lundi 11 mai 2015

Folie castratrice

Je suis une pro de la taille, une forcenée du coupe-coupe surtout lorsque j'ai besoin d'évacuer tout en ruminant, je rase, j'éradique, je castre avec bonheur! Je deviens zinzin, mais que c'est bon! 
Istanbul
Je viens de faire une découverte sur mon moi intérieur profond. J'adore tailler les buissons, c'est exaltant, jouissif. Déjà la tonte de pelouse me procurait un bien-être intérieur à nul autre pareil, mais avec la taille des haies à la cisaille j'ai gagné en pamoison, en jouissance castratrice. Tondre la pelouse c'est de la gnognote, en plus ça pue et ça fait du bruit .... Mais tailler les arbres, quel bonheur sportif. 
Et figurez-vous, que plus on taille, plus on a envie de tailler! Et que je te peaufine, et que je t'éradique le dessus du buisson un chouille et que j'y reviens pour enlever un autre chouille pour finir le buisson en tête quasi chauve en forme de couille dodue. 
(Oui, au final c'est très sexuel comme activité. Je vous ferai grâce du fantasme que j'ai en tête.... Vous aurez compris)
Si à cela, vous ajoutez le geste auguste du tailleur de haie, qui fait claquer les lames des ciseaux dans un grand ahanement salvateur, ahh ... que c'est bon! 
Et cerise sur le gâteau,  c'est comme la pelouse ça se voit immédiatement! C'est net, réduit, méchamment arasé et peaufiné façon oeuvre d'art.
Certes il reste à faire main basse sur les déchets végétaux qui s'accumulent sous la plante émasculée mais ce n'est rien, l'occasion de quelques brassées à benner dans la charriote qui sera joyeusement vidée lors d'une expédition festive à la déchèterie, Sardou à fond sur la radio (l'activité confine à la beaufitude). 
Les buissons taillés  mettent du temps à repousser, la cicatrisation est lente, le travail bien fait se voit longtemps. Parfois même ils ne fleurissent pas, comme stérilisés, et ce, à mon grand désespoir.  Je guette depuis deux ans la fleur jaune qui prouvera mon professionnalisme ; las, j'ai échoué, deux trois boutons, ayant échappé à ma folie castratrice. L'homme de l'art à qui j'ai demandé conseils m'a vivement recommandé de tailler quand il le faut, juste après la floraison pour favoriser un feu d'artifice floral annuel. Je guette donc la seule fleur rescapée qui me donnera le signal une fois fanée, de la tonte rituelle.
J'avais du mal à comprendre pépé Régis, le pro de la taille, que dis-je, le pro de l'éradication, là je comprends .... Je n'arrive pas encore à procéder en une seule fois, mais je sens que ça vient, l'année prochaine je tenterai la taille radicale et non pas celle  homéopathique pratiquée cette fois-ci.

2 commentaires:

  1. Vous ne voudriez pas venir ici tailler le forsythia (orthographe non garantie…) et le millepertuis ? Ça fait deux semaines que je tourne autour sans me décider à me mettre à cette corvée…

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