samedi 29 octobre 2016

Bruges!

Bruges, Belgique, bière ...
vue de ma chambre au petit matin 

Arriver à Bruxelles par l'avion en provenance de Nantes relève de  la plouctitude absolue! L'avion se parque tout au bout, loin... Cependant, il faut bien le dire, cruches nous fûmes. Occupées  à bavasser des choses de la vie nous n'avons pas entendu la convocation pour l'embarquement, nous n'avons réagi qu'à l'appel de nos noms, tandis qu'une palanquée de Pékins poireautaient dans le bus, debout. Nous ne sommes pas montées sous les huées et avons même pu traverser le tarmac assises. L'avion n'était pas à hélices mais presque, grands s'abstenir, il est fort probable que sur le côté ils ne tiennent qu'assis... Atterrir  avec hop, signifie randonner un bon quart d'heure dans l'aéroport de Bruxelles avant de trouver la sortie devant un résumé de tout ce que compte le luxe en matière de voitures et de fringues, une ville en miniature dans l'aéroport. A notre décharge nous avons géré un max le départ pour Bruges, avec achat du billet en moins de 30 minutes à partir de la descente de l'avion!  
Le trajet dure 1h30, passé la frontière entre la Flandre et la Wallonie, on n'y parle plus français, mais un flamand guttural du plus bel effet. Y a plus qu'à bien se tenir, ce qui ne devait pas être le cas! 
Le Parisien qui nous accompagne s'est d'emblée désolidarisé des provinciales que nous sommes , qui bonnes poires l'avons attendu devant une bière à la brasserie Tuf Tuf  avant de filer vers notre b&b en braillant comme des ânes dans les rues paisibles de la cité, sur fond sonore de nos valises à roulettes. 
Les restaurants chic alentours étant blindés, nous nous sommes rabattus sur la Taverne the Hobbit, conseillé par le Routard, où nous nous sommes gavés de Ribs avec un beurre à l'aïl ou une béarnaise. La béarnaise a été liquidée, on s'en fout on dort seule! Le Parisien s'est fini à la dame blanche, en total jouissance! Rhha ....Pour mes lecteurs inquiets, je rappelle qu'une dame blanche consiste en une énorme glace vanille coiffée d'un tas monstrueux de crème chantilly. 
Le B&B est absolument magnifique, je dors dans un lit de belle qualité, king size, je m'y suis perdue cette nuit, Autant dire que j'ai quelques scrupules à savoir V. dans un lit en 90 sur le pallier, mais elle s'est sacrifiée d'emblée, (ah l'amour!).  Je pense qu'à Gand, je vais morfler ? Il n'y a pas un bruit dans cette coquette maison avec jardin où nous sommes les seuls occupants. Poutres apparentes, salle de bain gigantesque, cuisine en rez de chaussée sur terrasse, derrière l'église Saint-Sauveur! 
Ce soir,  suite de notre périple qui s'annonce, ma foi, fort festif !
Il commence bien, l'ours mal léchée sur le palier  n'a pas aimé que je quémande des nouvelles de sa santé, sans doute une nuit d'insomnies : "putain la chieuse" tandis que la radio du Parisien qui squatte le premier étage hurle du Claude François...
La vie est belle, la fontaine du jardin glougloute et les merles chantent. 
Taverne the Hobbit, ribs à volonté 


Taverne The Hobbit 

jeudi 27 octobre 2016

Stop and go en Pays de Loire

Pour moi, invariablement, les Pays de Loire sont associés à Laval, Angers, Nantes-Saint-Nazaire, les églises de Vendée, détruites et reconstruites, le pinard (pas n'importe lequel hips!), ces cons de chasseurs dans les vignes, la Flèche, le Prytanée militaire et Fillon! Un stop and go suffit amplement quand on connaît ou croit connaître cet "entre-deux Loire".
Saint-Nazaire, l'estuaire de la Loire

