Visiter Lille (et Roubaix) début mars sous le soleil fut une vraie bonne idée! Je recommande vivement pour qui ne saurait pas quoi faire de très longues journées de vacances!
J'évoquerai mes coups de coeur absolus, et quelques atouts qui peuvent vous pousser vers ces Hauts de France bizarrement nommés (ex Nord Pas de Calais) ...
Ne boudons pas notre plaisir, de Paris (contrairement aux départs de province et quelque soit la destination) il est très facile et relativement peu coûteux de prendre le train pour la gare Lille-Flandre: nombreuses rotations dans des wagons confortables pour une heure et dix minutes de voyage. Le TGV file à travers les champs de betteraves avant de découvrir le long de la voie, quelques terrils herbus. A l'arrivée, pour deux nuits, il faut privilégier les hébergements de centre ville qui sont nombreux. Notre hôtel, au personnel charmant, donnait sur la Grand Place, celle de la Vieille Bourse, du Furet du Nord et de la Voix du Nord ; là où le soir, malgré le froid, les étudiants se réunissent pour boire des "coups".
Tout ce que j'ai aimé :
* visiter le vieux Lille. Le guide du routard (en version luxe un peu lourde dans la poche du blouson) propose un circuit architectural très intéressant afin de ne rien manquer. Un lundi de froid de gueux, peu de touristes musardent dans les rues et les vieux hôtels particuliers semblent bien vides, souvent occupés par des agences ou des offices notariaux. Proche du centre et au bas de la Rue Royale, le quartier s'anime. Les églises sont malheureusement fermées, les cours des palais du XVII ou XVIIIème fermées également.
* Le quartier de la République est beaucoup plus foutraque, il convient de flâner le nez en l'air depuis le quartier de Wazemmes. Les halles sont bien vides en semaine; le bar des poissonneries avait l'oeil torve du poisson pas frais! Les architectes ont rivalisé d'imagination, jusqu'à la préfecture et au Palais des Beaux-Arts, 2ème musée de France après le Louvre pour la richesse de ses collections. Je recommande la visite afin de découvrir sa magnifique collection de plans-reliefs des forteresses du nord, extraordinaires plans en trois dimensions! Nous avons même visité la mairie de Lille, au coeur d'un quartier autrefois populaire, rasé par les pelleteuses dans les années 50-60, il est aujourd'hui truffé de barres d'immeubles immondes. De son passé ouvrier ne subsiste que la minuscule rue des Brigittines aux petites maisons du XVIIème siècle de briques rouges où se seraient déroulées des scènes de sorcelleries et de possessions. L'hôtel de ville est un bunker où l'on n'entre qu'après avoir montré patte blanche, laissé son adresse et ses papiers, alors que l'immense galerie, "la rue municipale", de 107 m sur 14 m de large dessert des pavillons qui ressemblent davantage à des locaux de la CGT. On y stocke les marionnettes géantes du carnaval! L'hôtel du peuple n'en a que le nom. Méfiance ou peur du terrorisme, on ne risque pas d'approcher Martine Aubry!
* La villa Cavrois à Croix, mon coup de coeur absolu. On s'y rend en tram depuis la gare Lille-Flandre par la ligne qui mène à Roubaix (14km, 20 Minutes) le long d'un boulevard qui existe depuis une centaine d'années tout comme son tram, il est arboré et bordé de grandes maisons du XIXème siècle. La villa est un bijou! Merci à l'Etat d'avoir investi 23 millions d'euros dans la rénovation de cette maison, la recherche du mobilier d'origine dispersé! S'y rendre est aussi l'occasion d'apercevoir les grandes fortunes de la région dans ce quartier ultra-résidentiel. Dommage toutefois que la commune de Croix ne balise pas davantage le chemin piétonnier pour s'y rendre depuis l'arrêt du tram (un GR)! Avec un GPS défectueux on a vite fait de se perdre dans un quartier bunkerisé ou de marcher trois kilomètres au lieu de 800 m.
* la Piscine à Roubaix est mon deuxième coup de coeur! Cette magnifique piscine art déco, haut lieu de la sociabilité ouvrière dont l'écho se fait entendre autour du grand bassin (cris des baigneurs et des enfants), abrite un magnifique musée.
*J'aurais aimé visiter la manufacture, mémoire ouvrière de l'industrie textile, malheureusement fermée pour cause d'incident technique inopiné, fermeture apprise à la porte après avoir marché des kilomètres depuis la Piscine! Nous avons toutefois découvert le Roubaix populaire, les rues aux enseignes fermées, les huisseries pourries des petites fenêtres des maisons de briques, les jardins étriqués et peu entretenus dans les arrières cours, les trottoirs étroits et les files d'attente devant les garages où les associations distribuent les vêtements et les victuailles. Les usines sont toutes fermées, tout est produit en Asie, ne subsistent que quelques ateliers de designers, des magasins de tissus, des plaques fixées sur de monuments désaffectés, des cheminées ou des usines reconverties en archives nationales ou en musées. Pour autant la région ne semble pas figée et l'on sent combien, depuis plus de 40 ans, le combat a dû être difficile afin de sortir de la crise.
* la bière et les bons restaurants : la Dinette, le comptoir 44, Babe, beer square, l'illustration.
* les gaufres et les frites toutes servies avec de la mayonnaise, la gastronomie lilloise.
* les pavés du centre ville
* le ciel bleu!
Il aurait fallu aller à Tourcoing et Villeneuve d'Asq, au bord de la mer ... Pour une prochaine fois?
La rue municipale à l'hôtel de ville de Lille |
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