Il fait beau, c'est dimanche, deux jeunes femmes souriantes et leur mère, ont revêtu leur costume de fête avec coiffe sans doute pour un quelconque Fest-Deiz ou défilé! Elles portent l'habit traditionnel en velours noir que soulignent les larges épaulettes blanches semblables à des ailes de papillons. Une seule coiffe, celle du pays de Pont-Aven, semble être celle des jours de fêtes, les autres sont plus communes et souvent portées au quotidien notamment au début du 20 ème siècle. Mon arrière-grand-mère Pélagie se promenait dans les années trente dans les rues du village avec sa coiffe. Une seule femme est en tenue de ville, elle porte une blouse à rayures, froncée, avec des manches bouffantes que souligne une grosse médaille. On devine la ceinture. La coiffure est apprêtée et renforce ainsi la modernité de la tenue vestimentaire. Il s'agit probablement de la mère du bébé assis près de son frère sous la table.
Les deux hommes portent des tenues modernes, un costume pour celui de droite et une tenue très décontractée aux bretelles apparentes pour le second, les manches de chemise blanche sont retroussées, il est étonnamment chaussé d'espadrilles blanches tenues par des élastiques croisés sur les chaussettes, chaussures qu'on s'attend à voir davantage dans le sud de la France, la semelle de corde n'aime pas vraiment l'humidité. J'en avais lorsque j'étais petite, mais nous évitions de les porter les jours de pluie.
Ces amis se retrouvent au jardin afin de boire le café et la goutte! La table de bois et les chaises paillées sont sorties pour l'occasion, il n'y a pas de mobilier dédié au farniente ! La table est recouverte d'une nappe cloutée sous les rebords afin qu'elle ne s'envole pas. Posées sur celle-ci, on devine la miche de pain et la motte de beurre, une énorme motte de beurre! Il était coutume de le manger à la cuillère. Les femmes boivent le café dans les bols et les deux hommes ont devant eux, des verres bien remplis de vin ou d'eau de vie. La cafetière en fer blanc émaillée trône ainsi qu'une coupe (pour les biscuits ou les fruits?).
Deux enfants sont à l'abri du soleil sous la table tandis que la mère se tient debout au côté du gars qui se sert un verre, tandis que l'autre, moustache rase sous le nez comme cela se faisait dans les années 50 et à l'instar de tous les protagonistes, fixent le photographe.
Il fait beau et bon, tous sont gais et joyeux.
Aux amoureux de la Bretagne, je recommande le magnifique ouvrage Photographes , tradition et modernité en Bretagne Alain Croix et Marc Rapillard, Locus solus.
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