Saint-Nazaire vaut le détour, très largement, la ville mérite qu'on s'y arrête, ne serait-ce que  le temps d'une déambulation le long de l'estuaire. Peu de monde à midi, des fauteuils délaissés face aux carrelets, une lumière magnifique sur le seul petit porte-conteneurs quittant l'embouchure. On imagine Saint-Brévin sur l'autre rive, les grues et portiques du port qu'on devine immense. J'avais envie d'y voir des bicyclettes, des enfants en roller, des poussettes comme à Porto ou à Istanbul, mais la ville était déserte.
Le point de rencontre pour la découverte de la cité reste la base sous-marine, masse bétonnée témoin des années de guerre.  Elle  se visite, toute noire face à la ville blanche, verrue dont on a su mettre en valeur les alvéoles et le site qui coupait autrefois la ville de son port. 
J'avais opté pour la visite guidée des chantiers navals mais j'aurais aussi aimé voir les terminaux du port et pousser jusqu'aux portes de Nantes. Cette dernière visite ne fait pas le plein, pourtant elle le mérite largement, surtout l'été puisqu'elle peut se faire en bateau, je la recommande vivement et l'envisage pour une autre fois. 
Visiter les chantiers navals reste toutefois passionnant, on peut être surpris par le faible nombre de travailleurs aperçus sur les paquebots de croisière monstrueux en construction, notamment le frère jumeau du Harmony of the seas. Il est interdit de prendre des photographies, ce qui est fort dommage, j'aurais aimé immortaliser le plus grand portique d'Europe rouge et blanc, se déplaçant sans bruit guidé par deux hommes seulement, un à terre et l'autre au dessus du vide dans la nacelle. Le cheminement se fait en car accompagné par une guide très pédagogue. On s'arrête voir travailler les soudeurs qui montent les pièces une à une  comme un jeu de légo, on pénètre dans la cale sèche ou trône le B34, nom de code du futur géant des mers.
Quitter Saint-Nazaire sur le pont au dessus de l'estuaire au soleil couchant vers la Vendée renforce l'idée que la ville mérite bien plus qu'un simple après-midi!
Saint-Nazaire, la base sous-marine

