mardi 25 octobre 2016

Une virée à l'île de Ré

A la Toussaint, je conseille une virée à l'île de Ré! 
Ars en Ré

De l'île de Ré, je me souvenais du sable entre les herbes, sur les chemins, des étendues  infinies sur la plage du Bois battue par les rouleaux de l'océan, du noir et blanc du clocher d'Ars, des arbres rabougris, couchés sur le flanc tendant vers l'est, leurs branches desséchées par le vent. Et puis il y a eu les films de Sautet (les choses de la vie) et de Pascal Thomas, (les maris, les femmes, les amants),  Jospin aux Portes, la bicyclette et le vent dans les cheveux des filles sur les routes vers Loix. (On y a même tourné le jour le plus long pas très loin du phare des Baleines)
Pendant longtemps aller sur l'île de Ré apprenait la patience, patience à attendre son tour pour le bac, les enfants en culottes courtes ou robes à bretelles, braillant à l'arrière des DS ou des Dauphines,  papa, maman ne quittant pas le siège-avant sous le soleil cuisant de Charente-Maritime. Depuis, le pont, toujours payant, préserve les  privilèges . 
Aujourd'hui, visiter l'île nécessite de l'argent, même au camping, et cette facilité à passer en voiture lui ôte ce sentiment étrange que j'ai, à me sentir enfermée. Rien à voir avec Belle-île que j'ai connue (reconnue) à la fraîcheur des vents de février, ou Bréhat, ni Groix restée sauvage, ni les Hybrides de l'Ecosse, Ré c'est Wight, en plus chaud, plus blanc et bleu, plat et à l'image des ces nappes Vichy qu'on jette sur le sol pour le pique-nique ou sur les tables de bois des terrasses abritées. Ré est sous cloche à Saint-Martin la snob, au Bois, à la Couarde, aux Portes. Heureusement, les pistes goudronnées pour les vélos cheminent dans les champs cultivés, entre les cahutes à huîtres ou les marais salants, rappelant le passé agricole d'une île très poitevine. Elle a, de la région, les murs blancs en pierres sèches, les volets peints en vert, les roses trémières, les ruelles étroites et les temples protestants. 
La snobitude prout prout ne lui a pas enlevé les lumières subtiles sur les marais, les couchers de soleil sur la plage ou sur les vignes dorées par l'automne. L'île a gagné des arbres et même une forêt domaniale au nord, la préservation des nombreux espaces agricoles ;  aucun immeuble ne la défigure, l'invasion touristique est discrète même si à la Toussaint on la sent importante. Il y a, le soir, les odeurs de cheminées, si typiques des fins de journée des vacances d'octobre, dans les ruelles, à la fraîcheur presque hivernale, tandis qu'il fait si bon, au soleil du jour, boire une bonne bière à la terrasse des bistrots abrités. 
Ré est parfaite pour un petit week-end en bicyclette pour ceux qui n'ont pas peur de pédaler, le vent dans le nez du retour mais, Ré c'est chic et cher réservée pour les familles à col amidonné, les couples vieillissant à chaussures à glands, jeans éculés mais neufs, cheveux méchés et foulard de soie. 
J'ai aimé le goût du Poitou, la chaleur de la mer pour un long bain, la solitude des pointes éloignées du flux touristique, la gentillesse des habitants. Mais les huîtres sont meilleures à Merrien, plus iodées, la Bretagne dans son jus, brute. Ré c'est chic et distingué, cependant, fin octobre on peut encore s'y sentir en été. 
Quelques conseils pour ceux qui voudraient s'y rendre:
- se loger au Bois très central si l'on décide de découvrir l'île à bicyclette
- louer des vélos ou venir avec les siens 
- pique niquer le plus souvent afin de ne pas y laisser un bras voir deux 
- ne pas hésiter à se baigner, la flotte fin octobre est à 17-18° (chez moi 14°) 
- dormir sur la plage au soleil
- éviter les spots comme le phare  des Baleines ou les marchés touristiques, 
- manger des huîtres pas plus onéreuses que chez nous (???) 
- mater les oiseaux.




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