C'est la troisième fois que je vais à Rome et ce n'est probablement pas la dernière. Je connais maintenant des Romains, des vrais et j'ai même fait deux soirées chez eux, dont une mémorable! Dieu merci, l'essentiel du repas s'est déroulé exclusivement en anglais et j'ai pu mesurer à quel point j'avais progressé dans la langue de Shakespeare!
Alors
donc nous avions rendez-vous à la sortie d'une station de métro au
milieu de nulle part (quartier animé loin, loin du centre mais proche
de Cinecittà). De là, des âmes charitables nous ont transférés vers la
maison de notre hôtesse. J'ai vaguement reconnu le quartier pour y avoir
été au premier de l'an lors de notre mémorable recherche de la voie Appia Antica.
Parmi une forêt d'immeubles cossus, aux rues étroites et encombrées de
voitures, K. nous a ouvert son vaste jardin et les portes de sa maison
de plain-pied! "Tiens donc, me suis-je dit, autant d'espace dans un
quartier aussi densément bâti, comment est-ce possible quand on n'est
pas riche à en crever?" K, professeur de langue, m'en bouchait un coin!
Nous
avons très vite compris lorsque qu'un train de banlieue lancé à grande
vitesse est passé quasiment au dessus de nos têtes ébranlant le sol, les
murs et couvrant le son de nos voix. En fait, ce n'est pas un mais des
trains tous les quarts d'heure (au bas mot) qui longeaient le quartier
tout entier! A devenir fou. Il paraît d'ailleurs que Giuseppe est
insomniaque!!! L'été il met son lit dans le jardin afin de ne pas
réveiller sa femme qui dort du sommeil du juste. Il profite ainsi du
ciel étoilé, puisque tant qu'à se pourrir la vie, pourquoi ne pas
savourer les quelques petits bonheurs que lui offre cette magnifique
situation?
Nous avons
commencé le repas par des pâtes oubliant la tradition italienne (1), des
pâtes au saumon à la crème et aux petits pois, des pâtes aux légumes et
des pâtes à la tomate sur lesquelles on ne met pas de parmesan! (Crime
de lèse-majesté). La taille des gamelles, immenses, incitait les
convives à se servir copieusement. Nous étions gavés lorsque nous
avons appris qu'un barbecue était en préparation. Le charbon de bois
ayant du mal à prendre, c'est au compresseur que T. a soufflé sur les
braises. C'est donc entre passage des trains, bruit du compresseur,
aboiement des deux chiens effrayés par les invités, braillage italien
en anglais que la soirée s'est déroulée. Coup de bol, il n'y avait pas
de musique!
Notre hôtesse
nous a servi dix beefsteaks, un chapelet de saucisses, un poulet et
deux énormes salades, nous avons terminé par deux morceaux de gâteaux
obligatoires, un excellent à l'orange et un étouffe chrétien. Giuseppe
a sorti toutes ses liqueurs afin de clôturer dignement la soirée et
nous avons pu tester le cordial offert par les Tchèques! On se serait
cru dans un film italien et c'est littéralement béate que je jouissais
de la soirée.
Ah, ces Italiens, y a pas à dire, ils savent vivre!
Z.,
par politesse, a mangé de tout, je voyais bien qu'elle était au bord
de l'apoplexie, elle dodelinait de la tête mais elle ne pouvait tout
refuser sans offenser. D'autres ne se sont pas fait prier! Une des
invitées, après les plâtrées de pâtes, n'a cessé d'enfourner les
morceaux de viande avec du pain grillé, tout en égayant grandement la
soirée et en picorant les biscuits apéritifs et les cacahuètes salées
entre chaque plat. Je ne sais pas où elle a mis tout ce qu'elle a
ingurgité, mais je lui tire mon chapeau.
Peut-être a-t-elle tout vomi ensuite?
(1) Note pour moi-même, les pâtes en Italie se servent en entrée.... ne pas se gaver!
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