samedi 17 mai 2014

Après la guerre, Hervé Le Corre.


Je n'ai plus  l'habitude de lire des polars, trop de livres policiers nordiques et leurs cortèges d'assassins psychopathes ont tué en moi le goût de l'intrigue, la quête du meurtrier au côté d'un flic, sinistre, dépressif, alcoolique, divorcé ou veuf, accro aux drogues les plus variées mais tellement malin qu'à la fin, tout devient limpide et lumineux.
Certes j'ai dévoré Millénium que peu ont égalé depuis, tous les Mankel, puis Camilla Läckberg a eu raison de mon addiction d'alors. J'ai cessé non sans avoir acquis l'oeuvre complète de Simenon me promettant, un jour, d'y plonger!
Exception donc avec Hervé Le Corre, auteur  d'un excellent thriller.
Après la guerre est un roman magistral, un pavé qui se dévore, remarquablement écrit, fouillé, historiquement sérieux: il a tout d'un grand!  Il nous plonge à Bordeaux, à la fin des années 50, alors que De Gaulle arrive au pouvoir, que la guerre d'Algérie fait rage et que les comptes de la seconde guerre mondiale sont loin d'être soldés. J'aime la description des bas-fonds de la ville, les portraits des truands, de la jeunesse d'alors, des corps fatigués, des troquets au zinc usé, du pain qui sauce le fond de l'assiette, des odeurs du port, des grincements des câbles et des cordages, de la chaleur moite.
La transformation de Daniel parti se battre en Algérie est remarquable et pose les questions qu'il faut sur la guerre, et celle-ci en particulier. 
Bref, je recommande!

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