le vieillissement, qui, certes, alerte sur les dangers de la toxine botulique, mais montrait de beaux portraits de femmes, bien retouchés. (A l'exception d'un médecin new yorkais, boursouflé façon saucisse allemande, esthéticien, artiste du lifting à piqûre).

Donc je vais la faire modeuse pour rigoler. 
Mes essentiels à moi, qu'est-ce?

Sport
Deux footings par semaine minimum, deux entraînements à la piscine minimum, deux séances de gym. 

Nature
Un bain pas trop long, en mer, été comme hiver, si possible tous les jours. L'expérience a le don de faire mal, mais c'est bon! Jardinage, oui, point trop n'en faut cependant. J'ai décidé après un très long arrêt, côtes cassées obligent, de m'y remettre, au moins une heure par jour. C'est fou ce qu'on peut faire en une heure, ne serait-ce que ratisser les aiguilles de pins ou arracher subtilement ces salopes de mauvaises herbes qui bouffent les parterres. 

Nourriture terrestre
Repas à la cantine, (ou pas) café au lait et pain beurre avec oeuf pour tenir longtemps sans se jeter sur celui de midi comme un goéland sur une poubelle de la criée, repas léger le soir avec un petit verre de vin. Du chocolat, et des fruits et des légumes. (Pour la bonne conscience) 

Voyage et loisirs
Souvent si possible, les sentiers côtiers de Bretagne, ceux d'Ariège, Paris mais aussi un week-end à Berlin, une grosse virée à New York, le principal est de s'échapper pour se sentir vivre au retour!
Lire, rire.

Travail
Continuer les expérimentations à partir du numérique, même si il faut trop souvent pédaler au bahut, les faire écrire, bosser, et corriger. 
Ecrire aussi, chercher pourquoi pas! 
Renouer avec le plaisir

Amis
Sacrifier à la mode qui consiste à leur dire qu'on les aime! En même temps, c'est vrai, donc ne pas hésiter à le faire savoir. La recette est aussi valable pour les amours et la famille. 

Les essentiels,  au final, tiennent peu de place et je n'ai pas parlé de fringues! C'est ballo! (en fait peu m'importe!)



mardi 23 décembre 2014

Etre femme!

Allez savoir pourquoi, je pense à cette jeune femme couchée dans l'espace réservé d'une mosquée d'Istanbul, dormant du sommeil du juste, si belle! 



La grande salle des mosquées est interdite aux femmes, elles peuvent toutefois se promener, comme les touristes, derrière la barrière qui isole la vaste zone de prière réservée aux hommes. Pour prier, elles ont une salle réservée le long des murs, elles sont cachées aux regards concupiscents des mâles par des tentures ou des claustrats. Malgré les houppelandes noiraudes dont elles sont affublées, elles restent des tentatrices capables de nuire à la concentration de ces messieurs! 
C'est choquant, que dis-je, totalement révoltant! 
Pourtant cette mise au rencard semble présenter quelques avantages. Ainsi donc dans une des plus sévères mosquées d'Istanbul, en tant que femmes, nous n'avons eu accès qu'à cet espace réservé. Cela étant, je n'ai pas  voulu aller voir plus loin afin de ne pas gêner,  bien qu'affublée d'un foulard bleu roi et d'une jupe longue façon "sac à patates" comme il sied à une ménagère respectable.
Il y avait là, loin des regards, une jeune femme, belle comme un coeur, endormie à même le sol.  Elle reposait près de son sac de courses, le jean apparent sous le niqab. Elle dormait à poings fermés épuisée par les heures de veille à préparer et faire la fête pour le Ramadan, peinarde.
Ces journées de jeûne sont sans doute épuisantes, et la prière devient le refuge ultime où, enfin, elles peuvent être tranquilles, dans l'ombre fraîche du lieu, entre les colonnes de marbre, à l'abri des regards.
Pour ma part, j'ai opté pour le jardinage, et notamment la taille des papyrus fanés autour de la mare, puis le bain à marée très haute. L'eau est à 12°, les vagues assez douces, je fais dix brasses, le coeur au bord des lèvres, avec la peur qu'il explose. Je remonte tranquillement, fraîche! Un peu hors du monde et du temps... 

samedi 20 décembre 2014

Mon voyage scolaire ...

Petit billet en forme de bilan sur mon voyage scolaire....


Derniers évènements marquants.
Une palanquée de filles à qui j'avais interdit de faire les cruches et qui se perdent dans Paris (pas si loin, rue de Rivoli)  avant d'arriver en retard au théâtre de la Huchette. J'entends en arrivant derrière elles en loucedé, " oh là là , elle va nous pourrir".  Je confirme bien la terrible prédiction... Je vais effectivement les pourrir. "Mais madame, on est parti à 19h30, mon téléphone disait 15 minutes mais des gens nous ont envoyées à l'opposé! On a même demandé à des policiers, on a les pieds en sang, on a couru dans tous les coins de Paris, sauf celui-ci ....On va avoir quoi?" ... Le mystère plane, lourd de menaces que je suis bien incapable de mettre en application tellement elles me font rire et tellement leurs efforts afin d'échapper à la soufflante me mettent en joie. (Note à moi-même à quoi peuvent bien servir les petits plans que je leur ai photocopiés? )
Un autre groupe a mieux géré, et ils en sont tout fiers, hésitant, un moment, entre me dire ce qu'ils ont fait et ne pas le dire, puisqu'ils s'étaient bien gardés d'en parler avant de partir. Ayant obtenu ensuite notre approbation (il ne leur est rien arrivé!), tout contents, ils ont raconté avec force détails leur exploit: monter au premier étage de la tour Eiffel comme des grands, à pied et prendre le métro tout seuls ! "Ouah trop beau ...." Une mise à profit intelligente pour nos petits du fin fond du Finistère, des quelques heures de temps libre.
Tout aussi drôle la boume improvisée au sous sol de l'auberge, filles et gars se trémoussant comme des chefs sur un madison (non vous ne rêvez pas) endiablé!!
J'aime ces fins de voyage où l'on sent une certaine familiarité, un plaisir évident d'avoir vécu un moment extra qui sera d'ici quelques années encore plus magnifié par les souvenirs de cavalcades dans les rues de Paris. On est leur repère, celui dont, à 17 ans encore, ils cherchent l'approbation. Les muets parlent ...
Pour en finir avec cette parenthèse enchantée, voici leur top 3:
1. Les ateliers du Palais de la Découverte et surtout celui concernant l'électrostatique avec un animateur, beau et excellent. A l'école des rats, nous avons appris qu'il fallait, pour bien se former,  détenir quatre clés: la motivation, la répétition, faire des erreurs et la récompense. 
2. La randonnée dans Paris, de la République au Trocadéro, le premier jour, initiatique, (merci Sameplayer) via les grands passages couverts, les jardins du Palais Royal, le Louvre et les Champs Elysées.
3. La Leçon au théâtre de la Huchette
Ensuite les avis sont plus partagés, certains ont aimé Beaubourg, mais sans les guides-conférenciers qui sont assez nases, il faut bien le dire. Le centre surfe sur la vague mais franchement leur offre relève du foutage de g. surtout vers un public de jeunes gens, tout à l'écoute et très patient, qui s'est fait suer à tenter de comprendre des gens fatigués et pas du tout intéressants. Au Mémorial de la Shoah, ils sont probablement aussi débordés par les demandes, ce qui fait que les ateliers, tout comme les conférences sont inégales en qualité. 
La visite du musée du quai Branly a plu à certains, ils n'ont pas évoqué le musée des Arts et métiers mais ils avaient sans doute oublié cette première approche au début du séjour. 
Toujours est-il qu'en quatre jours, nous leur avons offert un aperçu intéressant de Paris, dont ils feront probablement bon usage. 
A l'arrivée, deux ou trois parents seulement sont venus nous dire bonsoir et merci! Sans doute, est-ce un dû que de se cogner 60 adolescents boutonneux, de les torcher, de les cadrer, de les materner et que tout le plaisir doit être pour nous qui profitons d'une virée gratuite à Paris! 
Si effectivement nous y trouvons notre compte (quand bien même cela fait dix fois que je vois la Leçon) et que j'y trouve du plaisir, il n'en reste pas moins que le voyage scolaire reste un travail de 24h sur 24 qui n'a rien de glamour! On rentre rincés. 
Faut-il être fou! 
PS: petite pensée amicale aux collègues sans qui tout cela ne saurait être possible. 

