jeudi 17 juillet 2014

Choix ou choix contraint?


Gros débat ce week-end sur la notion de choix.
On a toujours le choix, on est responsable de ses choix. Certes!
Cependant,  une amie et collègue a évoqué la notion de choix contraint.
Pour prendre un exemple, nous examinerons le temps partiel des femmes actives.
La question est la suivante, une femme entre 30 et 40 ans qui travaille à temps partiel (50 ou 80%) le fait-elle parce qu'elle a vraiment choisi ou parce que ce choix est le résultat d'une analyse des diverses contraintes qui la conduisent à ne pas travailler  à temps plein? D'où la notion de choix contraint.
Choisir c'est adopter par préférence. A l'évidence ces femmes arbitrent entre carrière, enfants et image de soi. 
Or, 42% des mères devenues inactives auraient souhaité continuer à travailler.
Parmi les actifs ayant opté pour le temps partiel, les femmes représentent plus de 80% et parmi elles, 80 % le sont pour élever les enfants. Le temps libéré est consacré aux tâches domestiques, pas franchement pour aller bronzer sur la plage ou bouquiner à la bibliothèque! Elles libèrent un peu de moments pour elles mais, statistiquement, ils ne dépassent pas 45 minutes. Elles consacrent encore plus leur énergie, que les femmes à temps plein, aux tâches ménagères.
J'aurais aimé pouvoir mener de front recherche et enseignement mais à partir d'un certain moment, je sacrifiais le bien-être des enfants, les confiant à droite, à gauche, ou les laissant seuls. J'ai choisi en conscience, ce que je ne regrette pas, mais ce fut un choix contraint, à l'évidence! Je me souviens m'être réellement posée la question "ai-je fait des enfants pour ne pas m'en occuper?". Il y avait l'idée qu'un moment plein et de qualité passé avec eux, même réduit, valait mieux que de nombreux en quotidien et dans l'indifférence, cet argument permettait de ne pas culpabiliser. Cependant,  rien ne remplace les échanges (même sur des sujets factuels) pendant les repas, les bains ou les leçons du soir; pourtant, au regard de ce qui reste aujourd'hui, quel bilan? La meilleure solution aurait été un partage, pas de les confier à des étrangers mais il est des questions que les pères ne se posent pas!
On peut toujours nier l'existence de cette contrainte. En réalité, la société et notamment les mères ont entériné le fait que la cause des enfants s'est substituée à la cause des femmes, elles consentent à vouloir bien faire, corsetées par le discours progressiste d'experts en tout genre de l'éducation des enfants.
Je ne saurais trop conseiller de lire dans le monde l'article de Marie Despléchin, la cause des mères (10/07/2014). Elle conclue sur l'idée que soit les pères en feront plus, soit les enfants recevront moins si les femmes renouent avec leur liberté. 

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