jeudi 27 mars 2014

Pourquoi je lis des romans?


Pourquoi je lis des romans et pourquoi j'aime cela?
Hier midi, en buvant mon café insipide, après l'évocation d'une émission d'Enthoven sur Proust que j'avais écoutée, (excusez du peu),  Truc, la cinquantaine bien tassée, s'est écouaqué sur ces romans qui lui tombent des mains, il fut soutenu dans ses ricanements,  par son pote, guère plus jeune, tout aussi intello, rappelant , " ah mais c'est ma femme qui lit des romans...Rhaha, la mienne aussi, elle en a des tonnes, moi je m'ennuie d'ailleurs j'ai arrêté tout net à 18 ans après avoir lu tout Céline... " confortant ainsi un des stéréotypes majeurs sur une lecture sexuée. Les nanas se nourrissent de psychologie à deux balles dont regorgent les romans, les hommes font dans l'intellectualisme, car lire des romans c'est perdre son temps!. D'ailleurs depuis Céline, on n'a rien fait de mieux, il aurait en quelque sorte tuer le roman, le vrai, celui qui sied à la virilité.
Et de préférer les essais ou les pages du Monde.
Que d'insignifiance chez ces dames! 
J'en suis restée sans voix. On se serait cru dans un salon très british, entre messieurs comme il faut, discutant des affaires du monde, se gaussant des livres à l'eau de rose ou  des romans insipides (toujours), des mâles forcément occupés à des pensées très hautes, des urgences à sauver l'avenir du monde.
J'étais au cinéma, face à deux matamores, deux fauves qui se voulaient sévèrement burnés, des rudes qui utilisent leur temps et leur cervelle à faire oeuvre utile. Sans doute, me trompé-je mais leur discours me rappelait   le cri du coeur d'un de ces spécimens, un jour de fouille dans la bibliothèque, devant 70 cm de linéaire littéraire de romans, " ah mais tu y as mis tes merdes!" ....
J'imaginais papa en bas, lisant de la philo,  maman en haut faisant des gâteaux, puis les deux en soirée, un Arlequin dans une main pour madame, la psychopathologie de la pensée scientifique pour l'autre ou tout autre titre qui vous endort le temps de le dire! ( La réalité doit être toute autre, vautrés  devant Dexter, mais là, chut, je suppute)....
Je n'ai pas l'impression de perdre mon temps, au contraire, pour faire simple le roman m'émeut, la phrase me nourrit, me berce, il entre probablement en résonance avec ma vie, mes centres d'intérêt, il n'est jamais dénué de sens, on apprend toujours quelque chose de vrai, il reste instructif.
Pour faire plus compliqué, je renvoie à l'excellent article de Sciences humaines 
(Note à moi-même: c'est peut-être pour cela que la parité est respectée parmi les membres du jury du prix du livre inter, ces messieurs relèvent le niveau de lecture considérablement galvaudé par la gente féminine, qui lit plus, certes, mais de la littérature à l'eau de rose). 

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