jeudi 18 décembre 2014

Brèves du soir

Presque inépuisables... Brèves du soir, publiées le matin. 


Jouer au loup garou, drôle de jeu de rôle où les partenaires passent le plus clair de leur temps à faire semblant de dormir sur leur bras en attendant le verdict qu'un maître de cérémonie, muet en classe la plupart du temps,  égrène d'une voix d'outre-tombe (demain on retourne au Père Lachaise) le sort qui arrivera aux joueurs. 
Rentrés seuls à l'auberge pour quelques uns, ... c'est fait !
Rire.
Taper la discute avec le député, se vautrer dans les fauteuils aux larges assises de la salle de lecture de l'assemblée nationale, c'est fait aussi. 
Demander les prix des chaussures chez Armani faubourg saint Honoré, plus que fait.
Jouer au baby foot et prendre une branlée 3 à 10 ...
Rire
Pisser planquée derrière la pompe à essence d'une station service, fait aussi (Paris capitale sans ouatères) 
La dure vie d'un prof en voyage scolaire , pas couché avant minuit 30 mais crevé et tellement heureux d'être là ...

PS: 7H , très crevée, mais ma nuit fut longue, sans insomnie, peut-être le voyage scolaire est-il le secret d'un sommeil réparateur?

mercredi 17 décembre 2014

Paris en troupeau.

Paris, en troupeau, j'aime! 


4h, lever en fanfare, 30 minutes avant le réveil, mon heure habituelle… finalement les insomnies ont du bon, je suis en pleine forme.
5h25, arrivée sur le parking, le car est déjà plein, quelques parents inquiets attendent que l’on démarre afin de dire adieu à leur progéniture. On leur a promis de grandes aventures, de les rendre autonomes et de les lâcher dans Paris seuls, notamment pour manger. Doivent penser que ces feignasses de profs vont en profiter pour faire du tourisme… Ont pas tort! Au moins, refaire le monde autour d’une bière se fait sans aucun remord, la conscience totalement tranquille, sauf pour la petite nouvelle qui imagine ses propres filles alone in Paris, (elle n’aimerait pas), elle ne sirote pas son coca totalement détendue. On va l’éduquer… On rigole! 
5h30 départ, on agite nos mains. On est bien les seuls. 
9h30, pause pipi à la Gravelle ; pour ceux qui ne connaissent pas, c’est la porte de sortie de Bretagne.
11h30 pause pipi et pique-nique à Chartres. 
13h30, 8h de voyage, on débarque Porte de Bagnolet. Paris se mérite pour les Bretons du Finistère.
14h30, impossible de rentrer dans le Père Lachaise, l’entrée rue de la Réunion est condamnée, impossible d’aller se recueillir sur la tombe de Jim Morrisson, on ira jeudi… 
15h, place de la République sous le soleil! 
15h15, musée des Arts et métiers, ils ont un liste de 10 objets à photographier, y prennent beaucoup de goût … gentils les minets et minettes, obéissants, curieux! 
16h30 Virée à pied jusqu’aux Champs Elysées où on les lâche pour trois heures, rendez-vous pris au pied de la flamme du soldat inconnu, sous l’Arc de triomphe, avant de photographier la tour Eiffel au Trocadéro, où Clara s’exclame « ouah, trop beau ». 
Un bon tiers n’a jamais pris le métro, probablement autant ne sont jamais venus à Paris, plus de la moitié découvre les quartiers où ils n’iront jamais. 
Ils cavalent, nous collent, commentent, s’épatent, sautent, courent, se vautrent sur les chaises des Tuileries, dans le froid. 
Deux ou trois transis qui n’ont pas cru bon nous croire quand on a insisté sur la nécessité de prendre un blouson, se les pèlent en pull. Deux ou trois nanas souffrent des pieds et du froid, guère plus habillées que les gars. 
En trois tours de métro, ils sont blindés… Sauf qu’un niaisou saute la barrière sous le nez d’une armada de contrôleurs qui n’en revenaient pas, bouche bée de stupeur. «  Vos trucs ne marchent pas », et pour cause, le ticket est périmé! « c’est 60 euros! Ah non, on arrive de Bretagne, et voyez c’est le simplet du groupe, il ne connaît pas, imaginez avec nous ….» Il a pris cher! 

40 gars en devenir, cheveux en touffe et boutonneux, tout petits et maigrichons, un poil inquiets, et 20 filles intelligentes et jolies comme des coeurs, pas bégueules pour deux sous, rigolotes,  toutes nos premières S, chercher l’erreur! 

lundi 15 décembre 2014

Nager

Souvent, le dimanche matin, je vais nager à la piscine de Fouesnant. 
Dimanche 13 décembre, café au Nautile. 

Les Balnéïdes, plus de 20 ans au compteur probablement, sont lumineuses car très ensoleillées. Ce matin là, j'étais seule en ligne d'eau. J'ai nagé longtemps, le crawl sans m'arrêter, goûtant au plaisir extraordinaire de sentir l'eau baigner mon visage et mon corps. Une sensation de douceur prégnante, réfléchir au contact, fluidité, enveloppement. 
Confiance, apaisement. Joie de vivre à goûter un étonnant sentiment de liberté et de légèreté. 
Répétition du même geste, tendre le bras, ramener l'eau vers soi avec de larges plaquettes faites pour des paluches de mec, les jambes immobiles qu'un pulboy maintiennent inactives. Longtemps, du bonheur de la répétition, du geste machinal et pourtant étudié afin de ne pas avoir mal, de ménager ce point dans le biceps que ma chute a laissé  depuis la Toussaint et qui me rappelle mon saut! 
Terminer sur une longue planche totalement immergée sauf le visage, nez, bouche, yeux... se laisser dériver les bras et les jambes en croix! Perdre le sens, sursauter en touchant le mur, s'oublier en écoutant la perte d'orientation. 
Se dire que la vie est trop courte pour se l'empoisonner. 
Plénitude toute simple après avoir vidé la tête en se concentrant sur le souffle, vider ses poumons. 

