Vanessa Springora écrit bien mais son deuxième livre, Patronyme, (Grasset, 2025) n'a pas la puissance du premier, le consentement.
Cette fois-ci il s'agit d'écrire sur son père "ce courant d'air" que l'autrice retrouve mort depuis plus de 5 jours dans l'appartement devenu un taudis qu'il occupait. Le premier quart du livre évoque avec force ce père tyrannique, violent, absent, mythomane et constitue sans aucun doute la partie la plus intéressante et prenante. Tout change lorsqu'elle est obligée de vider l'appartement et découvre les quelques souvenirs et archives de ses grands-parents paternels, notamment des photographies sur le passé trouble de son grand-père d'origine tchèque (sudète). Elle démarre alors une enquête sur la famille de son père dont le fil conducteur est l'histoire du patronyme Springora, Springer. Cette recherche est intéressante mais elle conduit souvent à des impasses faute d'archives.Vanessa Springora réussit à travers un plan subtil qui nous tient en haleine à raconter son enquête, faire état de ses réflexions et tenter l'histoire de cette famille. Malheureusement, le dernier quart du livre devient pesant, truffé d'hypothèses à n'en plus finir qui n'apportent rien à l'édifice, il est ponctué des remarques et considérations de l'autrice sur les analogies entre son histoire et l'actualité, entre des faits qui n'ont rien à voir entre eux sinon ce qu'elle a envie d'y voir. C'est pesant, trop long, inutile et inintéressant. Sans doute est-ce parce que ce n'est pas un livre d'histoire ni un ouvrage d'anthropologue ou de sociologue. Il y manque la dimension scientifique.
Vanessa Springora sacrifie à la mode et fait de l'histoire de sa famille un livre mais dans dix ans il finira aux oubliettes. Dommage!
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