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mercredi 12 juin 2024

Pierre .

  



Mon arrière arrière-grand-père s’appelait Pierre, il était cultivateur et tailleur de pierre, il est mort à Combourg le 22 décembre 1881, il était marié à Françoise Marie Couvert (1827-1893) cultivatrice demeurant à la Basse Epine. La ferme existe toujours sur la commune.


Plusieurs générations de Lefrançois sont originaires de Combourg. Cependant, ils ne s’y installent qu’au début du XVIIIème siècle (1743), à la faveur du mariage de Jean Lefrançois (né en 1726 à Meillac) avec Gillette Lencezeur (1727-1799) originaire et habitant Combourg. Un de leur fils, Julien Lefrançois  y naît en 1758.

Meillac et Combourg sont deux villages voisins, aujourd’hui deux communes limitrophes ; Meillac est sur la départementale 794 en direction de Dinan, vers l’ouest. Les centres bourgs ne sont éloignés de 5,7 km que l’on franchit en 7 minutes aujourd’hui. 

A partir du milieu du XVIIIème siècle, la famille de Jean Lefrançois ne quitte plus Combourg.   Le couple garde pourtant des liens avec Meillac puisque leur fils Julien Auguste (1758-1808) épouse une fille Lafond Anne Françoise. (1771-1821) originaire de cette paroisse.  

Ces Lefrançois sont cultivateurs, à la Pérosselais, au sud de Combourg, ou à La Vieux-Cour, à l’est, mais surtout à la Basse épine au nord ouest.


La Basse Epine est un écart qui se distingue lentement d’un écart plus ancien, la Ville en Julien, le nom est ajouté au crayon à papier sur le cadastre napoléonien de 1828. Ces hameaux sont proches de la limite communale avec Meillac.


Cadastre napoléonien 1828




Cette branche de Lefrançois y reste presque tout le XIXème siècle. D’autres Lefrançois vivent  dans les autres écarts de la commune plutôt à l'ouest de la ville mais il n’y a pas de véritable dispersion sur tout le territoire de la commune de Combourg.

Les hommes vont chercher leur future épouse à la Chapelle-aux-Fitzméens : les filles Couvert principalement Rose-marie (1792-1838) et Françoise-Marie (1827-1897) demie nièce de la première puisque le père de Françoise était le demi-frère de Rose Marie. Se marier entre apparentés est une pratique courante des communautés "refermées" sur elles-mêmes (Martine Ségalen, Destins français, Essai d’auto-ethnographie familiale, Lyon, Créaphis éditions, 314p. p.59 ). 


A la Basse Epine, il y a une dizaine de maisons, composées d’une cour sur le devant et d’un jardin à l’arrière. On y vit majoritairement en famille, les oncles et leur familles sont voisins. Tous les Lefrançois sont propriétaires de quelques arpents,  on peut ajouter quelques terres ou landes, souvent dispersées parfois un peu éloignées de la maison .

Les revenus sont issus de ces petites propriétés insuffisantes pour vivre et de fermage. Les femmes sont ménagères ou journalières.

A la fin du XIXème siècle, la première migration d’envergure se fait vers la ville et le centre bourg, vers un des quartiers les plus pauvres de Combourg. 1880 marque une cassure du fragile équilibre économique fondé sur l’agriculture. Dans le pays bigouden, les plus pauvres se tournent vers les ressources de la mer, en Ile et Vilaine vers les emplois qu’offre la petite ville : cantonnier, domestique. 

Les Dupont/Lebaux sont plus mobiles sur l'ensemble du territoire au XIXème siècle mais aussi plus pauvres, ne possédant rien, pas même leur mobilier. 


Les revenus des terres étant souvent insuffisants pour faire vivre la famille,  les hommes ont développé une deuxième activité: tailleur de pierre, filassier, tisserand par exemple. 

Un seul chef de famille à la Basse Epine est uniquement cultivateur, sans doute gagne-t-il suffisamment pour vivre.


Les garçons et surtout les filles quittent la famille afin d’être domestiques chez des agriculteurs plus riches ou chez des notables de Combourg: Aimée Labbé employée chez le notaire maître Brugalé  ou l’oncle Désiré, en 1866,  domestique chez Fontaine Victor ou Léonie la future d’Emile, placée dès 12 ans chez l’instituteur. 


Les générations suivantes, mieux éduquées et dotées du certificat d’étude,  apprendront un métier, Léonie couturière ou Emile à la pharmacie. 


https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IA35017461

La Basse Epine aujourd'hui



jeudi 23 mai 2024

Les parents

 

Julien Marie Joseph Lefrançois 

Emile est né le 10 juillet 1892 à Combourg, chef lieu de canton, dans l’arrondissement de Saint-Malo, département de l’Ile et Vilaine, fils de Julien Marie Joseph Lefrançois et de Aimée Jeanne Marie Labbé. 


Mes arrière-grands-parents se sont  mariés le 3 juillet 1888 à Combourg. Une fois veuf, en 1917, l’arrière grand-père, alors âgé de 60 ans, se remarie le 27 juillet 1920 avec Amélie Françoise Corbes 38 ans, (1882-1964) qui lui survivra longtemps après sa mort. Le couple n’a pas d’enfant. 


Lefrançois Julien Marie Joseph est né en 1860 à Combourg, probablement à la Basse Epine, un écart sur la route de Meillac à l’extrême ouest de la commune. 