Il y a souvent le père d'une de mes anciennes élèves, hyper baraqué, déterminé, qui vient avec ses prototypes en seconde peau et mousses,  qu'il enfile sur ses jambes paralysées à l'issu d'un bête accident de ski (les accidents sont souvent bêtes). Il nage sans s'arrêter, longtemps, tuba et masque. Je suis épatée de tant de vigueur et de constance, il me met facilement plus de 100m dans la vue, perfectionnant son geste au crawl. Dommage qu'il ait une haleine de fennec pourrie par la clope, celle qui ne l'empêche nullement à la performance sportive. 

Et parfois, perdue dans la ligne d'eau des stakhanovistes du crawl, des performeurs, venus comme moi, bouffer du carrelage, infiniment, une femme, nageant péniblement la brasse, la tête hors de l'eau afin de ne pas mouiller ses cheveux permanentés, respirant par le nez, les lèvres pincées pour ne pas boire la tasse, paniquée à notre passage, râlant parfois! Mais Dieu, que vient-elle faire là? Il n'y a rien de pire que de filer droit, dans un geste fluide et de sentir le brassage d'une égarée qui persiste à rester alors que partout ailleurs il y a boulevard sans bouchon. Dans les piscines de ville, les surveillants prennent le soin d'indiquer par des panneaux à qui sont réservées les lignes afin que personne ne se noie de trouille. 
Ce dimanche matin, c'était juste parfait, il n'y avait pas un chat !

dimanche 14 décembre 2014

Grégoire Delacourt, la liste de mes envies.

Je ne sais pas pourquoi mais je n'avais pas très envie d'acheter ce petit roman, le liste de mes envies de Grégoire Delacourt, j'imaginais qu'il allait influencer ma liste à moi et qu'elle perdrait toute saveur face à celle de l'écrivain consacré. 

Que nenni! Et je ne regrette absolument pas d'avoir succombé au conseil d'un vieil amour!  
Ce bouquin est littéralement une petite merveille, à sucer doucement comme un bonbon acidulé, ceux qu'on achetait petits à l'épicerie du village, des bonbons rares car chers, réservés aux grandes occasions, donc  en gros jamais! 
C'est une belle histoire comme je les aime, toute en émotion et en douceur, malgré les horreurs qui s'y cachent. L'auteur aime les gens, ceux du nord, il les décrit avec attachement, avec empathie. Il aime aussi les femmes dont il parle si bien. 
Finalement, me suis-je dit, si les écrivains racontent parfois à merveille le coeur des femmes, peut-être ne sommes nous pas si différents? 
La fin est un peu triste, j'aurais aimé plus d'espérance! Cependant, je comprends que l'amour trahi, à l'envi, jusqu'à la trahison ultime, celle qui vous fait dévisser, ne puisse être récupérable. Jocelyn ne pouvait que mourir de honte. Mais Jocelyne ne peut-elle plus renaître à l'amour? 

samedi 13 décembre 2014

Courir

Courir face au vent les jours de tempête c'est revivre une scène culte de Titanic en beuglant aux embruns!

Le visage déformé par le souffle, la difficulté à progresser, le corps penché luttant pour avancer, comme cette vieille bretonne, en pays bigouden, la tête inclinée contre le vent. Vagues monstrueuses, vols d'aigrettes quittant les champs gorgés d'eau, étourneaux et mouettes, se disputant les bestioles enfouies dans les paquets de laminaires échoués sur le rivage: envolée de blanc et noir sur fond de gris.
12 décembre, et pourtant douceur habituelle qui surprend si proche de Noël.
C'était sans compter sur la pluie, drue qui a pourri la journée jusque tard le soir, les caniveaux pleins, les rues dégoulinantes et les bouchons sur Quimper, la prude, la fière, la bourgeoise. 
Je déteste faire les courses de Noël, mais cette fois-ci, je m'y suis prise hier pour ne pas paniquer dans 8 jours, courir, malgré ces précautions, c'était blindé, partout, sauf en centre ville. Je hais les centres commerciaux, les grands magasins, il y fait chaud, on y perd beaucoup de temps. 
Cinq personnes à poireauter au stand des retraits de la fnac, sages comme des images, n'osant pas bouger de peur de se faire voler la place dans la queue, pas un chat pour renseigner. J'ai fini par héler une jeune demoiselle de noir et de jaune vêtue afin qu'elle s'inquiète de notre sort, ce qu'elle a fait très diligemment, son intervention miracle (la mienne surtout) a fait apparaître quatre magasiniers qui ne devaient pas que magasiner dans l'arrière boutique! Le sourire est revenue sur les visages de ces dames qui, sagement, attendaient en vain, la venue du seigneur! 
Merci qui? 
Donc courir, sur le chemin côtier, mais en ville, beurk! 

mardi 9 décembre 2014

Cher Père Noël!

Cher Père Noël, je sais bien que vous n'existez pas, cependant, j'ai bien envie, de vous envoyer ma lettre! Ben oui quoi, un peu de bonheur ne me nuirait pas pour 2015 ....


Je m'y prends un peu tard, ou un peu trop tôt, c'est selon! La liste est aussi un peu longue mais pour glaner un minimum, je préfère charger la mule le renne!
Alors voilà, j'aimerais :
a comme amour et  amitiés,
b comme baisers,
c comme curiosités, chocolat noir et fondant, truffé.
d comme désir,
e comme écoute,
f comme famille,
g comme grandir
h comme homme, humain, humanité, houmous,
i comme idéal
j comme justice
k comme ko, kite
l comme lire, livre, lecture
m comme manger bon
n comme nuit,
o comme oser
p comme partir
q comme quête
r comme raison gardée
s comme surprise
t comme tentation
u comme univers
v comme vie
w comme vague parce que en anglais
x comme extra
y comme je ne sais pas
z comme zut ça ne marchera jamais!

dimanche 7 décembre 2014

Merci maman!

Merci maman, vraiment merci maman !

Mais quelle mouche a piqué P. pour faire ainsi tourner en bourrique C. et A.? 
"Franchement, P. t'as rien compris à son rangement, tu aurais pu faire un effort avant de te jeter comme une folle dingue sur les tas laissés par les ados bordéliques et cracra ?" 
Je pense, qu'en fait, tu as succombé à une crise qui couvait depuis que,  rentrée du boulot un soir, un poil exténuée, tu as trouvé l'évier qui débordait, la casserole de spaghetti sur la plaque encore chaude en train de macérer et caraméliser légèrement, le reste de bol dégoulinant de ketchup sur la table, et la salle d'eau débordant et puante où tu n'irais même pas te laver les dents de peur de mourir de septicémie .
Le projet d'un grand chambardement a mis quelques jours à mûrir dans ta tête, sans que l'ado, peu perspicace pour déceler le ras le bol, n'imagine un seul instant ce qui allait  arriver: l'apocalypse. Pourtant il y a souvent des signes annonciateurs sur les visages des mamans excitées et excédées: des humeurs, des tics du visage, les lèvres pincées, des yeux furibonds, des reniflements, des remarques contenues genre, mais " bordel, enfin quoi, tu ne peux pas poser ta vaisselle dans l'évier! Je ne suis pas la bonne, là je commence à en avoir marre, je veux qu'on m'aide,  ...." en vain, puisque le projet de frapper fort une bonne fois pour toute, arrive à maturité. Je cite: "cet après-midi grand projet de vidage de placard de C. et A. et étalage de leur merdes, puisque tu sais même pas quelles fringues sont propres ou pas, tout étant jeté en boules dedans, j'ai tout mis sur leur lit, elles n'ont donc plus qu'à ranger si elles veulent dormir et je suis gentille j'ai fait trois lessives de sale, qui traînait dans leur salle d'eau!"

