Décidément je n'aime pas le théâtre. Au bout de deux ans d'abnégation, d'insistance, j'ai enfin compris à quel point je pouvais être allergique! Richard III par Thomas Jolly n'a pas échappé à la règle.
Pourtant cette fois-ci, j'arrivais vierge d'alcool, un repas léger à la maison sans un petit verre de vin alors que l'habitude consiste à dîner d'une quiche avec un ballon de Minervois (deux) au restaurant du théâtre. Même si je n'ai pas fait la sieste cet après-midi mais une bonne séance de piscine à fond avec plaquettes et pulboy, j'avais confiance en ma capacité à ne pas m'endormir séance tenante.
Las! J'ai dormi, certes par intermittence et sans ronfler (du moins j'espère). Je n'ai donc pas vraiment tout compris. Je me suis empêtrée dans les prénoms sans réellement comprendre que le fils infâme rejeté par sa mère, le fourbe, le méchant, le difforme joué par le metteur en scène au costume recherché - dos de plumes et de fourrure, jambe gauche maintenue dans un carcan lui conférant une démarche claudiquante, main gantée suggérant la difformité-, était le vilain Richard III. Cruche sort de ce corps.
Ce qui est remarquable est que quelque soit la pièce, jouée par des artistes de renom, Dominique Blanc et Vincent Pérez, Les liaisons dangereuses, ou ovationnée à Avignon les particules élémentaires, susurrée le canard sauvage d'Ibsen, ou BRAILLEE comme Richard III, je dors, je dors, je dors du sommeil du juste! Pourtant j'ai une place de choix, au sixième ou septième rang, au milieu, presque sous les nez des artistes, qui probablement ne voient que moi!
Je dors!
Je fus à peine réveillée par un improbable concert rock, tandis que les acteurs descendaient dans la salle entraînant la foule des spectateurs à taper dans leur main en braillant comme des ânes. Cependant j'ai ri du grotesque d'un danseur, quasi nu coiffé d'une magnifique tête de sanglier et affublé d'une ceinture en épaisse fourrure et d'une queue à se damner, grassouillet comme un petit cochon de lait, souple de son corps, se dandinant sur de la musique de boîte, en rythme avant de nous montrer son cul, magnifique, tout blanc. Il a quitté la scène en nous faisant des doigts, de magnifiques doigts d'honneur! Y a pas, le théâtre à la sauce contemporaine, ça gère.
La vieille bourgeoise assise devant moi qui s'esclaffait aux tirades précédentes n'a guère apprécié la facétie par contre les jeunes collégiens qui remplissaient la salle "ont kiffé grave" (sic). Je suis partie à l'entracte après deux heures trente de spectacle, d'assoupissements, préférant rentrer pour la dure journée qui m'attend demain, renonçant à l'entracte et à l'heure et demie qui restait.
J'ai les oreilles qui sifflent de tant de cris, de hurlements: meurtres, pleurs des veuves éplorées, travail de la femme enceinte sur le point d'accoucher, je vous passe les détails (que je n'ai d'ailleurs pas tous vus).
Bref, je n'aime pas le théâtre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire