Je ne suis pas fan de l'écrivain turque Orhan Pamuk, j'ai essayé de lire Neige
mais après cinquante pages, j'étais au bord du suicide, dans le gris
des descriptions, sentant à plein nez que l'histoire allait mal finir,
en plein mois de décembre tandis qu'il ne cessait de flotter dehors.
Alors Pamuk, non merci, pourtant prix Nobel de littérature!
Mais
voilà, je reviens d'Istanbul fascinée par la beauté de ses rivages et
la douceur de ses habitants. Le livre magnifique d'Ara Gülers était
alors présent dans toutes les librairies de la ville, ce grand
photographe l'a immortalisée en noir et blanc des années 40 aux années
80 et nous avons craqué.
Istanbul Souvenirs d'une ville
le complète à merveille, il est tout à la fois, l'autobiographie de
l'auteur, le commentaire des photographies et le roman historique d'une
ville.
Pour qui a pris le Vapur entre les rives du Bosphore, qui a descendu la colline de Beyoglu vers le pont de Galata,
l'évocation de la ville par Orhan Pamuk remplace le récit de voyage que
nous aurions pu écrire. Nous aimons par dessus tout se perdre dans les
ruelles, la parcourir à pied dans tous les sens, le nez en l'air,
photographier les traces du passé, rencontrer les gens.
Dans
cette mégalopole moderne, il reste des traces infimes de ce que raconte
Pamuk, mais elles sont là, et son livre nous fait mesurer à quel point
elle fut marquée par l'Histoire et notamment celle de son déclin au XIX
et XXème siècle. J'espère que la ville saura préserver les derniers
Konaks, maisons bourgeoises de grande taille et les Yali, maisons des
rives du Bosphore. Les maisons de bois qui restent sont la proie de la
mafia des parkings, les incendies dont parle Pamuk continuent, ils sont
souvent criminels.
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