Et puis c'est vrai, mince alors,  pourquoi faire des portes aux placards puisqu'elles sont toujours ouvertes? 
Une fois rentrée, l'ado a réagi promptement! Elle, parfois si peu encline à écrire, en a fait des tonnes, de rage contenue, P. avait bien raison d'être avec ses copines à se goberger ... Elle a tout utilisé y compris le chantage, typique des enfants de divorcés, menaçant l'empêcheur de tourner en rond,  d'aller vivre chez l'autre! Y a pas de mal à leur faire payer encore et encore leur séparation,  à jouer sur le caractère pourri des deux protagonistes : "appelle papa si tu veux je m'en fous, il sait à que point tu peux être insupportable, après tout il me comprendrait.
Cela dit, la mère, vacharde a su dire que chez le père, de toute façon, ça serait pire, au point de menacer de l'y envoyer tout le temps! 
"Tu veux que j'aille tous les we chez mon père? Franchement ça me dérangerais pas ça me ferait des putains de vacances loin de toi"
Au final, les ados rebelles ont bien dû dégager le lit, mettre le tout correctement dans les placards, trier le propre du sale, et reconnaître à demi-mot, que oui, oui, finalement c'était peut-être mieux ainsi!
PS: on me dit dans mon oreillette, que depuis jeudi, les vêtements sont bien dans le placard, mais en bouchon et pas triés….
PPS: et parce que je suis fan, un petit lien qui vient bien à point…Apprendre à vos enfants à s'organiser. 

samedi 6 décembre 2014

Pas les foules


Je dois bien reconnaître que mon blog en ce temps de frimas n'attire pas vraiment les foules, ni et surtout la critique du bouquin d'Eric Reinhardt l'amour et les forêts, sans doute aurais-je pu mettre plus de chaleur dans ma prose et non pas cette distanciation de peur d'être démasquée.
Mais je ne suis pas Bénédicte Ombredanne! Juste constater, que la détestation de soi, le renoncement à lutter et à dire ses droits, dire stop, peuvent faire souffrir des enfants.
Que ces temps d'hiver ne sont guère propices à l'épanchement des états d'âme bretons, il pleut, il grisaille, il plombe. Pas de chevreuil dans le jardin, un chat maraude régulièrement à pas de velours en quête de je ne sais quoi, je n'ose moi-même m'y aventurer de peur de prendre un gadin sur le pont de la mare glissant de pourriture et de mousse verdâtre. Il faudra bien que je m'y attèle, un balai brosse à la main afin de préserver mes futurs musadarges. Les plantes sont chargées d'humidité, et en l'absence de vent, de houle, j'ai l'impression de vivre près d'un lac salé.
Aller au lycée chaque jour reste un plaisir même si les générations se suivent sans se ressembler, des changements infimes dans les comportements, les attitudes finissent par interpeler, le collège rattrape le lycée, l'immaturité devient la norme de la seconde, sans l'aptitude à écrire et à accepter les règles contraignantes qu'il implique. Certes il ne s'agit qu'une poignée d'élèves qui réussissent à pourrir un cours, une ambiance mais même avec les années d'ancienneté, notre fragilité reste identique à celles des premiers jours, c'est d'ailleurs ce qui en fait le plaisir, savoir que chaque cohorte est nouvelle, autre et réserve son lot de surprises.
J'aime d'ailleurs le questionnement qu'elles impliquent, la réflexion sur les pratiques parce que, oui, le monde scolaire est en train de changer et vite, pas nous, pas trop.

mardi 2 décembre 2014

L'amour et les forêts d'Eric Reinhardt

Je n'aime pas les bouquins d'Eric Reinhardt et pourtant je recommande l'amour et les forêts

Je n'aime pas ses trucs d'écriture, d'une manière générale je n'aime pas les bouquins des écrivains masculins, (sauf ceux d'Emmanuel Carrère I love), leur complaisance à décrire les scènes de sexe, leurs états d'âme de mecs, mais je dois reconnaître que l'amour et les forêts est passionnant. L'héroïne est victime du harcèlement moral, psychologique et économique de son mari auquel elle échappe à deux reprises, lors d'une après-midi d'amour entre les bras d'un inconnu et pendant son hospitalisation dans une clinique psychiatrique. 
Le reste du temps elle est encagée dans le quotidien glacial d'où elle n'échappe que pour enseigner, revenant chaque soir subir les assauts répétés d'un cinglé, jaloux, méchant, étriqué qui jouit de son pouvoir sur elle. 
On a du mal à comprendre comment et pourquoi elle ne part pas, qu'elle ne quitte pas l'enfer! Quel mécanisme fait qu'elle subit d'être réveillée chaque nuit afin de raconter son après-midi heureuse, que sa santé soit altérée, qu'elle laisse sa joie de vivre s'écouler lentement comme si une perfusion, au lieu de la remplir la vidait de sa substance? Etre dans la confusion des sentiments, connaître l'immense culpabilité, celle de rester et de partir, sans pouvoir dire quel chemin serait le vrai, passer à côté et pourtant être si sûr mais ne rien pouvoir faire.
Il y a aussi dans le bouquin des passages lumineux, qui font aimer la littérature et mettent en valeur toute son importance pour supporter, l'insupportable. 

lundi 1 décembre 2014

Tigran Hamasayan ou le jazz électro péchu!

Dans la série, j'ai aimé:  Tigran Hamasayan.


Pianiste, bassiste, batteur, chanteuse, ingrédients majeurs de la prestation.
Répétitif, puissant, prenant, fort.
Original. 
Une salle quimpéroise, un peu coincée, pince fesse, certains n'ont pas attendu les derniers rappels et sont partis en catimini.
Ma voisine m'a confirmé, "le jazz m'emmerde! Certes, ce sont de bons musiciens, très doués, je me cultive mais putain qu'est-ce qu'on a mal au cul!"
Eh oui la culture ça se mérite!

vendredi 28 novembre 2014

Un village français!

Toujours aussi réussie, la saison 6 d'un village français, à voir absolument. 

