N'ayant pas envie de voir mon blog supprimé de Google, je recycle un vieux brouillon en hommage à la SNCF, exemplaire dans son traitement de la tempête Alex...(Je flagorne un peu!)
Il faut produire pour ne pas disparaître de la toile!
Les médias annoncent la fin du monde, la tempête Alex va frapper durement les côtes bretonnes.
Jeudi soir, 20h
Un sms de la SNCF m'annonce la suppression de tous les trains du matin entre Quimper et Lorient vers Paris, je me précipite sur mon ordinateur afin de trouver une place dans le premier à redémarrer. Celui de 12h coûte un bras et les deux jambes, ne reste plus que les places réservées aux femmes d'affaires (et aux hommes). Je renonce et opte pour le TER avec correspondance à Rennes, je mets au pot mais le tarif reste tout à fait abordable.
Jeudi 23h
Je me couche, je bouche mes oreilles de mousses, la nuit va être rude. Trente minutes plus tard, mes bouchons me gênent, je n'entends aucun bruit de vagues, ni sifflement du vent.
Un petit chuintement au loin dans la nuit, un peu de pluie sur les carreaux, une douceur inhabituelle, bref, de tempête rien ...
Vendredi matin 9h..
Dépitée!
On s'attendait à frémir sous les coups de boutoir du vent, à goûter tranquillement la chaleur du lit tandis que dehors les éléments se déchaîneraient.
Rien, nada, que dalle, que tchi....
De tempête pas un signe ... juste quelques annonces concernant le Morbihan où le préfet a fait fermer les écoles, les facultés, les lycées et les collèges ; des foyers sans lumière et des arbres couchés sur la voie publique ... Certainement pas la catastrophe annoncée, celle qui aurait pu ressembler à l'ouragan de 1987!
Pas de quoi fouetter un chat !
Décidément la SNCF n'a plus confiance en ses trains.
Principe de précaution.
Vendredi 12h
Comme d'habitude je me gare quasi devant la gare de Lorient. Le TER de 12h44 arrive plein comme un oeuf !
13h
Il n'a toujours pas quitté le quai, la douce voix de notre contrôleuse nous annonce un petit problème technique "qu'il fallait mieux traiter en gare tranquillement" (sic le conducteur)
13h05
Le train démarre enfin et roule "à fond les ballons" afin de rattraper notre retard
13h30
La pétillante contrôleuse passe dans les rangs en annonçant que trois arbres sont couchés sur la voie entre Redon et Rennes, ils cherchent une solution mais probablement nous n'aurons pas nos correspondances ... Redon sera notre terminus .... Damned!
Branle bas de combat dans la rame mais tout le monde reste aimable et calme.
Six cars sont prévus pour prendre en charge les voyageurs se rendant à Rennes tandis que nous, les aventuriers pour Paris, Toulouse ou Amiens, devons monter dans le TGV du quai A .... en mode "demerden sie sich" ...
Les passagers du quai A prennent l'air, peinards, ils nous accueillent benoîtement, bien qu'ils soient en gare de Redon depuis plus de 90 minutes .... ce sont ceux du train de midi que j'aurais aimé prendre si la SNCF ne vendait pas les places à prix d'or ...
Je monte et trouve un siège dans un petit coin! A peine assise, le train redémarre pour Rennes où il fait une étape rapide. Je fais profil bas redoutant d'être délogée ...Peu de personnes montent dans les rames.
Personne ne nous contrôle.
J'arrive à Paris avec 30 petites minutes de retard dans un train qui n'était pas le mien...
Je dis merci la SNCF ....
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