lundi 29 juin 2015

Une virée à Brennilis

Pour les amateurs de frissons, je conseille une virée à Brennilis, sa centrale, son lac au coeur des Monts d'Arrée...lorsque vous aurez épuisé toutes les autres merveilleuses balades que je vais dorénavant vous conseiller! Cependant, ne boudons pas notre plaisir, la découverte vaut le déplacement. 


"Finalement, je pense que je préfère les langoustines au homard! 
- Oui, tu as raison, c'est d'un commun, le homard! 
- c'est surfait le homard! 
- la langouste encore ... 
- une bonne langoustine, y a que ça de vrai! 
- c'est clair!" 
C'est ainsi qu'a débuté notre merveilleux repas entre filles (un seul gars ça ne compte pas) autour de la piscine sur les hauteurs des monts d'Arrée, à quelques encablures de Saint-Michel de Braspart! 
J'ai fait fi de la ligne à haute tension, qui passait au dessus de nos têtes, pas pire et voire même moins pire que le micro-onde âgé de 40 ans qui trône dans ma cuisine, aux dires des spécialistes présentes autour de la table! J'ai également fait fi de la centrale nucléaire toute proche, donc le réacteur semble encore en bon état bien qu'à l'arrêt depuis 85 (30 ans), en cours de démantelement. Le site, un poil inquiétant, reste hors de portée; on se contente d'un tour du lac Saint-Michel derrière son barrage antique (les années 30). Je n'aime pas les barrages, sans doute est-ce lié au souvenir des récits que faisait ma mère au sujet de la catastrophe de Fréjus! 
Quelques jeunes venus en mobylettes dragouillaient sur les pontons désertés, entre les hautes herbes des berges, plus loin, deux gars arrimaient des voiles à leur planche. La Manche, la mer la plus proche,  est à 45 minutes vers le nord, sur Carantec.  
On se sent vraiment en montagne, il y a le vent d'ouest qui va bien, des températures un poil plus fraîches (on a gagné quelques degrés en arrivant chez nous) et on traverse des bleds inoubliables qui sous le soleil donnent vraiment envie de s'y arrêter, enfin pas vraiment vu qu'il n'y a même plus un bar-tabac-épicerie-boulangerie pour nous accueillir pour un pommeau en fin de journée! Pleyben, assurément, mérite la palme avec un des plus bel enclos paroissial de Bretagne, cependant,  ce village rue, sans un seul arbre et tout en pierre, n'attire pas. 
En bref, Brennilis ou La Feuillée, c'est le Finistère profond, celui que le conseil général a oublié de développer en tourisme rural, celui qui donne envie de se pendre les soirs d'hiver, par congères et grands froids, aux poutres des hangars désertés. Le paysage est un brin rude et désert, les vaches pie noire m'ont manqué, ainsi que les champs cultivés, les talus du Morbihan, les chemins balisés, les blés blonds et les petits pois. 
Par contre, la déconnade était au rendez-vous, les culbutes dans la piscine et le beurre sur la table, une salade à se damner, des langoustines toutes fraîches à la mayonnaise montée à la fourchette, les petits légumes à la crème qui ne font pas grossir, le soleil derrière quelques nuages évanescents. 
J'ai toujours envie de terminer ce type de billet, récit de mes folles aventures du week-end, à la façon dont on finissait nos rédactions, quand nous devions à la rentrée écrire les meilleurs moments de nos vacances. Je n'avais jamais rien à raconter, je m'étais emmerdée ferme pendant juillet,  à l'abri du parasol sur les plages bretonnes afin de me protéger du vent, rester au village en août ne s'apparentait pas à de réelles vacances.



Lac Saint-Michel

dimanche 28 juin 2015

Le hamac rouge, Jean-Luc Payen

Lire, un peu. Jean-Luc Payen, le hamac rouge. 


Le hamac rouge de Jean-Luc Payen est un petit livre jubilatoire. Il y raconte son enfance dans les années soixante près de sa soeur et de son frère, ses joies dans "le château",  cabane qu'ils ont construite en haut de l'arbre, sur l'île ; les méchancetés de l'instituteur qui soulève les enfants par les petits cheveux, (ce qui est impossible selon ma fille, mais elle ne soupçonne pas à quel point les enseignants de l'époque pouvaient être violents afin de faire entrer dans les têtes l'orthographe et la conjugaison, et combien les cheveux peuvent être bien enracinés), la grand-mère qui a survécu aux camps, la virée en Equateur, le beau-père violent, la soeur paraplégique. 
Le récit est tour à tour tendre, léger, profond, dramatique sans jamais peser. 
Un régal en ces temps de sécheresse littéraire! 

lundi 22 juin 2015

Une virée à Guerlédan.

