dimanche 26 juillet 2015

Une virée à Porto, coups de coeur et bonnes adresses.

Porto, j'aime! A consommer sans modération! Une compagnie low-cost a mis ce bijou à portée des Bretons, 1h30 pour troquer le gris, la fraîche et la pluie contre le soleil et la chaleur.Voici mes coups de coeur et mes bonnes adresses!  


Vue du Ponte Luis

Entrer dans toutes les églises, pour la surprise qu'elles nous réservent: le culte pour mâtines et vêpres est fort bien fréquenté par de nombreuses femmes dans la force de l'âge ou de très vieilles souvent rabougries, quelques hommes, et notamment, des curés encore verts. Le décor  est lourdement chargé, de doré qui enrobe les retables et les chapelles, les murs en azuleros, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur! Paradoxalement ce n'est pas la cathédrale qui a le décor le plus clinquant mais elle réserve un très joli cloître et son guide vendu une bouchée de pain, réellement très instructif!
Ma préférée, la première que nous ayons vue, San Nicholau perchée sur le sommet de la colline, accrochée à la rue, mais il ne faut pas manquer Saint-François. 
Louer un vélo et filer jusqu'au port de commerce. Je déconseille la même virée, en bus au toit ouvert, fortement recommandée par notre logeuse, sauf pour ceux qui ne savent pas pédaler, mais la liberté n'a pas de prix. Sur la rive droite, il faut bien compter quatre heures aller-retour, avec musardages sur les remblais, bain dans une crique ou sur la plage où surfent les jeunes, longue plage  de sable fin avec en fond d'horizon les cuves du port de commerce, les grues et le porte-conteneur qui entre en jouant de la sirène. Dans le même quartier de maisons basses et d'entrepôts, il est possible de dîner ou déjeuner  de sardines grillées, les braseros énormes jouxtent les terrasses bâchées de plastique.
On chemine sur les sentiers partagés avec les piétons, comme à Berlin, dans le respect de chacun, parfois même avec l'antique petit tram, brinquebalant qui n'emmène qu'au début des plages. Il faut compter 8 à 10 euros de location pour quatre heures, sur des bicyclettes ni de première jeunesse ni à la hauteur de nos jambes, on a la furieuse impression de pédaler les genoux sous le menton. La même randonnée se fait sur la rive gauche, sur le sentier de bois, au dessus de l'eau, la vraie bonne idée des urbanistes! Au terme de la balade, il est possible de voir deux trois bateaux de pêche, les pêcheurs en train de ramender les filets rouge sang, devant leur cahute posée sur le quai. Au delà, la côte rocheuse battue par des vents et les vagues à surf, n'est aucunement sauvage, mais gâchée d'immeubles des années 70-90 d'une laideur absolue! Moi qui pensais ne trouver qu'une dune battue par les embruns, je n'ai pas été déçue! La densité est moins élevée qu'en Espagne. Par contre, je conseille Afurada où boire un verre en compagnie des hommes, dans un de nombreux bistrots qui ponctuent les rues, (un pas de porte sur deux au bas mot), ils jouent aux cartes en braillant comme des ânes ; des vieilles, habillées de noir, certaines au foulard noué sous le cou,  sont assises plus loin sur leur chaise plastique devant leur porte. Les braseros fument pour le dîner devant les gargotes.
Manger dans tout ce qui semble petit et authentique, la boulangerie patisserie et ses tables en formicat, le petit restaurant planqué dans les ruelles en pente qu'à priori rien ne signale, les bistrots occupés en permanence par une faune jeune et intello, le restaurant qui fait un poil branchouille, joliment décoré, de manière souvent originale, car même si dans l'assiette la préparation n'a rien d'extraordinaire, l'ensemble reste joli et bien préparé. Il faut  bannir absolument (et ce n'est rien de le dire) tout ce qui ressemble à un restaurant touristique pour groupe avec nappe champêtre à carreaux (même si votre logeuse insiste vraiment pour dire tout le bien qu'elle en pense). Quelques adresses testées pour vous (enfin surtout pour moi).
Cheminer dans les ruelles, toutes, le nez en l'air, les façades sont fabuleuses, rehaussées du linge qui sèche. En profiter car les immeubles réhabilités et rénovés ne le permettront plus, les paraboles, les chaises en plastique sous les parasols, les rangées de chaussettes et de serviettes de toilettes, les tricots de corps seront bannis définitivement lorsque la ville sera sous cloche. Ne pas s'offusquer si les voitures les empruntent, c'est encore le signe que la cité vit, qu'elle n'est pas muséographiée, qu'elle n'est pas gélifiée  (comme à Prague). Certaines rues commerçantes offrent encore des vitrines qu'on pourrait qualifier de vintage mais en réalité, ce sont celles du début des années soixante restées en place, tenues par des commerçants quasi en retraite, on y vend des maillots de corps pour deux francs six sous, dans d'autres une enveloppe, un crayon, de la plomberie ou des chaussettes, des produits de drogueries. Sous le soleil, l'ensemble est charmant mais sous le gris, le blues guette.
Arracher les couilles des mecs qui matent, sifflent, grognent, harcèlent; le processus n'a rien, mais alors rien, de glamour!
Visiter une cave de Porto. Je conseille la cave Graham's, sur la colline. On peut déjeuner au restaurant face à la vue sublime sur la colline et le Douro en direction du pont Luis, sous la tonnelle de vigne, puis visiter et tester une série de bouteilles, trois portos pour 12 euros (mais il y a des tarifs pour toutes les bourses y compris très fortunées). Jouer à sentir et goutter les yeux fermés les différents nectars et s'apercevoir qu'on est une quiche et que jamais on ne pourra se reconvertir dans l'oenologie. Systématiquement nous nous sommes trompées persuadées que non! Tout boire a dû nous stériliser les papilles, mais en prenant notre temps, nous n'avons rencontré aucun problème de stabilité à la sortie.
Boire un verre le soir jusqu'à pas d'heure! A Porto, la déambulation est de rigueur même si il ne fait pas aussi chaud qu'en Méditerranée. La coutume, comme un peu partout dans le sud, consiste surtout à se retrouver entre amis. Nous avons trouvé un bar qui est devenu notre point de chute quotidien (on reste somme toute grégaire), bonne musique, tartines à se damner et mojito à boire comme du petit lait dans un cadre comme on les aime sous l'abri d'un gros olivier qui ponctue une placette en triangle. La déambulation permet de rencontrer souvent de bonnes surprises comme celle où une bande de potes armés d'instruments de musique poussaient la chansonnette à minuit à la terrasse d'un restaurant. Petit verre de gnole offert à la cantonade afin de nous remercier des applaudissements nourris dont on les gratifiait, pour des chansons à mille lieues du folklore traditionnel ; causette avec nos voisines espagnoles.
Faire du shopping! L'activité est loin d'être ma tasse de thé, mais j'avoue y avoir consacré le temps qu'il fallait, l'occasion permet de rencontrer des gens, d'apprécier le travail fourni par les artisans qui sont avec les commerçants, très soucieux de satisfaire la clientèle. Les avions de  Ryanair et Easy Jet dégueulent des tombereaux de touristes venus de toute l'Europe, chaque matin une vingtaine de vols arrivent à Porto, il s'agit de capter cette manne venue dépenser. L'artisanat local est original, mais j'ai tout particulièrement apprécié les vêtements et les chaussures des créateurs qui exposent dans des boutiques où ils côtoient les fringues chinoises vendues à deux balles.
Ribeira, le quai du vieux Porto


