mardi 14 juillet 2015

Une virée à Berlin ! Indispensable vélo!

Berlin, c'est chic! En vélo, c'est mieux! 

Berlin se pratique à bicyclette. Nous avons donc loué quatre magnifiques destriers afin d'arpenter dignement cette magnifique capitale teutonne. Ici, je rends un hommage appuyé à Humboldt dont l'oeuvre d'arpentage du monde et de collectes m'a durablement impressionnée (je conseille d'ailleurs l'ouvrage de Daniel Kehlmann, les arpenteurs du monde, paru en 2005 en Allemagne)
Culs sensibles s'armer de patience, votre fondement finit par patiner, s'endurcir, se peaufiner, la première selle s'avère toujours difficile au petit matin puis elle s'adoucit pour devenir tendre et bienveillante! On la retrouve avec bonheur après les haltes. Et puis le quatrième jour, le cinquième pour les culs fragiles et chichiteux, on monte sur sa bicyclette sans même y penser! 
Je n'imagine plus visiter Berlin sans mon vélo, notamment après notre première expérience extrêmement fatigante dans Kreuzberg
Berlin s'aime et s'apprécie définitivement  en bicyclette. 
Remonter la Karl Marx Allee, aimer les vestiges de la DDR, - le restaurant Moscou-, son cinéma,  ses statues de Karl Marx, prendre un café et un petit déjeuner dans un des nombreux cafés qui jalonnent l'avenue. 
Filer à Potsdam en train, parcourir la vieille ville puis le parc de Sans-souci, (circuit relativement limité en périphérie) puis filer se baigner dans le Teufelsee avant de grimper en vain la Teufelberg. 
Ce petit lac dans un écrin vert offre une clairière en pente douce, naturiste! Notre fin connaisseur nous a laissé la surprise de découvrir des culs blancs de mecs aux balloches grosses comme des sacs. Le doux nom évocateur de bourse leur sied à merveille. On reconnaît bien là, le penchant allemand pour les effets bénéfiques sur les corps,  d'une vie au plein air, saine et à poil. Ma camarade ne pouvait s'empêcher de penser à une célèbre scène du film Cabaret de Bob Fosse évoquant la nuit des longs couteaux (pas très glamour)! 
Difficile toutefois de trouver une place nette, tant la pente était truffée de crottes de biques sauvages (cerfs ou chevreuils). Quant à Teufelberg, (édifiée avec les gravats de la ville au lendemain de la guerre), son sommet est actuellement fermé à la visite puisque occupé par des groupes d'artistes alternatifs installés pour empêcher tout promoteur d'urbaniser la butte! Cerbère à l'entrée, barbelés, grillages, un véritable bunker qu'on imagine truffé de caméras, comme au bon vieux temps de la RDA qui écoutait de son sommet les bruits de l'ouest. Le néo-hippy ne donne pas l'impression d'être très peace and love! Des visites organisées à heures fixes sont toutefois proposées à certains groupes (le règlement en est resté obscur). Nous avons grimpé la pente à coups de pédales fermes et enthousiastes avant de nous casser le nez, autant dire que B. a commencé à vouloir planter dans le dos de notre "guide" des banderilles acérées ou de les lui mettre profond! La descente a calmé ses ardeurs! 
La visite du stade olympique nous a consolés de notre aventure sportive, le colosse vaut le détour, la plongée dans les années 30 est immédiate. Il a été réutilisé pour la première fois en 2006 pour la coupe du monde de football, après rénovation à grands frais et 70 ans de mise au rebut (enfin pas tant, cf wikipedia). Le site est immense, impressionnant. 
Découvrir aux hasards de la balade, les arrières cours de Schönenviertel, ou le musée du mur, gratuit et remarquablement muséographié: aménagement d'un site extérieur qui montre tout le dispositif mis en place en 1961. Le musée, lui-même très didactique, en fait une histoire complète, humaine (surtout) jusqu'à nos jours! Celui de Check point Charly reste maintenant très anecdotique et  le témoin des années 90.
Mettre les vélos dans le S-Bahn et filer vers Potsdam ou Wannesee afin de se baigner dans les lacs et pédaler sur le sentier qui les longe lorsque les rives ne sont pas privatisées comme à Wannsee par les propriétaires richissimes et les clubs de yachting. L'eau est bonne, douce, verte, cernée de feuillus qui plongent leurs branches de part et d'autre des petites plages. On nage avec les canards et les foulques, presque parmi les nénuphars (gage de pureté) en regardant s'envoler les hérons! C'est très très chouette!

En bref, je découvre le plaisir du vélo qui permet une grande liberté, une manière de rallier un point A à B rapidement tout en humant l'air de la vie berlinoise. Sauf qu'il reste difficile pédaler sous la flotte, (la drache) et composer avec ceux qui n'aiment pas le vélo! Presque gagné!


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