Guerlédan? Centre Bretagne, un lac de barrage, vidé depuis six mois, tel un serpent ayant mué, il exhibe sur toute sa longueur, ses berges desséchées, les moignons des arbres noyés, les ruines des quelques hameaux engloutis, le vieil halage disparu. Depuis l'été, ce monde reverdit mais il a longtemps été un paysage lunaire, un monde de revenants. 

Fêter l'été et la musique là-bas pourquoi pas! 
Hier, j'ai imprimé un vague  circuit rouge, celui de la butte de Malvran, il permet de longer le lac sur sa partie escarpée qui le surplombe, dans les arbres, puis de poursuivre dans cette magnifique campagne, aux confins du Morbihan, du Finistère et des Côtes d'Armor,  pour 13km et 3h30 de marche soutenue. 
Tadaahh !
7h30 réveil intempestif! Quelle idée absurde de mettre le téléphone à sonner! Flûte, le temps est couvert, chic, on marchera sans trop de cagnard
8h50 on part, l'idée est de se rejoindre chez JJ et V afin de partir de concert, sauf que Bobby décide fort intelligemment d'aller acheter le pain pour le pique-nique et d'attendre là-bas derrière l'église. 
9h15  JJ et V ne sont toujours pas à la boulangerie, ils ont dû suivre sur leur chemin une trâlée de cyclistes qui les a considérablement retardés. 
9h20 on s'engueule car on a avancé sur la bonne route, mais on voit passer JJ et V qui filent vers le sud, loupant la sortie. Je scude (je déteste les plans qui changent comme qui respire), puis j'appelle, on se donne rendez vous à la sortie, sur la voie rapide ... mais Bobbby pris de remord les attend enfin sur le bas côté. Je boude. 
Deux solutions pour se  rendre à Saint-Aignan: la route du centre ou la voie rapide par Lorient et Pontivy. 1h30 les deux options mais la première nécessite des sacs à vomis, la seconde coûte 20 bornes de plus. On opte pour la plus sure et la plus longue, afin de ménager nos estomacs. 
Tandis que dans la voiture de tête, ils jouent avec le GPS , que V. "soule tout le monde"(sic), je me tape les émissions (oh combien éducatives) de France culture: Garouste, puis je ne sais quoi et enfin la messe avant de basculer sur France info en boucle...J'aime France culture mais comme dit V, quand c'est moi qui décide! 
10h45, sur zone. On se gare dans un champ où plusieurs centaines de voitures peuvent être parquées, plusieurs parkings tout autour du site sont d'ailleurs aménagés, afin d'éviter les embouteillages, les stationnements sur les bas-côtés qui sont strictement interdits (en principe). Là il est quasi vide, une famille pique-nique déjà à l'arrière de sa bagnole. Il fait grand soleil. 
11h20 on est au fond du lac, épatant! 
11h25, on prend un café dans un bistrot, sous le regard bleu du patron à l'accent anglais. 
11h45 on entame notre randonnée, on marche, on marche, on rigole, on se traîne. 
12h45, depuis dix minutes déjà les estomacs chantent le vide, on cherche une clairière où l'on pourra être à mi soleil mi ombre, on investit un énorme tronc. 
Un régal! (On n'a pas pris le pinard, la sieste n'étant pas prévue) 
13h V. a la bonne idée de regarder le plan. Damned, on n'a pas fait la moitié du circuit, pas même le tiers d'ailleurs (20%) qu'on entame sur la route d'un bon pas.... quand à un carrefour, fort à propos, V. suggère qu'on coupe et qu'on se contente d'aller ensuite visiter (en voiture) l'abbaye et les forges... Après débat, au milieu des champs,  tout le monde est d'accord, on s'engage vivement dans la montée, faisant les malins devant de braves gens qui, non seulement, pique niquent derrière le coffre de leur voiture mais sont assis sur les sièges qu'ils ont sortis!
13h30 "C'est du sarrazin ces trucs? Ben non, ce sont des petits pois!" (J'ai raison)
13h45, le parking auquel on arrive n'est pas le notre, on continue notre marche rapide sous le cagnard, d'un pas alerte quand à un carrefour, doute.... quid de la bonne route? 
Je hurle "on est mal on est mal" ... 
L'adage étant de ne pas prendre de risque sans carte, on décide de revenir sur nos pas ....3km et de poursuivre vers notre parking sur un chemin que l'on connaît ....
On repasse devant la famille qui prend le soleil, sans se faire remarquer cette fois-ci de peur qu'ils ricanent!
Ouarf! 
4 bornes plus tard et une bonne heure de grimpette, en arrivant à notre champ, nous avons compris que nous n'étions qu'à 200 m. avant de prendre cette funeste décision de rebrousser chemin. Dans la voiture, Bobby a refait l'histoire, disant que son intuition était la bonne, il pensait sincèrement être proche de notre lieu de stationnement, qu'il était même prêt à tenter le coup seul mais devant la détermination de tous il y a renoncé!

