samedi 12 février 2022

Les jeunes amants

C'est dans une salle immense (une fois n'est pas coutume pour la direction de notre cinéma) mais vide (nous étions cinq spectatrices) que j'ai vu le film les jeunes amants de Carine Tardieu. 



Voir un film c'est comme lire un livre, on y entre ou pas, on y vibre ou pas, mais en pire si on s'y ennuie sans oser s'en aller. L'image fascine et j'ai beaucoup de mal à sortir de la salle alors que je lâche volontiers un livre qui me tombe des mains ou sur lequel, dès la dixième page, je m'endors inexorablement. 

Voir un film c'est comme lire un livre il entre ou non en résonance avec nos états d'âme du moment. Je n'étais donc pas dans de bonnes dispositions!

Je me suis ennuyée surtout pendant la première partie et j'ai détesté le sacrifice de l'héroïne principale qui se sent trop vieille pour aimer, vibrer et préfère renoncer en décidant pour l'autre: le jeune amant qui bousille sa famille, heurte un poil sa fille célibataire qui ne croit qu'au coup de foudre (invention du XIXème siècle). Le propos sur tous ces sujets est stéréotypé, agaçant, gnangnan sans doute car il s'agit d'une femme âgée qui aime un homme jeune. Aucun homme âgé qui s'envoie en l'air avec une jeune femme souvent très jeune (je pense au couple de Cassel par exemple) ne dit qu'il n'a pas d'avenir pour elle (il va mourir bientôt ce qui est une réalité) et lui conseille de partir en courant! L'homme mûr n'a pas ces états d'âme, il n'est pas vieux, il exhibe sa jeunette (même si elle n'a que 20 ans de moins que lui) comme un trophée. 

Tout le long du film j'ai surtout été agacée par la cuculterie du propos (je suis trop vieille, malade et quasi mourante), le sacrifice de l'héroïne qui  refuse le bonheur et résiste à la mièvrerie des premiers mois de la passion amoureuse. Il est vrai que dans l'histoire elle est également  malade ( ce qui nous guette tous à cet âge-là),  gérer la maladie devient alors compliqué. 

Le jeu des acteurs, et notamment des seconds rôles, est formidable et sauve le film : excellente Catherine de France dans le rôle de l'épouse trahie dévastée par la tromperie, l'abandon (scène jubilatoire du bouquet de roses qu'on aimerait avoir vécue). Le scénario ne tient qu'à un fil et quelques ficelles: le tgv Paris-Lyon, les barres d'immeubles. On échappe à l'ascenseur et aux portes qui s'ouvrent ou se ferment, quoique ... 

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