Je viens de terminer le dernier roman de Houellebecq, Anéantir, énorme pavé au sens propre et figuré de plus de 700 pages (730 pages, 26 euros, Flammarion). Probablement content de lui, l'écrivain publie dans une édition brochée de belle qualité*!
Je ne me pendrais pas (je n'ai plus de cyprès depuis le 13 février 2016) parce que l'auteur est un peu plus optimiste que d'habitude quand bien même il ne parle que d'attentats, de morts, d'AVC, de cancer et d'Ehpad pourris.
J'ai aimé et n'ai pas lâché le pavé malgré son poids, j'ai grandement apprécié la qualité de l'écriture. Le bougre écrit bien!
Le propos est riche, il fait indéniablement réfléchir mais il reste étrange, le lecteur doit se débrouiller seul. Les personnages sont nombreux et attachants, peu de portraits au vitriol hormis une journaliste honnie. On se fiche comme d'une guigne de l'abandon des deux intrigues principales, politique et terroriste, aux deux-tiers du roman qui devient plus humain moins factuel.
J'ai apprécié le récit des rêves du personnage principal même si je ne comprends pas pourquoi ils figurent dans le livre! Ils arrivent souvent comme un cheveu sur la soupe, aucune interprétation n'en est proposée, d'aucuns pourraient dire que Houellebecque meuble pour faire du poids et ce "collage" peut sembler bâcler tout comme les longues tirades pompées à droite à gauche.
On peut toujours critiquer mais le livre offre un "je-ne-sais-quoi" qui transporte et qui fait qu'on le lit jusqu'au bout! Allez savoir pourquoi! Si le Monde s'enthousiasme pour l'ouvrage, la critique de Pierre Assouline dans son blog est dure, à la première lecture elle m'a chagrinée n'ayant pas compris la complaisance qu'il affichait à l'égard de Yoga d'Emmanuel Carrère.
*même si, pour ce prix-là on aurait aimé une impression de meilleure qualité souvent pâlichonne par endroit et l'absence de coquilles (fair page 280).
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