J'ai beaucoup, beaucoup ri lors de cette journée, j'aime les blagues potaches des participants, leur amour de la vie et de la bonne chère, leur façon de prendre les erreurs à la rigolade, de ne pas faire un drame de tout! Certes, le retour fut épique, la fesse transpercée par la ceinture de sécurité, qui me sciait le cou, assise sur la barre, à 50km à l'heure, sur la stricte route du centre mais pas plus rapide ni plus longue que tous les autres circuits.
La balade est originale, les communes ont tout organisé, des guides (2 euros) font la visite commentée, il suffit de s'inscrire à l'arrivée, les touristes descendent au fond du lac équipés de gilets façon DDE! La campagne est sublime et truffée de bonnes surprises comme l'abbaye de Bon repos ou les forges des Salles, site sidérurgique remarquable.


samedi 20 juin 2015

#J'aime

Je crois sincèrement, aujourd'hui, qu'on ne se nourrit pas de biens et d'objets mais de sentiments, de souvenirs, d'amitiés, d'amour et de joie.#J'aime


J'aime courir sur le chemin côtier, voir les aigrettes et ces cons de cormorans, les ailes écartées séchant au soleil sur un bon gros rocher au milieu de la ria.
J'aime le soleil du petit matin qui éclaire les brumes au dessus des champs récemment labourés, gorgés de pluie au coeur de l'hvier. 
J'aime les couleurs chaudes de feuillages et des papyrus de la mare.
J'aime les premières fleurs de camélias, tandis que celles des hortensias, virent doucement vers le néant de l'hiver. Je ne les couperai qu'en mars. J'aime, en juin, quand les hortensias remplacent les rhododendrons et les dernières fleurs de camélias. (Cette année j'ai laissé les vieilles fleurs aux pétales, frêles comme du papier de soie, elles se mêlent aux nouvelles).  
J'aime le bleu de l'océan aux vapeurs blanches, piqueté de barcasses des vieux pêcheurs tirant quelques casiers, la voile blanche croisant au large de l'école des Glénans. J'aime deviner la toute légère planche à voile près de la balise verte. Elles sont deux en fait mais tellement transparentes. Je me demande pourquoi le gars en kayak attend que passe le temps, sans bouger avant de reprendre le doux mouvement de ses pagaies.
J'aime aller me baigner à 6h30 le matin quand les premiers rayons du soleil, éclairent d'un bel orange bien chaud les rochers en bas de chez moi. Plonger la tête la première afin de me réveiller. 
J'aime la chanson de Laurie Darmon, ruptures.
J'aime que les bruyères d'hiver soient en fleur ; puis les jeunes pousses toutes vertes tendres qui remplacent les fleurs! 
J'aime que mes élèves rient et me parlent, et qu'ils me disent "madame vous avez géré!" en sortant de épreuves du bac. J'espère surtout qu'eux auront géré! 
J'aime me souvenir des belles choses, des moments tendres, du sourire de mes enfants, de leur joie de vivre.
J'aime aussi le potage au potiron, gingembre, lait de coco, les premières sardines grillées, dîner au soleil couchant d'un  petit verre de vin,  coucher si tardif en juin, hier 23h30 au bas mot!

Petit billet foutraque écrit il y a un an, quand débutait l'année, scolaire évidement, complété alors qu'elle est presque terminée. 


mercredi 17 juin 2015

Taille, taille, taille !

Deux jours sans bosser, c'est décidé je m'attaque aux bosquets  qui ont bien profité du printemps humide! Je taille pour l'avenir (et afin d'évacuer les idées noires). 

