mercredi 21 mars 2018

Traverser la Loire

Traverser la Loire n'est pas si facile!

La Loire 

Couëron, gros village autrefois ouvrier,  se contente de contempler l'autre rive restée sauvage.  De ces berges-là, on ne traverse pas la Loire, on y contemple les flots tumultueux, ils impressionnent. Le fleuve court à la mer à grande vitesse mais en silence, il se presse, aucune île ne l'arrête. Un civellier le chevauche, le capitaine campe fier et droit derrière le gouvernail, sous les yeux épatés des badauds, il pousse son moteur afin de rester dans l'axe et rejoindre son port d'attache.
La Loire est fière, large, puissante, ce n'est que de rares fois, à marée basse qu'elle fuit mollement vers l'estuaire. De Tours à Saint-Nazaire, je l'ai toujours vue pressée.
Par coefficient 104, la Loire mange les berges, y déposant branches et déchets, bons à glaner pour le poêle, son eau salée brûle les herbes du rivage.  Les grandes marées n'ont guère épargné la maison dans la Loire, de Jean-Luc Courcoult (exposition Royal de luxe 2007). Elle prend les couleurs de la vase, un beau vert gluant.
Les arbres ont remplacé les cordes de halage mais ils n'empêchent pas le fleuve de quitter son lit, ils plient puis se redressent ; seules, quelques bites d'amarrage subsistent inclinant leur tête couronnée vers le fleuve.
La Maine? La Loire? Bouchemaine. 
De Bouchemaine à Saint-Nazaire, le courant semble le point commun car les paysages des rives changent. A quelques encablures de l'embouchure, le fleuve prend les teintes de la mer. Près d'Angers, à Bouchemaine, confluence avec la Maine, de belles propriétés jalonnent son parcours, derrière les coteaux des vignes du Serrant. Derrière leurs hauts murs, les maisons bourgeoises  restent muettes, confinées, cachant leurs secrets familiaux.
Les rives vers Couëron sont sauvages ou industrielles, du moins, l'étaient. De belles usines de briques rouges arborent fièrement leur architecture fin XIXème, l'usine à plomb ouvre sur la promenade, sa tour a du souffle. Les petites maisons ouvrières ne se protègent guère des crus, elles profitent du paysage.
Parfois, le froid gèle la Loire. Elle se traverse alors à pied. Les promeneurs du XIXème siècle tentent la traversée en longue file indienne, près de l'usine Beghin Say de Nantes. 
Plaque de verre, crédits @ChroniquesdeBretagne

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