"Une Bretagne hors des entiers battus", presque intacte (?) selon le guide du Routard afin d'attirer les Parisiens en quête de bouses, de sabots, de crèches à cochon (longères sombres à toits de chaume ) et de sols en terres battues!
Les fermes sont énormes, largement occupées à élever des bovins, les champs sentent la vache et l'on suit sur les petites routes, très souvent à cette époque, des tracteurs monstrueux dont les bennes sont remplies à ras bord de grains de maïs. Dans les creux se nichent des petits villages croquignolets avec chapelle en granite et calvaires et enclos paroissiaux.
Sur les monts (les montagnes dont le plus haut sommet culmine à 384 m) les vents battent les landes d'ajoncs, de genêts et de bruyères en fleurs. C'est pelé et sauvage, même des castors importés ont survécu et se sont multipliés. Ce sont les terres de l'Ankou, des âmes errantes et des sorciers, entre Roc'h Trédudon (en 1974 le FLB faisait sauter l'antenne) et Roc'h Trévezel! Ma mère adorait en parler et nous n'avions pas manqué d'aller visiter la roche tremblante au Huelgoat qu'un gamin haut comme trois pommes faisait bouger d'un petit coup de cul!
Il est vrai que nous n'avons vu personne hormis quelques motards ou campingcaristes sur le mont Saint-Michel de Braspart, pile poil là où il aurait terrassé le dragon. Les chemins forestiers ne sont guère entretenus quand ils ne servent pas aux compétitions sportives à VTT et nous avons dû porter nos vélos, bravant les ronces et les ajoncs, faisant fi des bêtes sauvages, enjamber les troncs d'arbres déracinés et surtout restés concentrés dans les ornières. Finalement la sortie Gravel aurait nécessité un VTT ... ou j'aurais dû davantage privilégier les petites routes peinardes.
J'ai quand même pris un énorme gadin, j'ai littéralement volé, me demandant en un millième de seconde comment j'allais tomber sans me casser les dents ou m'écraser le nez (on pense à des trucs bizarres) sachant que je ne maîtrisais rien et que j'avais cette sensation présente pendant le vol. Le casque a tapé dur, je me suis relevée rapidement le petit doigt (la main ?) contusionné, il a morflé sévère, je peux à peine le plier! Mais ce n'est qu'au réveil du deuxième jour que j'ai vu tous les bleus dont je suis couverte! C'est ballot!
Pas emballée totalement car j'aime particulièrement les petites routes autour de chez moi entre terre et mer, je me rends compte qu'il faudrait passer plusieurs jours dans le parc naturel régional d'Armorique afin d'en apprécier tous les secrets.
De rudes amoureux publient un dictionnaire des Monts d'Arrée de 784 pages aux éditions Skol Vreizh au prix de 88 euros (quand on aime on ne compte pas).
Et une fois n'est pas coutume, un florilège de mes plus belles photographies!
PS j'ai cliqué sur un bouton qui a mis automatiquement des tas de mots en lien, je ne sais vraiment pas comment enlever cela ... Désolée!