mardi 14 janvier 2025

Patronyme, Vanessa Springora

Vanessa Springora écrit bien mais son deuxième livre, Patronyme, (Grasset, 2025) n'a pas la puissance du premier, le consentement 




Cette fois-ci il s'agit d'écrire sur son père "ce courant d'air" que l'autrice retrouve mort depuis plus de 5 jours dans l'appartement devenu un taudis qu'il occupait. Le premier quart du livre évoque avec force ce père tyrannique, violent, absent, mythomane et constitue sans aucun doute la partie la plus intéressante et prenante. Tout change lorsqu'elle est obligée de vider l'appartement et découvre les quelques souvenirs et archives de ses grands-parents paternels, notamment des photographies sur le passé trouble de son grand-père d'origine tchèque (sudète). Elle démarre alors une enquête sur la famille de son père dont le fil conducteur est l'histoire du  patronyme Springora, Springer. Cette recherche est intéressante mais elle conduit souvent à des impasses faute d'archives.Vanessa Springora réussit à travers un plan subtil qui nous tient en haleine à raconter son enquête, faire état de ses réflexions et tenter l'histoire de cette famille. Malheureusement, le dernier quart du livre devient pesant, truffé d'hypothèses à n'en plus finir qui n'apportent rien à l'édifice, il est ponctué des remarques et considérations de l'autrice sur les analogies entre son histoire et l'actualité, entre des faits qui n'ont rien à voir entre eux sinon ce qu'elle a envie d'y voir. C'est pesant, trop long, inutile et inintéressant. Sans doute est-ce parce que ce n'est pas un livre d'histoire ni un ouvrage d'anthropologue ou de sociologue. Il y manque la dimension scientifique. 
Vanessa Springora sacrifie à la mode et fait de l'histoire de sa famille un livre mais dans dix ans il finira aux oubliettes. Dommage! 

vendredi 10 janvier 2025

Conclave ( à voir!)

 J'ai aimé Conclave et je recommande! 



Pour son image sublime, très graphique, en rouge et blanc. 

Le Vatican,  les cours, le carrelage et le marbre,  les cellules chambres monacales mais modernes des cardinaux confinés,  la Chapelle Sixtine.  

Les acteurs, leurs trognes, les actrices qui incarnent les quelques femmes qui nourrissent et nettoient, lesquelles dans ce monde d'hommes comptent si peu! 

Les dialogues qui abordent tous les débats que connaît l'Eglise,  avec subtilité.  

L'humanité de certains et la crapulerie des autres.  

Et la fin .... 


mercredi 8 janvier 2025

Vingt dieux de Louise Courvoisier

Comme toujours, lorsque la critique est dithyrambique, un doute m'habite ... et j'aime bien constater de visu ce qu'il en retourne. Je suis allée voir Vingt dieux. (Nom de d'là, crévindiou, cré nom de d'là..) 



Vingt dieux est un film sympathique, plaisant, léger (malgré la violence qui suinte)  mais c'est loin d'être  un chef d'oeuvre. 

Avec une lumière sombre, très sombre, la première partie du film est invraisemblable et ennuyante. On ne s'explique pas pourquoi le héros, né dans une fruitière, n'en sait pas plus sur les procédures de fabrication du Comté. Certes, il n'est qu'un branleur qui ne fiche rien, un gros bourrin qui castagne dans les bals du samedi soir pour sauver son honneur et enfiler les canettes. Rien n'est crédible, l'absence de services sociaux à la mort du père, le patron qui confie son camion à lait à un jeune sans permis poids lourds, le tabassage en règle pour une simple insulte, le vol du lait, bref ... . Le propos est énervant à tel point que le film frise la caricature du monde rural (celui qui plaît tant aux Parisiens). 

La seconde partie s'éclaire avec l'arrivée de la jeune Marie-Lise, rude paysanne ayant les pieds sur terre, elle  donne un peu d'humanité et de crédibilité à l'ensemble. Cependant, je ne m'explique pas la dernière image du film d'une réelle vulgarité sans être justifiée. 

La fille ramenée à la bêtise des gars? 

Le propos manque de profondeur mais l'ensemble constitue un bon documentaire concernant  la fabrication du Comté. 

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