C'est bien connu, les vieilles et les vieux n'aiment pas le changement! Encore moins lorsqu'il s'agit du journal local, Ouest-France transformé depuis peu en torchon moins-disant.
J'avais fini par m'habituer, après des années, à la "nouvelle version"(2013) qui vient récemment de disparaître définitivement, les articles étaient moins denses, écrits plus gros et bien aérés, je n'avais pas aimé, on me prenait pour une quiche qu'il fallait guider dans la lecture et je pleurais sur les contenus devenus allégés!
Ce n'était rien par rapport à la nouvelle mouture née en novembre qui aurait "enthousiasmé un panel de lecteurs". Le nouveau est façon tabloïd anglais, bourrée de couleurs, de grandes photographies, de titres et sous-titres en gras et de placards publicitaires énormes. Les articles sont soigneusement sélectionnés, peu d'informations internationales et européennes (pour un canard pro-européen), une large place est faite aux faits divers, sous toutes ses formes, à chaud, devant la justice et il n'est pas rare de retrouver les mêmes en page France puis Bretagne puis locale, avec des détails plus fournis ou décrits différemment, la plupart sont des dépêches de l'AFP mal triturées... A vomir! (et toujours ce petit article concernant la curaille: pape, chapelle, vocation, pèlerinages, Lourdes) ....
La rédaction a fait un choix éditorial creux, vide, pauvre, mou.
La page locale est toujours aussi indigente entre la trouvaille d'un trèfle à quatre feuilles ou la chasse au ragondin, les ravages d'un troupeau de sangliers ou les tuyaux de la rue de la gare bouchés, l'ouverture d'une boutique de produits locaux (crêpes, galettes, pavés, sardines), une énième, apprendre (oui parfois) que le stade qui a coûté aux contribuables deux bras et les jambes pour une équipe médiocre sera livré en février alors qu'on ferme une école pour vétusté!
Pour résumer, OF ne me met plus en joie, je n'ai plus envie de rire devant la pauvreté des informations dont les titres s'avèrent aussi truffés de fautes d'orthographe.
Pourtant, ce quotidien est peut-être le seul en France qui a les moyens financiers, grâce à ses publications annexes, de survivre mais à l'évidence, le choix a été fait de réduire la voilure, de ne plus acheter auprès des journalistes free-lance les sérieux articles de fond et probablement de ne pas remplacer les départs en retraite ...
J'ai trois solutions
- tout arrêter?
- changer de crémerie, le Télégramme de Brest est devenu tout aussi bien que le OF (ce n'est pas difficile) ?
- me contenter de la version numérique beaucoup moins onéreuse?
Les vieilles et les vieux ont du mal à se séparer de leurs habitudes, j'ai peur de manquer.
PS: au mot-clé Ouest-France, dans le blog, une dizaine d'articles qui tous font état de la même déception, il faut croire que je m'habitue et que j'y suis attachée.
PPS: cf la photographie, on entrait dans la crêperie du golf comme on entrait dans une crèche à cochon, un énorme poêle réchauffait la dureté des bancs et l'inconfort des chaises paillées, ça sentait la fumée et le gras du beurre, les galettes avaient le goût du Sarrasin. Elle plaisait aux touristes car elle avait aussi les relents du régionalisme bouseux.

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