mercredi 17 février 2016

Mon cyprès, mort d'un grand géant!


Je suis atterrée et très triste, le cyprès de mon jardin, le grand géant est mort sous le coup de la tempête. Où irai-je me pendre maintenant?

Mon cyprès presque centenaire est mort la nuit dernière sous les coups de butoirs d'une terrible tempête, l'ultime,  aux vents tellement violents  qu'ils l'ont achevé le temps de dire ouf! Il n'était pas que grand, mais géant! 
Aux dires des vieux du quartier il aurait été planté avec une trentaine d'autres en 1928, surtout toute une ligne, de la mer à la route, il était le dernier survivant de la tempête de 1987. Celle qui n'a intéressé les Parisiens que trois jours après la crise financière quand les médias se sont rendus compte que les Bretons étaient coupés du monde, enfouis sous des tonnes et des tonnes de troncs et de branches que l'armée a fini par venir déblayer. 
Lui, il avait résisté, seul témoin des temps passés, des champs de patates et des Allemands guettant l'invasion sur le mur de l'Atlantique, servant d'amer aux petits peuples de marins qui ne voyaient que lui dans la baie, regardant du côté de ma presqu'île. 
Il était l'âme de mon jardin, mon phare, mon arbre à pendu, celui dont je rêvais qu'il mettrait fin à ma vie en cas de force majeure. Au final, c'est moi qui aie eu sa peau, le bougre! Il va me manquer, j'aimais regarder ses branches tristes pencher vers la terre, l'écureuil grimper le long de son tronc, les corbeaux nicher dans son faîtage. 
Un énorme branche était morte depuis plusieurs mois, je craignais que le mal ne soit plus profond et ne fragilise les racines, j'espérais que sa chute ne crève pas la mare ou ne tombe pas sur d'autres arbres ou même sur la maison. 
J'ai l'impression qu'il s'est couché en douceur sur le lit de bruyères. La balançoire gît sous un amas de branches, il a décapité un pin sur lequel il a chu. Je ne la verrai plus  osciller au rythme des vents, les enfants se balancer au couchant.
Le jardinier expert me promet beaucoup de travail pour déblayer et m'a rassurée en diagnostiquant une armada de trous suspects dans son tronc dont une partie semble pourrie! On se console comme on peut. 
Il était l'espoir que j'avais en lui, le symbole de ma maison, que j'aime tant. 
Un autre avenir se dessine, libéré du passé, le symbole n'est plus, un signe évident ? Non?

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