jeudi 13 février 2014

Le nez en l'air!


A Paris, j'aime tout particulièrement musarder, le nez en l'air et découvrir ou redécouvrir des quartiers épatants.
Ainsi donc, samedi matin, nous avons décidé de parcourir le faubourg Saint-Honoré et de passer devant l'Elysée. Je ne m'y étais pas promenée depuis les années 80, j'y avais emmené une classe de CM2 de Trélazé, ville ardoisière du Maine-et-Loire. Mes élèves avaient alors pris violemment conscience des inégalités sociales lorsqu'en passant devant une vitrine de fringues à la mode, Salah avait réalisé que cette jupe plissée bleu marine affreusement laide coutait ce que gagnait son père. Le choc fut violent et les enfants ont aussitôt entamé la lutte des classes en braillant à qui voulaient bien les entendre "salauds de riches" dès qu'une voiture de luxe passait dans la rue! A l'époque, il était déjà question de licencier à la mine.
Il est toujours plaisant de voir où passent nos impôts et de réaliser que la rue du cirque, si bien nommée (Gayet's street), est à 200m à peine de l'Elysée, elle a  l'architecture  froide des rues de Saint-Pétersbourg. Etonnant!
Nous sommes allés tâter les tissus chez Hermès avec le secret espoir d'acheter le pousse-mousse, malheureusement une petite chose blondasse et bien élèvée, petit sourire aux lèvres (ou ricanement apitoyé), nous a signalé que la maison était en rupture de stock sur ce savon furieusement tendance (en fait je n'en sais rien mais j'adore cette expression branchouille). Pas étonnant qu'il soit épuisé, c'est le seul produit que les pauvres pourraient s'offrir, et encore ça fait cher le nettoyant liquide!
Nous n'avons pu résister à l'envie d'aller pisser à l'ancien hôtel continental, actuellement le Westin, nouveau nom de baptême absolument "pas classe"! Il a gardé, par contre, le décorum ancien et le confort qui sied à son standing.  Une mamie, probablement habituée des lieux, se gavait de sandwichs club avec un verre de bière. Nous avons déploré de ne pas pouvoir profiter de la terrasse, les peaux de bête négligemment jetées sur les chaises invitaient au recueillement, à deux pas de la place Vendôme...Ah le luxe!

Une visite chez Colette s'imposait pour clôturer l'immersion au pays des riches, branchitude absolue, des pièces uniques (ou pas) en veux-tu en voilà, au prix de mes deux bras (minimum), un bar à eau inabordable tant la queue était longue (et le verre d'eau probablement aussi). Nous avons poussé la porte d'une petite boutique d'un parfumeur haut de gamme, Francis Kurkdjian, où officiait un Russe ne sachant quoi choisir malgré ses trois ou quatre visites. Il a brandi son bras sous mon nez en hurlant "good, good?" et a fini, après que j'eusse aposer ma truffe experte, par acheter le nectar odorant (Oud)!
PS: petit jeu, mise à prix de cette jolie veste quasi importable? 

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