Saint-Nazaire, une partie du port 

mardi 25 octobre 2016

Une virée à l'île de Ré

A la Toussaint, je conseille une virée à l'île de Ré! 
Ars en Ré

De l'île de Ré, je me souvenais du sable entre les herbes, sur les chemins, des étendues  infinies sur la plage du Bois battue par les rouleaux de l'océan, du noir et blanc du clocher d'Ars, des arbres rabougris, couchés sur le flanc tendant vers l'est, leurs branches desséchées par le vent. Et puis il y a eu les films de Sautet (les choses de la vie) et de Pascal Thomas, (les maris, les femmes, les amants),  Jospin aux Portes, la bicyclette et le vent dans les cheveux des filles sur les routes vers Loix. (On y a même tourné le jour le plus long pas très loin du phare des Baleines)
Pendant longtemps aller sur l'île de Ré apprenait la patience, patience à attendre son tour pour le bac, les enfants en culottes courtes ou robes à bretelles, braillant à l'arrière des DS ou des Dauphines,  papa, maman ne quittant pas le siège-avant sous le soleil cuisant de Charente-Maritime. Depuis, le pont, toujours payant, préserve les  privilèges . 
Aujourd'hui, visiter l'île nécessite de l'argent, même au camping, et cette facilité à passer en voiture lui ôte ce sentiment étrange que j'ai, à me sentir enfermée. Rien à voir avec Belle-île que j'ai connue (reconnue) à la fraîcheur des vents de février, ou Bréhat, ni Groix restée sauvage, ni les Hybrides de l'Ecosse, Ré c'est Wight, en plus chaud, plus blanc et bleu, plat et à l'image des ces nappes Vichy qu'on jette sur le sol pour le pique-nique ou sur les tables de bois des terrasses abritées. Ré est sous cloche à Saint-Martin la snob, au Bois, à la Couarde, aux Portes. Heureusement, les pistes goudronnées pour les vélos cheminent dans les champs cultivés, entre les cahutes à huîtres ou les marais salants, rappelant le passé agricole d'une île très poitevine. Elle a, de la région, les murs blancs en pierres sèches, les volets peints en vert, les roses trémières, les ruelles étroites et les temples protestants. 
La snobitude prout prout ne lui a pas enlevé les lumières subtiles sur les marais, les couchers de soleil sur la plage ou sur les vignes dorées par l'automne. L'île a gagné des arbres et même une forêt domaniale au nord, la préservation des nombreux espaces agricoles ;  aucun immeuble ne la défigure, l'invasion touristique est discrète même si à la Toussaint on la sent importante. Il y a, le soir, les odeurs de cheminées, si typiques des fins de journée des vacances d'octobre, dans les ruelles, à la fraîcheur presque hivernale, tandis qu'il fait si bon, au soleil du jour, boire une bonne bière à la terrasse des bistrots abrités. 
Ré est parfaite pour un petit week-end en bicyclette pour ceux qui n'ont pas peur de pédaler, le vent dans le nez du retour mais, Ré c'est chic et cher réservée pour les familles à col amidonné, les couples vieillissant à chaussures à glands, jeans éculés mais neufs, cheveux méchés et foulard de soie. 
J'ai aimé le goût du Poitou, la chaleur de la mer pour un long bain, la solitude des pointes éloignées du flux touristique, la gentillesse des habitants. Mais les huîtres sont meilleures à Merrien, plus iodées, la Bretagne dans son jus, brute. Ré c'est chic et distingué, cependant, fin octobre on peut encore s'y sentir en été. 
Quelques conseils pour ceux qui voudraient s'y rendre:
- se loger au Bois très central si l'on décide de découvrir l'île à bicyclette
- louer des vélos ou venir avec les siens 
- pique niquer le plus souvent afin de ne pas y laisser un bras voir deux 
- ne pas hésiter à se baigner, la flotte fin octobre est à 17-18° (chez moi 14°) 
- dormir sur la plage au soleil
- éviter les spots comme le phare  des Baleines ou les marchés touristiques, 
- manger des huîtres pas plus onéreuses que chez nous (???) 
- mater les oiseaux.




dimanche 16 octobre 2016

1956 les débuts du slipway ...

Passer la baïonette de la médée, entrer sur le slipway

Il est rendu.
Le palier de zone est bouffé.
Un slipway en travers.
En chêne français.
Un gîtomètre (un bout de bois au bout d'une corde).
Gîte
400 tonnes, 43 mètres de long 8 mètres de large
Déroctage à 1,50m
300 points de graissage avec pompe à graisse et gants jusqu'aux coudes
Chasser l'eau de mer.
Le bois y chante pas.
Faire la souille dans la vase.
Les verins sont sur les estacades.
15 tonnes de gueuze sur le gaillard d'avant.
Casser l'assiette.

dimanche 9 octobre 2016

Paris en automne!

Chroniques de Bretagne aime les rituels, Paris en automne, c'est coutume (ici).