Certes, il faut mieux avoir regardé les saisons précédentes afin d'apprécier cette dernière qui évoque la libération et son lot de rebondissements. 
Je ne voudrais pas avoir l'air d'insister mais la saison 5 d'un village français était particulièrement réussie et notamment les épisodes 6 et 7.
Les réalisateurs ont mis en exergue toute la complexité de la situation liée à la guerre et à l'occupation, s'y télescopent les salauds, les naïfs, les idéalistes, les hommes et les femmes dans toutes leurs contradictions.
J'aime surtout le couple de communistes lorsque la femme exprime le souhait de profiter après la guerre et que Marcel s'écrit, "profiter? C'est capitaliste! Moi je veux partager car le partage c'est communiste!" Est-ce dans mon imagination qu'elle a répondu: " ah oui crétin et tu profiteras de quoi?"
Lorsque Marcel est arrêté, torturé et se retrouve dans la cellule des condamnés à mort, avec trois autres prisonniers, un résistant gaulliste, un jeune gars dont les policiers français ne veulent plus et un clampin pris dans une rafle alors qu'il faisait du marché noir, persuadé qu'il est prisonnier par erreur, (puisqu'il n'a rien fait)! Pour tuer le temps, ils se livrent au procès d'un cafard, procès véritable mise en abîme de ce qui les attend.
Les dialogues sont excellents! 
J'aime particulièrement l'acteur Thierry Godard qui intervient dans d'autres séries dont Engrenages et dont le jeu est toujours impeccable. 

mardi 25 novembre 2014

Du bon usage de la sieste!

J'aime faire la sieste mais depuis 8 jours, plus rien... Nada, que tchi, que dalle, peau de zébu! Je gagne du temps, pour lire, vaquer, ranger, manger, travailler, buller sur internet mais j'envie Kiki, ici vautré, lors d'une longue journée de randonnée en Ariège. 
Il y a un moment déjà, ravie de mon début d'après-midi consacré à la sieste, j'ai eu envie de vous narrer ce moment sublime, requinquant au possible à pratiquer quotidiennement. Je ponds donc mon petit article, toute fière, puis sur les conseils d'une amie blogueuse, je recherche dans mon vieux blog tous les articles susceptibles d'être relus par mes nombreux lecteurs, fans de ma prose! Je tombe sur un article de septembre 2012, quasiment rédigé de la même façon, relatant la même expérience de ronflements, vécue ce jour-là! Même la photographie a des ressemblances!

Ce qu'on peut être prévisible, grégaire et planplan! Et surtout, je prends conscience de la vacuité de mon existence entre lycée, sport, jardinage, lecture de romans et de la presse du jour,  et sieste!
Circulez il n'y a rien à voir!

Il y a les siestes légères et courtes, genre pas plus de 10 minutes voire moins, 3 minutes de perte de conscience, ce sont celles les plus efficaces qui permettent une remise sur pied rapide. Je les pratique, en chaise longue, assise, debout, au travail, mine de rien, la tête entre les mains genre " je réfléchis profondément" ce dont personne n'est dupe.
Il y a les siestes longues, de près d'une heure voire plus, dite sieste royale où la perte de conscience est totale et profonde, pour lesquelles on met du temps à émerger, à se relever, voire même à reprendre une vie normale qui ne soit pas zombie. Cette phase est appelée l'inertie du sommeil. Ce sont les pires totalement chronophages, à peine réparatrices mais signe d'une fatigue profonde qui peut inquiéter à long terme.
Pour les deux types, il suffit que je m'allonge et que je ferme les yeux pour que l'endormissement soit immédiat. Je m'épate moi-même! Il pourrait y avoir une fanfare dans le pièce, je m'endormirai car l'appel de la sieste est fort.
Il ne faut évidemment pas rater ce moment, comme pour les enfants en bas âge,  guetter en soi les signes qui feront la qualité et la réussite de cette récupération rapide: je pense qu'il s'agit d'une envie irrésistible, d'un impératif vital,  une injonction, " fais la sieste", les yeux picotent, les mains sont chaudes.
A chaque fois, je pense à mon oncle qui la faisait après chaque repas, la casquette rabattue sur les yeux,  il m'épatait car rien ne le réveillait! 
Je ronfle comme lui et mes ronflements me réveillent, j'ai l'impression d'être un troupeau de sangliers qui fourragent le pré de leur groin! Parfois, j'agite le pied, mais je ne suis jamais tombée de la chaise longue. 

lundi 24 novembre 2014

I love Paris.

I love Paris. Je ne passe pas un séjour à Paris sans découvrir ou revoir de nouveaux quartiers épatants!


Vendredi, c'était Montmartre à la lueur des lampadaires.
Après avoir dîné tout à fait copieusement chez les Canailles dans le 9ème arrondissement, de galettes de pied de cochon et de légumes de pot au feu en vinaigrette à l'huile de truffe, nous avons remonté la rue Le Pic vers la butte Montmartre en repérage pour une horde d'adolescents boutonneux hormonés (ils ne sont plus couverts d'acné aujourd'hui avec les nouveaux traitements qu'on leur propose):  grimper la rue Lepic, découvrir le tertre, désert ou presque à cette heure, visiter le Sacré-Coeur où une armada d'excitées célèbrent une messe en continu, admirer Paris, redescendre sur les grands boulevards…

Samedi, la MEP, toujours épatante, et ses expositions photographiques. Un amateur de clichés anonymes exposait ses trésors, des petits bijoux dignes des plus grands professionnels: toute photographie fait énigme de Michel Frizot.

Moins épatant mais néanmoins instructif, les Invalides, pour les amateurs de sabres au kilomètre, de pistolets dont un seul détail justifie qu'ils trônent par milliers dans les vitrines, d'exposition un poil foutraque sur représenter la guerre.
Elle commençait bien puis se noie  dans les détails ; pour l'historienne, elle reste intéressante, mais trop compliquée et trop confuse pour le néophyte. Nous (Sameplayer, le tenancier du gîte et moi)  aimons les textes bien faits, lisibles (pas ridiculement petits sous l'objet exposé), pédagogiques,  avec une sélection intelligente de ce qu'il faut montrer (et pas la totalité du stock, ce qui est fort inutile).
Je n'avais jamais vu le mausolée consacré à Napoléon et aux grands chefs de guerre de la patrie reconnaissante, Lyautey ou Foch, dont la cohabitation avec l'empereur me gène un peu.

On aime toujours le musée Guimet même si je n'y connais rien, et j'ai grandement préféré l'exposition sur le Kâma Sûtra à la Pinacothèque (ça ne s'invente pas) supérieure à celle consacrée au monde des Geishas, le Japonais y apparaît franchement plus bestial, avec des zizis monstrueux qui émergent dessous les tissus amples des kimonos. Très belle exposition, complète, instructive à bien des égards, que je recommande vivement puisque elle nous enseigne un savoir vivre et ce que fut la civilisation de l'Inde médiévale, de quoi apprendre le véritable origine du "livre de vie",  (350 oeuvres exceptionnelles).