L'activité défoule, me défoule, remplace un bon footing et j'ose espérer, cette année, me permettra d'avoir des fleurs le printemps prochain! L'homme de l'art que j'ai dûment questionné, est formel, la taille se pratique aussitôt la floraison terminée! J'avais un peu peur de modifier le paysage, en réalité, la perspective est renouvelée, les véroniques n'en sont que plus visibles. Cela étant, le reste paraît également urgent à ratiboiser, quand on commence il ne faudrait plus jamais s'arrêter! 
Seul problème j'ai, comme de bien entendu, couper le fil électrique..n'y ayant plus pensé, le fourbe  s'était planqué dans les lierres. Je vais m'attaquer au rafistolage (on m'appelle la fée électricité),  une fois de plus, les boursouflures scotchées se multiplient comme des hernies. 
Mes avant-bras ne cessent de vibrer depuis 5 heures sans que je puisse rien faire pour en stopper les sensations! Pourtant, je procède par étape, ce matin, dès 8h, j'ai refait le mur végétal entre chez moi et le voisin, un truc immonde qui dégage bien le passage afin que leur clébard ne soit pas tenté de mordre quand on s'approche trop près de la clôture, que je puisse tondre sans bousiller leur grillage.
J'ai rasé les euphorbes, laissé deux trous béants où pourront s'épanouir les hortensias, devenus rachitiques. C'est là que l'on se rend compte qu'il faut aussi réaliser une petite coupe aux buis façon boules, éradiquer les ronces, désherber le camélia rampant et les azalées, arracher un peu de lierre.
Depuis je colle, en tâches, façon léopard, couverte de sève blanche et je suis scarifiée, de longues traînées sanguinolentes sur les jambes, derrière les cuisses et les mollets,  façon zèbre mais j'ai la satisfaction du devoir accompli, dans la douleur, comme le Christ, expiant je ne sais quelle faute, évacuant la culpabilité. Amen! 

Pendant les opérations, je suis en mode nostalgie, je me vois à New York, où j'aimerais retourner, ce voyage constituant un excellent souvenir.  Je suis Mary Poppins montant au ciel avec son parapluie noir poursuivant mon rêve de la nuit, inlassablement, mais je suis aussi en friche, souvent incapable de lire, ou de tenir très longtemps sans m'assoupir ou bouger inutilement. De longues heures de surveillance m'attendent d'ici la fin de la semaine, je vais me plonger dans les bouquins et les journaux pendant que les chères têtes blondes plancheront sur les devoirs qui feront d'eux, je l'espère, des adultes bacheliers!

Et ce matin, un bain à 6h30 dans la quiétude d'une mer d'huile, une fois passé le petit pêcheur ayant relevé ses casiers dès potron-minet. J'ai juste failli me tuer, après avoir glissé sur la pente herbeuse, l'épaule a,  une fois de plus, morflé, mais je me suis arrêtée à temps, juste celui de ne pas me fracasser l'arrière de la tête, sur les rochers! Franchement j'aurais dû aller m'acheter un billet de loterie! 

dimanche 14 juin 2015

Ma virée d'été à Paris.

Toujours aussi amoureuse de Paris, malgré le bruit, les bagnoles et les odeurs de pisses des mecs qui, décidément, restent de gros dégueulasses, je vais militer pour qu'ils soient verbalisés. Halte aux soulagements de vessies n'importe où, le mâle français est un goujat, un porc. Cependant...




Parmi les gâteries à ne pas manquer, le concert classique à l'église Saint-Ephrem des Syriaques, 17 rue des Carmes à Paris dans le 5ème (chrétiens d'orient, catholiques de l'ancienne Antioche). L'acoustique y est remarquable, les artistes excellents! Peu coutumière de ce genre musical, j'en ai pourtant sucé le moment comme un bonbon, au couchant du soleil, qui éclairait de ses rayons, le saint en extase peint sur les murs. Je n'y ai pas vu un signe si ce n'est celui de prendre le temps comme il vient et d'en jouir pleinement. L'assemblée est peu nombreuse mais experte, l'air entendu de celui et celle qui sait quand applaudir. C'est aussi l'occasion de musarder rive gauche, de grimper vers la rue Moufetard, d'y mater ses touristes et ses étudiants et de satisfaire un des fantasmes de Sameplayer, la nouille chinoise faite maison, balancée par dessus l'épaule à grands hahanements: vrais cuisiniers chinois, décors en plastique d'une salle improbable, odeur de friture atténuée par la vmc et la climatisation, grands slurps de notre voisin de table dont le nez trempe quasiment dans la soupe, de l'ail, de l'ail de l'ail aromatisé à la coriandre, et une grande envie d'atténuer le goût par une glace bien sucrée (et un brossage énergique avec bain de bouche).
Il a fait bon dans Paris samedi, une brise aimable accompagnait les déambulations. 
Carol Rama, les crapauds de ma mare
A ne pas manquer: 
- les expositions au musée d'art moderne de la ville de Paris, Lüpertz (puissant), Carol Rama (du sexe féminin, de la vulve et du sang) et Darger (j'ai moins aimé).  
- les expositions de la Maison européenne de la photographie, toujours aussi parfaites. 
- la fondation Yves Saint-Laurent pour la collection du scandale: chignons, turbans, robes moulantes des années 40 et extraordinaire manteau doudoune vert à poils longs. La découverte d'un petit espace qui présente quelques pièces, juste ce qu'il faut pour en profiter et se souvenir.
Et puis regarder, se faire plaisir, admirer les gens, si inventifs!
Markus Lüpertz, un aperçu 

