Etre submergée par le stress m'arrive encore, celui qui prend racine au plus profond de mon âme et met mon corps en panique, le coeur en chamade.
L'aigreur d'estomac guette, l'insomnie est récurrente, et surtout, je n'ai pas faim, ce qui est un signe imparable.
La situation est ingérable, au sens propre puisque rien, là, tout de suite, ne peut apaiser la sensation de vague, de tsunami qui me ravage.
Qui n'a pas connu le stress?
Mes premiers stress?
Les interrogations à l'école, les devoirs, les récitations de poésie par coeur, les retards en classe parce que ma mère m'obligeait à ingurgiter, tous les matins, mon café au lait, devenu froid avec les yeux du beurre qui nageait, en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre, avec quelques croutes de pain imbibées (j'avais le temps de lire l'avenir qui m'attendait dans la bouillon jaunâtre d'un énorme bol). Je gerbais sur le chemin qui menait à la classe en braillant comme un âne, honteuse d'arriver en retard, de n'avoir pas mangé. Sur le trottoir, j'étais Caïn subissant la colère de Dieu, il me semblait voir le doigt de ma mère continuer à me menacer, courbée sous le poids du cartable, honteuse et déçue d'avoir rater le meilleur de la classe (sûrement), horrifiée par l'idée de me prendre une avoinée de la maîtresse (quoique?) et surtout d'être suivie du regard par tous les autres élèves jusqu'au confort de la place devant, à côté de Roland qui avait une petite bite, toute blanche et ridicule, comme un chewingum (il me l'a montrée à deux reprises pendant les leçons de calcul, la deuxième fois, j'ai cafté, je m'en veux encore).
Le stress pendant l'épreuve de math au bac car j'ai séché pendant deux heures avant de me rendre compte qu'il suffisait de tourner la page pour continuer le problème, sans avoir besoin des réponses aux questions 1 et 2, après avoir réglé (au pif) les exercices de probabilité (je hais).
Le stress du permis de conduire a fait que j'ai pris un trottoir, carrément comme si c'était la première fois que je conduisais, la honte! L'inspecteur s'est jeté sur le volant en râlant et on est rentré dare dare au parking, j'étais collée, on l'aurait été à moins. Je me suis consolée de ne pas l'avoir puisque je savais pourquoi!
J'ai aimé le stress des examens, paradoxalement, celui qui fait que vous allez trois fois vider vos boyaux avant l'épreuve fatidique, qui rend les mains moites, fait battre le palpitant à cent à l'heure. Lorsque les contenus sont maîtrisés et que vous êtes sure de vous, sure de ne pas raconter de la merde (ça m'est arrivé, on ne souhaite alors qu'une chose, qu'un des membres du jury mette fin à l'entretien), le stress est jouissif, on sort à peu près calme. Réécrire l'histoire ne sert pas à grand chose juste à s'évaluer.
J'ai moins aimé le stress des inspections car le facteur élève n'est pas vraiment maîtrisable. Ma première visite, alors institutrice, avait rendu l'inspecteur hilare, en une heure, j'ai dû prononcer 160 fois "chut", alors que rien ne le justifiait! Point positif, le monsieur était ravi, content, en joie. Mais pourquoi diantre autant de "chuts", m'avait-il demandé, "tout se passait bien, vos élèves étaient charmants? Oui pourquoi donc !!!". J'ai dû lui répondre qu'il me stressait, mais que oui, ma foi, je maîtrisais ma classe!
Bref, je stresse lorsque je dois affronter ma hiérarchie ou dire des choses que je pense désagréable mais qui sont justes, ou que je dis de manière abrupte sans vraiment prendre de gants, je stresse lorsque je ne suis pas à l'heure ou que je risque d'être en retard. Je poireaute donc le plus souvent un bon quart d'heure avant un rendez-vous, ce qui rallonge d'autant, mon temps d'attente lorsque le professionnel lui ne respecte pas ses engagements.
Mais il y a un stress que je ne supporte pas, le stress du stress.
Quoi?
Oui vous avez bien lu, je n'ai pas fumé, ni picolé, j'ai bien dormi mais je stresse à cause du stress qui monte parfois en vagues, me submerge et est incontrôlable, ingérable, dont les sources sont inconnues, infondées, résultent de mes croyances et de l'interprétation que je fais, d'un regard, d'un mot, d'une situation qui entre en résonance avec d'autres tellement enfouies dans mon inconscient que même allongée devant quelqu'un sur le divan, je ne peux pas l'expliquer ...( je me la pète comme Caroline, mais j'ai déjà fait mon psy-out ici) ...
C'est la tête, docteur? Ben oui!
Secoue toi, dis stop, réfléchis aux bénéfices secondaires que tu en tires! Ben justement, là je ne vois pas, mais alors vraiment pas. Je réagis comme lorsque j'étais petite, j'ai une peur immense qui me paralyse, inconsciemment je dois risquer ma peau et je répète, inlassablement!
Bref, y a pire dans la vie, j'en conviens, mais punaise, je suis prête à faire dire une messe, un mantra tous les mois à celui ou celle qui m'aidera à régler mon problème (peut-être à coups de pieds au cul, à l'ancienne?)