Adresses
- notre bar préféré : ADUELA Rua das Oliveiras  n°36; 4050-446 Porto
- Restaurants
* Reitoria, Rua Sa de Noronha pour son assiette d'antipasti et surtout la gentillesse des cuisiniers et des serveurs dans un joli cadre avec une petite terrasse (Foccacia)
* Vinium Rua do Agro n° 141 Vila Nova de Gaia. ( Grahams Port Lodge), chic et raffiné, cuisine copieuse dans un cadre enchanteur avec une vue magnifique sur Porto et les vignes et le Douro : des prix français mais très copieux.
* Portugues de Gema Rua de Sant 'Anna, 33 Porto. A des prix défiants toute concurrence sur une terrasse de trois quatre tables, cuisine traditionnelle de qualité, si l'envie vous en prend en descendant par les ruelles de la cathédrale (Terreiro da Sé)
* Mercado do Bolhao, décati mais ne pas manquer à l'étage, les étales des vieilles qui vous vendent pour moins de 1 euros, deux pêches plates et deux poires!
* Nombreux restaurants rue Galeria de Paris pour son décor, la jeunesse de son personnel, les chanteurs et guitaristes pour le fado, et une assiette très correcte.
* Ne boire qu'un café (au prix de ceux qu'on sert à Paris) au Majestic rue san Caterina dont on peut très bien oublier la visite, la rue ne vaut pas un pet de lapin.
Visites et musées
- Ne pas rater le centre de la photographie dans une ancienne prison, on peut oublier la Casa do Infante sauf si l'on parle parfaitement portugais ou anglais, tant les animations sont de qualité mais il y a très peu d'objets exposés
- le cloître de la cathédrale
- probablement le centre d'art contemporain
- Louer un vélo chez Vieguini sur les quais, charmants professionnels: 12 euros la journée, 6 euros 2h et 8 euros les 4h.
- artisanat et boutiques branchées :
* A vida portuguesa , rua galeria de Paris (pour l'essentiel de l'artisanat à des prix tout à fait corrects).
* Rua do Almada, de nombreuses boutiques.


Joueurs de cartes sur la plage 

Le ponte Luis vu de la rive droite, Vila Nova de Gaia

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