Ne pas manquer non plus et surtout l'exposition, au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, consacrée à Roman Vishniac, qui a photographié les années trente de Berlin à New York. On y découvre la vie juive d'Europe centrale, un monde à la veille de son anéantissement. J'avoue avoir été considérablement émue par ce qu'elle montre des sourires, de la vie qui commence déjà à être très difficile du fait des déplacements de populations. J'ai aimé les photographies de pionniers s'entraînant pour émigrer en Palestine lorsque le photographe revient en Europe après la guerre. Les clichés sont superbes. 

dimanche 23 novembre 2014

Et pendant ce temps Simone veille.

Une chouette comédie à ne pas manquer: Et pendant ce temps Simone veille.


Les quatre artistes revisitent l'histoire du féminisme depuis la seconde guerre mondiale, Simone en chef d'orchestre fait le point historique.
Elles sont péchues, rigolotes.
Pour tout dire, je me suis reconnue dans la dernière génération, avec humour et un poil de honte ?
On passe un excellent moment!
A consommer sans modération!

vendredi 21 novembre 2014

A Paris !

Premières odeurs, le RER, sas de décompression, atterrissage le coeur de Paris

Habiter loin de Paris présente certains avantages, notamment se dire qu'on peut aussi s'y rendre en avion ce qui, pour moi ex-Cosette, bretonne basse du front, constitue une expérience luxueuse, toujours très agréable. Entre le train qui met près de 5h30 de porte à porte, je préfère la multi-modalité: avion-voiture-RER-métro qui, lorsqu'on s'y prend assez tôt, reste abordable pour une prof près de la retraite, (j'ai reçu un dossier du ministère me donnant les perspectives financières à venir, ça fait toujours plaisir de sentir qu'on est un peu poussé dehors, l'âge butoir est 67 ans pour quelques euros de plus... Lire à ce sujet l'excellent billet de Didier Goux ici ou , je n'ai pas retrouvé celui où il fait enfin ses comptes!)
Il faut dire qu'Air France a le don de vous faire sentir combien vous êtes VIP: cordialité, service impeccable, célérité (quoique celui du dimanche soir pour Brest a souvent du retard). 
Le premier choc reste le RER B, l'arrivée aux Halles-Chatelet station dévastée par les travaux, le froid sur le quai d'Anthony alors que, chez nous, il fait certes humide mais doux. Si, si j'insiste! 
Tu réalises alors qu'avoir pris ton gros manteau est vraiment, vraiment une bonne idée car tu te les pèles! 
Jeudi soir, le métro n'est guère plein surtout à 22h, seulement occupé par les salariés qui terminent tard et des bandes de jeunes étudiants en goguette, pas mal allumés braillant comme des ânes. 
Ceux-là étaient habillés d'énormes salopettes jaunes taguées dont je n'ai pu voir les logos, ceinturées par les manches autour de la taille, un ou deux se baladaient un pull, d'autres étaient emmitouflés. 
Ils jouaient à chi fou mi... ou pierres feuilles ciseaux ou schnick schnack schnuck en Allemagne, jeu de mains qui peut réunir les peuples!
Ils avaient quelque peu dévoyé ce jeu, un grand gars aux hormones en ébullition,  plus excité que les autres, préférant chi-fou-fessées ou chi-fou-sexe, occasion pour lui de peloter indifféremment les copains ou les copines! 
Sont descendus en horde à Saint-Michel ou Denfert-Rochereau s'excusant du dérangement... Des provinciaux exilés probablement, bien élevés! 


mardi 18 novembre 2014

Un petit coup de blues !

Ouvrir le journal le lundi matin n'est vraiment pas une partie de plaisir, j'entends, lire le Ouest-France, bien sûr (je ne peux pas m'en passer malgré qu'il m'agace de plus en plus)! C'est un petit coup de blues garanti! 

Le week-end est passé par là, avec son cortège d'accidents et de morts. 
La lecture en est encore plus violente quand il s'agit de quatre jeunes de l'âge de nos enfants, broyés à l'aube de leur jeunesse, et que les miens, les vôtres les connaissent. 
C'est le boule au ventre, le coeur au bord de la nausée, les larmes aux yeux que la journée commence. Et de là-bas, d'Australie, on vous écrit "c'est trop injuste, tellement injuste!
Et là, l'indicible, un très gros cafard ... 

Décidément ce blog vire au noir, je pense qu'un bain s'impose afin de retrouver le moral, et pourquoi pas une petite virée à Paris? Hein, pour le fun ! 

samedi 15 novembre 2014

Du stress

Etre submergée par le stress m'arrive encore, celui qui prend racine au plus profond de mon âme et met mon corps en panique, le coeur en chamade. 


Mon stress (Dubuffet à Landerneau) 

L'aigreur d'estomac guette,  l'insomnie est récurrente, et surtout, je n'ai pas faim, ce qui est un signe imparable. 
La situation est ingérable, au sens propre puisque rien, là, tout de suite, ne peut apaiser la sensation de vague, de tsunami qui me ravage. 
Qui n'a pas connu le stress
Mes premiers stress? 
Les interrogations à l'école, les devoirs, les récitations de  poésie par coeur, les retards en classe parce que ma mère m'obligeait à ingurgiter, tous les matins, mon café au lait, devenu froid avec les yeux du beurre qui nageait, en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre, avec quelques croutes de pain imbibées (j'avais le temps de lire l'avenir qui m'attendait dans la bouillon jaunâtre d'un énorme bol). Je gerbais sur le chemin qui menait à la classe en braillant comme un âne, honteuse d'arriver en retard, de n'avoir pas mangé. Sur le trottoir, j'étais Caïn subissant la colère de Dieu, il me semblait voir le doigt de ma mère continuer à me menacer, courbée sous le poids du cartable, honteuse et déçue d'avoir rater le meilleur de la classe (sûrement), horrifiée par l'idée de me prendre une avoinée de la maîtresse (quoique?) et surtout d'être suivie du regard par tous les autres élèves jusqu'au confort de la place devant, à côté de Roland qui avait une petite bite, toute blanche et ridicule, comme un chewingum (il me l'a montrée à deux reprises pendant les leçons de calcul, la deuxième fois, j'ai cafté, je m'en veux encore). 
Le stress pendant l'épreuve de math au bac car j'ai séché pendant deux heures avant de me rendre compte qu'il suffisait de tourner la page pour continuer le problème, sans avoir besoin des réponses aux questions 1 et 2, après avoir réglé (au pif) les exercices de probabilité (je hais). 
Le stress du permis de conduire a fait que j'ai pris un trottoir, carrément comme si c'était la première fois que je conduisais, la honte! L'inspecteur s'est jeté sur le volant en râlant et on est rentré dare dare au parking, j'étais collée, on l'aurait été à moins. Je me suis consolée de ne pas l'avoir puisque je savais pourquoi! 
J'ai aimé le stress des examens, paradoxalement, celui qui fait que vous allez trois fois vider vos boyaux avant l'épreuve fatidique, qui rend les mains moites, fait battre le palpitant à cent à l'heure.  Lorsque les contenus sont maîtrisés et que vous êtes sure de vous, sure de ne pas raconter de la merde (ça m'est arrivé, on ne souhaite alors qu'une chose, qu'un des membres du jury mette fin à l'entretien), le stress est jouissif, on sort à peu près calme. Réécrire l'histoire ne sert pas à grand chose juste à s'évaluer. 
J'ai moins aimé le stress des inspections car le facteur élève n'est pas vraiment maîtrisable. Ma première visite, alors institutrice, avait rendu l'inspecteur hilare, en une heure, j'ai dû prononcer 160 fois "chut", alors que rien ne le justifiait! Point positif, le monsieur était ravi, content, en joie. Mais pourquoi diantre autant de "chuts", m'avait-il demandé, "tout se passait bien, vos élèves étaient charmants? Oui pourquoi donc !!!". J'ai dû lui répondre qu'il me stressait, mais que oui, ma foi, je maîtrisais ma classe! 
Bref, je stresse lorsque je dois affronter ma hiérarchie ou dire des choses que je pense désagréable  mais qui sont justes, ou que je dis de manière abrupte sans vraiment prendre de gants, je stresse lorsque je ne suis pas à l'heure ou que je risque d'être en retard. Je poireaute donc le plus souvent un bon quart d'heure avant un rendez-vous, ce qui rallonge d'autant, mon temps d'attente lorsque le professionnel lui ne respecte pas ses engagements. 
Mais il y a un stress que je ne supporte pas, le stress du stress. 
Quoi? 
Oui vous avez bien lu, je n'ai pas fumé, ni picolé, j'ai bien dormi mais je stresse à cause du stress qui monte parfois en vagues, me submerge et est incontrôlable, ingérable, dont les sources sont inconnues, infondées, résultent de mes croyances et de l'interprétation que je fais, d'un regard, d'un mot, d'une situation qui entre en résonance avec d'autres  tellement enfouies dans mon inconscient que même allongée devant quelqu'un sur le divan, je ne peux pas l'expliquer ...( je me la pète comme Caroline, mais j'ai déjà fait mon psy-out ici) ... 
C'est la tête, docteur? Ben oui! 
Secoue toi, dis stop, réfléchis aux bénéfices secondaires que tu en tires! Ben justement, là je ne vois pas, mais alors vraiment pas. Je réagis comme lorsque j'étais petite, j'ai une peur immense qui me paralyse, inconsciemment je dois risquer ma peau et je répète, inlassablement! 