Mon stress (Dubuffet à Landerneau) |
La situation est ingérable, au sens propre puisque rien, là, tout de suite, ne peut apaiser la sensation de vague, de tsunami qui me ravage.
Qui n'a pas connu le stress?
Mes premiers stress?
Les interrogations à l'école, les devoirs, les récitations de poésie par coeur, les retards en classe parce que ma mère m'obligeait à ingurgiter, tous les matins, mon café au lait, devenu froid avec les yeux du beurre qui nageait, en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre, avec quelques croutes de pain imbibées (j'avais le temps de lire l'avenir qui m'attendait dans la bouillon jaunâtre d'un énorme bol). Je gerbais sur le chemin qui menait à la classe en braillant comme un âne, honteuse d'arriver en retard, de n'avoir pas mangé. Sur le trottoir, j'étais Caïn subissant la colère de Dieu, il me semblait voir le doigt de ma mère continuer à me menacer, courbée sous le poids du cartable, honteuse et déçue d'avoir rater le meilleur de la classe (sûrement), horrifiée par l'idée de me prendre une avoinée de la maîtresse (quoique?) et surtout d'être suivie du regard par tous les autres élèves jusqu'au confort de la place devant, à côté de Roland qui avait une petite bite, toute blanche et ridicule, comme un chewingum (il me l'a montrée à deux reprises pendant les leçons de calcul, la deuxième fois, j'ai cafté, je m'en veux encore).
Le stress pendant l'épreuve de math au bac car j'ai séché pendant deux heures avant de me rendre compte qu'il suffisait de tourner la page pour continuer le problème, sans avoir besoin des réponses aux questions 1 et 2, après avoir réglé (au pif) les exercices de probabilité (je hais).
Le stress du permis de conduire a fait que j'ai pris un trottoir, carrément comme si c'était la première fois que je conduisais, la honte! L'inspecteur s'est jeté sur le volant en râlant et on est rentré dare dare au parking, j'étais collée, on l'aurait été à moins. Je me suis consolée de ne pas l'avoir puisque je savais pourquoi!
J'ai aimé le stress des examens, paradoxalement, celui qui fait que vous allez trois fois vider vos boyaux avant l'épreuve fatidique, qui rend les mains moites, fait battre le palpitant à cent à l'heure. Lorsque les contenus sont maîtrisés et que vous êtes sure de vous, sure de ne pas raconter de la merde (ça m'est arrivé, on ne souhaite alors qu'une chose, qu'un des membres du jury mette fin à l'entretien), le stress est jouissif, on sort à peu près calme. Réécrire l'histoire ne sert pas à grand chose juste à s'évaluer.
J'ai moins aimé le stress des inspections car le facteur élève n'est pas vraiment maîtrisable. Ma première visite, alors institutrice, avait rendu l'inspecteur hilare, en une heure, j'ai dû prononcer 160 fois "chut", alors que rien ne le justifiait! Point positif, le monsieur était ravi, content, en joie. Mais pourquoi diantre autant de "chuts", m'avait-il demandé, "tout se passait bien, vos élèves étaient charmants? Oui pourquoi donc !!!". J'ai dû lui répondre qu'il me stressait, mais que oui, ma foi, je maîtrisais ma classe!
Bref, je stresse lorsque je dois affronter ma hiérarchie ou dire des choses que je pense désagréable mais qui sont justes, ou que je dis de manière abrupte sans vraiment prendre de gants, je stresse lorsque je ne suis pas à l'heure ou que je risque d'être en retard. Je poireaute donc le plus souvent un bon quart d'heure avant un rendez-vous, ce qui rallonge d'autant, mon temps d'attente lorsque le professionnel lui ne respecte pas ses engagements.
Mais il y a un stress que je ne supporte pas, le stress du stress.
Quoi?
Oui vous avez bien lu, je n'ai pas fumé, ni picolé, j'ai bien dormi mais je stresse à cause du stress qui monte parfois en vagues, me submerge et est incontrôlable, ingérable, dont les sources sont inconnues, infondées, résultent de mes croyances et de l'interprétation que je fais, d'un regard, d'un mot, d'une situation qui entre en résonance avec d'autres tellement enfouies dans mon inconscient que même allongée devant quelqu'un sur le divan, je ne peux pas l'expliquer ...( je me la pète comme Caroline, mais j'ai déjà fait mon psy-out ici) ...
C'est la tête, docteur? Ben oui!
Secoue toi, dis stop, réfléchis aux bénéfices secondaires que tu en tires! Ben justement, là je ne vois pas, mais alors vraiment pas. Je réagis comme lorsque j'étais petite, j'ai une peur immense qui me paralyse, inconsciemment je dois risquer ma peau et je répète, inlassablement!
Bref, y a pire dans la vie, j'en conviens, mais punaise, je suis prête à faire dire une messe, un mantra tous les mois à celui ou celle qui m'aidera à régler mon problème (peut-être à coups de pieds au cul, à l'ancienne?)
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