vendredi 15 janvier 2016

Connasse ou salope?

Connasse ou salope, j'avoue, qu'entre les deux, mon coeur balance! Petite analyse littéraire pour bien commencer l'année*. Ambiance. 

Je pense préférer salope, pour la touche cul qui confère à l'invective un complément d'information, pour aussi son petit côté affectueux quand il est prononcé entre copines. Mon amie ne peut s'empêcher de rire aux éclats en braillant "salope", elle y met tellement d'amitié que j'en ris avec infiniment de plaisir! Nous ne manquons pas d'ailleurs d'en user à l'envi quand nous  supputons la roublardise, la vacherie consciemment orchestrée (par amitié, bien sûr!). 
Connasse manque de classe, l'insulte sent la betterave, l'abrutie qui ne comprend rien à rien. Je ne l'ai jamais aimée, elle a un relent de définitif. Le dictionnaire ne s'y trompe pas qui signale une femme très sotte, à qui il ne reste que peu d'espoir, qui  n'a rien compris et ne comprendra jamais rien. L'injure prend tout son sens lorsqu'elle est hurlée, à plusieurs reprises, sidérant la victime qui en reste sans voix. De toute façon, connasse elle est, connasse elle reste! L'émission de Canal la rend méchante, bête et méchante. Son pendant masculin, connard, est beaucoup plus "brut de décoffrage", rustique et vulgaire, cependant il me semble s'adapter à tout type de personnages, au patron en cravate et costard, écharpe en cachemire,  comme au chauffard aux avant-bras tatoués, qui double à droite en pointant son index. 
Salope  rend hommage à l'intelligence de la femme,  en plus de ces capacités sexuelles à se comporter en putain! Selon le dictionnaire, le mot revêt plusieurs sens: Femme de mauvaise vie, dévergondée, débauchée, femme méprisable, garce sans scrupule aux moeurs corrompus, prête à tout pour réussir, y compris en couchant, femme capable de traîtrise, mais aussi femme salace, lubrique, dernier sous-entendu lui faisant perdre son caractère blessant. Elle convient bien, également, aux hurlements, ne laissant aucun doute sur la colère qui l'a suscitée. Mais elle peut également convenir à la stupéfaction devant la découverte d'une turpitude parfaitement orchestrée comme Daniel Gélin dans la vie est un long fleuve tranquille, anéanti par la découverte de la forfaiture de sa maîtresse:" la salope, la salope!"
L'injure est clairement une atteinte à la féminité, et trahit, j'en suis sure,  une peur de la femme à qui l'on attribue un pouvoir surhumain de nuisances assumées. J'ai souvent entendu "Marie-Salope" expression désignant la crasse et l'hygiène douteuse, en lien avec les petits bateaux chargés de draguer les ports. 
Mon père affectionnait garce plus que salope, j'y voyais une femme méchante, fourbe, non celle de mauvaise vie, peu au fait des relations sexuelles entre adultes. Il ruminait excédé garce. Je n'ai jamais su pourquoi! Le terme a perdu en modernité tandis que les deux autres la conservent.
Et puis je ne sais pas pourquoi, mais salope sent l'histoire, le vécu, et l'Histoire.

Bref, un petit billet de week-end que j'ai longtemps hésité  à poster mais de circonstances!

* Il y a fort à parier que je vais enregistrer un pic de consultations puisque sous l'occurence salope, chez Google, on ne trouve que des sites de c.

2 commentaires:

  1. Je suis la copine qui rit aUX éclats.... et totalement d'accord avec ma copine ! Je préfère être une salope qu'une connasse.
    Dans le côté salope, nous avons une maîtrise sur le mâle... alors que connasse, nous ne sommes rien, que des victimes... Alors oui, les filles soyons salope ... comme l'aiment d'ailleurs certains mecs selon les situations :)

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  2. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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