mercredi 5 novembre 2014

Diète numérique

La fracture numérique, je connais, je l’ai vécue: récit! 


Je ne pensais pas me passer aussi facilement de numérique! Même le téléphone dans ces montagnes sauvages,  se fait rare: l’absence de réseau est quasi automatique dès qu’on sort des sentiers battus! 
Au village, rien, au gîte rien, même pas de télévision, à 21h la troupe était au lit et à 22h nous dormions tous du sommeil du juste, jusqu’au petit matin. Certes, les chiens enfermés derrière la maison nous réveillaient parfois sur le coup de quatre heures parce que quelques bestioles viennent régulièrement les narguer, ce n’est pas l’envie qui manque d’aller les égorger (je pèse mes mots) mais quelques mousses profondément enfoncées dans le conduit auditif pallient à cet inconvénient. J'ai lu à nouveau avec plaisir!
Certes, on a bien essayé de satisfaire notre manque, au prétexte d’aller acheter quelques chaussures de randonnées dans le bourg voisin, Seix, où par miracle la 3G passait. Pas partout, ni sur la place où on se gare, ni sur celle où il y a l’église, un poil après la pharmacie et encore ! Entre le dos d’âne de Oust et le croisement plus loin. Il faut alors nous imaginer stationnées sur le bord de la route, empiétant sur  le bas côté herbeux,  seul endroit entre deux ronds points où messenger, instagram, whatsapp et autres applications étaient enfin fonctionnelles, en geeks, rigolant dans la nuit, à la lueur de nos écrans. On l’a refait une fois, malgré les 15 bornes de virages serrés, à vomir, au prétexte d’acheter des anti-inflammatoires. Au top, on était toutes au taquet, branchées sur le téléphone à guetter la 3G, tandis que les messages en attente tombaient en rafale, seule la conductrice souffrait en silence de ne pouvoir se jeter sur son portable! 
Les virées vers le Saint-Graal ont vaguement satisfait notre soif de connexion! Faut pas pousser mémé dans les orties, comment faisait-on avant ? 
Oui avant? 
Il n'y a pas si longtemps où il fallait aller téléphoner au bureau de tabac-épicerie-boulangerie-bistrot, où l'on prenait l'eau à la pompe, où l'on jetait tout au fumier au fond du jardin?
Et qui habitera ces villages quand les vieux seront morts? 
Là où je viens depuis plus de 20 ans, chaque année, même le maire habite Toulouse et se fiche comme d’un guigne des trois pékins restés vivre sur place! 
Etre reliés au monde via internet? Une utopie! 
Même avec une box, les ordinateurs rament! 
Imaginer télé-travailler? Même pas en rêve! 

La fracture numérique est partout, Paris et les grandes villes sont connectées parfois au de-là du raisonnable, ailleurs c’est le désert! Entre Rennes et Lorient, entre Bordeaux et Toulouse, les no man's land sont de plus en plus fréquents, les coupures intempestives tout autant. Il faudrait l’inverse. J’accuse les politiques incompétents, déphasés, incapables de penser l’avenir, plus préoccupés de ronds-points et de ronds de cuir ou de chrysanthèmes, de ne rien faire et en conscience! 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...