lundi 14 juillet 2014

Apoutsiak, le petit flocon de neige


Un des musées les plus remarquables de Copenhague reste le musée national, par la qualité des expositions provisoires, Vikings, notamment dont j'ai déjà parlée, et par la richesse de ses collections. Le troisième étage rassemble, en particulier, tout ce qui a pu être collecté au Groenland et ailleurs dans le monde, dons de collectionneurs ou récoltes (pillages) lors des expéditions polaires des années 30! 
On découvre, je dirais presque au hasard des déambulations, une salle dont les vitrines s'allument quand on y entre, compte tenu du peu d'affluence qu'elle compte! La magie opère alors, on se trouve plongé dans Apoutsiak, le petit flocon de neige,  de Paul-Emile Victor paru en 1948 dont mon frère a un exemplaire! Pendant le déménagement de ce dernier, j'ai eu le privilège de mettre en carton les albums du Père Castor qui sont dans notre famille depuis les années 50, passés entre les mains de toutes les générations et que je compte bien transmettre. J'avoue avoir mis de côté celui d'Apoutsiak afin de confronter mes souvenirs avec les collections du musée danois. Je reconnais également que je le garderais bien à des fins lucratives car cette édition originale coûte un bras (enfin pas tant que ...mais quand même). Je pourrais dire que je l'ai perdu, qu'on me l'a volé ou même que jamais je ne l'ai eu entre les mains mais je risque gros car  mon frangin y tient comme la prunelle de ses yeux,  il aurait appris à lire dedans, il considère d'ailleurs que c'est le seul livre que ma mère lui a réellement offert (les cadets héritant des aînés), il cède bien volontiers Poule Rousse, les trois petits cochons ou  cette niaise de Boucle d'or et les trois ours. 
L'ouvrage de Paul Emile Victor est le premier titre de la nouvelle collection les enfants de la terre, créée par Paul Faucher, le fondateur des éditions le Père Castor. L'auteur est resté 14 mois au Groenland "eskimo parmi les eskimos"  à Kangerlussuatsiaq (côte est, 66° N). Il prend des notes, maîtrise l'inuit et publie cet album qui a bercé notre imaginaire.
Le trésor du musée de Copenhague mériterait probablement d'être davantage mis en valeur, la collection est d'une très grande richesse ce que je mesure ayant vu il y a quelques années une exposition du quai Branly qui présentait, sous cloche, un aspect minimaliste de l'art esquimau! 
Essayant de retrouver l'intitulé exact de cette exposition j'ai découvert que la totalité des objets et photographies du musée était en ligne, il suffit de savoir ce que l'on cherche! Plusieurs milliers d'objets du Groenland sont donc visibles, des bottes de femmes brodées à l'aiguille en os pour coudre mais je n'y ai pas vu les strings en fourrure et peau.

Il est certain, cependant, que le visiteur a beaucoup perdu avec la fusion du Musée de l'homme et du Musée des colonies ou des Arts africains et océaniens (Porte Dorée) au  quai Branly, les objets sont  aujourd'hui exposés entassés dans des vitrines qui dégueulent, dans le noir, sans véritable information, l'accent étant mis sur l'art plus que sur la vie des peuples. J'aimais les reconstitutions en toc des igloos sur la banquise, l'ours blanc empaillé et l'esquimau couché prêt à tirer sur un phoque. Certes le Musée de l'homme doit renaître prochainement de ses cendres (2015), j'espère que les objets seront mis en situation pour ce à quoi ils ont servi. 
A Copenhague, les vêtements mis sur des portants et regroupés dans une même vitrine m'ont quand même épatée: patchwork de plumes et de fourrures de différents animaux et oiseaux, manteaux sculpturaux, élégance de la coupe, sensation de bien-être.
Malheureusement ma photographie ne rend pas compte de la beauté du vêtement, celui de gauche est en partie en plumes !


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