vendredi 12 juin 2015

Paris, la virée de l'été!

A chaque fois que je vais à Paris, je suis accueillie rue du Pont Neuf (excusez du peu), façon les soirées de l'ambassadeur, par de délicates attentions! Mon hôte manie avec maestro les règles de bases du bien savoir recevoir.


J'emménage dans la chambre d'amis, exclusivement réservée aux invités, donc point de merdier  à traîner qui date du temps des enfants, obligeant à slalomer: imprimantes en panne, micro-onde dont on ne sait que faire, sacs remplis de vaisselle, tables pliantes rouges en fer rouillé, planches de surf et de body, parfois souris crevée que j'ai le bon goût d'éliminer avant la venue du visiteur. Non là, softitude, portant pour vêtements, table pour valise, quasi inutile (mais bon pour faire plaisir j'ai vidé la dite valise afin d'utiliser la banquette qui évite de se baisser ), le plus souvent le livre qui va bien: les conseils du bien se comporter par Nadine de Rotschild ou la pensée à la mode sur la vie parisienne. Il me manque le bouquet de fleurs mais je pardonne car le lit est fait, les draps sont lavés avec la lessive Francis Kurkdjian,  la peau de bête est pliée mais reste à disposition pour réchauffer une couette un peu légère voire pour d'autres activités inavouables avec des amis de passage .. Je vous arrête tout de suite, pas de pensées cochonnes! 
La salle de bain est exclusivement réservée aux invités, elle offre tout ce dont on a besoin: serviettes, dentifrices, savon liquide Hermès,  (le pousse-mousse seul produit abordable) et chaussons. Le panard! 
Il n'est pas rare que notre hôte ait prévu de quoi se sustenter après une arrivée tardive: une plâtrée de pâtes,  une bonne tortilla maison lestée de beaucoup de patates afin de rappeler les saveurs du pays,  un verre de vin rouge qui va bien à la femme élégante et une mousse au chocolat pour la touche sucrée. 
Bref, du grand art qui va droit au coeur! L'hôte fait la conversation, luttant contre le sommeil, évoque le pays abandonné le temps d'un week-end, parle un peu breton, (breizh, kenavo) afin d'éviter au visiteur le mal du pays, de faciliter une adaptation en douceur à la vie parisienne, l'habituation au brouhaha des voitures et des cris dans la rue, pour une transition négociée entre le bruit des flots bleus (le poète se réveille en moi), la coassement des grenouilles et le miaulement des chats coursant quelques femelles en chaleur. Au petit matin, quelques piafs font le concert mais les piaillements donnent l'impression qu'ils sont encagés et réclament à corps et à cris leur libération, rien à voir avec le doux chant des goélands, des merles et des pinsons! 
J'aime vraiment cette plongée dans la touffeur parisienne, où le blouson de daim, (j'en rêvais, billet à suivre prochainement sur ce produit de fantasme) frise le ridicule sur les quais du RER moites mais restait amplement justifié sur le tarmac à Brest, avec un petit 18° au compteur et une pluie rafraîchissante promettant de durer près de 24h. 
Paris c'est chaud! Je confirme et punaise, ça fait du bien! J'ai envie de suer, vraiment sans me poser de question, sans avoir à jeter dans le coffre de ma voiture le kabig salvateur qui ira me réchauffer après une matinée ensoleillée n'ayant pas tenu ses promesses et laissé le plus souvent l'air au vent du nord, offrant une petite fraîcheur qui glace le cou, frigorifie les pieds nus et vous font regretter d'avoir laisser sur le parking, le manteau, thermique idéal toute l'année! 
Le Breton est résistant aux embruns,  je le concède, mais purée avoir très chaud une fois, quel bonheur! 
Je bénis donc mon hôte de me faire régulièrement l'hospitalité.  

dimanche 7 juin 2015

C'est compliqué!