A son  mariage, il a  28 ans.  Il est tailleur de pierre. Il est le premier de la famille à ne pas être cultivateur. 

Julien n’a pas gardé les terres et la maison que la famille possédait à la Basse Epine. Elles  ont pu être  cédées à un frère qui, lui, serait resté cultivateur. Ce dernier selon la règle en cours en centre Bretagne dédommage (plus ou moins  bien ) ses frères et soeurs qui disposent alors d’un petit pécule. Or Julien en 1888 n’a plus qu’un frère, Joseph, et deux soeurs, Anne et Marie, toujours vivants. Sa mère vit seule à la Basse Epine, à son décès en 1893, la succession revient à ses enfants.

Le Frère, Joseph, est effectivement laboureur en 1894 lors de son mariage avec Marie Françoise Joseph Quérard cultivatrice.  Pourtant plus jeune que Julien, il ne sait ni lire ni écrire! Joseph ne reste pas à la Basse Epine, il rejoint le Hélan, ferme de son épouse entre les routes de Meillac et de la Chapelle aux Fitzméens, plus au sud. De nombreux  Quérard  y vivent,  il sont cultivateurs ou charpentiers. 


En 1896, la Basse épine n’apparaît pas au recensement comme si personne n’y habitait! En 1911, des Lefrançois y vivent à nouveau, Pierre (né en 1851) puis Désiré l’oncle (né 1834).



Julien habite  Combourg où il est cantonnier, donc employé par l’état. Très petit fonctionnaire il est mal payé, il ne gagne pas plus qu’un journalier mais il jouira d’une retraite (mise en place depuis 1853). Pour la famille, c’est le début d’une lente ascension sociale. 


Son épouse Aimée Jeanne Marie Labbé est ménagère, elle est née le 13 mars 1850, aux Chalonges, écart au nord de Combourg. Elle a 38 ans, donc 10 ans de plus que son futur époux. Elle n’est ni veuve ni séparée au moment du mariage. 

Elle est la fille de Julien Labbé, tailleur, et de Jeanne Rozé demeurant à la Saudrais. 


Aimée et Julien se rencontrent probablement à Combourg, elle est domestique chez le notaire, maître Brugalé où elle habite.

Le mariage est célébré par Gervais Parent, maire officier de l’état civil de la ville, le père du futur patron d’Emile.  

En se mariant, ils s’installent ensemble en ville, probablement dans le quartier de l’abbaye. Afin de préserver le faible patrimoine dont chacun dispose, ils  signent un contrat de mariage auprès de maître Brugalé notaire, le 1 Juillet 1888. 

L’âge tardif au mariage des futurs peut expliquer qu’un contrat soit signé. 

Cependant si Aimée dispose de quelques économies, compte tenu de son âge, ses parents sont pauvres. Le père, Julien Labbé, tailleur, ainsi que son épouse Anne Marie Rozé, ménagère, résidant à la Saudrais, sont présents au mariage. Le père, Julien, meurt en 1892 et l’inventaire après décès se solde par un certificat d’indigence daté du 2 mai 1893. La succession de son épouse Anne marie Rozé, qui décède en mars 1889 fait également l’objet d’un certificat d’indigence daté du 4 avril 1890. 

La mère de l’époux demeurant à la Basse Epine, cultivatrice, Françoise Couvert est également présente.

Les autres témoins assistant au mariage vivent à Combourg ce qui signale une sociabilité urbaine. Julien fréquente les artisans: Julien Malvin, charron âgé de 51 ans, Pierre Lagrue, forgeron 35 ans, ces amis n’ont aucun lien de parenté avec les mariés. Le dernier témoin est Désiré Lefrançois, cultivateur demeurant au Mée en Combourg, oncle de l’époux. 

L’oncle signe mal, d’une écriture malhabile,  Aimée également, mais le marié et les autres témoins restent fermes dans leur paraphe, le notaire se distingue en enrobant sa signature de  boucles impressionnantes.  Les membres de la génération précédente, les parents vivants,  ne savent pas signer!


https://archives-en-ligne.ille-et-vilaine.fr/thot_internet/ark:/49933/tht2v6wws3pc/235896/



Une fille, Louise Julienne Marie Joseph,  naît le 2 juillet 1890 à Combourg (elle meurt à Rennes le 2 mai 1941).

Emile naît deux ans plus tard, il n’y aura pas d’autres enfants. L’épouse est trop âgée, le mari a peut-être une semence qui se fait plus rare. 


Le père présente l’enfant de sexe masculin, « né en sa demeure le 10 juillet 1892 à deux heures du matin » , de son épouse Aimée Jeanne Marie Labbé ménagère âgée de 42 ans. L’enfant est prénommé Emile Julien. 

Le père va  à la mairie accompagné de deux témoins Joseph Salmon cordonnier et Eugène Brohan horloger (tous les deux âgés de 34 ans et demeurant également à Combourg, rue Notre Dame). 

Au début du XXème siècle, sur une carte postale on aperçoit la boutique du marchand de chaussures, Salmon qui est aussi cordonnier. 

Tous signent l’acte sur le registre d’état civil, mon arrière grand-père d’une belle et grande écriture bien ferme.  


AD Ile et Vilaine, la rue des Halles et la boutique de chaussures du cordonnier Salmon. 


La Mée où réside Désiré Lefrançois (https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IA35017458)



La Saudrais où vivent les parents d’Aimée Labbé (https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IA35017323)












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