Bref, y a pire dans la vie, j'en conviens, mais punaise, je suis prête à faire dire une messe, un mantra tous les mois à celui ou celle qui m'aidera à régler mon problème (peut-être à coups de pieds au cul, à l'ancienne?)

vendredi 14 novembre 2014

Philippe Meyer Le fils

Le fils de Philippe Meyer est un bon roman américain concernant le Texas!

Certes, il est bâti à la manière américaine, un chapitre par personnage, depuis le début du XIXème siècle jusqu'à nos jours. On suit ainsi Eli, Peter et Jeannie à différentes étapes de leur vie, mais le processus est pour une fois relativement subtil.  Le livre est surtout bien écrit et très bien documenté. La langue est riche, les descriptions des paysages percutantes. Il vaut plus pour l'Histoire que pour le roman, dont les personnages sont peu attachants. 
Terre de conflit, le Texas fut tour à tour indien, espagnol et mexicain, puis américain, ces derniers plus destructeurs de la nature qu'aucun de leur prédécesseur.
On s'y plonge avec plaisir même si la fin m'a quelque peu pesée, (trop long?).
J'ai particulièrement apprécié les récits concernant les Comanches, leur vie, les raids menés pour vivre puis survivre. 98% d'entre eux ont disparu de la surface de la Terre.
1850. Eli qui a été enlevé par les Comanches puis libéré, raconte sa vie parmi eux, pendant trois ans il s'identifie totalement à la tribu. "L'épidémie de petite vérole de l'année précédente avait laissé place au choléra - maladies propagées dans les deux cas par les chercheurs d'or qui faisaient leurs besoins dans les cours d'eau - et un hiver rigoureux avait achevé les survivants. ....Malgré l'extermination de dix mille Comanches, les plaines n'avaient jamais été aussi peuplées. Nos terrains de chasse voyaient s'installer toujours plus de tribus déplacées ..."

mercredi 12 novembre 2014

Woody Allen, Magic in the moonlight

Une grosse meringue rose et blanche qui ne manque pas de contenu:  le dernier Woody Allen, Magic in the moonlight. 

Que faire un jour de pluie un peu triste sinon aller au cinéma!
Donner à la caissière sa carte de piscine, qui s'esclaffe "c'est quoi, ça?"
S'excuser platement en rigolant.
S'apercevoir que sa carte d'abonnement est périmée alors qu'elle est à peine rentabilisée.
Rigoler à nouveau avec la caissière qui se plaint de sa sciatique car elle peut à peine tendre le bras afin de se saisir de la monnaie
Découvrir le confort du siège: large, profond, chaud!
Mater quelques bandes annonces.
Plonger dans l'univers des années 30, avec un Colin Firth tout à fait dans le jus; une bluette sur des rythmes de Charleston mais des dialogues profonds, sur la vie, la mort, et pourquoi pas l'amour!
Les grincheux sont malheureux, leur pessimisme empoisonne la vie, ils en oublient de respirer le parfum des fleurs, de goûter aux paysages,  de manger, d'aimer! Les optimistes sont peut-être de sombres crétins qui ne voient pas le monde tel qu'il est courir à sa perte, qui se complaisent dans la bêtise la plus crasse, prient des dieux inexistants, croient aux fadaises qu'on leur raconte mais la vie est tout de même plus rigolote avec eux!

J'aime que le cinéma m'enchante, goûter au  luxe des jardins sur le littoral de la côte d'Azur, les décors impeccables,  la chatoyance du tissu des robes et la sobriété des bijoux "so chic", le magnifique maillot de bain du joueur d'ukulele, aux muscles offerts à l'ombre chaude de quelques cyprès, le corps lustré, la voix ténébreuse chantant la sérénade à sa douce rayonnante!
Voilà, y pas de mal à se faire du bien!

dimanche 9 novembre 2014

François Morel et Carmen Souza.

Je prends plaisir à aller au spectacle, cette semaine, deux: le one man show de François Morel et la chanteuse Carmen Souza.

La jeune femme accompagnée d'un pianiste, d'un batteur et d'un guitariste tout aussi à l'aise à la contrebasse,  a une voix aux infinies variétés mais qui manque de coffre à mon goût, je dis bien selon moi, car je n'y connais rien, en voix: bercements, couinements, chuchotements, voix grave ou haut perchée. J'ai aimé cependant et notamment une interprétation de "sous le ciel de Paris" très ensoleillée! J'ai eu également un vrai coup de coeur pour le pianiste, londonien, qui l'accompagne sur scène, visiblement brillant, jeune et beau ce qui ne gâte rien ...
Le concert qui a débuté très Cap Vert a fini vraiment jazzi, ce que je préfère.
A l'origine je devais voir Mélanie de Biaso, qui a choisi une carrière américaine lâchant les bouseux de Bretagne et d'ailleurs! Pas class!