C'est compliqué. Ces quelques mots entendus dans un film qui passait en boucle sur ma chaîne préférée, casse-tête chinois, sortis tout droit de la bouche de Romain Duris dont j'apprécie grandement la trogne, symbolisent, pour moi, les états d'âme masculins!

Pointe du Raz


Peut-être me trompé-je? J'aimerais, mais leur incapacité à trancher, au prétexte que la vie est compliquée (celle entre hommes et femmes), ou la situation, me fait franchement rigoler, mais m'attriste aussi puisqu'en fait les hommes préfèrent tout garder, la femme et les maîtresses (cf Sylvie Brunel, Manuel de guérilla à l'usage des femmes). Les hommes sont lâches. 
Cela dit, quand c'est compliqué, je peux comprendre que les décisions soient difficiles à prendre, il y a souvent à l'origine,  gros à perdre, sans imaginer vraiment ce que pourrait être l'avenir! Damned, on ne peut lire dans le marc de café, c'est ballot! J'aime aussi cette dernière expression tout comme celle qui consiste à dire, sur un ton un poil rigolard, mais tendre, c'est drôle!
Au rayon complicité, qui fait beaucoup rire les initiés, il y a bien sûr la mythique "sur un malentendu" lorsque Michel Blanc, dans les Bronzés font du ski drague à tout va afin de ne pas finir seul au lit,  et explique la vie à Gérard Jugnot ...

J'ai appris hier "ce n'est pas un facteur limitant" ... quand la situation est compliquée (!) ou la personne en question s'avère mariée, passée ou en couple, que sais-je!
J'aime aussi, I have a drinking problème pour  ceux ou celles qui s'adonnent au plaisir du verre de vin solitaire le soir sur leur canapé! ... Dans Burn after reading (des frères Coen),  les patrons de la CIA de Malkovitch le virent parce qu'il a un gros problème d'alcoolisme qu'il nie avec violence pour se vautrer ensuite sur son canapé attendant devant l'horloge l'heure de se verser un whisky, 17h.
Enfin c'est pas clair, je ne suis pas claire, tu n'es pas clair! résume assez bien tous les états d'âme des situations compliquées.  

En attendant que la vie décante après un désastre,  prions Notre Dame des naufragés!

mardi 2 juin 2015

Hard 3, une série culottée et déculottée!

Après une suite de séries réalistes et violentes, Canal + nous régale pour l'été, d'une bien culottée et déjantée: Hard 3 !

Je reprends à mon compte le joli titre de Télérama, mais je pense que l'expression déculottée soit beaucoup plus appropriée, puisque l'histoire nous donne l'occasion de mater de bien beaux culs de mecs à profusion et fort peu de nichons! Enfin, une série pas trop sexiste, qui régale les femmes et les femmes, et les hommes! 
Mais n'exagérons rien, le propos reste soft, presque banal, les personnages évoluent dans un champ de culs comme dans un champ de patates ou de topinambours! 
" Je suis une bourgeoise, Pierre, je n'en peux plus, aidez-moi" , supplie Sophie qui sort de taule et découvre l'univers étriqué du restaurant acheté par son compagnon pour recaser son personnel harder!...
Les deux comparses en pornographie se lancent donc dans l'aventure du club échangiste, chic et élégant afin que madame retrouve un niveau de vie bourgeois, un poil encanaillé. 
Après la naissance de leur enfant, Roy Lapoutre, devenu père, ne veut plus vivre du sexe, qu'il a bien monté. Son couple survivra-t-il aux nouvelles ambitions de madame? 
L'humour joue sur le décalage entre les milieux sociaux, la truculence des dialogues, les compostions hilarantes des uns et des autres. J'aime ces séries où les personnages secondaires, pétris d'humanité,  sont tout aussi importants que les vedettes. 
Bref, je me régale d'un rien, la série fait du bien, termine une journée bien remplie. Elle rejoint dans mon panthéon de la rigolade bon enfant,  Fais pas ci fais pas ça. 

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