vendredi 18 mai 2012

Les liaisons dangereuses


Afin d'éduquer mes ados rebelles qui passent le bac français cette année, j'ai pensé que voir une pièce de théâtre à Paris était sûrement une chouette idée, genre bonne mère qui éduque ses enfants. A Paris, on peut trouver de bons acteurs (entendez par là, connus, pas forcément bons),des lieux magiques avec des dorures, des fauteuils de velours rouge, bien raides,  qui garantissent que les genoux seront sous le menton, une chaleur excessive, un ou deux balcons au plafond bas... Matoo venait de pondre un article critique sur les liaisons dangereuses, pièce mise en scène par John Malkovitch au théâtre de l'Atelier et mon choix était fait. Coup de bol, j'ai lu l'article en diagonale, le début et la fin, réservant le milieu pour plus tard .... Grand bien m'a pris car je n'aurais probablement pas acheté de places à la lecture de l'article complet de Matoo, regrettant de n'avoir pas montré à mes filles, l'excellence .
Cela dit, elles se sont régalées, ont ri, ont applaudi, ont aimé, ont potassé la vraie version sur wikipedia, critiqué leur prof de français qui ne parle que de Cécile se faisant déflorer et qui passe sous silence les rôles principaux! Il n'y a bien que nous, vieux cons, pour être plus critiques notamment sur le jeu des acteurs. Si Valmont pète le feu, il n'en est pas de même pour l'actrice qui joue Merteuil, pontifiante, au débit de paroles parfois inaudible, car trop rapide, terne, coincée et guindée. Le valet ne parle pas assez fort,  les autres acteurs sont crédibles, on oublie qu'ils le sont et c'est ce que j'attends du théâtre. Dommage pour Merteuil!
Quant à la mise en scène, on se demande pourquoi une femme arrive à poil quasiment dès le début du spectacle, superbe certes, mais faut-il vraiment du cul afin d'attirer le chaland? Cela étant, les libertins de l'époque se livraient à de tels excès mais le texte riche est déjà explicite.Cependant, Valmont n'arbore pas sons sexe du début à la fin, il reste chastement habillé, point de dard en érection, ni de petites fesses serrées, alors pourquoi des femmes nues? Le mélange des temps de l'histoire s'avère par conséquent choquant, la pièce se veut moderne, les personnages téléphonent, jouent avec des tablettes, mais les robes rappellent le XVIIIème siècle où les femmes étaient soumises à leur condition. Est-ce toujours vrai aujourd'hui? Ce mélange des genres ne joue pas  vraiment en faveur de l'égalité!!! Il normalise le sexisme.

1 commentaire:

  1. Hey content que tes ados aient aimé la pièce !! Et d'accord sur le petit volet sexiste... pas du meilleur goût, même si la fille est troublante au possible (même pour moi, c'est dire !!!).

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