Je commencerai par évoquer la faune parisienne qui m'étonne toujours, pas celle à crête, ni puante qui zone sur les trottoirs! Non point, les vraies bêtes à poils et à plumes! Pendant la course à pied, j'ai eu le plaisir de voir un héron cendré fièrement planté sur les quais de Seine. J'ai pensé un moment qu'il était en plastique me disant que l'office du tourisme faisait bien les choses! Je n'ai pas eu le temps de l'immortaliser puisqu'il a pris son envol à notre arrivée galopante. Au retour, un gros rat à longue queue fouinait sous les tables d'un estaminet de bord de fleuve, un poil ragoutant! Pour le reste, ma foi, rien de bien nouveau, des corneilles, des goélands, des mouettes, quelques pigeons (bien moins qu'avant)!
Question expositions, octobre nous gâte! 
A voir pour rire, l'exposition Ben au musée Maillol nouvellement restauré, fraîchement ouvert! Le bonhomme attire et met en joie. Je préfère la première période, que les oeuvres récentes franchement foutraques.
Oscar Wilde se mérite au Petit Palais, dans la pénombre très intime des salles étroites, avec commentaires à ras la terre, verts sur fond vert, quasi illisibles, une incitation à payer les audioguides? Sa vie balaye la fin du XIXème siècle, à lire dans une multitude de documents authentiques et d'oeuvres contemporaines.
La passionnante exposition sur le Mexique 1900-1950  au Grand Palais, présente des oeuvres de Diego Rivera, Frida Kalho, Jose Clemente Orzoco et les avant-gardes. Je la recommande vivement! 
Magritte est nettement plus sinistre au centre Beaubourg et j'ai largement préféré l'étage des oeuvres contemporaines (niveau 4) qui présentait une collection d'oeuvres russes des années de dégel et 90 (1950-2000).
On aime musarder à la Maison Européenne de la Photographie et admirer jusqu'à la fin du mois les magnifiques clichés d'Herb Ritts , compulser les ouvrages du Mémorial de la Shoah, se promener sur l'île Saint-Louis ou les quais de Seine libérés des voitures, courir dès potron minet vers le Panthéon décapuchonné, finir au jardin du Luxembourg, se gaver de poissons frais chez Allo Sushis. Ce n'est pas une chaîne mais un petit restaurant niché au creux de la rue de Rivoli, rue cloche percée qui prend plus sûrement le nom le petit japonais afin d'échapper aux amalgames de la grande distribution; boire une bière à l'étoile manquante.
Un week-end de provinciale venue de sa Bretagne profonde en 4h30 de train .... poussif! 


vendredi 7 octobre 2016

J'aime l'opéra!

Mardi soir, au théâtre de Cornouailles à Quimper, j’ai assisté à un opéra, sans dormir (enfin relatif), de-là à conclure:  j’aime l’opéra! 

Quimper ovationne, toujours, longtemps, debout! Dès les premiers applaudissements, une vieille exaltée se lève et applaudit à tout rompre, entraînant dans son sillage des rangées de spectateurs, mollement avachis, qui traînent à se lever. 
De deux choses l’une:
  • le spectacle, tous les spectacles sont excellents ? 
  • les spectateurs sont toujours contents, donc très bon public?
J’opte pour la deuxième solution, dans le Finistère de l’Europe, le Breton se contente de peu, cela étant, il n’est pas rare que certains artistes s’entraînent chez nous puis deviennent ensuite de grandes vedettes! Quimper scène nationale, certes mais pour des représentations en devenir.
Ainsi donc, je suis allée voir Macbeth de Verdi revisité par Brett Bayley, incontournable dramaturge sud-africain, il offre une version pour 10 chanteurs et 12 musiciens.  
J’ai applaudi mais ne me suis pas levée, je n’ai pas été transportée, mais je n’ai pas dormi. Enfin très peu, à la louche 10 minutes, sans ronfler, et avec la conscience certaine de toujours entendre lady Macbeth remarquablement interprêtée par une cantatrice qui avait du coffre et de la prestance. Je progresse 
En 1h30, le metteur en scène transpose la pièce de Shakespeare en République démocratique du Congo, sa mise en scène est conforme à toutes les images que l’on peut se faire de la guerre civile, des dictateurs et de leurs épouses, des exactions, des compromissions et de la corruption, jusqu’à la caricature (les trois bonhommes masqués de blanc, infâmes représentants de la diabolique multinationale).
J’aime l’opéra, j’aime surtout quand c’est court, varié, enlevé! 
Je n’ai pas regretté une seule fois ma place, ni avoir forcé ma nature très encline à retrouver son lit après une nuit courte! 




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