François Morel m'a littéralement enchantée! Ses chroniques matinales sur France Inter mises en scène sont un bonheur. Le bonhomme a la forme et reste un grand comédien, je ne bouderais pas mon plaisir même si le public quimpérois, très "prout ma chère" semblait à la sortie un poil ronchon... Pas tout, et je suis bon public,  puisque la salle était blindée.
Je n'avais pas encore expérimenté les places du  balcon, je ne suis pas déçue et je confirme bien que ce sont les places du pauvre ou de ceux qui ne sont pas allés à la vente orchestrée en juillet (mais qui ont fait leurs emplettes sur internet). S'y assoir est pire que l'orchestre car à moins d'1,80 m, la barre en fer forgé, garde du corps, masque le petit bonhomme seul en scène, vraiment très loin. Je n'étais pas loin de penser que j'aurais mieux goûté le spectacle sur mon canapé devant la télé.... Une fois n'est pas coutume. J'ai regretté de ne pas avoir de jumelles afin de mieux mater les expressions du visage, la sueur qui ruisselle sur le front, preuve que l'acteur en veut et nous en donne pour notre argent! J'ai dû bagarrer avec mon voisin de gauche, ventripotent, afin de conserver ma part de bras de siège et passer l'heure le foulard sur le nez, ma voisine refoulait sévèrement du goulot, elle exhalait le saucisson à l'ail par toutes les pores de sa peau, parfum matiné d'aisselles malpropres .
Des inconvénients des salles antiques, confinées et peu confortables .

vendredi 7 novembre 2014

Cher journal intime!

Aujourd'hui, lecteur, j'ai envie de ta raconter ma vie, façon journal intime… Alors si tu t'en bats la race, les c…Passe ton chemin! 

Alors voilà, mes côtes, pas terrible, j'ai toujours un mal de chien à dormir sur les deux côtés: le droit parce que mes os se retrouvent dans le vide, vu l'affaissement du bide, et ils n'aiment pas (je ne vois pas trop pourquoi parce que théoriquement ça devrait au contraire les alléger, le corps humain a des secrets que j'ignore) ; le gauche, parce que, là, c'est tout le contraire, le poids du bide pèse un max sur les côtes, qui n'aiment pas, mais alors pas du tout. Hier soir, j'ai donc été condamnée à dormir sur le dos, ce que moi, je n'aime pas du tout! Je ne peux pas trop tousser, pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque, ayant un résidu d'irritation de trachée qui dure depuis un bon mois. Je ne peux pas rire, ni courir, ni porter mes sacs poubelles, ce qui est ballot étant en mode désencombrement.... 
Pour mon dos et le début de sciatique, j'ai consulté un ostéopathe cet après-midi, je suis dubitative mais bon, mon prof de gym préféré me l'a vivement conseillé avant que ne s'installe une douleur permanente, il n'est pas aussi beau qu'on me l'avait dit mais efficace. Je me suis faite tripoter dans tous les sens, par des mains chaudes et douces, (j'aime) de façon à dévriller le corps (?), ce n'est vraiment pas désagréable! Il a repéré les bosses et les oedèmes, doit un peu connaître le corps! Il ne m'a pas fait craquer, ce qui est, à mes yeux, un vrai plus. 
Mon régime légumes porte ses fruits (ouarf), j'ai perdu le surplus, à moins que ça ne soit des muscles, compte tenu de mon impotence. J'ai même renoncé aux bains car la mer brasse beaucoup et j'ai peur d'être projetée en mode algues sur les rochers. 
J'ai attaqué le cagibi afin de jeter les vieux stocks qui datent d'il y a plus de deux ans, je ne suis pas déçue, j'en ai trouvé plein, trois énormes sacs poubelles de 50 litres, youpi, et j'ai réussi à créer du vide
Pour le moral, -je vous remercie de vous en préoccuper-, ça "roule" sous le vent des grandes marées (ça piaule comme dit le marin averti), des averses ou des grains, des moments de soleil intenses!

NB. En photographie le lieu où je me suis vautrée, la pente apparaît peu mais les pieux sur lesquels j'ai failli m'empaler, oui! Au delà de la ligne de troncs bruns, les barres rocheuses…. Je vous laisse juge. 

mercredi 5 novembre 2014

Diète numérique

La fracture numérique, je connais, je l’ai vécue: récit! 


Je ne pensais pas me passer aussi facilement de numérique! Même le téléphone dans ces montagnes sauvages,  se fait rare: l’absence de réseau est quasi automatique dès qu’on sort des sentiers battus! 
Au village, rien, au gîte rien, même pas de télévision, à 21h la troupe était au lit et à 22h nous dormions tous du sommeil du juste, jusqu’au petit matin. Certes, les chiens enfermés derrière la maison nous réveillaient parfois sur le coup de quatre heures parce que quelques bestioles viennent régulièrement les narguer, ce n’est pas l’envie qui manque d’aller les égorger (je pèse mes mots) mais quelques mousses profondément enfoncées dans le conduit auditif pallient à cet inconvénient. J'ai lu à nouveau avec plaisir!
Certes, on a bien essayé de satisfaire notre manque, au prétexte d’aller acheter quelques chaussures de randonnées dans le bourg voisin, Seix, où par miracle la 3G passait. Pas partout, ni sur la place où on se gare, ni sur celle où il y a l’église, un poil après la pharmacie et encore ! Entre le dos d’âne de Oust et le croisement plus loin. Il faut alors nous imaginer stationnées sur le bord de la route, empiétant sur  le bas côté herbeux,  seul endroit entre deux ronds points où messenger, instagram, whatsapp et autres applications étaient enfin fonctionnelles, en geeks, rigolant dans la nuit, à la lueur de nos écrans. On l’a refait une fois, malgré les 15 bornes de virages serrés, à vomir, au prétexte d’acheter des anti-inflammatoires. Au top, on était toutes au taquet, branchées sur le téléphone à guetter la 3G, tandis que les messages en attente tombaient en rafale, seule la conductrice souffrait en silence de ne pouvoir se jeter sur son portable! 
Les virées vers le Saint-Graal ont vaguement satisfait notre soif de connexion! Faut pas pousser mémé dans les orties, comment faisait-on avant ? 
Oui avant? 
Il n'y a pas si longtemps où il fallait aller téléphoner au bureau de tabac-épicerie-boulangerie-bistrot, où l'on prenait l'eau à la pompe, où l'on jetait tout au fumier au fond du jardin?
Et qui habitera ces villages quand les vieux seront morts? 
Là où je viens depuis plus de 20 ans, chaque année, même le maire habite Toulouse et se fiche comme d’un guigne des trois pékins restés vivre sur place! 
Etre reliés au monde via internet? Une utopie! 
Même avec une box, les ordinateurs rament! 
Imaginer télé-travailler? Même pas en rêve! 

La fracture numérique est partout, Paris et les grandes villes sont connectées parfois au de-là du raisonnable, ailleurs c’est le désert! Entre Rennes et Lorient, entre Bordeaux et Toulouse, les no man's land sont de plus en plus fréquents, les coupures intempestives tout autant. Il faudrait l’inverse. J’accuse les politiques incompétents, déphasés, incapables de penser l’avenir, plus préoccupés de ronds-points et de ronds de cuir ou de chrysanthèmes, de ne rien faire et en conscience! 

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