vendredi 12 juin 2015

Paris, la virée de l'été!

A chaque fois que je vais à Paris, je suis accueillie rue du Pont Neuf (excusez du peu), façon les soirées de l'ambassadeur, par de délicates attentions! Mon hôte manie avec maestro les règles de bases du bien savoir recevoir.


J'emménage dans la chambre d'amis, exclusivement réservée aux invités, donc point de merdier  à traîner qui date du temps des enfants, obligeant à slalomer: imprimantes en panne, micro-onde dont on ne sait que faire, sacs remplis de vaisselle, tables pliantes rouges en fer rouillé, planches de surf et de body, parfois souris crevée que j'ai le bon goût d'éliminer avant la venue du visiteur. Non là, softitude, portant pour vêtements, table pour valise, quasi inutile (mais bon pour faire plaisir j'ai vidé la dite valise afin d'utiliser la banquette qui évite de se baisser ), le plus souvent le livre qui va bien: les conseils du bien se comporter par Nadine de Rotschild ou la pensée à la mode sur la vie parisienne. Il me manque le bouquet de fleurs mais je pardonne car le lit est fait, les draps sont lavés avec la lessive Francis Kurkdjian,  la peau de bête est pliée mais reste à disposition pour réchauffer une couette un peu légère voire pour d'autres activités inavouables avec des amis de passage .. Je vous arrête tout de suite, pas de pensées cochonnes! 
La salle de bain est exclusivement réservée aux invités, elle offre tout ce dont on a besoin: serviettes, dentifrices, savon liquide Hermès,  (le pousse-mousse seul produit abordable) et chaussons. Le panard! 
Il n'est pas rare que notre hôte ait prévu de quoi se sustenter après une arrivée tardive: une plâtrée de pâtes,  une bonne tortilla maison lestée de beaucoup de patates afin de rappeler les saveurs du pays,  un verre de vin rouge qui va bien à la femme élégante et une mousse au chocolat pour la touche sucrée. 
Bref, du grand art qui va droit au coeur! L'hôte fait la conversation, luttant contre le sommeil, évoque le pays abandonné le temps d'un week-end, parle un peu breton, (breizh, kenavo) afin d'éviter au visiteur le mal du pays, de faciliter une adaptation en douceur à la vie parisienne, l'habituation au brouhaha des voitures et des cris dans la rue, pour une transition négociée entre le bruit des flots bleus (le poète se réveille en moi), la coassement des grenouilles et le miaulement des chats coursant quelques femelles en chaleur. Au petit matin, quelques piafs font le concert mais les piaillements donnent l'impression qu'ils sont encagés et réclament à corps et à cris leur libération, rien à voir avec le doux chant des goélands, des merles et des pinsons! 
J'aime vraiment cette plongée dans la touffeur parisienne, où le blouson de daim, (j'en rêvais, billet à suivre prochainement sur ce produit de fantasme) frise le ridicule sur les quais du RER moites mais restait amplement justifié sur le tarmac à Brest, avec un petit 18° au compteur et une pluie rafraîchissante promettant de durer près de 24h. 
Paris c'est chaud! Je confirme et punaise, ça fait du bien! J'ai envie de suer, vraiment sans me poser de question, sans avoir à jeter dans le coffre de ma voiture le kabig salvateur qui ira me réchauffer après une matinée ensoleillée n'ayant pas tenu ses promesses et laissé le plus souvent l'air au vent du nord, offrant une petite fraîcheur qui glace le cou, frigorifie les pieds nus et vous font regretter d'avoir laisser sur le parking, le manteau, thermique idéal toute l'année! 
Le Breton est résistant aux embruns,  je le concède, mais purée avoir très chaud une fois, quel bonheur! 
Je bénis donc mon hôte de me faire régulièrement l'hospitalité.  

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