mercredi 14 novembre 2018

Les îles éoliennes!

Visiter les îles éoliennes à la Toussaint est une très bonne idée: chaleur, mer bonne et belle, loin du tourisme de masse!


Vulcano

Depuis très longtemps, je rêvais de  les visiter. J'ai toujours associé le livre de Carlo Levi, le Christ s'est arrêté à Eboli (1945) avec Lipari, Salina, Vulcano ou Alicudi, sans avoir vérifié ce qu'il en était au juste.
Lors de ma première année  à l'université,  j'avais appris que Mussolini y envoyait en exil les opposants au régime fasciste, souvent grands bourgeois ou intellectuels, jamais sortis du coeur des villes: Turin, Milan ou Rome.  Ils découvraient alors la vie misérable du Mezzogiorno, des Pouilles ou de la Calabre, la difficile existence des îliens sur leurs volcans au large de la Sicile, dans les bagnes du feu, camps de confinato,  installés de 1925 à 1940.  Le dictateur laissait aux opposants politiques, la possibilité de se promener, de lire et d'écrire, d'envoyer et recevoir du courrier, de rencontrer les habitants.
Par mon ignorance crasse et une paresse impardonnable, je comble seulement maintenant mes lacunes, Carlo Levi fut exilé en Campanie, à Grassano puis Aliano, jamais à Eboli, localité de Campanie et de Lucanie,  proche de Salerne, au sud de Naples, où le Christ s'arrête, oubliant les pentes désolées des Apennins. Carlo et Primo Levi ne sont ni frères, ni parents proches. Une génération les sépare, cependant, ils sont tous les deux issus de familles juives de Turin! 

Les aliscafis ont, depuis, réduit considérablement l'exil sur les îles, quoiqu'à Stromboli, par coup de sirocco, il n'est pas rare d'y rester prisonnier. 
Il ne reste plus grand chose de l'économie traditionnelle, le phylloxéra puis la première guerre mondiale ont vidé les îles de leurs habitants, aujourd'hui le tourisme constitue la nouvelle source de revenus jusqu'à la fin octobre.
Puis, tout ferme, les fenêtres des maisons sont barricadées de planches, les échelles qui permettent les bains sur le quai de Salina sont enlevées, les bateaux et les voitures emballés de plastique, seule peut-être Lipari continue à vivre en dehors de la saison et le restaurant de Maurizzio sur Vulcano reste ouvert toute l'année!

Je conseille vivement les îles éoliennes, mais hors saison...En août, elles sont blindées. 
Alors que les ruelles de Salina résonnaient du bruit de nos pas, nous avons imaginé les foules qui devaient s'y porter en été, de boutique en boutique, elles sont presque toutes fermées fin octobre. Les bougainvillées restent en fleurs, le jasmin révèle tout son parfum à le nuit tombée, tandis que les chats, innombrables, prennent possession des places et des ruelles, câlins, indifférents voire carrément sauvages.

En vrac, pourquoi les îles éoliennes? 
Un peu comme pour les poupées russes, les îles cumulent le charme et les particularités, de l'Italie,  de l'Italie du sud (Procida et Naples), de la Sicile. Le tout en un!
Pour les amoureux de géologie, Vulcano fume, son cratère est accessible, les plages sont de sable fin, et noir, comme des écrins au pied des pentes du volcan, les couchers de soleil magnifiques sur un littoral édenté.
Salina et ses deux volcans jumeaux permet de multiples randonnées bien balisées,  ses petits villages sont charmants, enfin Stromboli vaut le détour si tant est qu'on puisse accéder aux vomissures du volcan. Je ne connais pas les autres îles mais je pense qu'elles sont aussi intéressantes et je me suis promis d'y retourner.

Se déplacer
Nous avons atterri à Catane, le plus grand aéroport de Sicile après un voyage sur un vol direct en provenance de Nantes de la compagnie Transavia (très bien). Puis nous avons pris les bus, les guitounes sont à la sortie de l'aéroport, elles permettent d'acheter des billets pour le centre ville de Catane ou  pour Milazzo, embarcadère le plus proche vers les îles. Le trajet en car, en cette saison, n'est pas direct, il faut changer à Messine en essayant de ne pas rater le numéro qui passe cinq à dix minutes après avoir été déposé dans la rue ... Heureusement il y en a environ toutes les heures. Pendant le trajet, on prie afin que les viaducs et les ponts tous rongés par le temps ne s'effondrent pas comme à Gènes!
Les aliscafis de la Liberty Line nous emmènent ensuite d'île en île, rapidement, ils sont fréquents y compris hors saison.
A Vulcano, nous avons loué pour trois francs six sous, une fiat type méhari, à Salina nous avons pris le bus, il s'arrête à la demande et parcourt l'île de long en large assez fréquemment.

Où dormir? 
Hors saison, toutes les adresses des guides étaient fermées, nous nous sommes rabattues sur booking, conscientes que ma foi, la prestation n'est pas gratuite. Je conseille à Vulcano,  l'hôtel Garden et son magnifique jardin, nous avions une énorme chambre avec terrasse ; à Salina, la Villa rossa avec vue mer sur l'est et lever du soleil,  à Stromboli, Hôtel villaggio Stromboli, gentiment désuet mais la chambre offrait une jolie terrasse avec accès à la plage, une très belle vue sur Strombolicchio et le sentiment de marcher sur les pas d'Ingrid Bergman, le personnel y est charmant et très aidant!

Manger? 
A cette saison cela peut poser problème, le choix étant restreint, nous avons opté pour les restaurateurs ouverts : chez Maurizio à Vulcano,  où nous avons pu goûter les spécialités locales, excellentes ; Nni Lausta à Salina. Nous avons dévalisé la boulangerie de Salina pour ses petits gâteaux à la pâte d'amande.

Huit jours peut sembler court, certes, je conseillerais une quinzaine afin d'explorer d'autres îles dont Lipari.
Vulcano

Salina

Salina

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