Un ami mien qui m'est très cher ploie depuis peu sous le poids du handicap. Coûte que coûte, il sort de chez lui, se forçant au jeu du quotidien afin de rester homme, vivant, battant, confiant.
Il sacrifie donc aux courses, aux petites courses, à la grande surface voisine.
Un jour d'affluence, trois paquets dans son cabas, il poussait doucement, vers la caisse réservée aux handicapés, son corps meurtri mais vivant.
Un jour d'affluence, trois paquets dans son cabas, il poussait doucement, vers la caisse réservée aux handicapés, son corps meurtri mais vivant.
Il se fit alors doubler par une harpie, à forte poitrine débordant sur le bide, le caddy dégueulant au ras bord de nourriture pour chiens, paquets de céréales, papier cul et pain de mie: "laisser passer j'ai la carte prioritaire Leclerc handicap", une petite carte bleue obtenue en remplissant un dossier ....
Il raconte sa surprise, en penchant la tête sur le côté, au souvenir du renoncement à se battre. Tant mieux si sa souffrance ne se voit pas, il a progressé, il ne fait pas malade, petite victoire...
Après tout, il a le temps!
Mais la fatigue pesait, surtout avec les trois objets dans le cabas qu'il posa alors sur le tapis de la caissière, quand arriva à toute berzingue un nouveau caddy plein à ras bord poussé par monsieur, Bobonne exhibant le sésame bleu!!!! "je suis prioritaire, je suis prioritaire".
Il a cru défaillir.
Mais la fatigue pesait, surtout avec les trois objets dans le cabas qu'il posa alors sur le tapis de la caissière, quand arriva à toute berzingue un nouveau caddy plein à ras bord poussé par monsieur, Bobonne exhibant le sésame bleu!!!! "je suis prioritaire, je suis prioritaire".
Il a cru défaillir.
Trop, c'était trop, il a craqué et sorti son passeport invalide, officiel, justifiant son passage aux caisses prioritaires, non sans se faire engueuler car il ne l'avait pas dit "avant": " Ben alors, vous ne pouviez pas le dire avant?", les offusquées, la première qui remballait ses achats, la seconde prête à le bousculer, cachant ainsi leur honte devant la caissière qui ne savait où se mettre.
C'était reconnaître surtout que la carte délivrée par l'hyper marché, probablement sur la bonne foi de l'impétrante fatiguée, dépressive ou suffisamment maline pour griller tout le monde, avait plus pour but de garder des clients et non de rendre service aux gens vraiment handicapés!
C'était reconnaître surtout que la carte délivrée par l'hyper marché, probablement sur la bonne foi de l'impétrante fatiguée, dépressive ou suffisamment maline pour griller tout le monde, avait plus pour but de garder des clients et non de rendre service aux gens vraiment handicapés!
La vie est ainsi faite, le commerce n'a pas de scrupules afin d'attirer le chalant se substituant au normatif.
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